[ Emprunt à la Bibliothèque Buffon-Paris- Jardin des Plantes / 23 septembre 2021 ]
Lecture captivante autant pour son sujet que pour un style très lyrique et aussi enflammé que la personnalité du peintre mis à l'honneur : Charles Filiger, ami tour à tour de Gauguin, Sérusier, Alfred Jarry, le peintre danois, Jan Verkade, ainsi que de l'écrivain, Remy de Gourmont....
Un artiste qui malheureusement demeure injustement « méconnu ». J'ai fait la connaissance de cet artiste « maudit »…alors que j'habitais , il y a longtemps,à proximité de Saint-Germain-en-Laye, et du Musée Maurice Denis….que je fréquentais souvent !
Faisant des recherches sur l'Art dans les années 30, j'ai déniché dans le fonds de la Bibliothèque Buffon cette belle référence d'ouvrage sur un peintre du groupe de Pont-Aven , dont j'ai toujours aimé les tableaux aussi colorés, que stylisés et lumineux…ami et compagnon de Gauguin, en Bretagne, ainsi que bien d'autres artistes, moins célèbres… !
« Mais non, les arbres d'ici sont des pinceaux trempés dans la lumière, que le crachin breton ne rince pas.
Je vis, je suis. J'ai parfois l'impression de traverser un rêve et pourtant la route est solide sous mes pas. "J'aime la Bretagne: j'y trouve le sauvage, le primitif. Quand mes sabots résonnent sur ce sol de granit, j'entends le son sourd, mat et puissant que je cherche en peinture", a écrit Gauguin, qui loge et peint ici avec moi. Nous avons trouvé au Pouldu un asile, notre terre promise, ouverte sur l'océan et le ciel infinis. Un climat propice à la vie que nous voulons mener, loin des espaces confinés où les hommes s'étiolent sous les poids des murs et des lois. (p. 19)”
Ouvrage alerte, très vivant… qui m'a permis de mieux connaître et comprendre cet artiste talentueux et singulier, ainsi que d'autres artistes tels Meyer de Haan, le peintre-moine danois,Jan Verkade…qui furent ses compagnons et ses amis, un temps, dans cette Bretagne-Refuge et creuset des plus inspirants …Appris également qu'en plus de son amitié avec Remy de Gourmont, Charles Filiger eut l'occasion d'illustrer certains de ses textes !
Très heureuse de m'être laissée emporter par la prose et le style puissants de Claire Daudin, qui rend magnifiquement la personnalité complexe et les tourments de Charles Filiger , artiste à connaître ou à RE-découvrir…!
Commenter  J’apprécie         374
Peintre aux outrages, il s’agit de Charles Filiger, peintre méconnu qui a côtoyé Gauguin à Pont-Aven. Dans ce roman plutôt sombre, la puissance des mots de l’auteur, Claire Daudin, est à la hauteur de la puissance des maux de l’artiste. Filiger est en quête spirituelle d’un art pur, pour lequel il vit et se détruit à petit feu. Le paradis et l’enfer, ainsi que Dieu et ses démons, sont le leitmotiv de ce récit qui décrit avec justesse et poésie la détresse morale et physique de l’artiste.
Connaissance des Arts n°722 Juillet-Août 2018
Commenter  J’apprécie         80
Violaine a pour son fils atteint de la maladie d’Hurler un amour si puissant qu’elle y croise sa dignité humaine. Dépassant les standards confortables de ce qui justifie l’amour, elle puise dans le sourire de son fils leur ultime connivence, car l’homme pour être ce qu’il doit être peut se passer de flirter avec la superbe de la performance biologique.
Un livre magnifiquement écrit. Merci à Claire Daudin pour ce merveilleux moment de réflexion et de lecture où l’esthétique et la pensée ne font qu’un.
Commenter  J’apprécie         50
Je vais pas ajouter une critique supplémentaire à ce premier roman de la trilogie Pan de Giono (Colline, Regain et un de Baumugnes). Cette oeuvre littéraire mérite d'être redécouverte car à travers ce récit de la vie de paysans de Haute-Provence se sont les grands mythes mettant en relation l'homme et la nature qui sont revisités de façon originale, en puisant dans les thèmes de la mythologie grecque et en les adaptant . le Giono de Colline est un jeune écrivain qui publie une oeuvre éminemment novatrice ( pas de narrateur, des points de vue multiforme exprimés par les différents personnages, récit circulaire où le point de départ et l'arrivée de l'histoire se rejoignent). On est loin des films de Pagnol qui previlégiaient le côte folklorique au détriment du fond, d'où la brouille entre ces deux figures emblématiques de la Provence. On ne peut que recommander la lecture de la remarquable préface de Anne-Marie Marina-Mediavilla et son dossier écrit par elle figurant à la fin de la version en livre de poche.
Commenter  J’apprécie         40
je l'ai lu trois fois avec beaucoup d'années entre les relectures mais c'était une découverte à chaque nouvel essai. Le temps efface des souvenirs et en fabrique de nouveaux!
Commenter  J’apprécie         41
Incontestablement, Claire Daudin a une écriture magnifique... pourtant, cela ne m'a pas suffit pour que je croche totalement sur ce roman. L'histoire commence bien pourtant. C'est celle d'une amitié entre deux étudiants que la vie va séparer.
Et puis lors d'un voyage à Lublin, nous perdons nos repères (enfin j'ai perdu les miens) au fur et à mesure que nous nous aventurons dans un récit qui tient plus du rêve que du roman. Plusieurs récits se trouvent enchâssés les uns dans les autres et.... je me suis perdue... à ma grande honte....
Commenter  J’apprécie         10