AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Charles Juliet (996)


Si peu d’êtres savent qui vous êtes. Pourtant, ce n’est pas que vous soyez verrouillé, que vous refusiez le contact, ayez peur du regard qui pourrait se glisser en vous. Non. Ce sont eux qui ne vous prêtent pas attention, n’éprouvent pas le besoin de vous connaître, ne désirent pas recevoir plus que ce qu’ils vous ont permis de leur donner.
Commenter  J’apprécie          890
"Il faut parfois toute une existence pour parcourir le chemin qui mène de la peur et l'angoisse au consentement à soi-même. A l'adhésion à la vie."
Commenter  J’apprécie          840
Ma maison de mots, je la construis avec un grand souci de simplicité, de clarté, de rigueur. Pour bien recevoir mes mots, confie-toi au silence, rends-toi léger, transparent et laisse-toi bercer, porter, entraîner. Laisse les mots te pénétrer, rejoindre en toi ce qu’ils ont à te faire découvrir.
Et lorsque tu quitteras ma maison, je souhaiterais que tu sois plus clair, plus intense, que tu saches mieux voir, mieux aimer les autres et le monde, mieux apprécier les multiples beautés de la vie.
Commenter  J’apprécie          681
Souvent, je n’ai en moi que des pierres. Pour que l’écriture me soit possible, il faut qu’elles fondent, que le feu intérieur les transforme en cette substance qui viendra se couler dans mes mots.
Commenter  J’apprécie          680
Tes yeux. Immenses. Ton regard doux et patient où brûle ce feu qui te consume. Où sans relâche la nuit meurtrit ta lumière. Dans l’âtre, le feu qui ronfle, et toi, appuyée de l’épaule contre le manteau de la cheminée. A tes pieds, ce chien au regard vif et si souvent levé vers toi. Dehors, la neige et la brume. Le cauchemar des hivers. De leur nuit interminable. La route impraticable, et fréquemment, tu songes à un départ à une vie autre, à l’infini des chemins. Ta morne existence dans ce village. Ta solitude. Ces secondes indéfiniment distendues quand tu vacilles à la limite du supportable. Tes mots noués dans ta gorge. A chaque printemps, cet appel, cet élan, ta force enfin revenue. La route neuve et qui brille. Ce point si souvent scruté où elle coupe l’horizon. Mais à quoi bon partir. Toute fuite est vaine et tu le sais. Les longues heures spacieuses, toujours trop courtes, où tu vas et viens en toi, attentive, anxieuse, fouaillée par les questions qui alimentent ton incessant soliloque. Nul pour t’écouter, te comprendre, t’accompagner. Partir, partir, laisser tomber les chaînes, mais ce qui ronge, comment s’en défaire ? Au fond de toi, cette plainte, ce cri rauque qui est allé s’amplifiant, mais que tu réprimais, refusais, niais, et qui au fil des jours, au fil des ans, a fini par t’étouffer. La nuit interminable des hivers. Tu sombrais. Te laissais vaincre. Admettais que la vie ne pourrait renaître. A jamais les routes interdites, enfouies, perdues. Mais ces instants que je voudrais revivre avec toi, ces instants où tu lâchais les amarres, te livrais éperdument à la flamme, où tu laissais s’épanouir ce qui te poussait à t’aventurer toujours plus loin, te maintenait les yeux ouverts face à l’inconnu. Tu n’aurais osé le reconnaître, mais à maintes reprises il est certain que l’immense et l’amour ont déferlé sur tes terres. Puis comme un coup qui t’aurais brisé la nuque, ce brutal retour au quotidien, à la solitude, à la nuit qui n’en finissait pas. Effondrée, hagarde. Incapable de reprendre pied.

Te ressusciter, te recréer. Te dire au fil des ans et des hivers avec cette lumière qui te portait, mais qui un jour, pour ton malheur et le mien, s’est déchirée.
Commenter  J’apprécie          632
L’existence ne présente pas grand intérêt lorsqu’on a pour but que soi-même.
Commenter  J’apprécie          570
Tant de choses pèsent rongent nous meurtrissent
Tant de choses me fatiguent me maculent
Tant de choses usent ma ferveur
Endeuillent mon amour des êtres et de la vie

Mais si avant au long des stagnantes années
Ces coups morsures déceptions
Me maintenaient dans la souffrance
Parfois dans l’accablement
Un insurmontable désespoir
Je dois reconnaître que maintenant
Depuis que j’ai traversé la nuit
Ils n’ont plus le pouvoir de me corroder
Me vouer à la détresse
Me contraindre au refus

Tout au contraire
Soumis à une alchimie qui les transmute
Ils ne cessent de me nourrir
De renforcer mon adhésion
De rendre plus grave et plus lucide
Le OUI par lequel j’accueille
Ce qui m’est consenti
Commenter  J’apprécie          571
Pour libérer les mots qui parleront à tous et à chacun, l’écrivain ne doit-il pas descendre au plus profond de lui-même, là où s’étend cette terre qui nous est commune, cette terre où il n’est plus de divisions, où rien ne me sépare plus de toi, où tous nous ne sommes plus qu’un seul.

Un seul corps. Une seule psyché. Une même aventure. Un même destin.
Commenter  J’apprécie          550
Charles Juliet
perdu en mes pensées
au fond de ce café
où je suis seul

une visite

un moineau
sur ma table

(" L'opulence de la nuit")
Commenter  J’apprécie          534
C'est alors que tu ne peux plus te cacher ce que jusque-là tu as obstinément refusé de voir : tu vas quitter l'école pour n'y jamais revenir. [...] Ne plus jamais passionnément t'adonner à l'étude. Et ce monde que tu vénères, ce monde des cahiers et des livres, ce monde auquel tu donnes le plus ardent de toi-même, ce monde va soudain ne plus exister. Tes muscles se raidissent, tes mains se nouent âprement dans ton dos, mais tu ne peux rien contre ce sentiment d'effondrement qui te submerge, et à ta grande honte, deux lentes traînées brillantes apparaissent sur tes joues.
Commenter  J’apprécie          520
Charles Juliet
19 octobre [2004]
Ecrire, pour un écrivain, c'est avoir le goût des mots, c'est les ressentir, c'est aimer les agencer, c'est percevoir comment ils interagissent les uns sur les autres, c'est être à même d'apprécier leur poids, leur couleur, leur sonorité, leurs vibrations... C'est aussi posséder de nombreux micro-savoirs qui aient à faire vivre ensemble ces petits êtres vivants qui ne se laissent pas facilement domestiquer. ( Journal, IX : Gratitude, 2017, p. 53)
Commenter  J’apprécie          420
Porter un regard critique d'une inflexible exigence sur ce qu'il réalise est d'une importance capitale pour un peintre, pour tout artiste. Mais contrôler ce qui s'élabore en veillant à ne pas tuer l'émotion première est délicat. Si l'émotion est trop intense, le regard se clôt. Si le regard se montre par trop sévère, l'émotion meurt. Exercice périlleux que celui qui vise à maintenir un juste équilibre entre l'une et l'autre.
Commenter  J’apprécie          394
L'existence ne présente pas grand intérêt lorsqu'on n'a pour but que soi-même.
Commenter  J’apprécie          370
Je n’ai pas oublié cette parole qu’il a dite et qu’on peut méditer : avant d’être grand, il faut d’abord savoir être petit.
Commenter  J’apprécie          360
Tu songes de temps à autre à Lambeaux. Tu as la vague idée qu'en l'écrivant, tu les tireras de la tombe. Leur donneras la parole. Formuleras ce qu'elles ont toujours tu.
Lorsqu'elles se lèvent en toi, que tu leur parles, tu vois s'avancer à leur suite la cohorte des bâillonnées, des mutiques, des exilés des mots...
ceux et celles qui ne se sont jamais remis de leur enfance...
ceux et celles qui s'acharnent à se punir de n'avoir jamais été aimés...
ceux et celles qui crèvent de se mépriser et se haïr...
ceux et celles qui n'ont jamais pu parler parce qu'il n'ont jamais été écoutés...
ceux et celles qui qui ont été gravement humiliés et portent au flanc une plaie ouverte...
ceux et celles qui étouffent de ces mots rentrés pourrissant dans leur gorge...
ceux et celles qui n'ont jamais pu surmonter une fondamentale détresse ...
Commenter  J’apprécie          360
Une lecture t’a appris qu’un bébé retiré à sa mère au cours de ses premières semaines subit un choc effroyable. Il vivait en un état de totale fusion avec elle, et coupé de celle-ci, tout se passe pour lui comme s’il avait été littéralement fendu en deux. Il n’a bien sûr aucune défense pour se protéger, et la souffrance qu’il éprouve, absolument terrible, va avoir de profondes et durables conséquences. À tel point qu’une fois devenus adultes, les êtres qui portent en eux cette déchirure évoluent le plus souvent vers la délinquance grave, la folie ou le suicide.
Commenter  J’apprécie          352
Charles Juliet
n’aie crainte

il n’est pas de désert
c’est ta propre faim

qui suscite ce qui

pourra la combler
Commenter  J’apprécie          350
Charles Juliet
Tu as ce visage lisse

ces gestes calmes

ce regard assuré

et tu vas d’un pas

tranquille

tu es la geôle

et le geôlier

d’un paria

que tu ne veux pas connaître

que tu refuses de nourrir

dont tu subis la faim la loi

que tu voudrais assassiner

j’entends ses cris

dans tes yeux

Commenter  J’apprécie          342
Te connaitre. Susciter en toi une mutation. Et par cela même, repousser tes limites, trancher tes entraves, te desaproprier de toi même tout en te construisant un visage. Créer ainsi les conditions d'une vie plus vaste, plus haute, plus libre. Celle qui octroie ces instants où goûter à l'absolu.
Commenter  J’apprécie          343
Un jour, alors qu’on avait plus d’espoir de la trouver, la source est là, au bout du sentier. La voix parle clair. La semi-obscurité a fait place au jour. L’être sait de toute certitude qu’il a vaincu la peur. Qu’il n’a plus à chercher.
Commenter  J’apprécie          340



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Charles Juliet Voir plus

Quiz Voir plus

Cette année là.......1980

Cette année là René Fallet publie : La soupe aux .....?...........

poissons
haricots
choux

14 questions
237 lecteurs ont répondu
Thèmes : annuelCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..