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Critiques de Cédric Le Penven (5)
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Verger

"Livre reçu dans le cadre de l'opération « Masse Critique » de Babelio dont je remercie les organisateurs ainsi que les éditions mentionnées.



Verger" est un écrit en prose avec retour à la ligne – comme des vers libres – ; pas de strophes mais des paragraphes ; pas de rimes mais des images ; peu de points et donc peu de majuscules – comme un souffle ininterrompu – ; une structure parcellée, un rythme impromptu, une parole qui jaillit du tréfonds de l'âme. C'est un écrit poétique.

Le récit, lui, est linéaire, il se déroule au fil des mois et des saisons. Il épouse le travail dans un verger, en fait la description au cours des journées, depuis les détails jusqu'à des réflexions humaines et philosophiques. Les travaux comportent plantation, compost, paillis, traitement des maladies, greffe, cueillette, pauses, etc., pas forcément suivant cette chronologie, mais en parallèle pour certains, pour une vision d'ensemble. Au passage, l'auteur ne manque pas de critiquer les méthodes modernes : « tu sais trop combien ton grand-père est mort parce qu'il épandait des produits miracles par hectolitres sans la moindre protection ».

Cédric le Penven propose un « rapport au monde » attentif et attentionné, apposant « notre marque humaine » avec équilibre et le respect dû à la nature.

De la même façon qu'il soigne son verger, il soigne ses blessures (p 25, 42-3, 52-3, 64, 68). Ou plutôt le verger fait resurgir des souvenirs pénibles qui tendent à démontrer une violence intériorisée qui ne demande qu'à s'extérioriser afin de mieux guérir.

Pour le professeur de lycée, ce retour à l'enfance par introspection, intercale de brefs mais alarmants signes de maltraitance, de traumatisme, de brutalité qui dépassent la tolérance vis-à-vis de la rudesse campagnarde.

Passer du « je » au « tu », puis de nouveau au « je » imprime une distanciation. le narrateur s'« enferme des heures entières avec un double » (p 71) qui non seulement atténue sa souffrance, mais s'adresse éventuellement à un autre plus général : ce n'est pas « son » double mais « un » double. C'est lui qui va le « réconcilier avec [lui]-même », alors que son ambition ressemble à celle de « Prométhée et Sisyphe » (p 57).

Jardiner met en ordre le chaos. Conjointement, c'est un rappel incontournable : « j'avais oublié – tout doit disparaître. »



Ce titre a été ajouté à ma liste « Titres d'ordre végétal » et à mon essai en cours - voir sur anne.vacquant.free.fr/av/
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Verger

Je ne pense pas que l’on puisse affirmer que l’on aime, ou non, la poésie. Elle peut revêtir tant de formes, au-delà des vers et des rimes qui la représentent si souvent. Elle est surtout délicatesse, parfois mélancolie, mais toujours pureté. Cédric Le Penven nous livre ici les clés pour renouer avec nos origines, les mains dans la terre, le cœur battant au rythme des saisons. Avec une intensité et une évidence bouleversantes, il a fait vibrer l’enfant de la campagne à l’esprit torturé que je suis, marchant dans ses pas, humant les parfums de ce verger qui lui tient tête, observant la vie qui s’y déroule sans faillir. Une merveille de douceur et de réconfort, une réconciliation avec soi, une reconnection à la vie.
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Un sol trop fertile

Un ouvrage qui m’ a beaucoup touché , un écrit entre poésie et prose .

Derrière chaque mot, une émotion effleure , s’exprime ou parfois s ´écrit . ..

.

Un récit qui témoigne d’ un vécu douloureux ( comment transmettre ce que l on a jamais reçu ) , il parle d’ amour ( pour l’aimée et le fils ) , d’ amour pour la nature et de sa volonté de lutter contre des démons très envahissants



A découvrir ….
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Verger

Un grand merci à Babelio et à l'opéra Masse Critique pour la découverte de cet ouvrage des Éditions Unes.

je n'avais encore jamais lu un livre de ce style. Une prose continue, des passages très fréquents à la ligne inscrivant le texte dans un rythme soutenu, pas ou très peu de ponctuation, comme pour que le temps s'écoule et glisse sous nos yeux.

Le texte abordé à la fois de manière très concrète le travail ardu et complexe des ouvriers agricoles avec son lot de beauté, de hasard, d'humilité face à la nature, mais aussi de manière introspective, les blessures du narrateur, par petites touches directes et sans emphase.

Cela crée un mélange assez particulier.

Si je n'ai eu aucun mal à lire cet ouvrage, je regrette de ne pas avoir été plus touchée par cette écriture, qui pourtant dit beaucoup.

Heureuse d'être sortie de ma zone de confort pour découvrir cette prose poétique et terre à terre.

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Un sol trop fertile

Voilà un livre fort, aussi violent que tendre. A travers des poèmes courts, des phrases qui ont quitté toutes fioritures sans tomber dans la sécheresse, une langue même aimante quand il s’adresse à sa femme et à son enfant, Cédric Le Penven affronte son passé, celui d’un enfant battu, et ses résonances dans son présent.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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