in occasione di Bologna Children's Book Fair 2016, Loredana Lipperini di RAI Radio3 intervista Chiara Carminati, una delle due vincitrici, con l'opera "Fuori fuoco"", della prima edizione del Premio Strega Ragazze e Ragazzi.
Si seulement j’avais su que j’avais un fils qui m’attendait,
j’aurais parcouru les deux hémisphères à la nage pour le
retrouver, avec un nom ou un autre. Si j’avais su d’où je
venais… Et toi, pendant tout ce temps ? Ça n’a pas dû être
facile pour toi.
C’est sans doute pourquoi la vie à bord était scandée par des habitudes et des horaires précis : les passagers se la coulaient douce entre petits-déjeuners, déjeuners, cocktails, bals et parties de tir au pigeon, tout un programme.
Je m’étais lié d’amitié avec deux autres garçons de cabine, Ezio et Nini, qui en étaient à leur troisième voyage et me donnaient des tuyaux sur ce qu’il y avait à faire. En général, mes journées étaient partagées entre la cuisine et le bar.
Entre les deux, je préférais le bar parce que j’aimais écouter les conversations des passagers. Je n’avais pas le droit d’y participer, naturellement.
Je m’agrippais à la table à toute force, mes mains étaient
comme deux arapèdes sur un rocher tandis que je digérais
ses paroles. Mes grands-parents étaient ma famille et il me
semblait étrange de partir sans eux. Je devais aller vivre chez
un inconnu, dans une ville inconnue. Pourtant la pensée de
Trieste me réchauffait le coeur : si mon père revenait, on
l’enverrait sûrement en Italie, plutôt qu’à Lussino. Et même
si pour le moment Trieste n’était pas en Italie, c’était un
grand port que mon père pourrait rejoindre facilement.
Les hommes, quand ils n'ont pas de travail, ils s'abîment.