C’est une grue de ma taille, un mètre soixante-dix, par là. Ses jambes m’arrivent aux hanches, ses yeux ambre ronds semblent fixer les miens. L’ovale incliné de son corps, dans un long cocon de plumes grises, suggère d’immenses ailes repliées. Elle trépigne et recule, ses pattes tridactyles grattent le pavé. Je ne veux surtout pas qu’elle s’envole avant que je l’ai photographiée, alors je garde mon calme. À mes pieds, Dinah crache encore, mais le grand oiseau ne s’en offusque pas : il ne nous entend pas.