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Critiques de Charles Foley (4)
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Des pas dans la nuit

"Des pas dans la nuit", voilà qui annonce le frisson, la sourde angoisse du mystère et de l'inconnu !

Diane est la jeune et belle châtelaine du château de Pressac.

Elle a grandi dans le plus grand des bonheurs sous la tutelle de son oncle Pierre.

Elle aime Antoine d'Esteuil.

Mais la grand-mère d'Antoine, seule famille qui lui reste, est quelque peu neurasthénique et perturbée.

Pourtant les deux jeunes gens s'aiment depuis l'enfance d'un amour sincère et passionné.

Et ils se sont jurés de s'appartenir à tout jamais !

Il faut bien le dire, il n'y a jusque là pas de quoi échafauder un drame d'Ambigu, ni de quoi mener à un de ces dénouements tragiques dont ce théâtre s'etait fait une spécialité ...

Et non plus de quoi inspirer à Charles Foley un de ces romans sombres et mystérieux dont sa plume est si friande ... .

Mais le retour d'Orient du marquis de Sandor va venir brouiller ce joli et tendre tableau de bonheur partagé !

Cédric Sandor, le maître du domaine voisin, est de retour près de sa mère.

De noblesse ancienne, riche d'une immense fortune, il a acquis une renommée mondiale à travers les dangers des plus hardies explorations.

Il paraît farouche, romantique et somptueux.

Cependant, il inspire de l'inquiétude aux gens du pays.

Est-il vraiment ce qu'il prétend être ?

N'est-il pas, en réalité, autoritaire, égoïste et dissimulé sous des dehors courtois ?

Ne cache-t-il pas un terrible secret, secret qu'il craint de voir révélé par ce petit être qui se cache dans le château entre escaliers dérobés et fausses trappes ?

D'où lui vient son immense fortune ?

Est-il ce féroce "Ma Koui*" dont le coeur est devenu un abîme ?

Le roman de Charles Foley dans son action lui est contemporain.

Mais le décor du vieux château de Sandor apporte une touche ténébreuse supplémentaire au récit.

A en croire les bonnes femmes du pays, la vieille forteresse, pleine de couloirs secrets et de souterrains oubliés, est maudite.

Mais si, installant l'angoisse, les deux premières parties s'y déroulent, la troisième et dernière emporte la lectrice, le lecteur jusqu'au Tonkin où le dénouement du drame va sceller le sort des personnages de Foley.

Car l'épilogue, à la recherche de la mythique cité d'Ikahor, s'y enfonce dans le réalisme, la cruauté et le danger d'un Orient inexploré.

Le roman de Charles Foley est écrit dans un style à la fois classique et moderne.

Il laisse tout à bord à penser au lecteur qu'il aborde un mystérieux récit vieillot.

Mais le surnaturel va surgir au détour de la page.

Bientôt !

Peut-être ?

Pourtant le réel finit par l'emporter, plus cruel encore que la plus imaginative des superstitions.

En bibliographe accompli, Charles Foley, comme Octave Mirbeau, comme Gustave Lerouge, est aussi à l'aise dans la description du plus désuet des romantismes que dans celle du plus épouvantable des réalismes.

Et c'est ce qui a fait son succès, aussi bien théâtre que dans le roman ...



*"mauvais génie" en chinois
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Au téléphone

"Au Téléphone" est une courte pièce de théâtre en deux actes écrite, à quatre mains, par André de Lorde en collaboration avec Charles Folley.

Elle a été représentée, pour la première fois, à Paris, le 27 novembre 1901, sur la scène du théâtre Antoine.

Le rideau se lève, une première fois, découvrant le salon du château de la Chesnaye.

Marex, un homme d'affaires en costume de voyage, quittant sa femme Marthe et son jeune fils Pierre, s'apprête à partir.

En vingt minutes, il doit être à la gare de Servon pour attraper le rapide de Paris.

Si, demain, il manque son rendez-vous avec Muller, l'affaire, fichue, lui coutera dix mille francs ...

Le pays, en ce mois de septembre, est triste, humide, incommode pour tout.

Il fait un temps horrible.

Les communications sont impossibles.

Heureusement, entre la cheminée et la rampe d'escalier, un appareil téléphonique a été installé !

Il est relié à Luxeuil. C'était indispensable pour les affaires.

Lorsque le rideau se lève pour la seconde fois, Marex s'est arrêté, pour le diner, chez les Rivoire, à Vitré ...

Ce court morceau de scène, d''où suinte angoisse et désespoir, est étonnamment moderne.

Il est rapide mais le suspens est habilement entretenu.

André de Lorde, le "prince de la terreur", le dramaturge du Grand-Guignol, est passé maître dans l'art de faire souffler le vent de la peur sur une scène de théâtre.

L'écriture est élégante mais efficace.

Quelques années plus tard, Charles Foley collaborera à nouveau avec André de Lorde pour écrire "la nuit rouge", un drame en un acte donné au théâtre de la Nouvelle-Comédie, puis "un concert chez les fous", une pièce en deux actes qui sera jouée sur la scène du "Grand-Guignol".

Le téléphone est une belle invention mais il peut aussi sonner pour annoncer l'épouvante d'une femme qui entend des grincements, des bruits sourds derrière la porte qui donne sur le parc ! ...



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Les colonnes infernales

Etrange livre lorsqu'on le lit en 2020.

La maîtrise la langue est superbe ; l'auteur prend visiblement du plaisir à écrire, à modeler sa phrase, à élaborer ses descriptions ; plaisir que le lecteur partage bien sûr.

Mais, naît rapidement un décalage, comme une erreur : la beauté de l'écriture ne correspond pas à ce qui est narré ; ainsi une servante paysanne parle comme une tragédienne de Racine. Le lecteur se retrouve dans une position très distanciée (pourquoi pas ?) et le livre apparaît comme un objet daté (le roman a été publié en 1901).

Il demeure que dans cette confrontation blancs / bleus, l'auteur fait apparaître une nuance fort intéressante pour l'époque : celle d'un réel fossé dans le camp vendéen entre l'aristocratie et les paysans résistants.

L'erreur initiale des Vendéens révoltés fut bien dans leur recours à la noblesse, liant ainsi leur destinée à un passé irrévocablement révolu.
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La folie de l'or

Quand le jeune duc Patrice de Lanval apprend que la divine duchesse Béatrix de Brionne est veuve et ruinée, son cœur s'emballe comme un fou car, enfin, il va pouvoir la reconquérir et l'épouser. Victime du système des mariages arrangés pour raison financière, sa belle a dû épouser un barbon qui s'est décidé rapidement à mourir tout en laissant sa jolie et dépensière veuve dans un certain dénuement. Jamais notre jeune duc pétri d'honneur et de grands principes n'aurait accepté de jouir, ne fût-ce qu'un peu, des richesses du défunt. Le voilà donc comblé. Las ! C'est compter sans la frivolité de la belle qui n'imagine pas un instant devoir vivre chichement.



Nous sommes juste après la guerre de 14-18 dont Patrice est revenu sauf, les années folles commencent et Béatrix ne rêve que fêtes, bals, toilettes, et bijoux. Alors, puisque Patrice est si sourcilleux, elle va lui trouver le moyen de s'enrichir vite : deux aigrefins vendent et revendent une mine d'or en Amérique du Sud dans une certaine République Santa Marca coincée entre Guyane et Brésil. Patrice qui veut avant tout épouser sa belle tente l'aventure accompagné de son vieux précepteur et d'un baroudeur aguerri.



Du roman à l'eau de rose nous basculons vivement dans le récit d'aventure et d'exploration, dans le voyage initiatique et ethnologique où ne manquent ni les animaux les plus atroces, ni les Indiens les plus sauvages ou les plus philosophes, ni la forêt primaire, éternelle et magique.



Certes Patrice trouvera de l'or, certes il va devenir multimillionnaire mais il faudra en payer le prix.



Charmant et désuet roman publié en 1921, qui interroge déjà sur les rapports entre l'argent et le bonheur, entre l'homme et son milieu naturel, avec de délicieux passages sur la vie en forêt, entre Aguirre et Fenimore Cooper.
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