OGRESSE ! Ô! DÉSESPOIR !
Amis de l'humour potache, du dessin rythmé, des seins difformes et gigantesques et des aventures "capillotractées" : bienvenue en Âpretagne, le pays où l'on picole tout le temps...
Premier volet gentiment dézingué, ce "Tonnerre de Brest" - sympathique et très lointain hommage à Hergé et à son capitaine Haddock - débute sur les chapeaux de roue.
D'un côté, un jeune garçon pauvre originaire du comptoir commercial d'Ortograf, tout au sud de l'Empire d'Enbâs, a l'esprit truffé de rêve d'aventures et de combats. Malheureusement, une affreuse boulette (d'une infâme mixture) va atterrir sur la trogne de la mauvaise personne : un négrier qui mettra en captivité le jeune Faust, ainsi se prénomme-t-il, tandis que le même va abattre d'un carreau d’arbalète son cadet, Klein, qui tentait de s'échapper, et le laisser pour mort.
De l'autre, un sale petit morveux, la représentation parfaite et insupportable du gosse de chef se croyant invincible, irrésistible, intelligent - tandis qu'il est, vous l'aurez saisi, à peu près tout l'inverse -, vrai fifils chéri à son papa, le Roi Dol (Dol d'Âpretagne, un Royaume anciennement en guerre quasi perpétuelle avec ceux d'Enbâs, donc... Les "locaux" apprécieront le jeu de mot et les références historiques...) dont les expressions rappelle parfois celles du talentueux acteur Jean-Pierre Marielle. Ce jeune blanc-bec, Van, va purement et simplement se faire offrir un esclave - Faust, bien entendu - afin de lui faire rencontrer... Pimprenelle ! Nous n'en dirons pas plus ici mais ne vous attendez pas trop à rencontrer son nounours Nicolas.
Ajoutez à cela pas mal d'aventures, de quêtes, de combats ; mâtinez d'enjeux de pouvoir, de conflits pacifiés mais pas totalement oubliés entre deux Etats rivaux, d'une sœur aînée plus sage que son royal frangin mais prompte à vouloir prendre le pouvoir à sa place ; saupoudrez d'amitié naissante, de voyages qui forment la jeunesse, de fidélité en marche ; malaxez avec une bonne dose de magie, de personnages fantastiques, de bestioles bizarres et vous obtiendrez un scénario certes plutôt classique mais qui se tient parfaitement et dont l'énergie n'est pas à remettre en cause.
Le dessin et la composition des planches participent aussi très largement de cette allure très vive imposée à ce premier volume. Le trait rappelle un peu celui d'un Régis Loisel avec son dessin semi-réaliste, mitonnée de visages aux expressions manga pour appuyer là où ça fait rire ; par ailleurs, l'ambiance générale est dans le droit fil d'un Lanfeust, y compris concernant cet humour que l'on déconseillera vivement à un public trop jeune. En l'occurrence, la couverture ainsi qu'un feuilletage trop rapide en librairie pourront être très trompeur : cette série s'adresse, pour le moins, à de grands ados voire à des adultes.
On pourra parfois reprocher à Noë Monin, le jeune et talentueux dessinateur de cette série rafraîchissante de pure fantasy médiévale de vouloir en faire un peu trop dans la déconstruction, l'éclatement de certaines planches en cases innombrables se superposant, se juxtaposant à l'excès (c'est en particulier le cas du combat contre l'esprit de la foudre qui donne le sentiment de quelque chose d'un peu brouillon), prenant des formes inhabituelles. Le trop cet éternel ennemi du bien...
L'ensemble se tient donc aussi bien scénaristiquement (merci à Luc Venries et à Yoann Courric pour cette avalanche de calembours de plus ou moins bon goût, d'expressions détournées et de dialogues qui fusent) que graphiquement (ajoutons que la très belle et subtile mise en couleur est à porter au crédit de son dessinateur, Noë Monin) et si l'on n'assiste là à rien d'absolument révolutionnaire - à croire que la fantasy médiévale, BD ou pas, est un peu condamnée à répéter ses gammes, inlassablement. Le talent ou son absence faisant, au final, la véritable différence entre les titres -, c'est tout de même un excellent moment qui attend le lecteur amateur du genre. Un début imparfait mais très prometteur. Seule la suite saura dire ce qu'il en est !
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Faust et son jeune frère Klein sont orphelins et gamins des rues. Leur vie n'a que peu de valeur et ils comptent bien devenir de redoutables mercenaires pour sortir de la misère et se faire un nom. Mais le jour où ils se frottent à des marchands d'esclaves, les choses tournent mal...
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J'ai plutôt apprécié cette BD de fantasy même si je lui reprocherai beaucoup de choses dont, notamment, un langage ordurier, quelques jeux de mots lourdauds et une fin hâtive qui ne donne pas plus envie que ça.
Mais à côté de ça, on nous offre un beau duo formé par deux personnages que tout oppose (le gamin des rues et le prince hautain) mis à part leur soif d'aventure et de grandeur, un monde et un environnement plaisants (montures sauriennes, combats de gladiateurs, fêtes païennes et tractations politiques), un développement des héros et une quête endiablés, des dialogues pleins d'humour, des dessins assez satisfaisants (si on fait l'impasse sur les nez retroussés à l'extrême).
Je ne classerai pas Les lames d'Apretagne en BD fantasy jeunesse, car même si l'intrigue est faiblarde, le ton et l'atmosphère sont plus matures. De la easy-gritty fantasy ? Les experts nous le diront :P
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Quelle surprise cette bande dessinée! Choisie au hasard de mes recherches, je m’attendais à un tome plutôt destiné au enfants et grands enfants, mais il n’en est rien. Grand étonnement au regard de la violence des scènes dès le départ, une fois commencer à lire, plus moyen de reposer la BD, comme hypnotisée.
Le scénario est excellent, je ne divulguerais rien de cette histoire, mais j’ai adoré la leçon donnée par le roi à son fils détestable.
Dans cette ambiance médiévale-celtique, l’humour potache est aussi présent, ce qui mêle action et rire, cette lecture est sublime. Je cours me procurer la suite.
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Voici une bande dessinée destinée, à mon avis, à des jeunes, fans du jeu Fort Boyard et aimant l'aventure.
5 copains d'école sont désignés pour participer à l'émission du célèbre Fort et le lecteur retrouve avec plaisir tous les personnages que nous voyons à la télévision : le père Fourras, Passe-partout, Passe-muraille, Rouge, Blanche, les clés, les épreuves ... mais aussi, comme l'indique le titre de l'épisode, des monstres des océans.
Une bd bien ficelée, dynamique, agréable à suivre.
J'ai bien aimé lire cette aventure, je lirai la suite. Mes enfants de 9 et 11 ans ont également apprécié.
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La bête Faramine, la fée de l'Argentelet, Lisalou la dernière fée sont autant de petits personnages que l'on retrouve avec plaisir dans ces pages illustrées. Le scénario est très fidèle au texte d'origine et l'histoire est donc intacte. Classiques et élégants, les dessins servent une ambiance fantastique et médiévale à souhait, notamment pour les décors qui sont d'une finesse remarquable: l'image du château englouti dans le sol est saisissante. Jouant sur le hors-champ, les gros plans et autres techniques visuelles, les vignettes participent du suspens tragique des histoires et soulignent la qualité de la narration que le texte nous avait déjà montrée. Mon seul regret: n'y retrouver, parmi les six histoires choisies, que les plus traditionnelles, comme si c'était un choix. Heureusement, on y retrouve une de celle qui m'a le plus touchée, celle des jeunes filles qui vérifient la croyance populaire en tendant un miroir à la pleine lune pour rêver de leur futur mari. Très connue, cette légende gagne en profondeur grâce au récit que Sandra Amani façonne autour d'elle et aux visages candides que Julien Grycan donne aux héroïnes. J'en garde un souvenir admiratif.
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J'ai lu cette BD pour savoir à quel public la conseiller à la bibliothèque, il en ressort que je ne l'ai pas spécialement conseillée. Je n'ai pas du tout été convaincue par ce récit, le tome 1 comme le 2. Les dessins sont sympathiques mais j'ai trouvé le tout peu drôle, très violent, prévisible et assez vulgaire. Il y avait pourtant du potentiel, mais je suis plutôt déçue de ma lecture.
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Surprise par la violence des scènes alors que le dessin laissait prévoir un univers pour les enfants, j'ai finalement continué la lecture de la BD. Elle reste classique : un jeune garçon est fait prisonnier alors que son jeune frère est tué. Il est vendu comme esclave à l'odieux prince Van. Après avoir combattu dans les arènes, il passe un contrat avec le roi qui veux faire grandir son fils : Les deux ados -que tout sépare- deviennent inséparables, et frères d'armes dans leur quête de l'orage. A leur retour dans le pays, le roi est mort et la sœur de Van a pris le pouvoir, et compte le garder. Le dessin est vivant, foisonnant, les couleurs riches, la narration rythmée.
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