Camille Moon

Au début de décembre, le froid arrive, et les marchés de Noël illuminent les rues de la ville. Les missions de mère Noël sexy et les pervers des vacances. Cette fausse joie envahissante et aliénante qui cache la plus profonde des détresses affectives de l'humanité. La joie des fêtes qui approchent, de la neige qu'on attend plus et de l'excuse qu'on trouve pour s'empiffrer comme des porcs jusqu'à l'overdose de chocolat et de graisse. Lou n'aime pas décembre, sa mère est née en décembre, les gens s'agglutinent comme des moutons pour faire des cadeaux et ça lui rappelle que, quand elle était petite, les cadeaux qu'elle voyait en décembre, c'était ceux pour sa mère. Il n'y avait pas de Papa Noël chez elle, pas de sapin et pas de cadeaux. Pas de foie gras ou de sucre d'orge, ni de sourires. En décembre, comme tout le reste de l'année, il n'y avait rien pour elle, tout pour sa mère. Décembre lui rappelle à quel point elle était insignifiante petite, un ersatz de Catarina, un brouillon non assumé. Décembre c'est comme dans sa vie, elle déteste les gens heureux car elle ne peut pas l'être comme eux.

Quelques mots ce n'est rien, se dit-on...
Une phrase lancée au hasard d'une rencontre envers un inconnu ou une personne qui nous est chère... Ne sous-estimons pas le poids des mots, l'impact des conversations, les sentiments qui peuvent se faire ou se défaire grâce à ou à cause de quelques syllabes assemblées sciemment...
Aujourd'hui nous n'aimons pas les mots, nous les fuyons... Nous oublions la base même de notre communication, ce qui fait de nous des êtres humains, ce qui nous distingue des animaux, ce qui nous permet de rendre compte de nos émotions, nos états d'âmes... ce qui nous permet de demander de l'aide, ou de la refuser, de transmettre de l'amour ou de le reprendre...
Nous ne savons plus écrire ou pire, nous ne savons même plus parler, et pour beaucoup d'entre nous, nous n'osons même plus parler... Nous avons peur de ces mêmes mots que nous nous efforçons de prononcer le plus tôt possible dans notre existence... Nous avons peur qu'ils reflètent ce que nous sommes vraiment, qu'ils dévoilent ce que nous cachons délibérément derrière notre masque, qu'ils ne soient pas en accord avec ce monde dans lequel nous perdons pied, qu'ils servent aux gens autour de nous pour émettre des jugements... Ou pire qu'ils puissent les amener à mieux nous connaître, pour mieux nous blesser ensuite...
[...]
Ecrivons de jolies histoires, de jolies phrases et de jolis poèmes. Ecrivons des mots doux à la lecture et doux à l'oreille.
[...]
Renouons avec les jolis mots, les belles voyelles et les intouchables conconnes.
[...]
Parlons, écrivons, chantons, communiquons, avant qu'il ne soit trop tard... Ne sous-estimons pas le pouvoir d'un mot doux sur nos lèvres, et le sourire qu'il procure à la personne qui le reçoit...

Auteure de ma région Camille Moon Auteur super sympa mais degenter côté imagination😟. Je vous conseille son dernier roman une romance Thriller. Lecture fluide et rapide. L histoire originale courte mais assez longue pour se poser les bonnes questions. On est tous le bourreau de quelqu'un non? Mais victime,?
Sacré personnage cette Lou... quand on referme le livre on a presque de la compassion pour elle....
Merci pour ce moment flippant et stressant.

[...] Le froid s'immisce dans ses poumons et vient glacer son coeur. Elle se dit qu'à ce moment précis, il n'y a pas plus de perceptions, plus d'émotions, plus de corps meurtri. Il y a son enveloppe; et sa rage. La douleur se transforme en carburant, et le sang qui coule dans ses veines commence à former des vagues irrégulières le long de ses canaux tuméfiés. L'Amour n'est bien qu'une vaste blague, une illusion qui force les humains à se faire encore plus mal qu'ils ne le feraient en temps normal. Quelle est cette émotion si sombre qu'elle pousserait à la possession? Elle se revoit massacrant les 41 victimes avant ce diable en blouson de cuir et conclut facilement qu'il n'y a pas d'amour dans ses jeux sexuels et sanglants, si ce n'est la quête d'un plaisir lui permettant de supporter la vie.

[...] nous ne sommes pas notre passé. Avoir des souvenirs, avoir commis des erreurs construit certes notre histoire mais ne forge pas la totalité de ce que nous sommes. Ce sont des expériences, des apprentissages, des leçons parfois insupportables, mais ce passé ne définit pas ce qu'on devient.
[...]
Et même si le chemin est long vers l'acceptation de tout ce qui a suivi ensuite dans notre vie, se pardonner à soi-même est la première étape cruciale si l'on veut apprendre à s'aimer et se protéger. Se dire que des mauvais choix ou des épines dans le pied ne décident pas de la destination finale du trajet, ils nous ralentissent juste.

A l'intérieur, j'étais en panique constante parce que je ne leur ressemblais en rien au fond. Durant toute ma vie, jusqu'à récemment, je me suis sentie à part... Comme vivant pour ce monde, mais à côté de lui, sans être dedans. Je pensais que me comporter comme tous les autres me mènerait à devenir comme eux mais sans se leurrer, il faut accepter que chacun soit unique. Même si beaucoup de gens semblent identiques, ce n'est qu'une apparence.

Il m'a montré comment la musique avait le don d'absorber les émotions des empathiques et leur permettre de les évacuer pour ne pas exploser.