Dans les textes de fiction ou de réflexion des écrivains et des intellectuels algériens, on trouve interférences et citations, hommage et contestation, dialogue, rectification ou condamnation. Camus, humaniste et écrivain, a offert à ceux de sa terre deux grands pôles d'attraction. Le premier est une écriture "sensuellement" liée à un sol, une nature, expression du conflit irréductible entre l'Histoire et Nature que la création, ne pouvant effacer, sublimait en faisant porter l'intensité symbolique sur le second terme. Camus a pressenti très tôt l'impasse de sa position mais, en même temps, la force idéologique de l'affirmation d'une permanence contre une contingence. Le second pôle d'attraction est son écriture "engagée" dans l'interrogation sur la condition humaine prise entre le désir de l'individu et la nécessité sociale et historique.
Aziz Chouaki (né en 1951 en Kabylie, musicien, écrivain)
Pour moi, natif de la même terre, les joues tannées soleil, le même par la même mer aussi les embruns, il y a dette , la voici : ce grand frère de chez moi m'a appris à lire et à écrire ce qu'il y a d'absolument dionysiaque dans la lumière des ciels d'Alger.
A l'époque, jeune hippie algérois en rupture de pas mal de bans, entre chien andalous et loup de choses Rock, je me suis allongé sur une dalle à Tipasa, avec Noces dans les mains, ou l'inverse peu importe, le pèlerinage, le frais feuillage, faisceaux de soleils, le pur happening. Tipasa quand les dieux, la flore, les pierres, les vagues, juste le tact de la présence : Rome, le souvenir en acte, le livre entre mes mains, ses ailes déployées, traversant la lumineuse symphonie des sens. Je l'ai refermé, ruisselant d'absolu, d'avoir perçu fugace, un scintillement : celui d'une évidence de bronze : à savoir; Rome fait douloureusement partie de mon corps, moi Arabe de carton, amputé de toutes mes mémoires et de toutes mes saveurs antérieures.
Aziz Chouaki (né en 1951 en Kabylie, musicien, écrivain)
Pour moi, natif de la même terre, les joues tannées soleil, le même par la même mer aussi les embruns, il y a dette , la voici : ce grand frère de chez moi m'a appris à lire et à écrire ce qu'il y a d'absolument dionysiaque dans la lumière des ciels d'Alger.
A l'époque, jeune hippie algérois en rupture de pas mal de bans, entre chien andalous et loup de choses Rock, je me suis allongé sur une dalle à Tipasa, avec Noces dans les mains, ou l'inverse peu importe, le pèlerinage, le frais feuillage, faisceaux de soleils, le pur happening. Tipasa quand les dieux, la flore, les pierres, les vagues, juste le tact de la présence : Rome, le souvenir en acte, le livre entre mes mains, ses ailes déployées, traversant la lumineuse symphonie des sens. Je l'ai refermé, ruisselant d'absolu, d'avoir perçu fugace, un scintillement : celui d'une évidence de bronze : à savoir; Rome fait douloureusement partie de mon corps, moi Arabe de carton, amputé de toutes mes mémoires et de toutes mes saveurs antérieures.