Le temps passe, outrepasse,
trépasse, cruel, morcelé, et
ne refait surface que par bri-
bes.
Mourir, " la belle affaire ", mais
vieillir comme disait le grand
Jacques.
Devenir l'enfant de son enfant,
mémoire pantelante, oublier,
s'oublier.
L'hiver de la vie installe le grand
vide. La blanche neige efface et
dissous les souvenirs, et pourtant
quelques miettes demeurent.
Ainsi :
" Le jour se tient en équilibre
au-dessus de ses souvenirs
‒ mal arrimés ‒
D’un mot à l’autre,
le vide s’est installé
dans sa vie
tissant un voile d’engourdissement où l’absence
est devenue la plus forte.
" Assise sur le lit
des photos éparpillées
autour d’elle.
Elle essaie de reconstruire sa vie,
maille après maille,
les mots lui glissent entre les doigts.
Sans cesse,
elle doit rapiécer
ces bouts de souvenirs
pour tirer les fils de son enfance.
La fenêtre ouverte
lui offre de grandes rasades de vent
qui remuent,
peine perdue,
les traces
d’un passé/avenir oublié.
" Dans les replis de la mémoire,
un front de mer,
une sonate de Mozart,
l’écho d’une voix,
un sourire
qui nous aident à lutter contre
les jours qui s’enchaînent
pour ne pas oublier
les baisers framboise,
les nuits de pleine lune,
l’insolence du soleil
et la caresse du vent
sur nos joues vieillies.
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lire le secret de la pluie géomètre
sur les murs
et déchiffrer ses rébus
pour apprivoiser le vent
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Les haïkus de Chantal Couliou sont fabriqués avec nos mots à nous, pas ces mots qui se donnent des airs poétiques uniquement parce qu'ils sortent rarement du dictionnaire. Cela donne à ses poèmes une impression de facilité, de familiarité, un air de "Tiens, j'aurais pu l'écrire celui là." Mais c'est elle qui les écrit parce que ses yeux sont ouverts sur les saisons, les éléments de la nature "Le silence surpris / le vent reprend la parole / à perdre haleine." Notre quotidien dans lequel elle voit des couleurs "Dans la cour d'école / l'insolence du mimosa / un feu d'artifice."
Les illustrations-collages de Nelly Buret sont des marque-pages pour continuer le voyage "Au large de Sein / sous la torture du vent / les aveux du phare."
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Chantal Couliou présente dans ce petit recueil une trentaine de petits poèmes inspirés par la vie d’un enfant, qu’on dirait un peu solitaire,
« Inlassablement / Tu observes le globe / Et d’un océan à l’autre / Tu navigues / Ton père à Sydney / Ta mère à Brest / Et toi entre les deux / -Tiraillé – / … »
qui va à l’école et qui meuble son temps en observant son environnement, les petites choses qui l’entourent :
« Dans le square / La balançoire s’ennuie toute seule…. » / « Dans la cour désertée / Des mouettes rieuses / Jouent à la marelle »
Pour mettre ce petit monde de l’enfant en couleur, pour le faire vivre plus concrètement, Chantal Couliou a confié l’illustration de ce recueil à Charlotte Berghman qui a dessiné ces illustrations aux fraîches couleurs pastelles de l’univers de cet enfant. Elle propose des dessins très sobres, un peu naïfs même, qui évoquent bien l’univers d’un petit écolier rêveur.
Un joli recueil, frais, et comme l’écrit l’auteure elle-même :
« Une émotion, / Teintée de poésie / Devant ce labyrinthe de couleurs, / Les mots, / Impossibles à ordonner / La parole hésite pour dire / Cet abandon / Face à la porte de la peinture. / Silence »
Que je respecterai….
© Denis Billamboz
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Un petit recueil de poèmes très léger à lire sur le thème des enfants, de l’école, et de la rêverie. C’est un ensemble de poèmes inspirant la nostalgie et le voyage. Ce fut un très beau voyage au fil des mots de Chantal Couliou qui a une très belle plume.
Petit point négatif à ma lecture : les photographies. Elles sont en noir et blanc et on ne distingue parfois même pas ce qu’elles sont censées montrer. Certaines sont même floues. J’aurais bien aimé voir des couleurs et une impression de meilleure qualité.
En bref, bien que décue par les photographies qui semblaient prometteuses, j’ai grandement apprécié ma lecture. Je recommande vivement cet ouvrage à quiconque rêve d’une petite escapade sans prise de tête.
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Joli recueil de poésie écrit par chantal couliou . Il est destine d abord à la jeunesse mais il peut, tout aussi bien ,plaire aux "grands ". Un livre pour rêver, pour s évader , bien aidé en cela par les photos de magali Lambert qui l agremente. Un temps hors du temps, je le recommande.
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Pour moi, c'est une première. Je viens de recevoir " A cloche pied" de Chantal Couliou. Aussitôt reçu. Aussitôt lu. Et pour la première fois, j'ai été déçue.
Les poèmes sont très agréables à égrainer, je les ai beaucoup aimés.
Page 38 : "Soupe de poireaux pour les costauds Soupe de tomates pour les acrobates Soupe de potirons pour les poltrons Et soupe à la grimace pour moi qui déteste ça".
On navigue à vue entre haïkus et comptines. ça tombe bien c'est un recueil destiné à la jeunesse. Et les enfants adorent. D'emblée, ils ont voulu dessiner tout autour des poèmes. Un petit oiseau sur l'appui de la fenêtre, des fractions, un clown, des petites filles en jaune, des pommes ... j'ai tout accepté sauf le raton laveur qui allait bien finir par arriver.
Par contre les photographies ( ?! ) qui elles, si j'ai bien compris, devaient faire "contrepoint à la poésie pour rendre une autre musique" ?! Elles nous ont laissés totalement sourds à toute autre musique que celle des mots.
Elles sont en noir et blanc, un léger trait au milieu (défaut d'impression ? je suppose), parfois floues, sur papier rêche. L'alchimie n'a pas fonctionné.
Et pourtant je suis allée voir les magnifiques photos de Magali Lambert sur le web, rien à voir avec celles du livre. Et c'est très dommage.
S'il faut donner un avis sur les poèmes, je les ai adorés.
S'il faut donner un avis sur les photos, entre floues et mal imprimées, mon cœur balance.
La composition des deux n'apporte rien sinon un sentiment de déception.
Merci à Babelio pour ces Masses Critiques qui nous permettent, à chaque fois, d'explorer d'autres univers. J'adore toujours les nouvelles découvertes qu'elles nous apportent.
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Une note de lecture pour le 5e titre de la collection Lalunestlà :
"Croqués sur le vif de Chantal Couliou, Illustrations de Laurent Laurier".
Plus d'une quarantaine de petits poèmes sur les animaux de toutes sortes. Du manchot à l'escargot, du kangourou à l'éléphant, chacun à droit à son texte. Un joyeux mélange, idéal pour amuser les enfants. A partir de 7 ans.
© Libbylit N°108
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J'aime la délicatesse des haïkus, leur légèreté.
J'aime les relire, en mémoriser.
Félicitations à Chantal Couliou qui est très charmante et un grand merci à celle qui m'a offert ce recueil.
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