Christine Macel

Une forêt de stèles cocasses, mi-animales, mi-végétales, des "tableaux" en terre ou en béton , tout creusés de traces de doigts , où des inclusions colorées et figuratives mettent une note d'humour -Moon Egg- ou une couleur dissonnante- Gerbera- , des totems , des géodes, des dolmens, des menhirs..



Bienvenue dans le monde fantastique et joyeux d'Erika Verzutti, sculpteure imaginative et facétieuse!



Le catalogue de cette exposition visible au rez-de-chaussée de Beaubourg, retrace le parcours de l'artiste et creuse ses thèmes de prédilection.



Belles et nombreuses photos, citations éclairantes.. .et bilinguisme: francais-anglais pour tous les articles, ce qui explique peut-être la tournure jargonnante, parfois indigeste de certains...



Mais l'exposition vaut le détour !



"C'est un jardin extraordinaire...il suffit parfois d'un peu d'imagination!" fredonnerait le fou chantant...

Un ouvrage qui restitue certains textes des salles de l'exposition éponyme au Musée National d'Art Moderne en 2021. Il présente de manière chronologique des oeuvres d'artistes (artistes et femmes donc) pour la plupart peu connues jusque-là. Dommage que pour les faire découvrir on les parque sans les mélanger avec les messieurs, il y a encore du chemin à faire de part et d'autre pour réunir les histoires, enfin bref. J'ai donc apprécié de les découvrir dans cet ouvrage qui a le mérite d'en présenter beaucoup (mais une seule oeuvre de chaque artiste) et j'en ai aimé à peu près la moitié. Les textes sont courts et instructifs : j'ai découvert de nouveaux "_isme" et quelques phrases jargonnantes m'ont fait sourire sans aller jusqu'à m'énerver. Ce livret m'a donné ce que j'attendais de lui : un tour d'horizon et l'envie d'aller regarder plus avant certaines oeuvres, parmi lesquelles celle d'Etel Adnan en particulier. Mais aussi celles d'Olga Rozanova, Sophie Taeuber-Arp, Gunta Stölzl, Marlow Moss, Verena Loewensberg, Helen Frankenthaler, Howardena Pindell, Sheila Hicks et le Apy Art Centre Collective regroupant des artistes aborigènes. Ainsi que Maria Helena Vieira da Silva, déjà un peu plus connue tout comme Aurélie Nemours et bien sûr Sonia Delaunay nommée ici Delaunay-Terk.

Christine Macel, conservatrice au Centre Georges Pompidou, aborde la notion du temps dans l'art contemporain au travers de portraits d'artistes et de son expérience personnelle sur des projets. J'ai complété ma lecture en visionnant des interviews d'artistes (la série Tracks d'arte propose notamment les portraits de Roman Signer, lors de son exposition à Nantes et d'Anri Sala, lors de sa participation à la biennale de Venise). Cet essai court en apparence est assez costaud, au final, car il recèle de réflexions, de passerelles vers d'autres disciplines (dont la philosophie ou l'ésotérisme) pour aborder cette notion de temps qui s'inscrit dans de nombreuses œuvres contemporaines. Putréfaction, œuvre explosive, temps arrêté et suspendu, référence au cinéma, à l'actualité politique... un sacré panorama d’œuvres et de démarches qui auraient sans doute mériter de grandes pages d'illustrations.

Un livre pour public à l'oeil averti.

L'artiste Rainier Lericolais pratique à la fois la musique, le dessin, la sculpture, la photographie. C'est un bricoleur, expérimentateur touche à tout.

Ce livre a été publié en 2011 à l'occasion d'une exposition de son travail dans le domaine de Chamarande, un centre d'art contemporain situé dans l'Essonne. Il permet de découvrir la stupéfiante variété des œuvres et la démarche de Rainier Lericolais. Celle-ci produit des œuvres parfois très séduisantes visuellement alors qu'elles sont le résultat d'un processus de destruction ou de dégradation. L'artiste se montre aussi très intéressé par les processus d'enregistrement quant il s'agit de garder la trace d'une explosion d'un bloc de céramique ou d'essayer de conserver un moulage de l'eau !

Comme un catalogue d’exposition de Sophie Calle. Des photos, des bouts d’écrits, de journaux, des témoignages amis, des commentaires sur les installations. Profession : artiste. Artiste du quotidien avec des tas d’idées toutes connes (enfin…) : se marier pour de vrai avec un homme qui s’en va, pour de faux avec un homme qu’elle aime, puis avec un autre qu’elle n’aime plus, engager un détective pour se faire suivre, suivre un homme inconnu à Venise (‘Suite vénitienne’…), inviter des dormeurs à squatter son lit à tour de rôle, dormir au sommet de la Tour Eiffel le temps d’une Nuit Blanche et prêter l’oreille aux histoires d’inconnu(e)s, traverser les States avec l’homme qu’elle n’aime plus chacun filmant son voyage à sa façon, envoyer son lit en recommandé à l’autre bout de la planète pour le bonheur d’un homme qui voulait partager le sien… Comme un régal des sens pour remettre mes neurones en éveil. Il est temps Sophie, si tu voyais.

Sophie Calle, m'as-tu vue est le catalogue de l'exposition éponyme de Sophie Calle présenté au centre Pompidou en 200-2004. Il présente de nombreux projets de l'artiste, il est très agréable à feuilleter, et très complet.