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3.73/5 (sur 31 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Genève , le 19/07/1829
Mort(e) à : Combs-la-Ville , le 01/07/1899
Biographie :

Victor Cherbuliez est un romancier, auteur dramatique, essayiste et critique littéraire français d'origine suisse.

Né dans une famille française réfugiée en Suisse à la suite de la révocation de l’Édit de Nantes, il redevient français en 1880 par le bénéfice du droit de « grande naturalisation ». Il est élu membre de l'Académie française le 18 décembre de l'année suivante.

Il est l'auteur d'une trentaine de romans, dont la plupart sont aujourd'hui oubliés. Il a également publié des œuvres critiques et des chroniques politiques dans la Revue des deux Mondes.

Source : Wikipedia
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Bibliographie de Victor Cherbuliez   (41)Voir plus

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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Victor Cherbuliez
La musique est un art qui dit ce qu'aucune langue ne peut dire ; il y a dans l'âme humaine des profondeurs qui se taisent, elle prête une voix à leur silence, et nous connaissons par elle ce je ne sais quoi qui est en nous et qui ne parle pas.
(Noirs et rouges , 1881)
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Domestiques à l'année ou à la saison, tâcherons, journaliers, ils se valent tous. Ils ont des prétentions grosses comme des dromadaires et des courages de lapins. Vous avez beau chercher, vous ne trouverez partout que des bras mous et des cerveaux à l'envers.
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il est comme ces gens qui vous font l’amitié de vous prendre sous leur parapluie et qui ne le penchent pas du côté d’où vient le vent.
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L'histoire du genre humain recommence avec chaque enfant qui vient au monde.
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La nature est un prodigieux dessinateur et un incomparable coloriste. Elle a fait le ciel et ses nuages ; elle a fait la terre, ses rochers, ses arbres, ses fleurs, ses scarabées, ses colibris et ses paons.
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Gilbert le philosophe n'était pas de cette race d'esprits affranchis qui, en échangeant la foi contre la sagesse, obéit à une fatalité intérieure qu'elle déplore sans lui pouvoir résister. Ces esclaves dont les chaînes se sont brisées malgré eux regrettent leur antique servage, ils voudraient à tout prix recouvrer leur candeur passée et ces joies saintes dont la religion gratifia leur enfance. Que sont devenues ces extases où les plongeaient le frémissement des cloches conviant les fidèles à la prière, le parfum de l'encens flottant dans les parvis et le rayonnement des ostensoirs dans l'ombre auguste du sanctuaire ? Hélas ! ils ont senti se tarir dans leur cœur, envahi par la lumière, les sources vives des pieuses émotions et des sublimes transports, et ils maudissent ce soleil implacable qui a desséché la citerne où s'abreuvaient les ardeurs de leur âme. Les voilà condamnés à penser, à raisonner, à discuter, à critiquer, et ils voudraient sentir, aimer, adorer ! O stérilité désolante de leur cœur ! et comme ils donneraient volontiers leur triste sapience pour un élan d'amour et de dévotion !... Ces âmes infortunées sont semblables à des abeilles qui n'auraient reçu du ciel un aiguillon qu'à la condition de perdre cette trompe précieuse dont elles butinaient l'essence odorante des fleurs. Frustrées dans leurs désirs, elles se promènent d'un vol inquiet parmi les jardins du ciel, et contemplent d'un œil morne les plantes aimées qu'un arrêt fatal vient de soustraire à leurs convoitises ; parfois, dans leur délire, elles se précipitent sur une de ces corolles embaumées, la froissent de leurs ailes et la transpercent de leur dard acéré, sans en pouvoir aspirer le nectar. Ce n'est pas à coups d'aiguillon que les abeilles célestes composent ce miel divinement parfumé qui répand sur toutes les blessures de l'esprit comme une douceur souveraine !
Gilbert n'avait jamais éprouvé ces combats et ces déchirements intérieurs ; la science et la critique, en pénétrant dans son âme, n'y avaient rien troublé, rien dérangé ; ses convictions s'étaient transformées par une sorte de métamorphose lente, insensible, dont aucune crise douloureuse n'était venu interrompre ni brusquer le paisible cours.
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Au commencement de l’été de 1850, un seigneur russe, le comte Kostia Petrovitch Leminof, eut la douleur de voir mourir subitement, et dans la fleur de sa beauté, sa femme, plus jeune que lui de douze ans. Cette perte cruelle, à laquelle rien ne l’avait préparé, le jeta dans un violent désespoir, et quelques mois plus tard, cherchant à tromper ses regrets par les distractions d’un lointain voyage, il quitta, dans l’intention de n’y plus revenir, ses terres, voisines de Moscou. Accompagné de ses deux enfants jumeaux âgés de dix ans, d’un pope qui leur servait de gouverneur et d’un serf nommé Ivan, il se rendit à Odessa, et y prit passage à bord d’un navire marchand en partance pour la Martinique. Débarqué à Saint-Pierre, il se logea dans une mai-son écartée des environs. La profonde solitude où il s’enferma n’apporta pas d’abord à son chagrin l’adoucissement qu’il en espérait. Il ne lui suffisait pas d’avoir quitté son pays, il aurait voulu changer de planète, et il se plaignait de trouver partout la nature trop semblable à elle-même. Aucun site ne lui semblait assez étranger à sa destinée, et dans les lieux déserts où le pro-menait l’inquiétude désespérée de son cœur, il s’imaginait revoir des témoins importuns de ses joies passées et de l’infortune où elles s’étaient subitement englouties.
Il habitait depuis un an la Martinique, quand la fièvre jaune lui enleva l’un de ses enfants. Par une réaction bizarre de son vigoureux tempérament, ce fut vers ce temps même que sa sombre mélancolie se dissipa, et fit place à une gaieté amère et sarcastique qui était plus conforme à son naturel. Dès sa première jeunesse, il avait eu un goût de plaisanterie, un tour railleur dans l’esprit, assaisonnés de cette grâce ironique dans les manières qui est le propre des grands seigneurs moscovites, et qui atteste une longue habitude de jouer avec les hommes et avec les choses. Toutefois sa guérison n’alla pas jusqu’à lui rendre les agréments qu’il portait autrefois dans le commerce de la vie. La souffrance avait amassé en lui un levain de misanthropie qu’il ne prenait pas la peine de dissimuler ; sa voix avait perdu ses notes caressantes, elle était devenue rude et saccadée ; son geste était brusque et son sourire méprisant. Par moments, toute sa personne annonçait une volonté superbe qui, tyrannisée par les événements, aspirait à prendre sa revanche sur les hommes.
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Juste en face du château, par delà le Rhin, une bourgade aux maisons proprettes, soigneusement blanchies à la chaux et accompagnées de jardins, se déploie en éventail autour d’une anse arrondie. Sur la droite de ce gros village, une église rus-tique fait reluire au soleil la flèche de son clocher couvert en zinc ; à gauche, de grands moulins à tan laissent tourner nonchalamment leurs roues, et derrière ces moulins, cette église et cette bourgade, s’étend la fertile campagne que j’essayais de vous peindre tout à l’heure, et que je ne saurais trop vous van-ter. Oh ! le charmant paysage !…
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Voyez un peu comme nos jugements sont sujets à se fourvoyer, et comme il est sensé ce proverbe russe qui dit : « Il faut plus d’un jour pour faire le tour d’un homme ! » Avant-hier, vous aviez un air si sentimental, si pathétique, quand je me suis permis d’administrer à mon serf une petite correction, que je vous avais pris tout bonnement pour un philanthrope. Je m’en dédis. Vous êtes de ces tyrans, mon cher Gilbert, qui ne s’attendrissent que sur les victimes d’autrui. Pure jalousie de métier ! Mais, poursuivit-il, il y a quelque chose qui m’étonne bien davantage, c’est que vous, Gilbert, vous ayez pu croire un instant… »...
Que vous ayez précipité ce bélître la tête en bas, lui dit-il, rien de mieux, et s’il n’en est pas tout à fait mort, tantôt je le chasserai d’ici sans miséricorde ; mais que vous ayez pu croire que moi, comte Leminof… Oh ! c’est trop fort, et je crois rêver… Non, vous n’êtes pas le Gilbert que je connais, ce Gilbert que j’aime, bien que je m’en cache… » Et, lui prenant les deux mains, il ajouta : « Cet homme a eu la niaiserie de vous dire que j’étais votre maître, et vous lui avez répondu avec un accent à la Mirabeau : « Allez dire à votre maître… » Mon cher Gilbert, au nom de la logique, je vous engage à vous souvenir que le vrai n’est jamais le contraire du faux ; c’est autre chose, voilà tout, à quoi j’ajoute qu’en répondant comme vous l’avez fait, vous vous êtes cruellement compromis.
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M. de Liévitz était un de ces hommes qui représentent toujours. Il y avait dans toute sa personne un sérieux gourmé, compliqué d'une raideur germanique qui lui ankylosait les coudes et les genoux. Il gardait son maintien compassé, la solennité de ses allures jusque dans ses moments de vive et sincère émotion, et je suis persuadé que son sommeil même avait le caractère officiel d'un service public.
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