Sous le signe de l'infini (Comme par magie) - C. C. Robin
 la demande générale, c’est parti, pour une courte présentation. Je suis Ayko, Gardien de l’Ordre de la Communauté du Sud, Créature magique issue de la deuxième Génération d’Animaux Protecteurs et Protecteur de Cléa. Ce titre me sied à merveille, si on omet de dire que je n’ai encore :
- jamais protégé quiconque ou alors de manière très éloignée et uniquement de mon esprit
- jamais utilisé mes pouvoirs lors d’un quelconque combat
- jamais pu vivre dans la Communauté du Sud ;
Plus précisément, mon enveloppe corporelle a été créée sur l’Île mais je n’ai jamais été au contact d’autres sorciers que les parents de Cléa qui ont été contraints de me faire subir un sortilège d’endormissement pour lui faire oublier notre lien et donc son existence de sorcière.
« Ce ne sont que des rêves, mais alors pourquoi mon coeur bat à tout rompre comme si je venais de réchapper d’un combat auquel je n’étais pas préparé ? L’ampoule de ma chambre grésille comme si des interférences avaient lieu. Pourtant je n’ai pas touché l’interrupteur. J’en tremble.
Un tout petit bruit sourd provenant du plafond, point d’interface avec le grenier, se met à résonner dans la pièce. Je n’y comprend rien.
Mais pour la première fois, je sens que je n’ai d’autres choix que de faire face. J’utilise mes forces restantes pour prendre une verre d’eau sur la table de chevet et j’avale d’un trait. »
Les heures passées à m’identifier à Jane , passée du statut de simple gouvernante à celle de préceptrice, à frissonner avec les péripéties du torturé Frankenstein ou encore à m’imaginer me glissant dans la peau d’Elisabeth rencontrant le ténébreux Darcy, me permettent de m’échapper de la réalité.
Je ne connais de plus agréable moment que quand je déconnecte de tous les écrans, de toutes les fausses urgences qui étouffent notre quotidien et que je suis tapie sous un plaid, une tasse de thé devant moi, plongée dans une histoire si différente de la mienne.
Des examens médicaux m’indiquant que mes défaillances musculaires iraient de mal en pis ont fini par me persuader que je ne pouvais continuer d’être prisonnière de ce corps qui, pour moi, s’apparentait à une coquille : voilà de quoi le programme Three lives pouvait me faire m’échapper et je n’allais pas laisser passer ma chance…
De courts petits ronflements font soulever sa poitrine. Il est bel et bien endormi. Ce qui est tout sauf logique surtout au vu de la boîte pleine de poussière. Mais au nom de quoi puis-je encore chercher de la logique au vu de ce qui m’arrive depuis une heure ?
« -J’aime les surprises, mais comme toute les surprises, elle peut être bonne ou mauvaise . J’ai peur de ne pas être heureuse. Cette nouvelle vie peut être n’importe où, avec un entourage plus ou moins sympathique et avec des conditions inédites. Même si les probabilités de me retrouver dans une situation aussi compliquée que celle que je vis sont faibles, le risque zéro n’existe pas. Je ne serais cependant pas ici si je n’étais pas prête à tout...
Ash Wesley me lance alors le plus beau sourire que j’ai pu voir de ma vie. Un sourire franc, doux et malicieux. Il prend un ton taquin :
-Alors comme ça, vous aimez les surprises hein ? »
« Aucun être n'est fait pour vivre seul. »