AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de santorin


Quand, deux ou trois heures plus tard, le calme revint à la maison, ma soeur me coiffa et me maquilla. Mais quelque chose était mort en moi. Et, comme dans les histoires que j'avais lues à propos de fées qui enchantaient et désenchantaient des gens, moi j'avais été désenchantée ; je n'étais plus une rose, j'étais de nouveau une simple petite fille. Je descendis dans la rue et là debout je n'étais pas une fleur, j'étais un clown pensif aux lèvres rouge vif. Dans ma faim de sentir une extase, parfois je retrouvais ma gaieté, mais prise de remords je me rappelais que ma mère était dans un état grave et de nouveau je mourais.
Et c'est seulement des heures plus tard que vint le salut. Auquel sur-le-champ je me raccrochai tant j'avais besoin de me sauver. Un petit garçon de douze ans, à mes yeux déjà un jeune homme, ce petit garçon très beau se planta devant moi et dans un mélange de tendresse, de grossièreté, de jeu et de sensualité, couvrit mes cheveux, redevenus lisses, de confettis : un instant nous nous dévisageâmes, en souriant, sans parler. Et alors moi, petite bonne femme de huit ans, je passai le reste de la soirée à me dire qu'enfin quelqu'un m'avait reconnue : j'étais, j'étais pour de bon, une rose.
Commenter  J’apprécie          514





Ont apprécié cette citation (48)voir plus




{* *}