- Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda-t-il sans bouger.
Elle ferma les yeux et laissa s'échapper un long et fort soupir, elle commençait à être agacée de toujours l'avoir sur le dos.
- Laisse-moi, lui dit-elle durement.
- C'est comme ça que l'on parle à son supérieur Agent ? interrogea-t-il alors en s'avançant doucement vers elle.
- La ferme, marmonna-t-elle.
- J'ai entendu, répliqua-t-il.
- Tant mieux !
Il continua d'avancer vers elle et s'arrêta finalement dans son dos. Par-dessus son épaule, il observait les environs à son tour.
- Vous n'avez rien d'autre à faire ? demanda Nande après un moment.
- Pas aujourd'hui non, répondit-il plutôt fier de lui.
- Agent, reprit-il une nouvelle fois en posant son doigt sur le menton de la jeune femme de façon à remonter son visage en face du sien, j'essaie de t'aider là.
Elle se dégagea violemment avant de s'éloigner un peu.
- Agent ne fais pas ci, dit-elle énervée. Agent ne fais pas ça. Agent j'essaie de t'aider. Agent à qui parles-tu ? Ça suffit.
Morgan croisa les bras et l'observa. Curieux, il haussa un sourcil et afficha une légère risette moqueuse.
- C'est comme ça que tu remercies ton sauveur ?
- Je t'emmerde.
Morgan fronça le regard.
- Agent, la reprit-il.
- Je vous emmerde, dit-elle alors, ça vous va ?
- Avec qui étais-tu ? dit alors Morgan qui avait enfin réussi à se libérer, juste derrière elle.
- Personne, répondit-elle en se retournant vers lui.
- Mensonge, coupa-t-il sèchement, j'a senti la présence de quelqu'un d'autre que toi.
- C'est exactement ce pour quoi je suis venue voir, répliqua-t-elle en lui lançant un regard noir, cette odeur m'a interpellée. Mais il n'y avait personne.
Ce fut au tour de Morgan de laisser apparaître un regard suspicieux. Il savait qu'elle mentait mais que son excuse tenait parfaitement la route et qu'il n'avait de ce fait rien à lui redire.
- Si ça se trouve on a un Wendigo dans les Lames Décisives, dit-elle pour rigoler.
- Dis pas ça ! s'exclama-t-il en paniquant rien qu'à l'idée que ce soit possible.
Elle se mit à rire sous son tissu.
- Et si j'en étais un ? ajouta-t-elle la larme à l'œil.
- Tsssss, lâcha son amant, n'importe quoi. Tu m'aurais déjà bouffé.
- Aucune chance, dit-elle en fixant les gardes qui passaient non loin de là, tu dois être dégueulasse.
Il posa son regard sur Faucon et s'approcha d'elle.
- Comment t'appelles-tu ma beauté ?
Elle continua de regarder dans le vide sans lui prêter attention.
- Je t'ai posé une question, ajouta-t-il une fois tout proche d'elle.
Elle redressa alors doucement le visage vers lui.
- Le nom que ta mère m'a donné le soir où elle m'a conçu avec un client, lui répondit-elle sèchement.
Faucon ne répondit pas et serra la mâchoire pour se retenir de lui planter sa dague entre les deux yeux. Elle ne décrocha pas son regard du sien pour lui montrer que malgré tout, elle ne lui faisait absolument pas confiance et qu'elle n'avait absolument pas peur d'elle.
Ce que Deasien entendait lui plaisait de plus en plus. Certes, elle était plutôt du genre solitaire, mais faire chier la Garde Royale était son passe-temps favori. Ça lui avait valu plusieurs allers-retours en cellule d'ailleurs.
- Tu t'inquiètes pour moi ?
- Dans tes rêves les plus fous.