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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
La Lune, pleine et ronde, généreuse, inondait le ciel de sa clarté. Elle semblait veiller cette nuit plus froide qu’à l’accoutumée. Un homme se tenait à l’entrée d’une masure délabrée et attendait, dansant d’un pied sur l’autre. Il était difficile de dire s’il faisait cela pour se réchauffer, ou juste pour se forcer à patienter… Dans un cas comme dans l’autre, l’inquiétude pouvait se lire très distinctement sur son visage malgré le clair-obscur de la nuit. Il jetait des coups d’œil rapides vers l’intérieur, plongé dans une obscurité impénétrable. En tendant l’oreille, on pouvait percevoir des halètements saccadés, entre lesquels s’insinuaient parfois des chuchotements. Il se frotta vigoureusement les bras, le froid semblait accentuer encore ses angoisses.
Ne supportant plus de rester ainsi dans l’ignorance, il s’approcha de l’entrée et écarta doucement le rideau qui l’obstruait. Il passa la tête à l’intérieur et il lui fallut un moment pour s’accoutumer à la faible luminosité. Il commença alors à distinguer les contours familiers des cloisons abîmées et du spartiate mobilier usé. Son regard se porta immédiatement dans un coin de la grande pièce. S’y trouvait une cloison qui dissimulait la source des halètements, devenus plus rapides. Une silhouette se détacha et se tourna vers lui. Comme un enfant pris en faute, il fit vivement un grand pas en arrière et regarda dans la direction opposée, mais personne ne vint. La morsure du froid, en revanche, se rappela à lui, ramenant avec elle l’anxiété qui le tenaillait. Pour combattre la première et tenter vainement de se distraire de la seconde, il reprit son dandinement d’un pied sur l’autre. On devinait à son expression qu’il désespérait d’être ainsi réduit à l’impuissance.
Un long moment, ou peut-être la moitié de la nuit, passa encore. Toute notion de temps lui avait échappé quand, soudain, un cri retentit à l’intérieur. L’homme, les bras croisés pour garder un peu de chaleur, enfonça inconsciemment ses ongles dans ses flancs. D’autres cris suivirent le premier et chacun d’eux lui déchirait le cœur. Sentant le goût du sang dans sa bouche, il réalisa qu’il se mordait la lèvre. Son angoisse était maintenant à son paroxysme. C’est alors qu’un des cris se termina par un second, comme dans un désir de prendre sa relève. Sauf que… Oui, on l’entendait distinctement à présent : ce second cri émanait d’une autre voix ! Et ce n’était pas un cri d’ailleurs, c’étaient des pleurs ! Son anxiété envolée, un sourire illumina le visage de l’homme alors que des larmes perlaient au coin de ses yeux… L’heureux événement, tant désiré, tant attendu, était enfin advenu !
Alors, la Lune se retira derrière un nuage… Elle n’avait plus à veiller, à présent.
- [Prologue : Ascendance]
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*Cette nuit où je me suis offert à elle, où elle s’est offerte à moi… Cette nuit est bien réelle !*
Si je ne venais pas d’en faire l’expérience, jamais je ne penserais possible de connaître pareille transfiguration au contact d’une autre personne. Je stoppe mes pensées sur ce mot : « transfiguration »… C’est sans doute celui que je pourrais trouver de plus proche, mais il est tellement loin de rendre justice à la félicité qui m’a envahi et qui m’habite encore, et au bouleversement que cela engendre dans ma vie. Tout ce que je croyais savoir doit à présent être révisé. À commencer par le concept d’âme, qui m’avait toujours paru nébuleux mais qui me semble maintenant accessible…
*Car oui, c’est exactement ça : cette nuit a célébré la réunion de nos âmes !*
« Réunion » ? Pourquoi pas « union », plutôt ? Bref, malgré tout le vocabulaire que j’ai développé, longuement appris pendant toutes ces années, les mots me manquent. En fait, je comprends qu’il est des terrains que les mots peinent à exprimer. Moi qui ai toujours recherché la justesse la plus absolue dans l’expression de toutes choses, je découvre aujourd’hui à quel point les mots sont limités, faibles même, dès lors qu’il s’agit d’amour. Ce que je croyais n’être qu’un sentiment comme les autres, se révèle dorénavant dans tout son éclat et dépasse de très loin tout ce que j’ai pu connaître ; à tel point que je me demande à présent comment j’ai pu vivre si longtemps sans lui… sans elle.
- [Livre Second : Astreya & Terrian | Chapitre 24, À la folie ?]
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Christophe Oyra
Arrivé à l’aplomb de l’ouverture, je scrute le mur tant bien que mal, à peine aidé par le maigre croissant de lune dominant le ciel nocturne. Je commence mon ascension en m’aidant du rebord de ce qui fut une fenêtre, ainsi que des pierres apparentes qui l’entourent. Le premier niveau n’est ainsi pas trop difficile à escalader, comme je l’avais escompté. Seulement, tout un étage doit encore être franchi pour atteindre mon objectif, et il me faut trouver plusieurs prises pour y parvenir. Je tâtonne d’une main incertaine, et finis par dénicher une encoche que j’agrippe du bout des doigts. Je me hisse d’une longueur de bras et cherche laborieusement une nouvelle prise de mon autre main. C’est la première fois que je dois faire ce genre d’exercice et je ne suis pas tranquille. Ma posture, ainsi accroché au mur tel un lézard – mais sans son aisance – et entouré d’insondables ténèbres, me donne l’impression de surplomber un précipice. Tout à coup, la prise que je venais de trouver cède sous mon poids et je me sens glisser. Je ferme les yeux et me prépare au choc.
- [Livre Premier : « T » | Chapitre 2, La Fin d'une quête]
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Elle a un fonctionnement bien à elle, et j’ai appris à respecter cela… Je dois même reconnaître que, à force de l’observer, j’admire cette façon qu’elle a d’aller systématiquement dans la bonne direction sans avoir la moindre idée de l’endroit où ça va l’emmener. En ce qui me concerne, de manière générale, c’est tout le contraire : je sais où je vais, dans le sens où je me fixe des objectifs, mais je ne sais pas vraiment comment je vais m’y rendre…
*Si j’étais une pierre qui dévale une pente, trouvant le chemin le plus court pour me rendre en bas, Astreya serait plutôt une feuille emportée par le vent, profitant de son vol sans se soucier le moins du monde de l’endroit où elle finira par se poser.*
- [Livre Second : Astreya & Terrian | Chapitre 31, Destinée]
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C’est en écartant les mains, paumes vers le haut, qu’il prononce les derniers mots, comme si tout cela se revêtait d’une évidence proverbiale. En guise de réponse, je choisis un silence circonspect, dont le principal avantage est de me laisser un répit pour étouffer le volcan bouillonnant au creux de ma poitrine et dont une éruption difficile à contenir cherche à franchir le barrage de mes lèvres serrées. Dans un éclair de lucidité, j’avale d’un trait le reste de mon gobelet et, manquant de m’étrangler, je me mets à tousser à en cracher mes poumons.
- [Livre Second : Astreya & Terrian | Chapitre 21, Bargil]
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C’est alors que je m’assois en sa compagnie dans la grande salle, que mon regard tombe sur sa canne, et ne parvient plus à s’en détacher. (...)
Comme s’il avait lu dans mes pensées, le Gardien me sourit tristement, avant de lancer :
– Peut-être aimerais-tu connaître l’histoire de cette canne avant de t’y remettre ?
- [Livre Premier : « T » | Chapitre 11, La Canne]
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