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Critiques de Céline Nannini (12)
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Jeune fille vue de dos

« Je n’arrive à faire face à rien. On ne peut me voir que de dos. C’est le journal de cette incapacité. » (p. 9) Avec cette phrase liminaire, la jeune héroïne présente une défaillance métaphorique en la plaçant sur le plan du concret. Au fil des pages de son journal, elle parle de ses amis, de son goût pour les livres, la musique les pizzas et le bon vin rouge. Elle raconte ses désirs et comment ils se heurtent au non-achèvement qui caractérise toutes ses entreprises et tous ses rêves. « Je devrais écrire moi aussi et le faire sans regarder sans cesse la copie du voisin. » (p. 110) Paresse, peur, doute, procrastination, nombreux sont les facteurs qui se lient pour empêcher la jeune fille d’avancer. « Je suis en prison à l’intérieur de moi et j’étouffe. Comme si la flamme me bouffait au lieu de me faire avancer. » (p. 34) Il y a bien cet amant qui semble idéal, mais jamais nommé, ni jamais vraiment présenté, il reste à l’état de fantasme et n’est peut-être que cela.



Le journal de l’héroïne ne présente aucune date et n’est qu’une longue suite de jours égrenés au fil des saisons. « Dans un journal, on parle forcément de soi – c’est pas ce que j’appelle de la littérature. » (p. 50) Et j’abonde dans ce sens. À force de répétitions et de reprises des mêmes schémas, l’histoire ne connaît aucune progression. Elle stagne, voire régresse à l’image de l’héroïne qui, bien que pressée par quelques contingences matérielles, mène une vie d’adulescente sans contrainte. Ce récit ne propose pas d’ailleurs : l’intrigue et la narration font du sur place et il n’y a rien de tel pour essouffler le lecteur. Quel dommage que ce roman, dont le titre renvoie à une figure picturale que j’apprécie particulièrement, pratique une ellipse qui confine à l’effacement ! Je conseille ce roman aux jeunes lecteurs qui se reconnaîtront peut-être dans le personnage perdu de cette héroïne sans visage.

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Jeune fille vue de dos

Céline habite à Paris. Elle survit grâce à de petits boulots d'intérim effectués dans des boîtes qu'on imagine bobos branchées plus ou moins artistiques. Elle passe son temps à lire, à picoler avec ses amis, à faire du sport en salle et un peu de jogging. Elle rêve d'écrire sans arriver à produire quoi que ce soit de valable. Elle n'arrive pas à trouver un compagnon et à se décider à vivre en couple. Elle traîne son spleen et son ennui, de bars en cafés et d'expos en concerts confidentiels. Toujours entre deux trains, deux avions, deux capitales, ou deux continents. N'ayant apparemment que peu de dispositions au dynamisme, au bonheur et à la joie de vivre, elle ne se sent chez elle nulle part. Elle avoue même détester Paris.

« Jeune fille vue de dos » est un très court ouvrage de 147 pages avec de larges blancs et quelques intermèdes sous forme de vers libres (petits poèmes en prose sans grande envergure) qui relève de l'auto-fiction et non du roman comme indiqué en première page. La forme de ces extraits de journal intime n'est pas désagréable dans la mesure où Céline Nannini utilise un langage parlé très simple et très basique, sans recherche d'effets particuliers, sans description et sans dialogue non plus. Mais que nous raconte-t-elle dans ce livre ? Pas grand chose au bout du compte, des bribes de vie, des voyages où il ne se passe rien (au point qu'on en vient à se demander si elle ne se contente pas de les imaginer devant son poste de télé), des repas, une baignade, une visite à la grand-mère dans sa maison de retraite, en un mot une suite de petits riens de la vie quotidienne. Quasiment des riens du tout. En effet, une fois le livre refermé, le lecteur s'aperçoit qu'il ne sait finalement pas grand chose sur cette femme qui s'exprime à la première personne et dont il subodore que ce doit être l'auteure elle-même. En littérature, il n'est pas impossible de se mettre en scène en évitant l'écueil du nombrilisme, bien des grands l'ont fait avec bonheur avant Melle Nannini, mais à la condition d'avoir quelque chose d'intéressant à transmettre, d'avoir un style particulier, une patte humoristique, tonitruante ou géniale ou de se raconter en toute honnêteté, vérité et sincérité. Certains se mettant à nu jusqu'à étaler coeur, tripes et boyaux sur les blanches pages. Ici, nous en sommes très loin. Cette logorrhée intimiste suintant le mal de vivre et l'aquoibonisme ne distille que la banalité, l'ennui et l'insignifiance. Pour un coup d'essai, on est très loin du coup de maître.

(Livre critiqué pour le Prix Océans - France O)
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Jeune fille vue de dos

Jeune fille vue de dos, premier roman de Céline Nannini est un texte atypique : la narratrice ne trouve pas de sens à sa vie, elle s’ennuie alors elle décide d’écrire, pour comprendre pourquoi elle s’ennuie et ce qui fait sa vie. "Je ne veux plus être là où je suis ni celle que je suis." En une centaine de courts chapitres, qui sont autant de photos de sa vie, elle en fait le tour : elle lit, elle écrit, elle écoute de la musique, elle voyage, elle rencontre des amis. Elle fonce, droit devant elle. Elle hésite, elle se pose.



« Je n’arrive à faire face à rien. On ne peut me voir que de dos. C’est le journal de cette incapacité. Un ami m’a poussée à l’écrire. Il y a chez moi cette impossibilité d’agir, comme si j’étais allergique à tout ce qui pourrait m’engager dans quelque chose. Si je m’envole souvent c’est pour être sûre de retomber sur la tête. De toute façon (vous verrez, il ne se passe rien avec moi. Je dois avouer que je ne suis plus une jeune fille, même si je ne parviens pas à autre chose. »



Quelle drôle d’idée de faire un roman sur l’impossibilité d’agir, sur l’impossibilité de faire quoi que ce soit de sa vie. Et pourtant, cela fonctionne. J’ai été réellement touchée par son discours, qui rejoint mes propres préoccupations, qui sont d’ailleurs sûrement celles des jeunes de notre époque. Que faire de sa vie ? Dans quoi s’engager ? La tentation est grande de se laisser aller, de lire toute la journée, de se laisser porter et de regarder passer le temps. Étape souvent transitoire à un moment de la vie, elle est très bénéfique car cela permet de se recentrer, de se demander ce qui est important dans notre quotidien.



Un texte qui donne envie de flâner, de se poser aussi … et de lire !



"J’ai envie d’été et de départs.

De flâner, de rêver.

De dériver doucement entre la mer et les mots."



Avec son allure anodine, ce petit roman touche donc à des préoccupations bien concrètes, d’une manière efficace, et sans manquer d’un certain style, limpide et fort. Un texte qui m’a donné l’impression de lire les écrits de mon double …
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Jeune fille vue de dos

« J’ai envie d’été et de départs.

De flâner, de rêver.

De dériver doucement entre la mer et les mots. »



Et c’est exactement ce que fait la narratrice de Jeune fille vue de dos pendant 150 pages qui sont autant d’instants glanés ici et là au fil de ce qui semble être une année, au cours de laquelle, désœuvrée, elle promène son mal de vivre un peu partout sur la planète, de Londres à Istanbul en passant par Lyon, sans savoir où elle va, ne se sentant jamais vraiment chez elle nulle part, et toujours prête à chercher ailleurs ce qu’elle ne trouve jamais. Ni dans les livres qu’elle dévore les uns après les autres et qu’elle mentionne au fil des pages, ni dans les lieux qui la séduisent plus quand elle songe à s’y rendre que quand elle est sur place.



« J’ai du mal à déployer mon horizon sur plus d’un mois sans projet, je suis en pointillé. »



En pointillé, mais aussi dans les marges, pas vraiment loin des clichés avec ce désir d’écrire qui tenaille la narratrice sans qu’elle n’arrive à s’y mettre, sans cesse happée par l’envie de départ, par la couverture d’un livre, par une fête qui s’organise, par des amis avec qui elle discute des heures sans avancer, mais avec cette obsession :

« Je passerais bien mes dernières années à lire,

à rêver, marcher, réfléchir,

et écrire. »



Le résultat est un roman qui a le ton du récit, proche de l’autofiction, alors qu’à l’instar de son personnage Céline Nannini ne semble bien nulle part et toujours en quête d’un ailleurs qui la retiendra et la poussera enfin à écrire. Un roman composé de chapitre très courts, le plus souvent en prose, mais parfois en vers, lesquels tiennent généralement en quelques lignes et ne dépassent pas une page et demie. Un roman décousu qui nous fait passer de lieu en lieu, de fête en fête, de livre en livre, avec détachement.



Le lecteur a en effet du mal à s’attacher à celle qui ne s’attache à personne. Malgré des jolies phrases, malgré des scènes bien décrites. À cause de certaines autres un peu bâclées ou qui semblent inutiles ou répétitives. Comme si l’éditeur avait eu peur de supprimer quelques phrases à un roman déjà court. Pourtant, le roman aurait gagné en force évocatrice si on avait éliminé les redites. Davantage encore si l’auteure avait fait autre chose que nommer les livres qu’elle lit, car elle tenait là un beau filon : lier ses livres à sa vie, à cette forme d’errance qui est devenue la sienne en attendant qu’elle trouve sa voie et sa voix.



On aurait aimé plus de rigueur dans la construction et la révision, car l’auteure a visiblement du souffle, le sens des descriptions et un réel talent pour l’écriture.



Jeune fille vue de dos se lit rapidement. Mais hélas, s’oublie aussi rapidement.
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Jeune fille vue de dos

Ce qui m'a fait aimer ce roman est principalement son écriture et son format. On embarque dans le journal d'une jeune femme (plus que d'une jeune fille d'ailleurs), on suit ses interrogations, ses réflexions, ses instantanés. J'ai parfois eu l'impression de lire l'un de ces carnets que je stocke dans mon placard et dans lequel je note ce qui me passe par la tête, mes interrogations sur le sens de la vie et quelques autres élucubrations. Je l'ai donc assez aimé, cette jeune femme dont on ne connait pas le nom, qui navigue entre ici et nulle part, dont on devine la vie à demi-mot, en lisant entre les lignes de ses pensées.

Mais à un moment donné, j'ai eu envie de l'aider à se secouer. De lui demander ce qu'elle compte faire maintenant qu'elle a bien constaté qu'elle n'est pas au niveau de tous ces brillants auteurs qu'elle lit et cite. Parce qu'arrive un moment où tout revient en boucle, où la fuite semble sans fin, sans but...
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Jeune fille vue de dos

Ce livre est composé d’une succession de très courts chapitres, ou plutôt paragraphes narratifs (119 au total) ou parfois poèmes en prose sans grand intérêt. Cela sent le mal-être d’une trentenaire qui ne veut pas se poser, tant géographiquement que sentimentalement.

Si vous aimé les virées nocturnes, les discussions à refaire le monde jusqu’au petit matin, le vin, le rhum, l’ivresse et la procrastination, alors ce petit livre est fait pour vous.

La narratrice semble ouverte aux autres et au monde (très nombreux voyages à l’étranger), mais on a l’impression que c’est pour se chercher, sans jamais se trouver, tout en restant toujours dans le même milieu.

On tourne en rond. On rentre dans la vie de la narratrice, on y passe quelques mois (pas de dates, justes quelques références d’albums qui permettant une datation approximative), on en ressort, sans qu’on est eu l’impression du moindre progrès dans sa vie. Désespérant.

" Dans un journal, on parle forcément de soi - c'est pas ce que j'appelle de la littérature". Je suis bien d'accord.
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Jeune fille vue de dos

Jeune fille vue de dos pourrait être le titre d’un tableau. Il est celui d’un récit court (moins de 150 pages). Il prend la forme d’un journal, sans que les fragments soient datés avec précision. Cependant, il est possible de percevoir sa chronologie linéaire, rythmée par les sorties littéraires (Hymne de Lydie Salvayre) ou cinématographiques (le dernier James Bond).

La narratrice, paradoxalement, écrit son incapacité à écrire, l’impossibilité de décider quoi que ce soit dans sa vie – ou comment mettre des mots sur sa procrastination chronique. Pourtant, elle rencontre des amis (Fred et Diane semblent les seuls éléments stables de sa vie), voyage à travers le monde, sans jamais se poser, sans jamais envisager un avenir quelque part.

Le vocabulaire utilisé est simple, mêlant parfois des termes familiers à des tournures précieuses: « le lieu est chouette, quoique peu remarquable », p. 34 La syntaxe très proche de l’oralité. Je pense à l’emploi du pronom « on » ou à l’omission de « ne » dans les phrases négatives. J’ai vu, parfois, comme une tentative pour écrire des poèmes en proses, non seulement dans certains fragments bien délimités, mais aussi dans l’ensemble du récit, avec des assonances, des répétitions, ou, plus simplement, des phrases construites de manière binaire (ah !les nombreuses conjonctions de coordination !).

Cependant, j’ai eu surtout l’impression de lire un carnet sur lequel des notes étaient écrites à la volée, comme si la narratrice cherchait à garder une trace lapidaire de ses lectures, de ses sorties. Je ne compte plus le nombre de fois où elle parle de ce qu’elle a mangé, de ce qu’elle a bu, des conversations qu’elle a eues avec ses amis. Si ce genre d’écrit est intéressant pour soi-même, il l’est moins pour un lecteur qui n’en est pas l’auteur. La narratrice dit : « Je voudrais simplifier mon existence pour n’en garder que la vie », p. 66. Il me semble que ce récit en manque cruellement.

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Jeune fille vue de dos

"Je n'arrive à faire face à rien. On ne peut me voir que de dos. C'est le journal de cette incapacité.", ainsi débute ce cahier de pensées jetées ça et là d'une jeune fille de notre époque.

Elle se raconte à la première personne du singulier : est-ce l'auteur elle-même ou bien un personnage de fiction ?

Difficile à dire, d'autant plus que cette narratrice n'arrive jamais à se fixer et ne suit pas forcément une ligne directrice : "J'ai du mal à déployer mon horizon sur plus d'un mois, sans projet, je suis en pointillé.".

De ce récit, le lecteur ressent la quête de liberté, l'impossibilité de tenir en place et la fuite toujours en avant de la narratrice : "Je suis en prison à l'intérieur de moi et j'étouffe.", à la recherche d'un quelque chose ou d'un endroit qui n'est jamais défini ni précisé dans le texte mais également dans sa tête, et c'est là que le bât blesse.

Finalement, cette jeune fille ne sait pas ce qu'elle veut, elle papillonne d'un endroit à l'autre, d'un travail à l'autre, elle voit des amis, elle boit des verres, elle lit, beaucoup et d'auteurs diversifiés, elle écoute de la musique, elle sort, elle voyage, elle essaye d'écrire mais elle reste floue pour le lecteur et creuse dans sa vie : "Moi j'ai toujours été veuve de ma propre vie dans cet espace géant, trop vaste pour même rêver l'embrasser.".

Ce court récit est constitué de brefs chapitres et parfois de poèmes en prose, ça veut ressembler à du spleen de Charles Baudelaire mais c'est loin d'en avoir la beauté et la forcé évocatrice.

Cette jeune fille n'est pas vue que de dos, elle l'est aussi de loin et n'arrive jamais à se poser ou à poser ses idées dans une certaine forme de logique et de construction.

Elle n'est presque intéressante que lorsqu'elle parle de ses lectures, ses voyages relèvent de la chimère tant ils manquent de substance et de corps, le restant de sa vie étant finalement banal.

Pourtant le titre de ce roman était prometteur, tout comme la belle couverture, mais le contenu ne révèle que les défauts de l'ellipse et s'oublie aussi vite qu'il s'est lu.

Au final, le lecteur n'arrive pas à s'attacher à cette narratrice qui transpire l'ennui et l'incertitude, dommage pour Céline Nannini qui, avec son premier roman, ne laissera pas une trace indélébile dans la littérature.
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Jeune fille vue de dos

Une jeune fille raconte son quotidien. Ce quotidien qui s’enfonce dans l’inaction et dans le vide. Elle a un groupe d’amis avec qui elle aime refaire le monde, mais ce n’est qu’une éternelle suite de verres bus dans des bars, de soirée pizza où il ne se passe rien et qui ne la font pas plus avancer. Elle finit par quitter son travail pour aller de l’avant mais ne va en réalité nulle part. Elle s’arrête avant même de rien entreprendre, par peur, doute peut-être. Même ses voyages ne semblent pas la combler. Ses seuls véritables centres d’intérêt sont ses livres, qui la transportent, qu’elle ne lâche jamais. Et cet amant rêvé, idéalisé: passe-t-elle réellement quelques nuits avec lui ou se contente-t-elle de l’observer et de le désirer de loin? Difficile de le savoir.



J’ai passé de nombreuses pages à me demander si je n’étais pas tout simplement passée à côté de ce livre, si je n’avais pas tout simplement rien compris. Car je ne suis jamais parvenue à entrer dedans. La forme de très courts chapitres, comme des impressions jetées, des réflexions, parfois même des sortes de petits poèmes où elle crie son spleen et son mal-être, aurait pourtant pu créer une dynamique, mais ils se contentent de survoler des journées toutes semblables les unes aux autres dans lesquelles il ne se passe (osons le dire) rien. Vous me direz, c’est le concept, et je n’ai jamais été très fan des romans basés sur l’attente. Mais là, j’ai eu l’impression, malgré le peu de page de ce livre, d’une interminable attente qui ne menait nulle part et ne débouchait sur rien. Du coup, on a l’impression d’un roman décousu, répétitif, qui tourne en rond et reprend les mêmes scènes sans rien leur apporter.

Cette absence d’intrigue aurait pu être rattrapée par une réelle introspection. Mais on ne sait finalement presque rien sur cette héroïne, et on ne comprend pas vraiment pourquoi elle prend la peine de jeter sur le papier son inaction. Je ne nie pas que ce genre de sentiment de fuite ne peut pas trouver un écho chez certains lecteurs, mais il faut avouer qu’il ne fait pas un livre très attractif: elle ne creuse pas ce malaise, n’en cherche pas les causes, ne se révolte pas contre lui. Elle n’a donc rien à raconter. Pourtant, j’ai essayé de me raccrocher à quelque chose, notamment à cet amant inaccessible qui, pendant un temps, m’a semblé la cause d’une telle apathie et qui aurait pu faire un fil conducteur, mais il reste évasif et jamais approfondi. Quel dommage. Du coup, je reste sur l’impression d’un roman qui parle de rien et qui l’assume: “Je ne suis rien à force de respirer le vide”.
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Jeune fille vue de dos

" Je n’arrive à faire face à rien. On ne peut me voir que de dos. C’est le journal de cette incapacité."

En ce sens, le roman atteint son objectif. Ma narratrice est mal dans sa vie. Des petits boulots, de bons amis, des parents présents, des voyages, la culture parisienne. Une vie bien remplie et pourtant, elle se sent seule, elle se sent vide. Peut-être l’absence de cet amour à peine évoqué.

" Finalement, je ne fais que glander, lire, boire, courir, dormir, rêver et vaguement tenter une réflexion sur la littérature et la philosophie." Mais, pour le lecteur que je suis, c’est bien trop vague et trop maigre. L’ennui de sa vie est devenu mon ennui de lecteur.

Sa passion de la lecture aurait pu éveiller mon intérêt mais bien souvent elle ne donne que les titres et parfois le nom de l’auteur. Elle évoque Hubert Reeves (un barbu canadien féru de cosmologie) sans même citer son nom. Il y a au moins le plaisir de la devinette.

Dommage car l’écriture est aisée mais le récit manque et de consistance et d’émotion.
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Jeune fille vue de dos

Incontestablement Céline Nannini a un style, une écriture, une patte qui ne passe pas inaperçus.

La forme de ce court roman est à l’image de son écriture ; c’est bref, décousu, rapide. Présente sous la forme de 119 chapitres dont certains font à peine quelques lignes, et peu dépassent la page entière.



La forme correspond parfaitement à ce qu’est cette jeune fille : une instable, un jour, là, un jour, ailleurs. On fait un truc, puis on en change aussi vite. Sorte de chroniques quotidiennes ce roman ne fait pas ressortir le mystère de cette fille dont on ne sait ni le prénom, ni le métier. Dans sa vie on y mange, et boit beaucoup. On y voyage aussi ; on s’éparpille beaucoup.



J’ai été assez peu sensible au désœuvrement de cette jeune fille ; je ne suis pas parvenue à m’attacher à elle, ni à en percevoir les codes.

Ce court roman, heureusement, se lit vite, mais ne laissera pas grand sillon derrière lui.



« Je suis en prison à l’intérieur de moi et j’étouffe. Comme si la flamme me bouffait au lieu de me faire avancer. Plus je vieillis et plus je le sens perdue. Je m’éteins un peu plus tous les jours par manque de courage. »


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Jeune fille vue de dos

Ce roman n'en est pas vraiment un. C'est plutôt un journal, rempli d'anecdotes, de courts paragraphes et parfois de poèmes. C'est le journal d'une jeune femme qui y transcrit ses pensées, ses lectures, ses voyages, ses rencontres...



La narratrice est une jeune femme intelligente, cultivée, qui adore lire et découvrir de nouvelles choses, et j'ai d'abord apprécié ses notes sur les livres et les auteurs qui l'accompagnent pour un temps et ses morceaux de sa vie qu'elle nous fait partager. Elle voyage beaucoup, flâne dans les rues des villes qu'elle visite, passe d'une gare à une autre, d'un verre de vin dans un bar à un autre...



Malheureusement, j'ai vite trouvé que le récit tournait en rond. Dès le début, on est pourtant prévenus :

"Je n'arrive à faire face à rien. On ne peut me voir que de dos. C'est le journal de cette incapacité. [...] De toute façon, il ne se passe rien avec moi."



Et cela continue : "Je suis en prison à l'intérieur de moi et j'étouffe. Comme si la flamme me bouffer au lieu de me faire avancer. Plus je vieillis, plus je ne sens perdue".



On a affaire à une jeune femme autocentrée, déconnectée de la réalité, paumée, qui ne parvient pas à avancer (mais est-ce qu'elle essaie vraiment ?), qui n'arrive pas à écrire, déprimée. Mais à aucun moment, je n'ai pu ressentir de compassion ou d'affection pour elle, j'ai juste eu envie de la secouer en lui disant "Allez, réveille-toi et bouge-toi un peu, tu n'as plus 15 ans !! Essaie de faire quelque chose de ta vie". D'ailleurs, je n'ai même pas bien compris quel était son problème (la difficulté d'écrire ? la solitude ?), ni où l'auteur voulait en venir. On attend à chaque nouvelle page, un rebondissement, une prise de conscience, un changement dans le personnage, mais rien de rien...



Cette lecture, qui débutait bien, a mal fini... Je ne suis pas du tout parvenue à m'identifier et à m'attacher à cette jeune femme narratrice de son journal, mais peut-être que d'autres lecteurs ont su apprécié ou apprécieront ce roman, rythmé par l'écriture de Cécile Nannini qui, au demeurant, est précise, fluide et agréable à lire.


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