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3.73/5 (sur 30 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1980
Biographie :

Cédric Le Penven est né en 1980, il vit et enseigne dans le Sud-Ouest de la France. Agrégé de Lettres Modernes, il est l'auteur d'une maîtrise sur l'œuvre poétique de Thierry Metz. Il a publié une dizaine de livres.
Son écriture cherche à cautériser les plaies de l’enfance et du temps présent, dans une quête constante de clarté. Il a obtenu le prix Voronca en 2004 pour Elle, le givre, paru aux éditions Jacques Brémond, et le prix Yvan Goll pour son recueil Nuit de peu, paru aux éditions Tarabuste en 2016.

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Bibliographie de Cédric Le Penven   (17)Voir plus

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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
 
 
et te voilà
à quelques mois d'être père
arpentant les heures et les territoires

recherchant les insectes, les oiseaux, les herbes
à nommer pour qu'il sache

que le monde entier réclame son nom
qu'il faut savoir distinguer l'orchidée bécasse
de l'orchidée abeille

que les méandres et les gorges couchent ensemble
pour que nous puissions dormir sur des berges
souples et attendre la touche

qu'il n'est pas de vert émeraude plus
beau intense que celui des tanches

que le mois d'avril vient d'aperire
et qu'il voie que les bourgeons
obéissent à leur étymologie
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Cédric Le Penven
 
 
ce qui résiste

je cogne contre
cogne contre
cogne

contre ce qui résiste
le silence l'amour  un regard
mais pas la peine
d'aller si loin
une main un jour d'hiver
ordinaire, pâle et sale
chemins boueux, herbe brunie
par le gel et les bruits de muqueuses
du sol sous nos pas

suffisent
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être là

ce matin devant la fenêtre

l’œil nouant / dénouant l’entrelacement
d’une clôture à vaches

j’ai la conviction d’appartenir
à la moindre inflexion
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un homme marche dans un verger…


un homme marche dans un verger

une source lente et brûlante gagne son visage

ses yeux s’emplissent de larmes, le vert des ramures se trouble

se mêle au bleu, à la fraîcheur de ce matin de mai

les chants d’oiseaux lui parviennent avec une telle acuité
qu’il recule de quelques pas pour se dérober aux mélodies
qui le percent

les artichauts poussent leurs têtes couronnées, le groseillier
ravit son fils chaque soir au retour de la crèche

quelques cerises même, avaient pu échapper au gel. Elles
se révèlent au regard et à la bouche grâce au rouge qui les
empourpre

ce bonheur trop soudain navre celui qui ne supporte plus son
propre regard

le rappelle à ces mois passés gorge obstruée, boule au ventre

cœur qui bave à la poupe
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Ne penser qu’à la lumière

d’écrire
et vivre     un chemin
dans les herbes

de n’être rien
sans l’oiseau


d’aimer
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un peuple nu fait mine de dormir…


un peuple nu fait mine de dormir

dans le brouillard le faisceau d’une lampe de poche

cherche la chienne qui s’est enfuie

(elle poursuit le chat venu éventrer les poubelles cette nuit)

de loin, je dois ressembler à un phare embarqué sur un bateau
qui ne sait plus où est la côte, où est le large

dans quelques jours la nuit cessera, enfin, de gagner sur le jour

elle est si profonde ce matin que je ne crois plus en l’aube

c’est ainsi que l’hiver passe le mieux

l’atrabilaire s’exprime au-dessus d’un évier propre
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le premier automne…


le premier automne, j’ai creusé trente trous pour planter les arbres de mon verger

après avoir décollé la couche d’herbe en la sarclant, je me saisis de la bêche et commence à retirer des mottes compactes. Je les arrache au sol et les rabats avec vitesse pour qu’elles se rompent, à côté du trou où elles retourneront lorsque j’aurai fini de les travailler et de les amender

l’essoufflement vient vite mais la colère perdure : elle se nourrit de cette profondeur qui s’offre au regard, de ces scarabées noirs et luisants interrompus dans leur songe qui accomplissent des gestes lents et inutiles, sans parler des larves grasses ni de cette molle ondulation qui les pousse en avant

tu constates qu’un lombric digère la terre qu’il traverse

toi, tu creuses jusqu’à ne plus pouvoir tenir debout

et tu n’épuises rien
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Comment se fait-il…


Comment se fait-il les livres aussi nous abandonnent
je croyais que chaque page tournée
m’avait rapproché de la transparence des eaux d’hiver
dérivant des heures entières entre la bibliothèque
et le jardin, le dialogue entre les encres et la terre
lourde, amoureuse disent les paysans
aurait dû affiner mon palais, assurer une prise sûre
Je devrais savoir poser la paume
sur le front d’une enfant qui peine à s’endormir
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j'attends depuis dix jours…


j'attends depuis dix jours que les greffes prennent
ces élastiques, ce mastic, ces greffons préparés avec soin
me semblent un bricolage ridicule ce matin
Prométhée et Sisyphe ont été punis pour moins que ça
je mérite cette étrangeté qui me poursuit depuis plusieurs
mois. Je vais dans des librairies, des classes, j'explique
que mon dernier livre m'a réconcilié avec moi-même
et les inflexions de cette voix arborant sa quiétude ne
me ressemblent pas
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L’auge emplie de chaux
le chemin de planches
les pierres
rien ne m’écarte du soleil
ni le plein    ni le vide
dans ce peu de fraîcheur  que je trouve
de poser les seaux
de les remplir
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