Charles Gavard

Les hommes reviennent des croisades, les femmes prient pour la France absente. Au moyen-âge succède la Renaissance ; le marbre et la pierre font place aux toiles peintes, le velours remplace le fer. Déjà l'art français éclate de toutes parts; François I er, le Roi chevalier, se montre à côté de Bayard. Nous sommes dans le siècle de l'amour et de la poésie ; allons toujours. Que de grands hommes a saluer, que de gloires a applaudir ! que d'armées triomphantes ! que de soldats, que de magistrats, que de poètes ! Et comme cette histoire de France est remplie, à chaque page, de belles femmes, de savants et de héros ! Qui l'eût dit, cependant, qu'ils seraient tous réunis un jour dans la même enceinte comme ils sont réunis par la même gloire? et en effet, ils y sont tous.

Catherine de Médicis ne semblait pas appelée par sa naissance à une fortune royale , et lorsque François Ier la donna pour épouse au second de ses fils, il encourut le reproche d'avoir mésallié la maison de France. Catherine, qui sortait à peine de l'enfance, apporta à la cour du roi son beau-père tous les vices de l'esprit et du coeur qui caractérisaient sa famille, et que recouvrait le vernis de la civilisation florentine. Elle aimait les arts et contribua à les faire fleurir dans sa nouvelle patrie; mais c'est là la seule louange qui lui soit due par l'histoire, et l'on ne saurait dire tous les maux que firent à la France son indifférence sceptique sur les choses religieuses , son mépris scandaleux de toutes les lois de la morale, et les maximes de cette politique égoïste et frauduleuse dont elle donna à ses fils la leçon et l'exemple.

Le duc d'Orléans s'empressa de faire confirmer par la royauté, dans son plus solennel appareil, l'arrêt du parlement qui venait de détruire le testament de Louis XIV. Il fut décidé que le jeune roi, âgé seulement alors de cinq ans , se rendrait au Palais pour y tenir un lit de justice où serait enregistré l'acte qui conférait la régence à son oncle le duc d'Orléans. Cette cérémonie, fixée d'abord au y septembre , n'eut lieu que le 12, par suite d'une indisposition qui alarma un moment la cour, et le régent plus que tout le monde , pour l'enfance débile de Louis XV.

Lorsqu'en 1832 la loi sur la liste civile maintint le palais de Versailles dans le domaine de la couronne, la première pensée du roi Louis-Philippe fut de donner à ce monument une destination digne de sa grandeur. Consacrer l'ancienne demeure de Louis XIV à toutes les gloires de la France, rassembler dans son enceinte tous les grands souvenirs de notre histoire, tel fut le projet immédiatement conçu par Sa Majesté. Mais le palais de Versailles, à cette époque, ne renfermait ni tableaux, ni statues : les plafonds seuls avaient été restaurés. Le Roi donna l'ordre de rechercher dans les dépôts de la couronne et dans les résidences royales toutes les peintures, statues, bustes ou bas-reliefs représentant des faits ou des personnages célèbres de nos annales, en même temps que tous les objets d'art qui offriraient un caractère historique.

TANCREDE,
PRNCE DE TIBÉRIADE ,
FILS DU MARQUIS ODON ET D'EMMA, FILLE DE TANCRÈDE DE HAUTEVILLE.
(N° 1695.) Blondel. — 1840.
Né —Marié, en 1106, à Cécile, fille naturelle de Philippe Ier, roi de France , et de Bertrade de Montfort.
-— Mort à Antioche, en 1112.
La vie de Tancrède appartient tout entière à l'histoire de la première croisade, et nous en avons esquissé les principaux traits dans un des volumes précédents. Godefroy de Bouillon lui avait donné en 1100 la principauté de Tibériade comme récompense de ses éclatants services. La captivité de Bohémond et le voyage de ce prince en Occident lui laissèrent pendant plusieurs années le soin périlleux de défendre Antioche contre
l'ambition jalouse des Grecs et l'ardent fanatisme des musulmans. Ce fut dans cette ville qu'il mourut , en 1112.

DÉFENSE DU CHÂTEAU DE BURGOS. — OCTOBRE 1812.
Heim. — 1814
Au milieu de septembre 1812 le général Clauzel, commandant de l'armée de Portugal , s'était retiré de Valladolid pour opérer sa jonction avec l'armée du Nord en Espagne. En passant par Burgos , il y avait laissé le général Dubreton pour occuper le château de cette ville avec une garnison de dix-huit cents hommes. Le général Dubreton fut bientôt enveloppé par les troupes anglo-portugaises sous les ordres de Wellington. Il opposa pendant trente-cinq jours la plus vive résistance à tous les efforts de l'ennemi , qui avait réuni sur ce point une grande partie de ses forces. Enfin les deux armées françaises ayant opéré leur jonction, le fort de Burgos fut débloqué le 22 octobre.

CHILDEBERT II, SURNOMMÉ LE JUSTE,
SECOND FILS DE THIERRY 1er ET DE LA REINE CLOTILDE, SA PREMIÈRE FEMME;
ROI EN 695.
(No 1219.) Monvoisin. — 1837 .
Né vers 676. — Marié..., en à Eudoxie. — Mort le 14 avril 711.
Childebert II, laissé par Pépin d'Héristal au fond d'une des villa royales des bords de l'Oise, y végéta dans la même obscurité que son père et son frère, tandis que le chef des Austrasiens menait chaque année les Francs à des expéditions contre les Frisons ou d'autres peuples barbares de la Germanie , et s'associait aux projets des papes pour la conversion de cette contrée au christianisme. Childebert II mourut à vingt-cinq ans, et fut enterré dans l'église Saint-Etienne, à Ghoisy-au-Bac, près de Compiègne.

ENTRÉE DE L'ARMÉE FRANÇAISE A SAVONE. — 9 AVRIL 1796.
Aquarelle par Bagetti.
« Ces premières dispositions achevées, il transféra son quartier général à Albenga, le 5 avril, puis à Savone le 9. Cheminant avec le nombreux train des parcs et tout le personnel des administrations par l'horrible route de la Corniche , sous le feu des canonnières anglaises, il montra, dès ce début, l'audace qui devait caractériser ses entreprises. »

La campagne de 1658 termina glorieusement la guerre que depuis vingt-cinq ans la France soutenait contre l'Espagne. Léopold, élu empereur à la place de son père, ne put se dérober à la nécessité de reconnaître les stipulations du traité de Munster. Philippe IV, qui avait compté sur son alliance pour continuer la guerre, était désormais hors d'état de la poursuivre seul : il fallut songer sérieusement à la paix.

Louis XIV était mort le 1 er septembre 1715. A la manière calme et solennelle dont il avait vu sa fin approcher, on avait pu croire qu'il avait voulu faire de la mort le dernier des actes de représentation royale qui remplirent son grand règne.