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Citation de SZRAMOWO


La sonnerie tira Flora d’un sommeil profond. Couché à côté d’elle, Richard avait la tête enfouie sous un oreiller, elle dut lui grimper dessus pour sortir du lit dans le froid et le noir de la chambre. Elle trébucha sur des reliefs de vêtements, des bouteilles vides et des assiettes sales qui jonchaient le sol, ramassa une vieille nappe qu’elle utilisait pour dissimuler les taches de gras laissées sur le canapé par les précédents locataires et s’enroula dedans comme dans une cape. La sonnerie cessa. Flora soupira, et le temps qu’elle ait chassé tout l’air de ses poumons, la sonnerie reprit. Elle tendit l’oreille puis se mit à fouiller parmi les vêtements, tomba enfin sur son jean et son téléphone portable resté dans la poche arrière. Nan s’affichait sur l’écran. Richard roula sur le lit en grognant et Flora alla se réfugier dans la salle de bains.

« Nan ? dit-elle en tirant le cordon de la loupiote et en clignant des yeux ».

— Allô ? Flora ?

— Oh, non, je suis désolée, pardon, j’aurais dû appeler, dit Flora. Joyeux anniversaire avec un jour de retard.

— Merci, dit Nan. Mais je ne t’appelais pas pour ça. »

Le ton de sa voix était paniqué, inquiet, Flora sentit une créature s’insinuer en elle, tapie dans son ventre.

« Qu’est-ce qui se passe ? » La voix de Flora n’était plus qu’un murmure. Elle s’affala sur le linoléum, coincée entre la baignoire et le pied du lavabo. De si près, les volutes et les tourbillons abstraits du motif de la nappe semblaient se transformer en poissons bleu argent nageant sur ses genoux.
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