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Critiques de Caroline Poiron (5)
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Attentat express

En Syrie en janvier 2012, Gilles Jacquier, reporter à la télévision française, meurt à quelques mètres de sa compagne, la photographe Caroline Poiron. Celle-ci raconte les circonstances de cette mort et avance la thèse d’un traquenard organisé par l’état Syrien.



Dès leur arrivée en Syrie, les journalistes ont le sentiment d’être manipulés. Sœur Agnès, la religieuse catholique qui a organisé leur venue, les dirige vers Homs, ville emblématique de la rébellion contre le régime de Bachar el Assad, mais ne les y accompagne pas. Arrivés sur place, des hommes les font descendre de leurs voitures et les guident vers une zone de conflit. C’est là, que quelques minutes plus tard, Gilles Jacquier va être touché mortellement.



Pour les auteurs, Caroline Poiron et deux journalistes suisses présents à Homs, la mort du journaliste n’est pas un accident. C’est lui qui était visé. Selon le général Tlass, ancien ami de Bachar el Assad, aujourd’hui écarté du régime, le pouvoir Syrien voulait envoyer trois messages en tuant Gilles Jacquier : « dissuader les médias internationaux de venir en Syrie, faire passer les rebelles pour des terroristes et dire à Sarkozy qu’il se moquait de son discours guerrier ».



Caroline Poiron est animée par une volonté farouche de découvrir la vérité sur la mort de son mari. Ses deux coauteurs et elle ont fait un travail d’enquête approfondi où l’on découvre la complexité des enjeux qui se jouent en Syrie. Selon eux, les observateurs de la Ligue Arabe, chargés de rendre compte du conflit Syrien, sont manipulés ou favorables au maintien de Bachar el Assad au pouvoir. Les chrétiens, en tant que minorité, craignent un changement de régime qui leur serait défavorable — ce qui expliquerait le rôle trouble de sœur Agnès Miriam de la Croix.



Attentat Express parle du conflit Syrien, mais nous fait voir aussi le travail des grands reporters qui mettent leur vie en danger pour informer. À la fin de son livre, Caroline Poiron pose la question : « fallait-il prendre le risque de mourir pour Homs ? » Elle répond que les risques font partie du travail des journalistes, mais que la mort de son mari n’est rien d’autre qu’un crime à ses yeux.



Le récit des événements conduisant à la mort de Gilles Jacquier est très précis et nous plonge dans la réalité d’un reportage de guerre. L’enquête menée par les auteurs pour connaître les responsables de cette mort est rigoureuse. Les conclusions auxquelles ils parviennent sont étayées par de nombreux témoignages. Mais dans ce cas, on se demande si les journalistes, se pensant manipulés, n’auraient pas dû refuser d’aller à Homs. C’est leur responsabilité de ne pas prendre le risque de servir de monnaie d’échange ou de cible.

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Attentat express

"Gilles game over"



Gilles Jacquier est mort à Homs/Syrie le 11 janvier 2012.

Il était grand reporter pour France 2.



Après le décès de son compagnon lors d'une mission d'information en Syrie, Caroline Poiron, elle même journaliste présente, revient sur les circonstances de cet évènement dramatique. Par une enquête minutieuse des journées précédentes, détaillées heure par heure, des impressions, des inquiétudes, des questionnements, elle analyse et s'oriente vers ce qui semble être une instrumentalisation de la presse.



Qui a tué Gilles? Le régime ou l'opposition syrienne?

Ecrit à la première personne, c'est un devoir de mémoire pour un drame de la sphère intime, et également un travail de recherche et d'investigation fait à trois mains, avec les deux journalistes suisses qui les accompagnaient.



Caroline Poiron provoque l'immédiate empathie et la totale compassion du lecteur par le premier chapitre d'une femme au chevet de son mari mourant. La tragédie est omniprésente, froidement crédible dans cette femme défendant bec et ongles la dépouille, objet de toutes les sordides convoitises de manipulation. La réalité a dépassé la fiction, avec la mort réelle d'un homme en point d'orgue.



En marge du drame d'un journaliste tué pour son métier, l'enquête minutieuse ouvre à la compréhension d'un conflit, d'une politique et d'un pays dont les images d'informations se banalisent en saturant nos écrans ou en s'en éloignant.

L'accumulation d'éléments probants semble accréditer la thèse de la responsabilité du régime syrien, déclinée par l'interaction de personnages réels troublants, avec en tête de file, une religieuse très ambigüe, qui poursuit les auteurs en diffamation.



Un événement tragique dans une guerre civile qui n'en finit pas de s'éterniser et un livre de décryptage intéressant.

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Attentat express

Caroline Poiron commence ce livre par un descriptif minutieux de sa lutte pour sortir le corps de son mari de Syrie. Sur 38 pages on est pris dans cette bagarre avec les autorités, on partage sa rage, son envie de se battre. La description est magnifique de réalisme, d’émotion.

Ensuite ? Ensuite ce livre permet à l’auteur de régler ses comptes avec une histoire douloureuse. Mais on a l’impression de tourner en rond. Il y a beaucoup de points d’interrogation. J’aurais aimé en savoir davantage sur cette religieuse présente tout au long du livre on sent que c’est un personnage clé.

Je n’ai pas eu l’impression d’apprendre grand-chose. Cela a tout juste conforté mon idée que les médias étaient manipulés. Le cas syrien est un cas extrême, mais quel pouvoir ne les manipule-t-il pas ?

Mon manque d’intérêt de manière générale pour ce sujet et une information outrancière sur le conflit dans l’actualité ont eu raison de mon objectivité pour ce livre.

Toutefois Caroline Poiron, a travers son histoire personnelle, aura eu le mérite d’attirer l’attention sur le peuple syrien à la fois victime et coupable.

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Attentat express

Livre enquête, livre témoignage et aussi déclaration d’amour posthume. Les toutes premières pages, celles où Caroline Poiron relate comment elle a voulu coûte que coûte protéger et « garder » le corps de Gilles Jacquier alors que de vrais-faux médecins, à la solde du régime syrien, voulaient littéralement le lui arracher (à des fins de propagande mais aussi sans doute pour mieux effacer les preuves du crime commis), sont bouleversantes.

Un livre témoignage donc de la compagne de Gilles Jacquier, grand reporter pour France 2, mort à Homs en Syrie le 11 janvier 2012 lors d’un « attentat express ». Ce qui transpire avant tout dans ce document, plus que la volonté d’informer, c’est surtout la volonté de Caroline Poiron d’établir et même de rétablir la vérité sur ce qui s’est réellement passé, puisqu’elle était au cœur de l’action, lors de la mort de son compagnon. Ces pages nous en disent d’ailleurs beaucoup sur la désinformation dont nous pouvons être victimes, nous aussi à travers nos médias occidentaux, et sous la plume de journalistes pourtant respectables et respectés.

Alors, même si la lecture est un peu ardue, tant la situation en Syrie est complexe et qu’on se perd un peu dans les noms de tous les « protagoniste »s, nombreux, au cœur de ce que Caroline Poiron n’hésite pas à qualifier « d’assassinat » de la part du régime syrien de Bachar Al Assad, on ne peut qu’être touchée par la démarche de cette femme et par son courage. Malgré quelques longueurs et répétitions parfois dans le récit du déroulement des faits, on en apprend beaucoup sur le journalisme de guerre, la manipulation et l’intimidation dont peuvent être victimes les journalistes dans ces pays en guerre, mais aussi les nombreux observateurs officiels (notamment ceux de la Ligue arabe) ; On est littéralement plongés, dans la première partie, au cœur des préparatifs du voyage, de l’arrivée en Syrie, des conditions du travail journalistique. Puis c’est le déroulement des faits, détaillé, le piège qui se referme sur Gilles Jacquier. Enfin, Caroline Poiron déroule l’enquête qu’elle a menée, avec Sid Ahmed Hammouche et de Patrick Vallélian, les deux journalistes suisses qui les accompagnaient lors de voyage, pour faire la lumière sur ce qu’elle n’hésite pas à qualifier de guet-apens et d’assassinat. Elle démonte petit à petit la version officielle accréditant le fait que Gilles Jacquier aurait été victime des rebelles.

Ce livre étonne par la distance qu’a su prendre Caroline Poiron et sa lucidité d’analyse face à un fait qui a bouleversé sa vie au plus profond. C’est aussi un livre plein de pudeur.

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Attentat express

J'ai été un peu déçue par ce document parce que je pensais en apprendre davantage sur la manière dont Bachar al-Assad maltraite son peuple or Caroline Poiron veut ici surtout montrer comment il manipule les médias, de manière parfois malhabile d'ailleurs car il est capable de leur faire rencontrer un prétendu prisonnier que le journaliste rencontre ensuite parfaitement libre dans la rue. J'ai trouvé que parfois, on tournait en rond mais globalement, Caroline Poiron atteint son but. Elle règle quelques comptes avec certains journalistes, notamment avec Jaques Duplessy qui en Syrie, montre à la religieuse qui les accueille l'article que l'auteure a écrit quand elle avait infiltré les rebelles, ou avec des journalistes belges qui filment Gilles Jacquier sur son lit de mort sans s'occuper d'elle qui est à côté. Ce qui est aussi très intéressant, c'est de constater la désinformation qui suivra cette mort, même et surtout en France où un George Malbrunnot va énoncer des contre-vérités étayées par on ne sait quelle source. Ce qui m'a paru le plus fascinant dans ce document, c'est le portrait de cette religieuse qui semble avoir mené Jacques Cartier à la mort, une femme très proche du pouvoir mais aussi de personnes peu recommandables comme Thierry Messan. Cette mère Agnès (ici en photo avec Gilles Jacquier) est presque un personnage de roman, malheureusement, elle est bien réelle. Ce livre m'a tout de même permis de comprendre pourquoi Bachar al-Assad était protégé par d'autres puissances, notamment parce qu'il est laïc. C'est surtout un hommage d'une femme à son mari et cela donne à réfléchir que l'objectivité de ces propos. Comment garder assez de distance quand on fut au coeur de l'action?


Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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