11 avril
Pluie. Froid. Début d'angine.
Alors que ces précédentes années je n'ai plus
écrit de poèmes, il m'en est venu une vingtaine au
cours de ces deux derniers jours. Ils ont trait à l'aven-
ture intérieure, mais je sais ce qu'ils valent. A force
de réduire, de dépouiller, je crains d'aboutir à des
épures qui ne gardent rien de la terre dont ils éma-
nent. Cependant, il m'est impossible d'écrire diffé-
remment. L'extrême intensité ne peut se livrer que
par une parole brève et nue. (L'intensité dont il s'agit
provient de la condensation qui se produit à l'instant
de la saisie, à la seconde où l'œil capte ce qui va se
projeter dans les mots.)
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