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Citations de Charles Clément (22)


Michel-Ange n'avait pour ainsi dire pas touché ses ciseaux depuis quinze ans. Il se remit aux tombeaux de Saint-Laurent avec une sorte de fureur, tellement qu'à la fin de 1531 les deux figures de femmes étaient achevées et les autres très-avancées.
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L'art a besoin d'indépendance et de désintéressement. La perfection de la forme est la condition de son existence. Il doit arriver à la beauté, comme la littérature à la perfection du langage. C'est cette manière forte, élevée, absolue, en quelque sorte surnaturelle d'exprimer les idées et les sentiments, qui constitue ce qu'on est convenu d'appeler le style.
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Le patronage du pusillanime, voluptueux et prodigue Louis répondit à tout ce que Léonard en avait attendu, et les seize ou dix-huit années de son séjour à Milan furent les plus heureuses et les plus fécondes de sa vie. Le faste d’une cour brillante convenait à ses goûts de plaisir. Moins scrupuleux que ne l’eût été Michel-Ange en pareil cas, son pinceau se prêta plus d’une fois aux fantaisies licencieuses de son maître. Il ordonnait des fêtes dont il était lui-même l’ornement, et les mariages de Jean Galeas avec Isabelle de Naples, du duc lui-même avec Béatrice d’Este, lui fournirent l’occasion de déployer toutes les ressources de son inventif esprit. Ces distractions ne ralentissaient cependant ni ses études ni les travaux d’un autre ordre dont Louis l’avait chargé.
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Comme la plupart des peintres de la Renaissance, Géricault a fait de la sculpture. On connaît son cheval écorché, dont le moulage est dans tous les ateliers, chef-d'œuvre aussi bien par le choix des formes que par la science anatomique et la perfection du rendue C'est le plus beau cheval qui existe. Géricault a aussi sculpté sur une pierre du mur de son atelier de la rue des Martyrs, un Cheval retenu par un homme, d'un très faible relief et qui a été moulé. Il s'était mis à ce travail, d'inspiration, creusant le moellon à la grâce de Dieu, avec un ciseau de menuisier. M. Jamar, voyant son embarras, monta la rue des Martyrs, et trouva près de la barrière des tailleurs de pierre qui lui vendirent quelques outils; c'est avec ces instruments grossiers que Géricault termina cet ouvrage.
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Marquez-moi au juste les grandeurs et largeurs des cadres que vous avez. Il est inutile de vous dire le plaisir que j'aurai à en remplir le vide et avec quelle affection j'y travaillerai. Dites-moi aussi ce qui vous plairait le mieux de dessins ou de la peinture.
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En entrant à l'atelier, Géricault avait sans doute la meilleure intention de se soumettre à la discipline sévère de son maître; mais à chaque instant sa nature fougueuse l'emportait. Sa manière de procéder déroutait complètement le méthodique et méticuleux Guérin. Il portait cependant un véritable intérêt à son bouillant élève, mais il ne comprenait rien à cette façon de voir la nature et de l'interpréter. On raconte qu'un jour Géricault lui ayant demandé l'autorisation de copier un de ses tableaux, il lui fit entendre qu'il n'était pas en état d'entreprendre un travail de cette importance, et lui expliqua même, avec tous les ménagements possibles, qu'il n'était pas né pour la peinture, et qu'il ferait mieux d'y renoncer.
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Je ne sais, disait Chateaubriand en parlant de Joubert qui venait de mourir, je ne sais si au fond de la tombe il me saura gré de révéler la noble et pure existence qu’il a cachée. » Je me suis bien souvent répété ces paroles pendant que je m’occupais de ce livre. Gleyre aussi a caché sa vie et, autant qu’il l’a pu, ses oeuvres. Mais je me demande si, tout ennemi qu’il fut du bruit, si tout indifférent qu’il fut à la gloire, il n’a pas eu au plus profond du coeur la pensée qu’un jour une main affectueuse entr’ouvrirait au moins le voile dont il a voulu s’entourer. Il me semble que, pour modeste qu’il soit, tout homme doit désirer qu’une trace de son labeur et de son talent reste après lui.
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Ce n'est du reste pas à ses compositions peintes, mais à ses lithographies et à ses caricatures que Decamps dut d'abord sa popularité. La caricature était en grande vogue à la fin de la Restauration et pendant les années qui suivirent immédiatement la révolution de 1830.
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La Suisse ne lui apprit rien, et je ne trouve dans ses premières lithographies que quelques traces assez insignifiantes du séjour qu'il y fit. L'Italie ne répondit pas non plus d'une manière complète à ses aptitudes et à ses goûts. Cette terre classique de la beauté ne convient pas aux natures excessives, et ce qu'il y avait d'entier, de violent, d'exclusif dans l'esprit de Decamps ne devait pas s'arranger du calme, de l'harmonie, de la proportion qui distinguent l'Italie. Le pittoresque ne lui manque cependant pas, et Decamps y a trouvé, outre quelques-uns des motifs de ses plus beaux paysages, de nombreux sujets anecdotiques qu"il a traités avec son talent habituel.
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Malgré les quelques beaux ouvrages qu'elle produisit encore, cette école de David, à laquelle Géricault venait demander des enseignements, n'avait plus qu'une ombre d'existence; mais avant de disparaître elle donnait les armes d'une éducation sérieuse à tous ces jeunes gens qui devaient la combattre, la vaincre et la remplacer. Cependant rien à l'extérieur n'annonçait afin prochaine. Comme un arbre qui n'a plus que l'écorce, elle gardait les apparences de la vie et de la santé. Elle régnait encore, et plus que jamais, sans conteste. Mais l'ordre et la règle n'étaient qu'au dehors. Une secrète inquiétude, une fermentation sourde travaillait la génération nouvelle.
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Lorsque Delacroix commença à peindre, Géricault avait déjà exposé le Chasseur et le Cuirassier. Il accueillit avec bienveillance son jeune confrère, dont il avait distingué le talent. Il l'encouragea et le conseilla, mais c'est tout.
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Le peintre de Phèdre et Hippolyte, d'AndromJlque et Pyrrhus, de Clytemnestre, jouissait alors d'une réputation que nous comprenons peu aujourd'hui, et son atelier était le rendez-vous de la plupart des jeunes peintres qui allaient lever l'étendard de la révolte et se mettre à la tête du mouvement romantique.
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Trois artistes cependant se distinguaient alors, par l'originalité de leurs conceptions et de leur manière, de la foule des élèves de David. L'un, Prud'hon, doit à peine être mentionné ici. Il n'appartenait à cette école ni par ses études ni par ses tendances. C'est à Raphaël, à Léonard, à Corrége surtout qu'il avait demandé des enseignements; c'est dans sa riche et délicate imagination, dans son cœur, d'une sensibilité presque maladive, qu'il puisait ces ravissants motifs d'une grâce si pénétrante, d'une vérité si élevée, d'une exquise poésie.
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Pour se faire une exacte idée de l'importance de la tentative de Géricault, il faut se reporter à l'époque où, très-jeune encore, il commençait à peindre. Vers 1808, l'école de David était tombée au plus bas. Les élèves directs de ce grand maître étaient encore dans la force de l'âge, mais, à peu d'exceptions près, leurs euvres vides et froides accusaient chaque jour d'une manière plus marquée les vices du système.
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C'est comme ingénieur, on se le rappelle, que Léonard s'était avant tout proposé à Louis le More; jusqu'au moment où il commença la Cène, ses travaux d'architecture, de sculpture, ainsi que l'organisation de l'Académie de Milan et son enseignement, l'absorbèrent presque tout entier. Les études préparatoires qu'il avait faites pour la Cane, les difficultés qu'il avait dû rencontrer dans l'exécution de ce grand ouvrage, en le rendant de plus en plus maître des moyens matériels de son art, complétèrent cette somme de connaissances, d'expérience que son esprit sagace et avide de perfection allait bientôt si admirablement mettre en oeuvre. C'est à partir de son second séjour à Florence, depuis l'année 1500 environ, que sa peinture, déjà si remarquable par un dessin précis et serré, par un relief vigoureux, prit cette largeur, cette finesse élégante et cette grâce, ce modelé souple, moelleux, inimitable, ce sfumato merveilleux qui fait dire à Vasari que « cette peinture fait le désespoir de tout peintre excellent.»
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Ils ont, pour aussi longtemps que la terre vivra, éternisé leur propre pensée et donné à leur personnalité, dans ce qu'elle avait de plus élevé et de plus exquis, une forme arrêtée et durable. Ces créations de l'imagination nous arrachent aux préoccupations vulgaires, élèvent notre âme vers les plus nobles conceptions, et, comme les chefs-d'oeuvre de la littérature, peuplent nos souvenirs des meilleures pensées des plus grands esprits de tous les temps. Il ne faut rien dédaigner: les choses vraies ne se transforment pas en erreurs pour être revêtues de charme et de beauté!
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L'influence artistique de l'Angelico fut très-grande, surtout en Ombrie, où la peinture religieuse et liturgique maintint sa prépondérance jusqu'à Pérugin. Ses élèves, et particulièrement Benozzo Gozzoli, répandirent sa doctrine, sans la modifier d'une manière trèssensible, dans toute l'Italie.
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La réputation de Fra Angelico grandissant de plus en plus, et ses travaux de Saint-Marc, à Florence, l'ayant placé à la tête des peintres religieux de son temps, le pape Eugène IV l'appela à Rome et le chargea de peindre au Vatican une chapelle contiguë aux salles que Raphaël devait plus tard décorer. Il y représenta, en six compartiments, les scènes principales de la vie de saint Laurent et de saint Étienne. L'Angelico était alors à l'apogée de son talent; et il est probable que les sculptures antiques qu'il dut voir à Rome, ainsi que l'exemple des peintres qui travaillaient en même temps que lui au Vatican, ne furent pas sans influence sur ses derniers ouvrages.
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Jusqu'à Giotto, l'art avait vécu dans la dépendance absolue du dogme religieux. L'Église ne lui permettait d'exister qu'à condition de la servir. Toute liberté était bannie; toute trace un peu marquée d'individualité humaine était exclue. La peinture ne servait qu'à traduire pour les yeux des scènes dont les moindres particularités étaient fixées par une tradition qui resta vague et disputée pendant longtemps, mais qui avait pris de jour en jour un caractère plus précis et plus tyrannique.
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Giotto remplit l'Italie de ses ouvrages. Ses élèves répandirent sa doctrine dans l'Europe entière, et bien que les travaux qu'il fit à Milan, à Ferrare, à Ravenne, à Lucques, à Avignon, aient péri, les fresques dont il décora la voûte du tombeau de saint François d'Assise, celles du Campo Santo de Pise, la chapelle de l'Arena à Padoue, la voûte de Sainte-Claire de Naples, les admirables compositions récemment retrouvées du choeur de Santa Croce à Florence, les reliefs et les statues qui ornent la base du campanile de Santa Maria delFiore; ce campanile lui-même, chef-d'oeuvre inouï de force et de grâce, toutes ces oeuvres empreintes du génie nouveau, débarrassées des langes de la tradition, inspirées, vivantes, suffisent pour mettre Giotto au rang des plus grands artistes. Il eut la rare fortune de n'être pas dédaigné des plus célèbres de ses contemporains, qui comprirent l'importance de la révolution qu'il avait opérée.
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