AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

5/5 (sur 1 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : UTAH , 1960
Biographie :

Américain, né dans l’état de l’Utah est un lettré, un globe-trotter et unvagabond poétique.

Chris Ames est arrivé à Rennes en 2020 juste avant le confinement.

« Je venais voir mon fils qui commençait un BTS ici. » L’emplacement sous le pont était « libre ».
« Quelqu’un était parti avait brûlé une tente, j’ai déblayé, posé un tapis, une tente, aménagé de quoi cuisiner… à l’abri de la pluie. »

Il ne pense pas rester là tout le temps. Il lui reste encore des pays à visiter.


Ajouter des informations
Bibliographie de Chris Ames   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
A Gabriel pour son 19ème anniversaire

Mon fils, mon soleil, on est confinés nous tous par cette couronne invisible appelée virus et je ne sais pas si quelqu'un sait combien durera cette sentence.Le président dit que le onze mai, le processus de remise en liberté sera en marche mais d'autres désapprouvent et disent que cela continuera jusqu'à ce que la mort nous emporte, nos proches et chacun d'entre nous, sortis de cette prison, ce monde dans son tourbillon de bleu brillant et équilibré. Voici l'oeuvre de la couronne invisible.Malgré cet embrasement, les pluies sont revenues et on les regarde depuis nos cellules isolées à Rennes et Saint-Malo, sur l'herbe là-bas et sur ce fleuve, cette Vilaine si paisible. Les premières gouttes tombent en cercles, du son sur le miroir vide.En ces temps de réflexion, on ne voit rien sauf l'herbe poussant et la mélancolie d'être plus vieux, à dix- neuf ans.
( p.37 )
Commenter  J’apprécie          150
La psychologue Margot

(...) Les cieux d'Antan soulevaient l'être humain.
Ceux d'aujourd'hui portent un vide trop lourd
Pour un seul dieu, et nous ne sommes pas d'accord,
Nous les chrétiens, juifs et musulmans,
Même sur l'évidence qu'une fois un égal un.
Pas étonnant que la solitude donne du chagrin.

( p.96)
Commenter  J’apprécie          140
Totems

Sisyphe je ne suis pas.Je ne veux pas trouver la pierre la plus ronde, la plus lourde, pour défier les collines qui n'existe plus. Mon travail n'est pas si absurde, il a un autre élan. Je mets tout à plat, et ici à Rennes c'est assez facile, la Bretagne étant plate comme ses galettes. Oui, je veux rester à plat, sensible aux horizons, même s'ils sont effacés par l'écran urbain.

( p.65)
Commenter  J’apprécie          120
Mehdi

Un jeune de vingt-et-un ans, vêtu en djellaba à l'ancienne
Comme s' il était juste venu des sables sur un Sirocco maghrébin
Et pas par sa curiosité venue de l'immeuble en face,
Mehdi commence à me rendre des visites journalières.
Il ressemble beaucoup à Proust avec sa petite moustache
Et ses yeux noirs et pénétrants, un regard isolé,
Bien qu'il appartienne à un bâtiment de
Huit ou neuf étages.
Je parle de la littérature, des livres fabuleux qu'on peut partager
En discutant de leurs atouts avec la recherche des temps perdus.
Il hausse ses épaules et parle du Coran.
J'ai un Coran. Je ne vais pas le mettre au feu.
J'ai remarqué que Mohammed a utilisé " The Book" des juifs
Comme point de repère, comme on utilise un dictionnaire, pour comprendre quelques mots et remettre l'histoire en ordre.
J'ai dit que la traduction de King James était sèche et ennuyeuse
Tandis que l'anglais du Coran avait du zeste,
De la vigueur. Il m'a regardé sans masque, sans rien dire.
Qu'est-ce qu'on peut dire à quelqu'un qui aime la littérature ?
Qu'Allah parle en silence ? Je me tais pour le pire et le meilleur.

( p.97)
Commenter  J’apprécie          100
La Bâche

Voilà, la richesse faite manifeste : la Bâche de Quechua
Et ce que l'américain appelle " the addition",
L'extension, l'agrandissement, le toit, le plastique
Pour les pluies horizontales, décembristes et drastiques.

Cadeau de Damian, c'est lui qui l'a installé au début,
Un peu au hasard, car il pleuvait déjà à verse.
Le vent a joué trop et les cendres de la cheminée
Ont donné des bisous avec leurs lèvres orange et rouge.

Le lendemain, j'ai bien fixé les ficelles et elle ressemble
A une voile maintenant qui nous transportera
Depuis ce sous- pont de notre existence confinée au ciel
Où rien n'est confiné et tous indifférents à nos soucis mortels.

La constellation faite par les cendres est encore indéfinie :
La Bâche soupire, elle ne sait pas.Elle est le ciel,
Des petits trous qui laissent la lumière passer au travers
Pour tomber dans les yeux de nos imaginations, comme le sel.

( p.115)
Commenter  J’apprécie          100
(**à propos d'un street-artiste, WAR )

War et les martins-pêcheurs

(...)
Si vous ne le connaissez pas, je ne parle pas de la première
Ou deuxième, de celle avec la Prusse ancienne
Ou de la mésaventure en Crimée,
Mais d'un artiste que fait vivre les murs de Rennes
Avec des oiseaux, des poissons ou de plus délicates fleurs,
Tous énormes pour laisser frimer leur vraie grandeur.

WAR, quel nom de plume.Ça donne des effets secondaires,Des métaphores mixtes, des victoires de puissants, la condition de l'humain, inhumaine.
Il a mis son échafaudage durant l'année quatorze
De notre millénaire et un martin- pêcheur de quatre mètres
Était rendu avec panache et tendresse en quelques instants.
La ressemblance était telle que les petits poissons, même les gros,
N'ont plus osé monter à la surface des eaux
Et les moustiques ont pu pondre leurs larves sans souci.

(...) ( p.70)
Commenter  J’apprécie          100
La deuxième vague

C'est déjà novembre. Les arbres perdent leurs feuilles, la Vilaine
Son aplomb.Les arbres montrent leurs os, la Vilaine sa base.
Où sont les sables dorés de l'univers,
Où puis- je fixer mon regard ?

(...)
Les pluies deviennent horizontales comme mes lignes de poésie
Qui ne veulent fuir que pour retrouver le niveau de la mer.
J'en ai marre des canards.
Jim est parti quelque part et je n'ai pas envie de nourrir
Les autres sur l'eau qui restent en concurrence avec les mouettes.
J'en ai marre, j'en ai marre: pas du fait d'être confiné de nouveau
Mais de perdre toute poésie à la mer, hors de vue ici à Rennes.

(...)

( p.102)
Commenter  J’apprécie          100
Avant-propos

Ce qui suit raconte une année de vie dans la ville de Rennes, et pas n'importe quelle année mais celle de 2020-2021, un avatar de ce qui nous attend, un test de l'inconnu, de l'imprévu et pour combattre le malaise d'une pandémie qui touche le monde entier en même temps qu'elle nous confine dans nos maisons et nous-mêmes. " Sous le pont Laënnec" vous montrera cette année depuis les yeux d'un émigré américain, pas un franco-américain comme un québécois mais plutôt un américano- français, franc de sa perception de la société autour et malgré son statut de SDF, quelqu'un qui montre le contraire: un domicile fixe, sous la rue, sous le pont Laënnec, sur la Vilaine.

Préface d'Yvon Le Men
Avril 2021
Commenter  J’apprécie          80
La couleur des couleurs

Aujourd'hui j'ai constaté le changement d'attitude du monde autour de moi.Avant j'étais un SDF chanceux, traité avec plus ou moins de méfiance polie et distante mais depuis la rénovation de mon petit chez-moi, je suis devenu Anthony Quinn, un Zorba exubérant, et leurs réactions ont brillé comme mes murs repeints à neuf.Avant même de refuser ils m'ont emmené d'autres couleurs (...)

Avant, pendant les premiers mois, je craignais la loi ,les flics.Je ne faisais pas de feux, mais maintenant, au lieu de me visiter la nuit pour m'identifier encore, les " boys" passent les lendemains de ces rituels rupestres en faisant des commentaires sur le progrès de mon travail, en me donnant des conseils avec des gestes courtois, comme si ensemble on cuisinait une sorte de tarte sociale sous mon pont et sur les murs de mon voisin, le striptease club.
( p.52)
Commenter  J’apprécie          40
La joie des moineaux

Toutes mes miettes personnelles je les jette devant moi
Entre le cercle du feu éteint et la rive droite.
Elles sont là, salées, mais où sont-elles parties,
Mes mémoires des quatre saisons,
Des visages d'amantes, de tous mes chers amis ?
Je les avais tatouées sur mes yeux
Pour ne pas les oublier, et pourtant,
En clignant, elles appartiennent à la grâce du vent.
(...)
En hurlant, comme du riz dans une noce aux mariés,
Ces jours si longs qui rendent les nuits atroces sont là.
Je ne peux plus les voir, et pendant que je crains
Ma vie, des moineaux descendent et picorent avec joie.

( p.47)
Commenter  J’apprécie          30

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Chris Ames (2)Voir plus

Quiz Voir plus

Pièges d'orthographe

... un homme valeureux qui s'est sacrifié pour sa nation.

Ci-gît
Cigît
Ci-git

14 questions
134 lecteurs ont répondu
Thèmes : orthographe , français , pièges , amusement , amusementCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..