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4.38/5 (sur 39 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 2/12/1941
Biographie :

Charles Antoni est un écrivain français fondateur de la maison d'édition L'Originel.

Après une enfance à Monaco, il se lance dans le théâtre avec Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil, il joue dans Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier, dans La Cuisine d'Arnold Wesker, dans Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare.

En 1969 il répond à l'appel de l'Inde et écrit ses premiers livres de yoga. Au cours de ses sept voyages en Inde il rencontre les personnes décisives pour sa formation de philosophe.

En 1976 à Paris il fonde la revue et les éditions L'Originel qu'il dirige encore actuellement.

Charles Antoni a publié une quinzaine d'ouvrages.

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Diana chasseresse de l’Indicible

Une fois qu’on sait ce qu’est le temporaire
et ce qu’est l’état d’origine,
on n’a plus besoin de rien.
Sri Nisargadatta Maharaj

Je la rencontrai pour la première fois lors de mon premier voyage en Inde, en 1969. Elle vivait dans la région du Tamil Nadu. Notre contact ne cessa jamais. Chaque fois que je me rendais dans ce vaste pays, j’allais lui rendre visite. Sur ses conseils, je pus rencontrer de nombreux yogis ou sages.

Tel Sawmi Poonja, chez qui je séjournai quelques temps dans sa maison familiale de Lucknow. Tous les jours, dans une petite pièce située au premier étage de sa demeure, nous passions ensemble des heures assis en méditation. Un jour, de manière abrupte, il posa une question, sorte de Koan : « How the consciousness works ? » (Comment la conscience travaille-t-elle ?). Je lui répondis et aussitôt il ajouta : « My work is finished with you. » (Mon travail est terminé avec vous.). Le lendemain matin, je préparai mes affaires, et pris le train en direction de Bénarès.

Tel ce yogi dans la jungle, au physique très beau, assis sur sa peau de panthère, pas très loin de l’ashram de Ramana Maharshi, où je m’étais installé, à Tiruvannamalaï, et qui s’enfermait pendant des mois dans une cave sous terre avec juste une lucarne de quelques centimètres, sans aucune nourriture. Que pouvait-il bien faire ? J’avais passé avec lui quelques journées. Il m’avait dit que je pouvais venir le voir chaque jour mais que la nuit il m’était impossible de rester, du fait que des cobras venaient lui rendre visite.
Pour moi ce pouvait être dangereux. Lorsque je lui avais demandé s’il lui était possible de m’initier, il m’avait donné certaines règles à suivre pendant six mois. Si j’avais pu les suivre pendant ce temps, il était prêt à m’enseigner. Je m’abstiens de dire en quoi consistaient ces règles, mais pour un Occidental, elles étaient quasi impossibles à appliquer.

Diana me fit également rencontrer un sage du nom de Pondiji, qui vivait dans un village du sud de l’Inde, et qu’elle considérait comme l’un des très grands. Personnage des plus étranges, qui restait presque toujours assis, ne s’adossant au mur de sa petite cabane que pour dormir.
Auprès de lui s’amoncelait un tas d’ordures : les offrandes de ses nombreux visiteurs. Il ne permettait jamais que l’on y touchât. Une fois par mois seulement, son serviteur pouvait les ôter. En fait, c’était une manière de prendre le karma des gens. Bien qu’il ne fumât pas, je lui avais offert une cigarette, et il s’était mis à tirer dessus comme un fou en me regardant de travers avec des yeux exorbités. En l’espace d’une ou deux minutes, la cigarette avait été totalement consumée. Personnage étrange que seule l’Inde pouvait enfanter. Que fit-il pour moi ? Le saurai-je un jour ?
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Dans sa recherche de transparence, le Soufisme a attribué à l’homme sept degrés.

I. Le premier (an-nafs al-ʾammārah) voit l’homme vaincu par ses désirs. D’où l’appellation ʾammārah, qui signifie : serviteur de son ego. Comme toute chose va vers Dieu, cet homme du premier degré lui aussi va vers Dieu mais en est inconscient. Il vit dans l’univers du témoignage, n’étant qu’un témoin de Dieu. Son état est la dépendance et ses attributs sont l’ignorance, la cupidité, la vanité, le désir, l’envie etc.

II. an-nafs al-luwwāmah. C’est le degré où l’homme commence à jeter un œil critique sur son existence, tout en continuant d’obéir à ses désirs. Lui aussi va vers Dieu, et il commence à percevoir le langage de la création. Son état est celui de la Sympathie. Alors que l’homme du premier degré s’appuie sur la religion, celui du second degré s’appuie sur une tarîqa. Il est conscient de ses défauts. Les envies ont pris chez lui la place des désirs. Il ignore encore la soumission et pratique la duplicité. Il est ambitieux. L’homme du premier degré n’a pas encore totalement disparu en lui mais son cœur est ébranlé.

III. an-nafs al-mulhamah. A ce degré, l’homme est inspiré par Dieu. Son chemin va vers Dieu, et il en a conscience. Son état est celui de l’amour. Il est savant, généreux, modeste, patient, etc.

IV. an-nafs al-muṭmaʾinnah. Parvenu à ce degré, l’homme a acquis la certitude. Il ne va pas vers Dieu, il va avec Lui. Sa réalité est tenue secrète pour les autres hommes. Il connaît l’état de soumission totale et comprend nombre de secrets. Il est généreux, résigné, doux, soumis, juste, pieux. Il a le sourire car rien ne lui pèse. La paix est totale en lui. Il pardonne tout et ignore les défauts des autres.

V. an-nafs ar-raḍīyyah. L’homme connaît à ce degré l’acceptation totale et la maturité. Son acte est divin. Il vit dans le secret. Son état est la non-existence. Tous les attributs humains ont disparu chez lui. Il partage l’éternité divine.

VI. nafs al-marḍīyyah. Au cinquième degré, l’homme accepte Dieu, mais au sixième l’homme est accepté par Dieu. Il incarne la Vérité permanente. Tous ses attributs sont des attributs divins. Il a unifié l’amour de la création avec l’amour du Créateur.

VII. an-nafs aṣ-ṣāfīyyah. C’est le degré de parfaite maturité. L’homme y connaît l’unité dans la multiplicité et la multiplicité dans l’unité. Il voit l’unité divine dans la création et la création dans l’unité divine. Il est inaccessible aux autres hommes. Son état est celui de l’éternité. Ses attributs forment l’ensemble des attributs divins. (Kudsi Ergüner, pp. 80-82)
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Moi qui venais à peine de débarquer à Paris, menant une vie de bohème, quasiment sans domicile fixe, ne mangeant pas toujours à ma faim, j'avais le sentiment que les choses commençaient à se mettre en place.
Je dormais dans la salle d'attente de la gare Saint-Lazare lorsque nous en avons été chassés en pleine nuit.
Je me suis donc retrouvé dans la rue, mais la chose qui m'a le plus frappé c'était ce sentiment d'absolue liberté qui parcourait tout mon être.
Jamais je n'ai pu oublier cet instant !
James m'a dit : « imprégnez-vous bien d'Artaud, suivez vos cours de théâtre à fond et les choses viendront en leur temps. Foncez et ne reculez devant rien. Ce qui doit arriver arrivera ».
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Le soleil est dans mon sein, les étoiles sont dans les plis de
mes vêtements.
Si tu me contemples, je ne suis rien. Si tu regardes en toi, je
suis toi-même.
Dans la ville et la campagne, dans le palais et la cabane,
je suis la douleur et ce qui l’apaise, je suis la joie infinie.
Je suis l’épée qui déchire l’univers, je suis la source de la vie.
Les Gengis Khan et les Tamerlan ne sont qu’une poignée de
ma poussière.
Le tumulte de l’Europe n’est comparable qu’au moindre de
mes échos.
L’homme et son univers ne sont qu’une de mes esquisses,
avec le sang de son cœur, je colore mon printemps.
Je suis le feu brûlant, je suis le paradis du Très–Haut.
Vois cet étrange spectacle: je suis à la fois immobile et
mouvant.
Dans ma coupe d’aujourd’hui, vois se refléter demain.
Vois cachés dans mon cœur mille mondes éclatants,
vois mille étoiles qui roulent et mille coupoles du ciel.
Je suis le vêtement de l’humanité et la robe de la divinité.
Le destin est l’un de mes artifices, la liberté humaine vient
aussi de moi
Tu es l’amant de Leyla, je suis le désert de ton amour.
Je suis comme l’esprit, au-delà de ta recherche.
Tu es le secret de mon cœur, je suis le secret du tien.
Je me manifeste par ton esprit, je suis caché dans ton esprit.
Je suis le voyageur et tu es mon but. Je suis le champ et tu
es ma moisson.
Tu es la musique de toute harmonie. Tu es l’esprit de la vie.
O vagabond fait d’eau et d’argile, vois l’immensité de ton
propre cœur :
Un océan sans bornes, contenu dans une coupe.
C'est de tes hautes vagues que s'élève la tempête. (Muhammad Iqbal, pp. 123-124)
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Je peux offrir mon âme au pillage :
car j'ai trouvé maintenant l’Âme des âmes ;
je peux offrir ma boutique au pillage :
que m'importe, à présent, le gain ou la perte ?

Je peux offrir maintenant mes doutes au pillage :
car j'ai renoncé à mon moi,
je me suis débarrassé du voile qui couvrait mes yeux,
et je suis parvenu à l'union avec l'Ami.

Je peux offrir ma langue au pillage :
car je suis maintenant dépouillé de mon moi,
tout le royaume de mon être est envahi par l'Ami,
et c'est Lui seul qui parle, à présent, par ma langue.

Je peux offrir mon palais au pillage :
car j'ai brisé tous mes liens,
je me suis envolé vers l'Ami
et je suis descendu au palais de l'amour.

Je peux offrir mon remède au pillage :
car, rebutè de la dualité,
je me suis rassasié à la table de l'Unité
et j'ai bu le vin de la douleur qui vient de l'Ami.

Je peux offrir mon univers au pillage :
car c'est seulement lorsque mon être me quitte
que l'Ami vient près de moi
et que mon cœur s'emplit de lumière.

Je peux offrir mon jardin au pillage :
car je suis las des rêves interminables,
las des hivers et des étés,
et j'ai trouvé le plus merveilleux des jardins.

Yunus, quelles douces paroles tu dis là,
tes mots sont comme le sucre et le miel.
Je peux offrir toute ma ruche au pillage,
car j'ai trouvé le Miel des miels. (pp. 120-121)
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La calligraphie arabe est dans son essence une technique artistique qui permet, par l’intermédiaire des formes de l’alphabet et à l’aide de ses symboles propres, d’approcher aussi près que possible du monde de l’Invisible. Elle permet au calligraphe d’incarner en quelque sorte la Parole dans des formes qui correspondent admirablement à ce qu’elles symbolisent. Chaque lettre de cette écriture présente par sa silhouette une forme qui est, non seulement, analogiquement, à l’image du son, inhérente à sa prononciation, mais elle est en plus l’image par excellence de par la position hiérarchique que chacune des lettres occupe dans l’ordre de leur existence : à commencer par l’Alif de forme verticale, donc axiale et polaire, ensuite la Ba, horizontale, symbolisant l’étendue, le créé… ainsi pour toutes les autres lettres.

Ensuite la combinaison ingénieuse des lettres engendre des mots qui évoquent, par leurs contours, l’objet ou l’idée à la façon d’une sorte d’idéogramme hautement artistique. Le passage entre la Parole et son incarnation sous forme d’écriture se fait par un processus compliqué et quasi indéfinissable dans lequel l’intuition, et comme il vient d’être remarqué plus haut l’inspiration, a joué un rôle primordial, l’écriture ayant été à l’origine un secret révélé à l’homme par son Dieu. (Akbar Tajvidi, p. 147)
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Cette récession peut être la chance qui nous est offerte pour nous réveiller du rêve dans lequel nous nous étions depuis si longtemps assoupis. Sortir de ce rêve qui n’est en réalité qu’un cauchemar, où chacun de nous continue de se la jouer. Comme le disait Calderon : La vie est un songe et aussi reprendre le thème cher de la Baghavad-Gita, de la tradition Hindoue, où il nous est montré que tout n’est qu’illusion. Nous vivons, souffrons, mourons, et au final que reste-il ?

Il n’est que d’observer tous ces partis politiques qui s’entredévorent où chacun nous fait croire au bien-fondé de sa théorie pour parvenir à ses fins, et qui ne sont en réalité que l’accès au podium du pouvoir. Pouvoir et profit sont les deux faces de cette médaille politique.
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« La graine véritable fut semée à l'époque d'Adam. Le miracle de la vie, de l’existence.
Elle germa au temps de Noé. Le miracle de la croissance, de la délivrance.
Au temps d'Abraham elle produisit des branches. Le miracle de la propagation, du soutien.
L'époque du Moïse vit la gestation du raisin. Le miracle du fruit.
Le temps de Jésus fut celui de la maturation. Le miracle de la saveur, de la joie.
À l'époque de Muhammad, le raison fut pressé pour donner le vin clair. Le miracle de la réalisation, de la transformation. »
Bayazid Bistami
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Il est à jamais question de cette éternelle lutte entre le paraître et l’être. En tant qu’individu nous n’avons cessé de penser que l’avoir nous conduirait à un plus grand état de bien être. Il n’en est peut être pas ainsi : se coucher de bonne heure, se lever de bonne heure, c’est aller de bonheur en bonheur, voilà où se situe la véritable apathéia des anciens Grecs.
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Au milieu des épines, je marche.
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