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Citations de Cécilia Tan (21)


Le destin des autres dépend davantage d'eux que de vous.
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- As tu peur ?
- Que tu l'abandonnes ?
- De la fin du monde.
- Ouais, mais j'ai plus peur que tu m'abandonnes.
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— Tu es vraiment renversant, Kyle, dit-elle en riant. Qu’est-ce que tu fais, demain après-midi ? Je pourrais convaincre Monica d’aller à la bibliothèque… Oh, sauf que ça ne fonctionnera pas. Ils l’ont fermée pour le week-end.
— Ah oui ?
— T’as pas lu ça ? Le bulletin a dû être affiché dans votre salle commune.
— Hum, je suppose que je ne l’ai pas remarqué.
— Ouais. Certains disent qu’il pourrait y avoir eu des apparitions de fantômes, et ils ne voulaient pas prendre de risques le week-end d’Halloween, parce que le voile est très mince. Ils ne sont pas encore certains s’il se passe vraiment quelque chose, ou si c’est seulement une de ces rumeurs devenue hors de contrôle.
Ils traversèrent le quadrilatère en direction de la porte de Camélia House.
— Quelle rumeur ?
— Eh bien, selon la légende, une sirène hante les rayons, et tout étudiant qui fait l’amour avec elle réussira ses examens. La légende circule depuis des décennies, mais on en a parlé davantage, ces derniers temps.
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Le dimanche, ce fut le tour du Musée d'art moderne. Pendant le trajet, James a sorti une petite pochette en cuir bleu. Peut-être une boîte à bijoux. En la posant sur mes genoux, il affichait ce sourire qu'il avait toujours lorsqu'il m'offrait un cadeau. A l'intérieur, j'ai découvert plusieurs objets en verre sublimes, nichés dans du velours bleu. Le premiers était une boule à peine plus grosse que la boule de Ben Wa que j'avais déjà portée, mais avec une cordelette. A côté, il y avait ce qui était surement un godemiché, mais moins gros et sans la forme phallique habituelle. Il était en spirale, comme une défense de licorne, avec le bout arrondi. L'objet suivant était constitué d'une série de boules reliées entre elles par une tige. Un autre encore avait la forme traditionnelle d'un pénis, strié sur toute la longueur. Le dernier était le plus long du lot. Il n'était pas évasé au bout, mais au milieu. Chacune de ces picèes était une véritable oeuvre d'art, elles formaient un ensemble étonnant.
- C'est vous qui les avez faites? ai-je demandé.
- Oui, c'est moi. Idéalement, ma douce, elles devraient vous aider à vous préparer pour me recevoir.
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Il a semblé sortir d’un épais brouillard. Il a posé un doigt sur mon menton : – Eh bien oui, en effet. Pouvez-vous vous libérer samedi après-midi et le soir également ?

– Certainement !

Il s’est tu comme pour réfléchir.

– Vous allez recevoir un paquet. Samedi, à quatre heures, emportez-le sans l’ouvrir. Une fois dans la rue, appelez-moi pour recevoir de nouvelles instructions. Vous m’avez bien compris, vous ne devez pas ouvrir le paquet avant. Ça doit être une surprise.

– Entendu.

– Bien. Maintenant si vous en avez tellement envie (il a désigné ses parties à travers son pantalon), vous pouvez vous mettre à genoux pour l’embrasser.

J’ai souri.

– Comme quand on baise la main de la reine ?

– La main de n’importe quel souverain, a-t-il acquiescé, beaucoup plus solennellement que je ne m’y attendais.

Je suis descendue de la table, je me suis mise à genoux et je me suis penchée jusqu’à pouvoir presser ma bouche contre l’évidente rigidité qui se cachait derrière sa braguette. Je vous jure que je l’ai sentie palpiter. Il a alors repoussé ma tête avec sa main et s’est vivement reculé.

– Il faut que j’y aille. À quatre heures, samedi. Je dois vraiment y aller.

Tout en prononçant ces derniers mots, il s’est enfui en courant. Habituellement, quand un type part en courant après avoir flirté avec moi, c’est mauvais signe.
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Pendant qu’elles se présentaient, le directeur a fait glisser la capuche de ma tête. De peur, j’ai eu le souffle coupé. Mais j’étais cachée du reste de la pièce par le directeur, qui essuyait mon visage en larmes avec un mouchoir. Je l’ai plaqué sur mes yeux. Personne d’autre ne semblait me porter la moindre attention.

Au bruit de leur conversation et des bruissements de leurs vêtements, il m’a semblé que les deux filles s’occupaient de Damon et James. J’ai entendu le bruit d’un baiser.

Puis la voix de Juney :

– Mais qu’est-ce que je vois ? Vous savez, je suis formée pour prendre en charge ce genre de problè… ahh !

Elle s’est mise à hurler, puis j’ai entendu le bruit sourd d’une chute.

– Ça alors ! a dit le directeur.

La voix de James était blanche de fureur.

– C’est comme ça que vous formez vos stagiaires de ce côté de l’océan ? À se comporter en créatures dévergondées et indisciplinées ?

– Je voulais juste le sucer un peu, a bégayé Juney d’un air gêné. Personne ne s’en est jamais plaint jusqu’à présent.

– Je vous présente mes excuses, Mademoiselle Juney, si on ne vous a pas appris pendant votre stage qu’on demandait d’abord la permission. Sachez qu’il faut être une femme très spéciale pour pouvoir entrer dans mon pantalon. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je crois que j’en ai vu suffisamment pour ce soir.Il s’est éclipsé sous les cris de protestation de Damon et des deux filles.

– Eh ben ! hop hop hop ! s’est écriée Juney. Je suppose que je ne suis pas assez spéciale pour maître « Gaffe à mes pantalons» !

À l’instant même où elle a dit ça, j’ai su qu’elle faisait une erreur. J’ai baissé mon mouchoir pour pouvoir regarder Damon.
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Alex arrêta de pianoter sur son clavier.
— Elle envoie des texto ?
— Apparemment. Je lui ai envoyé un courriel et je viens de recevoir ça, fit Kyle en soupirant. Il faut trouver une stratégie.
— On pourrait le faire quand les filles reviendront, dit Alex en allant de sa chaise à son lit et en prenant le livre qui s’y trouvait.
Kyle se redressa et regarda le lit vide sur lequel il était assis.
— Qu’est-ce qui est arrivé à ton coloc, déjà ?
Alex haussa les épaules.
— Je suppose que je suis seulement chanceux qu’on ne m’en ait pas attribué un nouveau.
— Ouais, « seulement chanceux ». Ça pourrait être ton surnom, fit Kyle en riant. Mais sérieusement, qu’est-ce qui est arrivé au premier ?
Alex réfléchit pendant quelques instants, comme s’il essayait de se souvenir.
— Je n’en suis pas sûr. Il a dû partir tout à coup, ou quelque chose du genre. Je ne me rappelle même plus son nom. Je pense toujours que tu devrais déménager ici. Entre la chambre de Ciara et ici, t’as été davantage à Camella House que chez toi, dernièrement.
— C’est un peu difficile de faire partie d’un complot à distance, répondit Kyle nonchalamment. Allons voir si elles sont revenues.
— D’accord.
Alex ouvrit la porte et regarda à l’extérieur.
— La lumière est allumée dans la chambre de Cee, en tout cas. Je vais frapper à la porte de Marj et voir si elle est là aussi.
Kyle frappa à la porte de Ciara, mais ce fut Becka qui répondit.
— Ouais, je ne sais pas où elle est. As-tu regardé dans le salon ?
— Oh, euh, non. Pas encore.
— Elle sait que t’es ici ?
— Eh bien, non.
Becka haussa un sourcil à la manière de Spock et referma la porte.
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— Il t’est arrivé de penser que tu étais peut-être plus attiré par les hommes que par les femmes, aussi super soit Zelda ? Ou est-ce que Michael t’apparaissait en femelle au lit ?
— Michael pouvait être tout ce que j’imaginais, dit Frost. Mâle, femelle, ange, licorne.
— Licorne !
— Allez, Kyle, d’où crois-tu que sont issus tous les croisements partiels des humains ?
— Il y en a qui sont en partie licornes ?
— D’accord, d’accord, peut-être pas des licornes. Mais Michael est le descendant direct d’un accouplement entre une sirène et un humain.
— Ouais, mais les sirènes étaient…
— Pas humaines, même si elles pouvaient prendre l’apparence humaine dans l’esprit de leurs amants.
Kyle se lécha la paume.
— D’accord, compris. Mais tu ne l’as pas réellement baisé sous la forme d’une licorne.
— D’accord, non. Mais c’est tellement drôle de constater ce que je peux te faire croire.
Il entendit un petit rire venant de Frost, mais il ne semblait pas particulièrement cruel. Il sentit la main de Frost sur son épaule.
— De toute façon, je comprends ce que tu veux dire à propos du fait que je sois attiré par les hommes ou par les femmes. Je suis beaucoup plus attiré par les femmes, et c’est ça qui est drôle. Mais pourvu que quelqu’un soit attiré par moi, c’est ce qui importe plus que le genre… ou l’espèce, je suppose.
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— Vas-tu me parler de ta boucle d’oreille ? demanda Marjory en tendant la main pour toucher le diamant.
— Oh, ouais.
Son oreille ne le faisait plus souffrir à présent et Kyle l’avait oubliée.
— Caitlyn a utilisé la rose d’églantier, poursuivit-il.
— C’était intelligent de sa part, dit Marjory.
— Puis, après m’avoir percé, elle a décidé de me donner cette boucle d’oreille en diamant.
Marjory fronça les sourcils.
— Un vrai diamant ?
— C’est ce qu’elle a dit. Je suppose que je pourrais gratter une vitre ou quelque du genre pour savoir si c’est un vrai.
— Je te le déconseille ! dit Marjory qui éclata de rire quand elle le vit rire aussi. Elle n’a aucune raison de mentir. Mais…
— D’après elle, les Hindous croient que les diamants sont produits par les éclairs, dit Kyle. Qu’est-ce que je suis censé savoir d’autre ? Tu me regardes avec cet air. Ce regard du genre « Kyle l’innocent ».
— Pas du tout !
— Oui. Allez, dis-moi ce que je rate. J’y suis habitué, dit-il en ne blaguant qu’à demi. Je vais me contenter de manger pendant que tu parles.
Elle renifla et prit quelques bouchées de plus de son repas avant de poursuivre.
— Eh bien, tu sais déjà qu’on attache beaucoup d’importance aux bijoux comme objets rituels. Ordinaires et magiques. Les anneaux de fiançailles, les anneaux de mariage, les bracelets d’amitié, ce genre de choses. Les amulettes et les colliers, évidemment. Je n’accorderais pas beaucoup d’importance au cadeau de Caitlyn. Contrairement à un collier, elle ne te met pas une chaîne. Ce n’est pas un anneau.
— Mais il a fallu qu’elle perce un trou en moi pour me le donner.
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— Ça va.
— Mais ? J’ai l’impression d’entendre un « mais », ici.
Ce fut au tour de Kyle de hausser les épaules.
— Mais je pense qu’elle ne me prend pas au sérieux. Je veux dire, pas autant que moi je la prends au sérieux. Elle est super, elle est merveilleuse avec moi. Le temps que nous passons ensemble est extra.
Il rougit un peu, même s’il savait qu’Alex connaissait déjà la nature de leur vie sexuelle.
— On ne se querelle jamais, et chaque fois que je la vois, je la connais un peu plus.
— C’est comme ça qu’elle était avec moi quand nous nous sommes fréquentés pendant à peu près deux mois, l’an dernier. Elle était vraiment drôle et semblait bien m’aimer, mais…
— Mais quoi ?
— Mais j’ai laissé tomber avant de m’enfoncer davantage, parce que je savais que je n’étais pas celui qui était fait pour elle.
— Celui qui était fait pour elle ?
— Tu n’as pas l’impression d’être seulement… un amuse-gueule, pendant qu’elle attend le plat principal ?
Hum. Peut-être qu’Alex avait le don de choisir les bons mots.
— Ouais, c’est exactement ce que je ressens. Mais… mais j’espère tout de même que les choses vont changer au bal.
— Oh ?
Alex le regardait maintenant d’un air de profonde curiosité tout en marchant.
— Eh bien, ouais. D’accord, voici pourquoi. Elle m’a dit avoir rêvé qu’elle allait rencontrer son grand amour pendant un bal costumé. Alors, j’ai l’impression que c’est un cadeau du ciel pour moi. Comment ne pas saisir l’occasion ?
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En enfilant son costume, tout seul dans sa chambre, Kyle songea qu’il aurait sans doute dû aller à Camélia House et se déguiser avec les autres. Il ne serait peut-être pas là à se tourner dans tous les sens devant le miroir en se demandant si son accoutrement ne semblait pas tout à fait stupide.

En l’occurrence, il faisait trop froid pour ne porter que le costume. Il avait donc mis une chemise en dessous, mais il semblait trop corpulent, alors il l’enleva. Honnêtement, les collants à la hauteur de ses cuisses étaient si minces qu’il avait l’impression que le vent soufflait directement entre ses fesses, mais c’était un peu mieux avec la cape et le capuchon. Ça irait. De toute façon, la salle de danse serait assez sombre, et il décida qu’il ferait mieux d’arrêter de s’inquiéter à ce propos. Il était maintenant engagé sur cette voie.

Il avait rendez-vous avec Jess devant la Lowell House, une des résidences ordinaires. Son réfectoire était assez grand pour contenir quelques centaines de danseurs, une chose dont aucune des résidences magiques ne pouvait se vanter. Kyle se demanda si le fait d’avoir une bande de fêtards magiques dans un immeuble où vivaient tant de gens ordinaires pouvait poser problème, mais de toute façon, ils partageaient quotidiennement les mêmes classes et personne ne semblait s’en soucier.
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Apparemment, Jess connaissait très bien la nourriture espagnole. De plus, elle parlait cette langue, et Kyle se demanda si Torralva était un nom espagnol. Finalement, Jess lui apprit qu’il s’agissait d’un nom de famille très ancien, associé à la magie.

— Mon ancêtre était en fait un des plus illustres enchanteurs de l’Espagne du début du XVIe siècle, dit-elle. C’était le guérisseur de Charles Quint, et ses ennemis le voyaient comme un nécromancien, alors que ses partisans croyaient qu’il parlait aux anges. L’Inquisition l’a jugé pour sorcellerie, emprisonné et torturé pendant trois ans pour finalement le laisser repartir à Rome.

Elle haussa les épaules.

— Il existe à son sujet autant de mythes que de vérités. Disons seulement que ce serait un peu comme si tu descendais directement de Merlin.

Kyle poussa sa cuillère à travers une sorte de croustade à la vanille baveuse, se demandant s’il paraîtrait vulgaire en léchant l’assiette.

— Y a-t-il des descendants de Merlin ?

— S’il y en a, ils ne le disent pas, de toute façon, répondit Jess en haussant les épaules. L’Angleterre a aussi une histoire vrai-ment merdique pour ce qui est de la suppression de la magie, et il y a eu une espèce de guerre civile interne dans les années 1990. Elle s’est déroulée si vite que les autres pays n’ont même pas eu le temps de prendre parti, d’après ce que je comprends. Mais… ouais. Les gens font toute une histoire à propos de mes ancêtres. Ça m’agace.

— Ah. Je suis censé être lié à Henry Wadsworth Longfellow, mais… eh bien, maintenant que j’y pense, le doyen Bell a en effet haussé un sourcil en entendant mon nom.

Il céda à la tentation, prit la petite assiette de verre et lécha la crème.

Elle hocha la tête, apparemment indifférente à son comportement.

— Il semble que plusieurs grands personnages magiques américains aient été des poètes, aussi. Enfin, pas seulement américains, mais britanniques, aussi. Shakespeare, Blake…

— Blake ! William Blake ?

— Oui, dit-elle en souriant, et William Shakespeare.
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Kyle regarda la carte dans sa main, puis les immeubles de briques rouges devant lui, dressés comme des sentinelles autour de la cour gazonnée quadrillée de sentiers pédestres. La carte était artistiquement décorée de couleurs joyeuses, avec des conseils utiles et des descriptions dans des bulles, comme si chaque édifice était un personnage de dessin animé qui se décrivait au visiteur. Mais les immeubles qu’il observait ne correspondaient pas à la carte. Premièrement, il y en avait trop.

« Peut-être que tous les immeubles ne figurent pas sur la carte ? se demanda-t-il. Ou peut-être suis-je dans le mauvais quadrilatère ou que tout cela n’est qu’une épreuve pour savoir si je suis VRAIMENT assez intelligent pour être accepté à Harvard. »
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— Oublie ça, dit-elle. Je t’aime bien, Kyle. Vraiment. C’est seulement que je ne veux pas te décevoir.

Il glissa ses bras au creux de ses reins, réunissant leurs hanches pour créer un centre de chaleur entre eux.

— Quoi que tu veuilles, ça me va. Je n’ai pas beaucoup d’expérience non plus.

Il se retint de lui dire qu’au lycée, il était considéré comme un perdant absolu et qu’avoir du succès auprès d’une fille magnifique, intelligente et drôle comme elle aurait été hors de question. Il fallait être honnête, mais ne pas en faire trop.

— Je veux dire, vraiment.

« Tu viens seulement de me rencontrer. Je, euh, je n’étais même pas sûr que nous dépasserions le baiser de bonne nuit, comme c’était le premier rendez-vous et tout… »

Il n’exprima pas ces pensées non plus. Avait-il vraiment le pouvoir de dire ce qu’il fallait ? Il soupira lentement et tenta d’imaginer qu’il l’avait.
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- C'est égoïste, non ? Je veux croire que mon véritable amour m'attend. Mais si elle m'attend vraiment, ça pourrait signifier que la fin du monde est proche.
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Quand je suis entrée dans le hall de l’hôtel, il était désert. Je me suis directement rendue aux ascenseurs en vérifiant le numéro de chambre que Stéphane m’avait donné.

Sa chambre était tout au bout du couloir. Je me suis demandé si elle était spéciale, plus grande que les autres. Quand j’ai aperçu une enveloppe sur la porte, j’ai hésité entre le rire et les larmes. Je l’ai ouverte tout en me disant que si elle contenait des trucs du genre « déshabillez-vous et mettez-vous à genoux », j’allais éclater en sanglots et la déchirer en mille morceaux avant de tourner les talons.

Elle ne contenait pas d’instructions oiseuses, mais la clé accompagnée d’un mot manuscrit à la graphie ferme et élégante.

Pardonnez-moi.

Pardonnez ma colère. Vous réveillez une telle passion en moi.

Pardonnez mon irrationalité. Vous me perturbez et vous me faites oublier toute logique.

Pardonnez-moi de m’être demandé qui de nous deux j’aimais le plus.

Je me présente totalement nu devant vous.

James.

Je suis restée là sans bouger un moment, chancelante. Il m’avait dit la même chose au bal, quand je l’avais obligé à m’avouer son vrai nom. Il avait jeté son préservatif au loin en affirmant qu’il était temps pour lui d’apprendre à se mettre totalement à nu devant moi.
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Ma très chère Karina,
J’ignore si vous lirez un jour ces lignes. J’espère que vous le ferez. J’ai pris la décision de me poser pour vous écrire, parce que chaque fois que j’essaie de m’expliquer de vive voix, mes passions prennent le dessus, ou mes craintes peut-être. Peut-être que m’asseoir au calme pour coucher mes pensées sur le papier, sans être distrait par votre présence, me permettra d’exprimer mes sentiments.
Avant tout, je vous demande pardon. Je regrette bien des choses, mais rien autant que de vous avoir tellement blessée. Je n’ai aucune excuse. Mon passé, c’est mon passé. Mon bagage est lourd à porter. Peut-être que maintenant vous comprenez pourquoi je voulais prendre un nouveau départ avec vous, comme si je n’avais pas de passé, pas d’attaches, pas de fardeau à traîner. Vous m’avez offert la liberté d’être moi-même et de vous aimer sans contraintes. Je regrette de ne pas avoir pu maintenir mon passé et mes démons à distance une journée de plus, en avril dernier, et je le souhaite encore aujourd’hui. Je suis désolé. J’ai laissé mes peurs prendre le dessus, cette nuit lors du bal, ma suspicion et ma paranoïa m’ont empêché de voir le trésor j’avais entre les mains.
L’amour de ma vie. [...]
[...] Quand nous nous sommes rencontrés, je pensais avoir laissé derrière moi tout un chapitre de mon passé. Je croyais avoir rempli mes obligations contractuelles vis-à-vis de ma maison de disques, et je pensais que certaines autres obligations étaient infirmées. Mais je m’aperçois à présent que ce n’est pas le cas. Je ne peux vous en dire plus dans une lettre, mais je vous en prie, laissez-moi vous l’expliquer de vive voix. Je ne sais pas du tout ce qu’il va advenir de moi. Peut-être vais-je devoir disparaître dans un pays lointain, en me cachant de tous, sauf de vous. Il n’existe pas de femme telle que vous sur Terre, et j’ai été fou de ne pas vous aimer comme vous le méritez.
S’il vous plaît, laissez-moi essayer.
Je suis à vous, cœur, corps et âme.
James Byron LeStrange
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— Vas-tu me parler de ta boucle d’oreille ? demanda Marjory en tendant la main pour toucher le diamant.
— Oh, ouais.
Son oreille ne le faisait plus souffrir à présent et Kyle l’avait oubliée.
— Caitlyn a utilisé la rose d’églantier, poursuivit-il.
— C’était intelligent de sa part, dit Marjory.
— Puis, après m’avoir percé, elle a décidé de me donner cette boucle d’oreille en diamant.
Marjory fronça les sourcils.
— Un vrai diamant ?
— C’est ce qu’elle a dit. Je suppose que je pourrais gratter une vitre ou quelque du genre pour savoir si c’est un vrai.
— Je te le déconseille ! dit Marjory qui éclata de rire quand elle le vit rire aussi. Elle n’a aucune raison de mentir. Mais…
— D’après elle, les Hindous croient que les diamants sont produits par les éclairs, dit Kyle. Qu’est-ce que je suis censé savoir d’autre ? Tu me regardes avec cet air. Ce regard du genre « Kyle l’innocent ».
— Pas du tout !
— Oui. Allez, dis-moi ce que je rate. J’y suis habitué, dit-il en ne blaguant qu’à demi. Je vais me contenter de manger pendant que tu parles.
Elle renifla et prit quelques bouchées de plus de son repas avant de poursuivre.
— Eh bien, tu sais déjà qu’on attache beaucoup d’importance aux bijoux comme objets rituels. Ordinaires et magiques. Les anneaux de fiançailles, les anneaux de mariage, les bracelets d’amitié, ce genre de choses. Les amulettes et les colliers, évidemment. Je n’accorderais pas beaucoup d’importance au cadeau de Caitlyn. Contrairement à un collier, elle ne te met pas une chaîne. Ce n’est pas un anneau.
— Mais il a fallu qu’elle perce un trou en moi pour me le donner.
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— Oh, mon Dieu ! s’exclama Lindy avec de grands yeux en re-gardant quelqu’un par-dessus l’épaule de Kyle.
Kyle se retourna brusquement, sa cape tourbillonnant dans l’air, et il aperçut une femme avec des bottes noires à talons ai-guilles et un ensemble noir moulant, portant un fouet. Elle mar-chait un peu à la manière lente d’une panthère, en roulant des hanches, et portait un masque noir, et…
Oh. Et des oreilles de chat.
— Jess ?
— Rrrrrow, fit-elle en s’approchant et en faisant glisser son ongle sous le menton de Kyle. Nous y allons?
— Bien sûr.
Il la suivit, puis se retourna pour saluer Lindy et Jeanie d’un geste hésitant. Elles pouffèrent de rire en lui rendant son salut.
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– Vous n’aimez pas ? Je peux vous apporter autre chose qui vous ferait plaisir.
Il s’est un peu reculé sur sa chaise et m’a jeté un regard attentif.
– En réalité, il y a bien quelque chose qui me ferait plaisir.
Je le gratifiai de mon plus beau sourire de serveuse.
– Dites-moi quoi.
– Je voudrais que vous goûtiez à mon sorbet.
Il a pris la cuillère qui était restée exactement là où je l’avais laissée et l’a plongée dans le globe parfait de la glace.
– Moi ? j’ai demandé, comme s’il avait pu s’agir de quelqu’un d’autre. Pourquoi ? Pour vérifier que c’est bon ?
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