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Citations de Catherine Lavarenne (16)


Bien sûr qu’elle a appris rapidement. À parler français; à ne jamais avoir faim; à mentir quand nécessaire; à éviter de perdre sa clé; et à ne plus rentrer chez elle quand Sébastien, un petit garçon qui ne lui posait pas de questions, a convaincu sa mère de la laisser vivre avec eux.
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Alors quand je suis très fatiguée, l’enfance c’est comme les réponses prévues à l’usage des soirées de Noël, quand on préfère éviter, on s’invente un futur métier («Je voudrais bien enseigner après mes études»), on s’invente un amour naissant qu’on désire garder discret («Oui oui je viens de rencontrer quelqu’un, c’est tout nouveau, chut je ne veux pas jinxer l’affaire…»), on s’invente un confort financier («J’ai quelques contrats en route, oui ça va bien»). Tout ça non plus, c’est pas faux sans être tout à fait vrai. C’est juste le truc qu’on raconte pour faire comme tout le monde et arrêter d’angoisser avec des choses inutiles comme le sens de notre vie. C’est juste le truc pour faire taire la famille et passer à autre chose.
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Tout le monde veut ce que tu veux ou alors l’a déjà voulu. On fait que ça, échanger et comparer nos histoires, et avoir peur de perdre au change. Moi, je compte plus le nombre de fois où j’ai répété la même histoire à différentes personnes; des fois j’ai l’impression qu’un groupe d’humains, c’est un paquet de pivots qui cancanent les mêmes trucs à la ronde en s’accrochant à la première personne qu’ils croisent du regard. À force de faire des rotations, on s’étourdit et on oublie que ça fait quinze ans qu’on a les pieds au même endroit. Ça, pour moi, c’est la ville. Comme ça fait plus de trente ans que j’habite le même quartier, je connais tout le monde. Je sais tout ce qui se passe. Qui se sépare, qui change ses enfants d’école, qui a ouvert un café, qui organise les fêtes de ruelle. Qui partira vivre à la campagne l’année prochaine, qui est persuadé qu’elle ne toffera pas plus de deux ans parce que «moi, je m’ennuierais, je suis une fille de ville».
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Nina dit les choses avec vérité, ce n’est pas son affaire de ménager les gens. Constance accepte, pour une fois, de laisser les choses la traverser sans essayer de se retenir, de retenir ce qui risque d’écorcher ce qu’elle a de plus fragile.
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Je ne sais pas; je n’arrive pas à être cette personne-là, je ne suis pas celle qui ferme l’histoire des autres.» Il voudrait, lui aussi, que rien ne s’arrête jamais. Ou que les choses cessent sans lui demander son avis. Il voudrait la liberté, ne pas être dans l’histoire des autres.
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Les saules pleureurs au bord de l’eau, leurs branches se penchent souvent comme ça sur une terre qui se prête à l’expérience. Quelque chose qui à la fois continue et naît, sans pour autant qu’on arrête d’être soi-même.
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Elle, c’était la chatte de maison, elle était pas pour partager ce privilège-là, même avec ses propres petits. C’est à croire que, quand elle nous empêchait de les flatter, c’était pas pour les protéger, mais pour être sûre qu’on n’allait pas se mettre à les aimer et puis à vouloir les faire rentrer!
Et Gabriela ajoute:
— Les gens, c’est pas comme les bêtes, hein?
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Dans sa famille, quand quelqu’un tombe malade, c’est qu’il a besoin qu’on prenne soin de lui. Alors on s’en occupe sans se soucier du résultat. Un corps malade est signe d’un esprit triste; et quand l’esprit s’éteint, c’est que l’amour lui-même était impuissant. On remercie le mort, qui emporte avec lui une partie de la tristesse du monde, et dans le meilleur des cas on retourne à la joie.
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Les souvenirs importants, ils se fabriquent un peu après coup, on garde ceux auxquels on trouve un sens lié au présent. Les autres, on les oublie.
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C’était une ville, sans plus. Mais encore aujourd’hui, elle se remémore précisément le château, qui apparaissait d’abord par petits bouts, un pignon qui dépassait par-ci, un pan de façade entre deux rues par-là. Elle était fascinée. Plus elle s’en approchait, moins elle pouvait regarder ailleurs. Elle était attirée comme un petit enfant de conte de fées égaré en forêt. Et tout d’un coup, sans avertir, s’est ouverte devant elle la grande place publique: Constance aurait voulu se figer et devenir une statue, et ne plus jamais partir. Elle avait oublié où elle était. Il lui semblait avoir quitté tout ce qu’elle connaissait, peut-être même était-elle sur une autre planète…
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L’hôpital, qui est plus souvent qu’ailleurs le lieu des drames, a donc un petit havre de normalité. Peu importe qui meurt et qui souffre, il faut continuer à se nourrir. Les malades qui se rendent à la cafétéria ne sont pas les plus mal en point, même si certains sont en fauteuil roulant, cathéter au bras.
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Elle sait qu’on ne capte la vérité qu’en accordant à l’éphémère assez d’espace pour que rien ne soit écrasé. Aujourd’hui, la douceur du jeune homme, une autre fois, une tristesse tranquille, une autre encore, de l’excitation.
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C’est sans importance; elle ne s’attarde pas à la biographie, seulement aux petites révélations que sont ces moments d’existence volés, lisibles pour personne d’autre qu’elle, par lesquels elle entre dans une microseconde de destin commun. Pour quiconque n’avait pas besoin, à ce moment précis, d’un sourcil haussé exactement dans cet angle-là, pour quiconque n’avait pas besoin de cette douceur, de cette foi dans les choses qui finissent par bien arriver, le jeune homme n’aurait été qu’un barbu de plus un jour de pluie.
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Irène est sociologue de formation et ça ne la quitte jamais. Entre deux visites, elle réfléchit et trace des liens, forme des petits groupes. Pour commencer, tous gardent le silence en s’approchant du lit. C’est à partir de ce moment que les réactions peuvent varier: 1) gorge nouée, yeux pleins d’eau, silence épais et respiration coupée; 2) paroles sobres et réconfortantes adressées à la mourante – et plus ou moins directement aux autres personnes présentes; 3) évocation de souvenirs divers allant de l’anecdote attendrissante à la louange, avec une douceur où pointe une très légère dose de regret. Clairement, c’est ce troisième type de réaction que préférerait Mme Combe, qui avait en sainte horreur tout type d’épanchement ou de débordement.
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Elle hésite quelques secondes, elle a envie de le suivre, de continuer à regarder chacun de ses gestes. Elle entend encore clairement le glissement des roues de la valise. Il la tire avec certitude: il sait où il va, c’est manifeste. Il tournera bientôt, elle a l’intuition qu’il ira à gauche. Elle soupire. Elle n’a pas besoin d’assurance. Elle aimerait plutôt observer des hésitations, de la lenteur. Ou encore mieux, quelque chose qui se ferait à contrecœur.
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En déplacement, on ne choisit pas l’attente, la patience, l’immobilité du corps. On y est contraint, et ce n’est pas pareil. La réflexion devient un sous-produit et on ne porte réellement attention à rien.
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