Tout d'abord, je tiens à remercie Babelio et les éditions Atlande pour m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre d'une Masse critique.
Il est des destins singuliers que des autrices talentueuses telles
Carole Wrona ont le bonheur de nous conter. Tel est le cas de Fleurette, cette première femme flic de l'Histoire de France.
Fleurette est ce qu'on appelait une fille-mère. Elle a eu une fille avec un homme qui l'a abandonnée. Assez banal, certes, mais, au milieu du XIXème siècle, cela revêt un côté tragique car, au-delà du jugement de la société, aucun moyen de subsistance n'est offert à ces femmes si ce n'est de devoir se prostituer. Mais Fleurette, du haut de ses vingt-trois ans, s'y refuse. Non, elle veut un métier honnête et moral. Elle pousse la porte des locaux de la police, pensant sincèrement qu'elle pourrait être utile. Elle tombe sur un homme bon et juste, Pierre Canler qui, bien qu'il ait le double de son âge, ne la prend pas de haut et accueille sa requête avec sérieux. Il ne peut pas l'embaucher comme enquêtrice car la loi de l'époque ne le permet pas, mais il peut tout du moins lui confier des missions ça et là. Et Fleurette s'avère douée dans son rôle de policière de l'ombre. Sa perspicacité, son audace et sa fraîcheur l'aident à mener à bien son travail et Canler ne peut être que fière de sa nouvelle recrue qu'il fait passer pour sa nièce. Malheureusement, Fleurette aura une carrière trop courte car elle meure à peine âgée de 26 ans.
Les sources concernant Fleurette sont minces. En fait, seul Pierre Canler a parlé d'elle dans ses mémoires paru en 1862. la jeune femme, morte depuis dix ans, fait l'objet d'un chapitre, quelques huit pages, sur lesquelles l'autrice a réinventé une vie. le livre est captivant. le style est, de plus, très original. Il consiste en un dialogue entre nous et la narratrice, qui n'hésite pas à nous prendre à partie pour nous faire partager ses réflexions.