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Critiques de Carole Wrona (10)
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Fleurette première femme flic

Voilà une belle découverte pour ne pas dire un coup de coeur.

Paris, seconde République. Après la naissance de son enfant, la jeune Fleurette évite la prostitution en intégrant la police.

Elle résout diverses enquêtes en se faisant passer pour une employée ou une femme du monde jusqu’à son décès en 1851.

Voici une biographie romancée qui se lit comme un roman policier. Elle a été conçue à partir d’une information trouvée dans les Mémoires de Canler : ancien chef du service de sûreté, 1797-1865, un ancêtre du commissaire Maigret.

Cette biographie romancée nous renseigne aussi sur les réalités quotidiennes de son temps, aux divers échelons de la société.

Outre la description du monde du crime dans cette fin de la première moitié du XIXe siècle, Fleurette nous dévoile aussi les conditions de vie des femmes de cette époque.

Nous avons là un vrai polar historique, la reconstitutions parfaite d’une époque pour le moins troublée.

Ce que j’ai beaucoup aimé aussi c’est que l’écriture est fluide se qui rend cette lecture très facile et qu’elle nous procure beaucoup d’émotions. C’est à la fois profond, émouvant, intense et remuant.

De plus ce livre relate parfaitement son époque et pour autant il n’est pas prise de tête. Vraiment un polar à lire en toute simplicité pour le plaisir de la découverte.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Corinne Luchaire : Un colibri dans la tempête

Du Capitole à la Roche Tarpéenne, cet adage s'applique parfaitement à Corinne Luchaire qui, de 1937 à 1950, connut la gloire sous les feux des projecteurs puis l'infâmie et la mort due à la tuberculose à 28 ans.



Caroll Wrona nous relate cette brève existence avec grand talent. Cette biographie est très détaillée, tant au niveau de son personnage que du contexte historique.

Corinne Luchaire, lumineuse et inconséquente, est âgée de 19 ans en juin 1940 au début de l'Occupation. Elle est à la fois attachante et exaspérante pour son manque de prise en compte des réalités de l'Occupation.

Mariée avec un escroc, très courtisée, notamment par Charles Trenet, elle eût une enfance et une jeunesse privilégiée.



Fille de Jean Luchaire, patron de la presse sous l'Occupation. Brillant, humaniste, homme de gauche avant guerre...mais avide de plaisirs, ce fils et petit-fils de célèbres historiens de la fin du XIXème et du début du XXème siècles se fourvoya tragiquement...au nom de la paix. Un puissant courant pacifiste se manifesta en France, à la fin des années trente, ayant pour logique "Plutôt nazi que mort" Il sera fusillé en 1946.

Sa fille Corinne, qui le vénérait, hérita de son goût pour la fête.

Ne dénonçant personne, aidant des Juifs à éviter la déportation, notamment la future actrice Simone Signoret qu'il protégea.

Il faut insister sur ce point. Contrairement à Brasillach, Céline et Rebatet, aucune haine, aucune manifestation d'antisémitisme...dans une France occupée où pleuvaient les dénonciations et les écrits infâmants par leur virulence raciste.

Pour preuve, Jean Luchaire était détesté par le trio infernal des intellectuels collabos : Brasillach, Céline et Rebatet. Rebatet qui allait jusqu'à le qualifier "d'enjuivé".



Oui, Corinne Luchaire a bien mangé, bien vécu sous l'Occupation de 19 à 23 ans dans un pays affamé, transi de froid et violenté par la barbarie nazie...Oui, elle a suivi son père dans la pitoyable fuite des collabos à Sigmaringen à l'été 1944...Oui, son comportement est moralement infâme.

Mais n'y a t il pas différents degrés dans l'abjection ?

Céline dans "Bagatelles pour un massacre", Rebatet dans "Les décombres" 'affichent une haine raciste sans limite et Brasillach applaudissant les meurtres de masse nazis ont atteint des sommets d'ignominie.

Si Brasillach est fusillé en 1945, Rebatet poursuivit sa carrière d'homme de lettres et Céline bénéficie, à notre époque, d'une bienveillance assez surprenante dans les milieux intellectuels...



Même ignominie pour les industriels français qui se sont gavés en travaillant pour l'occupant, pour les notaires français qui ont avalisé les spoliations de biens des déportés (et qui ont pu continuer à exercer pendant des décennies après guerre), pour les sociétés françaises spécialisées dans le transport d'oeuvres d'art qui ont copieusement aidé Hitler, Goering er compagnie dans le pillages des trésors artistiques des musées et collections particulières françaises...



Sans parler des politiciens : Georges Albertini, sous l'Occupation adjoint de Marcel Déat à la direction du Rassemblement National Populaire et qui fut, après-guerre une éminence grise de différents gouvernements jusqu'à celui de Georges Pompidou et des membres du personnel politique de Vichy recyclés après guerre...

Impossible de ne pas évoquer René Bousquet, le "talentueux" et serviable organisateur de la Rafle du Vel d'Hiv qui conduisit des milliers d'hommes, femmes et enfants à la mort. Il vécut paisiblement des décennies après 1945 en occupant un poste important à la Banque d'Indochine. Mais, il fut abattu en 1993 (finalement il y a peut-être une justice parfois...). Notons à son sujet qu'il fut un ami très proche de François Mitterrand avant guerre...comme après guerre.

Souvenons nous que dans les tribunaux de l'Epuration siégeaient dans une grande proportion des magistrats ayant prêté serment à Pétain...



Face à ce catalogue d'ignominies, fallait il vraiment traiter l'inconséquence d'une jeune femme perdue par sa légèreté d'esprit comme un crime ? Condamnée à dix ans d'indignité nationale, elle fut ostracisée. On alla même jusqu'à effacer son nom du générique des films auxquels elle participa...



L'auteure fait précisément et honnêtement le parallèle entre la vie facile des Luchaire sous l'Occupation et ce que vécut la population, et ce sans concession. Mais elle met dans son livre toute sa sensibilité et ne s'égare pas dans des jugements à l'emporte pièce.



Un grand et beau travail de mise en lumière d'un personnage, certes léger, mais jeté dans une période horrible.





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Fleurette première femme flic

L'autrice part de quelques lignes dans les Mémoires de Canler, chef de la Sûreté en 1849, pour écrire cette histoire de Fleurette. Il y a donc du vrai là-dedans, mais, comme le précise l'autrice, elle a inventé ce roman.

Fleurette devient donc première femme flic. Ayant quitté Marseille pour suivre son amoureux dont elle attendait un enfant sans être mariée, elle se retrouve à Paris abandonnée, avec sa fille, sans un sou. Refusant de demander l'aumône ou de devenir lorette (vendre son corps), elle sonne à la porte de Canler pour proposer ses services. En tant que femme, elle sait qu'aucun malfrat ne se méfiera d'elle, et elle pourra facilement prendre les bandits en flagrant délit.



Cette histoire est racontée avec humour et détachement, sous une plume plutôt agréable, même si les répétitions de "blonde cendrée" et "petite merveille de Canler" m'ont à la longue un peu agacée.

L'autrice pourtant ne prend pas son lectorat pour des imbéciles, et parfois elle s'adresse à nous directement, de manière subtile et avec un clin d'oeil. Je ne suis pas une fine historienne, loin de là, mais il m'a semblé que le roman était bien documenté. On fait un vrai tour dans les moeurs de Paris dans les années 1840-1850, et c'est vraiment intéressant. J'y ai appris quelques détails qui m'ont bien plu.



Enfin, je tiens à remercier Babelio et les éditions Atlande pour ce cadeau dans le cadre de "Masse critique", qui m'a valu un fort agréable moment de lecture.
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Corinne Luchaire : Un colibri dans la tempête

C'est dans le cadre de l'opération Masse Critique non-fiction de Babelio que j'ai eu le plaisir de découvrir cette biographie très intéressante d'une talentueuse actrice fort méprisée et au tragique destin.



Corinne Luchaire, née Rosita Luchaire en 1921, morte à 28 ans de tuberculose seule dans le taxi qui la ramenait chez elle... Elle était la fille aînée de Jean Luchaire, patron de presse collabo sous l'Occupation et éphémère ministre de l'Information de Pétain à Sigmaringen... où il avait emmené sa fille malade. Mais revenons au début...



Cette très jolie jeune fille fait ses débuts au cinéma en 1938. Tout de suite remarquée pour sa beauté, son jeu très inhabituel et moderne, bien loin des jeunes ingénues nunuches à la mode, elle ne fera qu'une petite dizaine de films avant que la guerre ne stoppe sa carrière. Frivole, inconsciente, uniquement préoccupée de cinéma et de théâtre, elle vivra l'Occupation dans un tourbillon de fêtes, d'avant-premières et... d'abondance. Entourée par les amis peu recommandables de son père, ne se préoccupant pas de politique, aveugle aux souffrances des Français, elle se rendra compte trop tard de ce qui attend sa famille. De santé fragile et atteinte de tuberculose, sa vie "parisienne" entouré du gratin de l'époque, de Tino Rossi à Charles Trénet en passant par Arletty ou Giraudoux, cette vie donc lui causera à la Libération un tort considérable, la livrant aux pires rumeurs. Elle qui n'eut aucune activité politique, qui ne tint jamais de propos antisémites, se vit reprocher sa vie mondaine décomplexée en temps de guerre et surtout surtout d'être "fille de".



Fiancée à Charles Trénet (!) puis mariée brièvement à un aristocrate escroc, maîtresse comme Arletty d'un bel officier autrichien de la Wehrmacht (et non pas de hauts dignitaires nazis comme il fut raconté), entre prison à Fresnes et séjours en sanatorium, elle fut condamnée à 10 ans d'indignité nationale. Elle finira sa vie, seule avec sa fillette de 6 ans, dans la misère, juste épaulée par Pierre Barillet (de Barillet et Grédy, les auteurs de théâtre de boulevard) et par le jeune cinéaste Jean-Charles Tachella. Ni sa franchise totale lors des interrogatoires, ni le témoignage de Simone Signoret qu'elle a aidé des juifs à fuir, ne la sauveront. Calomniée, insultée, surveillée, la Garbo française ne survit aujourd'hui que dans les romans du nobélisé Patrick Modiano et les mémoires des cinéphiles avertis.



Une biographie très détaillée et complète qui brosse le portrait d'une inconsciente devenue star à 17 ans et proscrite à 24 ans... Un style de narration manquant parfois un peu de vie mais qui n'empêche pas de s'attacher à cette jeune femme. On a du mal à quitter ce livre sans l'avoir suivie jusqu'au bout de ce chemin parsemé de paillettes, puis chemin de croix. Même la lettre qui l'avertissait que sa peine était réduite à 5 ans ne lui parviendra jamais...



A réserver aux passionnés de cinéma, de cette période de notre Histoire et à ceux qui ne connaissent pas bien le Tout-Paris qui fit bombance de 1940 à 1944 de Fernandel et Mistinguett à Danièle Darrieux en passant par les sinistres Bony et Laffont. De quoi se faire une idée précise de la vie de la "Haute" à cette sombre période.



Une vie ruinée par l'inconséquence et la maladie alors que d'autres qui firent bien pire s'en sont sortis à moindre mal...
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com
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Fleurette première femme flic

Tout d'abord, je tiens à remercie Babelio et les éditions Atlande pour m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre d'une Masse critique.

Il est des destins singuliers que des autrices talentueuses telles Carole Wrona ont le bonheur de nous conter. Tel est le cas de Fleurette, cette première femme flic de l'Histoire de France.

Fleurette est ce qu'on appelait une fille-mère. Elle a eu une fille avec un homme qui l'a abandonnée. Assez banal, certes, mais, au milieu du XIXème siècle, cela revêt un côté tragique car, au-delà du jugement de la société, aucun moyen de subsistance n'est offert à ces femmes si ce n'est de devoir se prostituer. Mais Fleurette, du haut de ses vingt-trois ans, s'y refuse. Non, elle veut un métier honnête et moral. Elle pousse la porte des locaux de la police, pensant sincèrement qu'elle pourrait être utile. Elle tombe sur un homme bon et juste, Pierre Canler qui, bien qu'il ait le double de son âge, ne la prend pas de haut et accueille sa requête avec sérieux. Il ne peut pas l'embaucher comme enquêtrice car la loi de l'époque ne le permet pas, mais il peut tout du moins lui confier des missions ça et là. Et Fleurette s'avère douée dans son rôle de policière de l'ombre. Sa perspicacité, son audace et sa fraîcheur l'aident à mener à bien son travail et Canler ne peut être que fière de sa nouvelle recrue qu'il fait passer pour sa nièce. Malheureusement, Fleurette aura une carrière trop courte car elle meure à peine âgée de 26 ans.

Les sources concernant Fleurette sont minces. En fait, seul Pierre Canler a parlé d'elle dans ses mémoires paru en 1862. la jeune femme, morte depuis dix ans, fait l'objet d'un chapitre, quelques huit pages, sur lesquelles l'autrice a réinventé une vie. le livre est captivant. le style est, de plus, très original. Il consiste en un dialogue entre nous et la narratrice, qui n'hésite pas à nous prendre à partie pour nous faire partager ses réflexions.
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Corinne Luchaire

Corine Luchaire, Un colibri dans la tempête, est une réédition de la biographie de l’actrice éponyme qui commence sa carrière à 16 ans et qui la termine trop tôt, en pleine ascension, après l’Occupation : la tuberculose la frappe en même temps qu’une peine de dix ans d’indignité nationale à cause de son père, Jean Luchaire, fusillé pour avoir été le patron de la presse collaborationniste et de sa « drôle de vie » (le titre de son autobiographie) de femme très libre.

Cet ouvrage nous dévoile d’autres mystères de cette actrice hors pair, qui hante notamment l’œuvre de Patrick Modiano, Prix Nobel de littérature 2014.

Corinne Luchaire, vedette de cinéma méconnue, brille dans Prison sans barreaux de Léonide Moguy en 1937, dans Conflit ou encore Le Dernier tournant, première adaptation du Facteur sonne toujours deux fois.
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Fleurette première femme flic

Merci à Babelio ainsi qu’aux éditions Atlande pour ce gain de la Masse critique littératures de Janvier Fleurette première femme flic. Fleurette dont l’existence est connue grâce à quelques pages dans les mémoires de Pierre CANLER chef du service de la Sureté publiées en 1862. Fleurette jeune fille de bonne famille – petite bourgeoisie provinciale – qui suit son amoureux à Paris avec moult espérances et qui va malheureusement ce retrouvé seule avec un enfant à élever (comme beaucoup à ces époques-là) va faire preuve de courage pour ne pas sombrer, ne pas tomber dans la prostitution et pouvoir donner le meilleur à sa petite fille.

Voilà pourquoi un matin de 1849 elle se trouve dans le bureau du chef de la Sureté pour lui demander un emploi.

Pierre CANLER qui lorsqu’il était inspecteur principal avait demandé à sa hiérarchie l’emploi des femmes pour faire office agent de renseignement (les 1ères espionnes) car bien sur les femmes sont invisibles dans ces temps-là et donc a même de récolté des renseignements permettant de mettre les malfrats en prison. Cela lui avait été refusé et il lui a fallu attendre le poste de chef de la Sureté pour avoir l’accord du Préfet en 1849 et mettre en fonction le personnel féminin.

Fleurette fera partie de ces femmes et à partir des quelques lignes dans les mémoires de CANLER l’auteure Carole WRONA nous dresse un magnifique portrait de femme forte, émancipée qui ne recule devant rien pour sortir de la condition précaire dans laquelle elle se trouve. La fin m’a fait de la peine, aussi bien pour Fleurette que pour Canler parce que je me suis attachée à ces personnes.

J’ai vraiment bien aimé ce livre qui nous permet aussi de côtoyer les grandes figures littéraires et politique de cette moitié de XIXème, une excellente lecture que je recommande

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Fleurette première femme flic

Un roman historique bien documenté avec une pincée d'humour, on y découvre quelques enquêtes et crimes de l'époque. J'ai aimé déambuler aux côtés du chef de la sûreté des années 1800... l'inspecteur Canler et sa recrue Fleurette. L'écriture est aussi originale et pour preuve, on se retrouve au bistrot avec l'écrivain et Fleurette à siroter un chocolat. J'ai bien apprécié !
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Emilienne d'Alençon : vivre d'amour en 1900

Émilienne d'Alençon, cette femme libre de la Belle Époque, une demi-mondaine poétesse et pleine de charme ? Carole Wrona nous raconte son histoire dans cette biographie passionnante, Vivre d'amour en 1900.

Ravissante et délurées, Émilienne André, dite d'Alençon, dresse des lapins roses au Cirque d'Été quand Paris la découvre en 1890. Vivant royalement de ses charmes, elle devient dès lors, aux côtés de Caroline Otero et de Liane de Pougy, l'une des Trois Grâces de la Belle Époque.

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Corinne Luchaire

Carole Wrona [...] s'est appuyée sur des recherches approfondies et les confidences de plusieurs témoins pour raconter sans complaisance la vie de cette star foudroyée qui a fasciné Patrick Modiano. Au passage, c'est toute une époque qui resurgit, avec ses zones d'ombre. Et une question clef, celle de la responsabilité.
Lien : http://www.lesechos.fr/cultu..
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