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Nationalité : France
Biographie :

"Comète apparue dans le ciel toujours imprévisible de la poésie, Carolyne Cannella incarne la parole de St John Perse «Poète, celui qui rompt pour nous l’accoutumance».
L’auteur, l’une des voix les plus singulières de notre temps en matière de création poétique, porte en elle la réminiscence de la parole originelle.
Poésie et musique retrouvent leur pur accord nuptial originel. Le diamant de son verbe brille sur son versant mystique. De là son affinité avec Novalis ; l'auteur sait que le chemin va vers l’intérieur, et le révèle dans son poème : "Le Royaume en toi" (recueil Immuable surgi).

La poésie de Carolyne Cannella -musicienne-concertiste, guitariste-luthiste, poète, linguiste-traductrice, récitante- s'inscrit dans le sillage des grands poètes qui attestent de l'immémoriale vocation spirituelle de la poésie".
Georges de Rivas

Ses recueils :
- Immuable surgi /éd. Librairie-Galerie Racine
collection St Germain des Prés

- Instants - Tercets - Hommage au Japon
ed. L'Harmattan collection L'Horizonte

- Parcelles d'infini /éd. Alcyone
collection Surya

- de Passacailles en Barcarolles - Haïkus des Temps
Présents - éd. Jacques Flament
collection Miniatures

- OBSCUR ECLAT
Ed. Unicité

- Arabesques purpurines
ed. du Cygne - Collection Le chant du cygne

- L'instant s'étoile sur l'envol du temps
editions Unicité.
PRIX de FONDATION MOMPEZAT 2023

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Bibliographie de Carolyne Cannella   (1)Voir plus

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Carolyne Cannella
Chronique de Julien Miavril pour OBSCUR ECLAT aux éditions Unicité

"L'obscur est un chemin. La lumière est un lieu." Je ne vois pas plus bel aphorisme que celui de Dylan Thomas pour venir illustrer ce recueil de Carolyne Cannella, "Obscur éclat", tant il semble que de bout en bout s'y exprime le désir de traverser les ténèbres pour faire jaillir la lumière. À l'aune de toute quête poétique authentique, il y a en effet cette idée que les contraires ne s'excluent pas mais forment au contraire une unité secrète : aussi, un éclat au royaume de la poésie peut-il irradier d'obscur !

Dès le chant douze, "Mélopée", la poétesse en appelle à "l'incessant murmure des astres" pour marquer la victoire de "l'aurore" sur "les ténèbres vaincues". Et pourtant, alors que de part en part, "l'invisible frémit" au point de culminer en "abyssale lumière", il y a cette idée que la beauté, qui est l'autre nom de la vérité, ne se conquiert pas sans folie, ni silence, ni détresse au revers même de la sagesse, de la parole et de la joie.

Le recueil de Carolyne est pour ainsi dire hanté par bien des spectres et les hommages s'y multiplient : on pourrait même dire que tout le recueil est un seul et même hommage au plus vibrant des absents : cet "ange" dont la présence est "immuable" et qui scintille de par sa présence au-delà de l'apparente absence : car pour métaphysicienne qu'est Carolyne Cannella, cette dernière conçoit la mort comme un seuil et non pas comme un terme. Seuil qu'il est possible de franchir avec "un sourire dans les ténèbres" tout en se parant de son "ultime éclat".

Il y a bien de la beauté dans cette quête qui se fait "jusqu'à la brûlure" et aucune compromission : tout y est vécu et exprimé de la manière la plus authentique et nue qui soit. On y ressent de la douleur comme de la grâce et tous les vers y sont ciselés avec la plus grande musicalité possible. Cette musique est celle des profondeurs de l'être et de l'âme par où rayonne "un soupçon de rose" "même si le chant s'absente". Une chose est sûre : le lecteur ne pourra y être insensible pour autant qu'il aura appris à se laisser totalement embraser par la lumière...

Chronique aussi disponible ici : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/65604

En tant que récitante, elle intervient sur la chaîne YouTube qu'elle a créée : https://www.youtube.com/c/GataXangacarolynecannella
une anthologie poétique et florilège d'auteurs de la poésie universelle.
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Carolyne Cannella
"L'instant s'étoile sur l'envol du temps" - PRIX de Fondation Mompezat 2023


Au-delà des sens, l'essence...

Note critique :

"L'instant s'étoile sur l'envol du temps", le vers qui donne son titre au recueil en résume la substance : alors que le temps fuit et que toute matière s'altère, l'instant se pare de l'éclat de l'éternité et ouvre à la profondeur du monde métaphysique.

La quête toute platonicienne de Carolyne Cannella vise en effet à un détachement du monde sensible des apparences pour atteindre le coeur de l'être, là où la "racine" touche en effet à la "cime" et où "l'âme" retrouve sa véritable "demeure".

Mais le paradoxe est que la poéte célèbre la beauté du monde ; sa profondeur, son vertige et son mystère. Ce monde est celui où elle fait ainsi l'expérience de la rencontre mais aussi de la perte de sa "flamme jumelle" dans un pur embrasement des âmes au-delà du temps.
Tout ce recueil est ainsi à l'image de "ce chant de la blessure" où le coeur du poète cherche à fusionner avec son "absolu" dans une pure nudité de chant et d'être.
On y retrouve cette musicalité qui innerve chaque vers et qui participe du souffle et de l'élan autant lyrique que mystique de l'ensemble.

Carolyne, toujours aussi visionnaire, nous offre donc une constellation de poèmes où s'exercent l'acuité de son regard et la sincérité de son cœur.

El Gabal - Lien sur Critiques Libres :
https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/67366?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR3PJVMRWRC3AZdro-O6fyXcBTPkz-clUOoo2K06WAWrJGVrRTDtZMrotjw_aem_AeYBAMfI60aq9ZdhWHU7SGmLYcwxBlkL7jmUR74eILWM_00lTfR6W2iv9Up8qvRMx_tgxAxDdxydJ9afhbOpydiE

En tant que récitante, elle intervient sur la chaîne YouTube qu'elle a créée : https://www.youtube.com/c/GataXangacarolynecannella
une anthologie poétique et florilège d'auteurs de la poésie universelle.
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Carolyne Cannella
Note de lecture d' Isabelle Jasmin pour ARABESQUES PURPURINES
Collection Le Chant du Cygne - éditions du Cygne - 2023 -
Nombre de pages 88 – format 13x20

Les poèmes de Arabesques purpurines m’évoquent des bulles irisées, porteuses d’un sibyllin message vers les mondes invisibles.

Carolyne Cannella nous emmène dans un prodigieux et mystique voyage hors de l’espace-temps, depuis la particule, miroir de tout l’univers, à la plus lointaine galaxie, du créé vers l’incréé. « Car en toutes choses non encore apparues / Tu déposes la frissonnante beauté du monde ». Elle projette l’éveil de son être intérieur sur la nature jusqu’au moindre flocon de neige. Métaphores et oxymores fleurissent sur les chemins de sa méditation. « J’escaladerai l’aube / vers les chutes ardentes »

De temps à autre, son vécu dans le monde matériel transparait, bien celé, sous le voile de la pudeur et par le subterfuge de l’hypallage « Aube lacérée / les éraflures de ta passion / rosée diamantine/ sur la peau des souvenirs enfuis » Ces poèmes sont gorgés de lumière « nuit aux éclats de citrine et de cornaline / déchirant l’horizon lapis-lazuli » ;

Ce recueil dans son ensemble m’évoque cette citation de Khalil Gibran : « Quand nous aurons atteint le cœur de la vie, nous verrons la beauté en toute chose ». Civilisations occidentale et orientale se mêlent en un bouquet chatoyant. Il se termine par un chiasme aux accents nostalgiques qui interpelle le lecteur, car la présence de l’auteure est bien toujours là, inscrite dans le miroir.

Un livre de chevet à déguster soir après soir pour illuminer nos ténèbres !

Isabelle Jasmin
Animatrice d'ateliers de poésie
Sociétaire des Poètes Français
Présidente du Cercle des Amis Poètes
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Carolyne Cannella
INSTANTS - Tercets - Hommage au Japon - Recueil de Carolyne Cannella
Préface : - La poésie dit la vérité -
par Giovanni Dotoli

Instants : c’est un titre à la Gaston Bachelard, ou plutôt à la Saint-Augustin.
On croirait un livre de poèmes sur le temps,
instant par instant, comme notre vie.

Mais le sous-titre me conduit sur le bon chemin : Tercets,
et puis Hommage au Japon.
Je m’envole tout droit à la forme-clé japonaise.
En effet, Carolyne Cannella offre au lecteur quelque chose de nouveau.
Non seulement des haïkus, que l’on rencontre parfois çà et là dans la poésie française et européenne contemporaines, mais aussi et surtout une prise de conscience et un cri, en faveur de la nature, que l’être humain est inconsciemment – ou plutôt consciemment ? – en train de détruire.

C’est une poésie inspirée, à l’écoute du monde, des événements, des épreuves que nous traversons. Et dans cette traversée, Carolyne Cannella libère un acte d’amour. Elle assume l’angoisse, l’éprouve, la fait sienne, puis elle libère son corps par l’harmonie de la beauté du monde.

Dans Instants, on est entre l’origine et le présent, le temps de la tragédie et de la révolte et celui du rêve et de l’espoir.

Carolyne Cannella sait que la poésie dit la vérité.
Ainsi elle lui confie son message. Ses rythmes courts et foudroyants, par tercets lumineux, par formes denses de sens, par images de lumière et de peur, nous lancent dans le poème épique des choses.
Le haïku devient la forme de la modernité : le tout en quelques mots, la rupture de la syntaxe traditionnelle pour voyager vers une forme-éclair, des fleurs qui condensent l’infini.

Carolyne Cannella va tout droit à la poésie. Pas de mots de passage, pas de liens académiques, mais une limpidité immédiate, une pénétration du cœur du mot, pour figurer le combat contre le nihilisme.
Le tercet est la géométrie de la vie, avec ses respirations qui sont celles de notre cœur souffrant, et toutefois ouvert sur l’avenir :

De la libellule
j’ai touché la transparence
glissé sur le poème de ses ailes

Carolyne Cannella parle d’écriture « des signes dans le rêve ».
Ainsi, elle découvre
« l’empreinte de l’amour »,
« indélébile à jamais »,
et lui offre « l’aube des étoiles ».
« La vie de l’homme chancelle », mais qu’importe : la voix du poète est la voix et la voie du salut, et de la vie qui va.

La deuxième partie du livre nous révèle que
« le désastre est grandiose et le labyrinthe obscur », « sublime ».
« La vie tressaille encore »
« et joue avec la mort un tournoi de lumière ».
Le néant est vaincu par la poésie.
Un oiseau chante même face à la mort.
« La vie palpite encore ».
Les cendres produisent la force d’aller,
« à l’horizon de tous les vents ».

Après avoir lu ces photogrammes de lumière, l’outre-lieu est plus proche de nous. Le poème a gagné.
On peut continuer à écrire de la poésie, comme celle de Carolyne Cannella.
Pour rêver, espérer, voyager, connaître les chemins de l’avenir.
Il y a quelque chose de Charles Baudelaire, dans cette merveilleuse leçon.

Giovanni Dotoli - Université de Bari Aldo Moro

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INSTANTS _ Tercets - Hommage au Japon
Carolyne Cannella
Chronique de El Gabal, le 10 janvier 2022

"Que l'éclair fulgure !
« Instants » est constitué de deux parties : la première est exclusivement vouée à la mise en forme de tercets, à savoir de strophes de trois vers, qui viennent ici manifester l'essence même du verbe poétique :

Dans un premier temps, il s'agit de réaliser l'union de l'âme au monde :

Ô glisser dans le monde

comme le bois
sur le fleuve

Mais également de manifester le pouvoir universel de la nature en en révélant le tissu secret de correspondances :

A l'horizon céruléen
ourlé de lapis-lazuli
tous les sons vers la plaine s'estompent

Tout en chantant les transports que procurent son contact enivrant. Ainsi du « jasmin des poètes » :

Chant du seringa
suave quand le jour s'éteint

je tombe, enivrée

Et, s'effacer comme poétesse pour mieux reparaître sous la forme de l'aimée qui aspire à s'unir au tout car :

Reste l'empreinte de l'amour

indélébile
à jamais

Comme à l'amant, qui est en l'image, sous la forme du « sarment » qui s'élève jusqu'aux nues :

Sarment
je me ramifie et le tords

sur la vigne de ton corps

Il y a, dans tous les tercets qui composent cette première partie, l'idée que la poésie est pure jaillissement, pure déflagration, éclair qui fulgure en son paraître où l'instant à valeur d'éternité. La beauté n'en est que plus manifeste et saillante : elle irradie toute entière.

La seconde partie du recueil est un hommage au Japon et plus particulièrement aux victimes de Fukushima. Sur « l'île au temps suspendu », la poétesse nous convie à un voyage au coeur des ruines et des traces du désastre. Malgré l'ampleur de la catastrophe, la vie toutefois triomphe car :

Parmi les visages pétrifiés
le rire de l'enfant

comme une fusée
De même :

Au milieu du désastre
un soupçon de rose surgit

indemne

Et même si la terre s'en trouve meurtrie, il n'en reste pas moins que la beauté étincelle de mille feux qui sont ceux que la poétesse ravive par son geste poétique en chantant la profondeur silencieuse de la nuit où tout se scelle et se décèle :

Tu tombes nuit sacrée

en silence

sur le fracas du monde

Un recueil magnifique en somme qui ne saurait laisser le lecteur indifférent..."

Julien Miavril
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Carolyne Cannella

Préface de l'ouvrage : L'INSTANT S'ÉTOILE SUR L'ENVOL DU TEMPS , éditions Unicité.
par Michel Bénard
Lauréat de l’Académie française.
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

Laissons-nous emporter et franchissons le seuil de ce florilège poétique se présentant à nous en deux temps. Le simple titre de cette petite perle irisée « L’instant s’étoile sur l’envol du temps » est déjà le prélude d’une invitation à un lumineux voyage intemporel. Telle la mélodie d’un luth sur la partition du vent où le silence s’incline.

La palette poétique de Carolyne Cannella est de délicates nuances, sensible comme la plume qui la transcrit et nous enivre de ses fragrances oniriques.

L’écriture est synthétique, sobre, réfléchie, réhaussée par de solides métaphores. C’est une expression libre, même libre de ponctuation, pourtant encore attachée à la musicalité de la rime. Petits joyaux où chaque facette ciselée brille de tous ses éclats.

Nous sommes ici invités à partager la poésie comme une danse, un accouplement perpétuel drapé de «mille larmes d’or». Sous l’élan de cette chorégraphie poétique nous rejoignons les luminescences cosmiques.

En première lecture nous découvrons une poésie aérée, allant à l’essentiel tout en subtile délicatesse. Nulle surcharge, nulle abondance, l’auteure use du juste verbe, du simple vers, de la lumineuse écriture effleurant de son souffle léger notre intériorité.

En lisant Carolyne Cannella, loin des rumeurs je ressens un peu cette impression de lire une partition, avec ses séquences, ses césures, ses crescendo, ses déclinaisons, le tout drapé d’une musique voluptueuse.

Notre poète chemine sur les voies de la poésie à pas mesurés, avec la prudence de l’expérience du piège toujours possible.

Les paroles s’effacent et les cœurs s’étiolent.

La vie cependant nous apprend vite que tout n’est pas que tendresse, douceur et rêverie, elle peut aussi, c’est hélas souvent le cas, être déchirure, blessure, stigmate avec longue cautérisation.

« Mourir au passé pour vivre l’instant où tu sèmes…/… » se retirer avec les sages dans la montagne où vibrent les voix de l’univers, vide et éternel.

La poésie comme toutes formes de réflexion s’ouvre sur des interrogations : la naissance, la mort, la raison, pourquoi, comment et après la nuit profonde et obscure ?

Nous y croisons souvent les empreintes du temps, ruisselant, en suspension où se mêle la flamme, oscillant du désespoir à l’espoir.

Pareil au pèlerin sur son chemin notre poète se questionne sur le sens de l’existence, sur le grand réveil, elle dialogue avec sa flamme jumelle où toutes les deux progressent en bordure de l’amour.

Juste le temps d’un rêve, l’instant d’un mirage avant qu’il ne se sublime, Carolyne cherche son étoile bleue, celle qui pourrait avoir la couleur de ses yeux.

L’homme n’est-il pas dans l’attente d’un nouvel arc-en-ciel, d’un avènement flamboyant ? Notre amie Carolyne Cannella en fait de même, lorsqu’elle ressent ce sentiment de cécité, cette impression de mensonge, ce ressenti d’étouffement. Alors c’est à cet instant que la poésie devient un subterfuge salutaire permettant au cœur pétrifié de redonner naissance à un nouveau chant d’amour.

Laissons-nous emporter par cette poésie épurée dans : « La céruléenne nuit du silence et le mystère des larmes roses. »

Ne sommes-nous pas en droit de douter de notre véracité, de notre objectivité ? C’est exactement le questionnement de Carolyne Cannella : « Lorsque nous repartirons / Comme nous sommes venus / Du monde, qu’aurons-nous vu »

Souvent elle sent à ses côtés l’ombre d’une présence, une lueur furtive disparaissant en bordure de l’aube. La poésie nous plonge parfois dans les eaux baptismales, d’une transmutation alchimique ou d’une élévation métaphysique. Quelques mots, quelques notes, quelques couleurs et voici que soudain se révèle la naissance d’un poème.

Il arrive que Carolyne Cannella se fonde avec l’univers dans un souffle suprême, où le corps, l’esprit, dans le grand tout ne font plus qu’un.

Il y a toujours le sourire malicieux d’un enfant qui sommeille au fond de nous-même ce que nous rappelle notre amie : « Poète, l’enfant en moi demeure dans le mystère du temps sans âge… »

Chez elle rien de dithyrambique, tout est dans sa juste mesure, sa quintessence afin que l’aiguillon de la poésie touche sa cible au cœur

Sur notre parcours d’écriture, nous croisons des poèmes courts, intenses, qui pourtant nous révèlent tout sur les arômes éventés et les odeurs de l’absence.

Proche de l’ascèse le poète ressent ce besoin de se retirer des tumultes d’un monde étiolé, trop bruyant, trop violent et dans l’égarement, cela devient vital elle a besoin d’oublier, de faire le vide en côtoyant le mystère divin, celui entrevu dans les psalmodies d’un chant grégorien.

Prendre le temps de la réflexion, regarder autour de soi à ne vouloir que voir l’étreinte de la vie sur l’autel de la beauté.

Et tel un leitmotiv, une mélodie obsédante nous pénètre : « De miel, de levain, de couleurs et parfums » mais indéniablement : « D’amour toujours. »

Michel Bénard.
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Carolyne Cannella
--- Fluence du verbe ---
par Carolyne Cannella

Fluence » du latin « fluere » : s’écouler.


Une parole vivante suit, non seulement le rythme de la pensée de celui qui parle, mais elle est in-fluencée par les sentiments éprouvés au long de la lecture-découverte du texte.
Influencée, elle l’est par la réceptivité de l’auditoire, et la manière dont celui qui parle sent qu’on l’écoute.

L’on perçoit alors deux styles ou façons de lire.

1. La lecture est souvent réalisée sur un ton monocorde, stéréotypé, en mode automatisé.

Le ronron débité par les présentateurs-télé en est un bon exemple. Ceux-ci -jamais présents à ce qu’ils énoncent, leur esprit étant occupé à prévoir ce qu’ils vont dire l’instant d’après-, sont-ils réellement à l’écoute de leurs allocutaires et interlocuteurs, lors d’un entretien ? Dans ce genre de lecture automatique n’apparait aucune image mentale ni sentiment, et cela peut brouiller la compréhension du texte reçu par l’auditeur.

2. La lecture en adéquation avec le sens du texte qui nécessite une participation de la respiration.

Avant de prononcer les mots qui constituent la phrase, l’on inspire et, selon le sens, la longueur du vers (s’il s’agit d’un poème), la respiration sera longue ou brève, vive ou mesurée, modulante ou rythmée. Une phrase ne peut démarrer sur une expiration mais immédiatement après l’élan inspiratoire.
L’auto-écoute de la parole, y compris celle des silences, est nécessaire et c’est dans les pauses que l’on anticipe ce qui déterminera les prochaines intonations.
Les modulations, le rythme, l’articulation, l’expression même du visage, reflètent le sentiment de celui qui dit.
Mais souvent les diseurs se cachent derrière un ton monocorde, vide, dénué de sens. Parole exsangue.
Opter pour l’articulation, c’est rendre la phrase claire et intelligible.


Apprenons à respirer, à immerger le sens,
à ralentir, et maîtriser le souffle.
Pénétrons le sens du poème.
Écoutons le silence,
sa résonance ...


copyright © Carolyne Cannella in "Propos sur le Poème"
All rights reserved
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Carolyne Cannella
Recension sur TRAMES NOMADES

Obscur éclat, de Carolyne Cannella, Unicité, 2022

Dès le titre, un regard qui utilise l’oxymore, associant obscurité et lumière. Mais est-ce si paradoxal, quand on retrouve cela dans la démarche du peintre Pierre Soulages, avec son noir-lumière, son outrenoir. Et, titre, Baudelaire et Les fleurs du mal, cela provoque aussi un choc similaire, les fleurs signifiant plutôt la beauté douce, une lumière, loin de l’ombre du mal.

Chez Soulages c’est le reflet lumineux qui est révélé dans le noir. Et l’obscur éclat, ce peut être à la fois la part d’ombre qui se cache dans la lumière, et celle de la lumière émergeant de l’ombre, ce qui demande à être déchiffré, regardé autrement, cherchant l’invisible derrière le visible.

Giovanni Dotoli insiste, en préface, sur le rapport au temps et à la mort, pas perçue comme une fin et rien d’autre mais comme un autre seuil.
Dans le premier poème du recueil on a des identifications qui offrent une fusion avec des réalités minérales, végétales, animales, pour dire une perception de l’appartenance au Tout du réel. Cette ouverture donne sens aux autres textes, dans la conscience d’être  «  à égalité avec les choses. »

La lumière n’est pas que celle du dehors regardé, mais une donnée de l’être, irradiation intérieure autant que réception de ce qui vient de la nature et de l’arrière-présence d’un monde invisible…
« l’invisible frémit »
Ce que recherche celle qui écrit c’est un savoir intérieur qui accepte ce qui s’abolit… « Vers le néant de ta propre lumière. »
Ce qui s’abolit devient…
« cette éclipse de soi-même
en un plus grand que soi »

L’écoute trouve… « un silence / gorgé d’Infini »
Recherche de ce qui transcende les apparences du visible.

« Partout la trace / D’un absolu / Que rien n’efface »
Absolu pensé pour soi, pour tous, ces… prisonniers du temps.
En espérant révéler… « le visage voilé / de l’intangible Unité. »

Percevoir cela, pour la musicienne qu’est l’auteur, c’est entendre…
« la mélodie essentielle… »
Et penser la nuit en se référant à San Juan de la Cruz.
L’ultime, c’est accueilllir (…) « l’obscurité aussi »

LIENS :

Obscur éclat, la page des éditions Unicité… http://www.editions-unicite.fr/auteurs/CANNELLA-Carolyne/...


Page Recours au poème… et liens… https://www.recoursaupoeme.fr/auteurs/carolyne-cannella/
.........................................................
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Carolyne Cannella
Note de Lecture de Claude LUEZIOR

Sur cinq vers asymétriques et toujours renouvelés , Carolyne CANNELLA décline les parcelles d'un infiniment grand, d'un infiniment poétique, tout à la fois intime et cosmique, humble et puissant : celui de l'Amour.

De manière générale, l'absence quasi-totale de ponctuation (ni chair ni os), les libertés orthographiques voulues par l'auteur (dans la coulée de la scève) ainsi que des audaces (tout se fait de se dé-faire) donnent au texte un supplément de modernité et de mystère.


De même, la typographie changeante de ces quintils, tels des vagues de mots et d'incantations :



Sortir du chemin

la rupture est provisoire



à l'inéluctable

dire oui

et s'accomplir



D'emblée, l'on ressent à quel point la poétesse cultive les espaces, les silences, telle une musicienne à son archet, telle une orpailleuse au fil de l'onde. D'emblée, le rythme dicte sa présence, la respiration gagne toute sa place.

Certes, on y trouve les mots de sa passion première, la musique (luth, Bach, chant, accordé, résonance), mais également un tropisme pour le mouvement (se glisse, se balancent, nous franchissons, s'approchent, ondule) comme si la danse était un trait d'union entre l'univers sonore et une vie gestante de frémissements. Cela dit, il nous semble que Cannella est ici avant tout poète, marieuse de mots, artiste-peintre friande d'images et vouivre du sens :



Nous réceptacles du vivant

nous qui transmutons

l'aube en crépuscule



et nos silences féconds

en paroles de lumière



Souvent sensuelle (Sur les vagues qui scintillent / aller nue et danser / neuve à chaque instant...) elle s'adresse parfois à l'être aimé en majuscule (Toi, Ta présence) mais toujours avec délicatesse:



De caresses en murmures enchantés

tu m'effeuilles, tu m'enflammes

sous l'irrésistible maelström

de tes hauts plateaux

aux délires impeccables



Minuscule approche pour un recueil élégamment imprimé sur papier blanc nacré : comme si la place du rêve, la forme graphique des mots, leurs sons chuchotés par le lecteur avaient valeur de prière, c'est à dire de langage avec un Plus Haut.



Claude LUEZIOR
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Carolyne Cannella

(...)
Combien ont parcouru de vastes territoires

Des étendues immenses

À la recherche du secret

S’éloignant jusqu’à se perdre

De ce qui était le plus près, le plus parfait

(...)
Le long désert parfois sera brûlant

L'or le plus pur

Ne sort-il pas du four le plus ardent

(...)
Tu te dépouilleras

Ce ne sera nullement une perte

Mais une percée nouvelle

Comme l’oiseau-phénix

Au sein de la flamme qui le consume

Tu renaîtras

Ni le vent, ni la tempête

Ne peuvent détruire ce qui est droit

Et s’ils détruisent la fleur

Peuvent-ils atteindre la graine
(...)

Carolyne Cannella, Le Royaume en toi
(dédié à ma fontaine d'élèves)

extraits
du recueil IMMUABLE SURGI
Editions Librairie-Galerie Racine, Paris 6°
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Carolyne Cannella
Carolyne Cannella - de PASSACAILLES en BARCAROLLES _ Haïkus des Temps Présents
Note de lecture par Jean-Luc Werpin

Une belle découverte ...

Que faire pendant le temps d'un voyage en train? Pour ce qui me concerne, je me suis immergé, avec délices, dans "de passacailles en barcarolles" un recueil de haïkus des temps présents signé Carolyne Cannella.

Quel bonheur de découvrir, tout au long de ces pages, les mots de cette merveilleuse haïjin.


brume sur la mare
aux nénuphars figés -
ploc ! le silence offusqué


Organisé en trois temps, comme le suggère son titre, le recueil nous propose des haïkus/senryüs dignes des meilleurs auteurs. Avec une rare intelligence Carolyne CANNELLA réussit le difficile pari de réunir la langue française et une démarche poétique qui lui est totalement étrangère. Trop souvent les poètes francophones s'essayant, ou tentant de s'essayer, au haïku confondent simplicité avec pauvreté de la langue. Dans ce recueil, la langue est belle et elle est riche.


au ciel scarifié
toutes ces stries scintillantes -
clairières d'étoiles

sur le lac lissé
loin dans les abysses
plongent les monts volcaniques

rose, noir et indigo
m'apparaît l'azur
oh ! chant d'une étoile


J'ai été particulièrement sensible à la dernière séquence,
sans doute parce qu'elle aborde des thèmes qui me sont chers.



ni chair ni os, rien
qu'étincelles de lumière
juste de passage

frêle, cette goutte
perle sur la feuille
- la vie de l'homme chancelle

tant de marbres gris
tant de roses blanches
et tant de larmes aussi

pétales de roses
cendres devenues -
intacts en moi, vos parfums

mourant, naissant
en cet instant fugitif
- rien qu'un instant, le monde

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