Je vais pouvoir récréer notre fratrie non dans la mort, comme j'y avais pensé avant de découvrir Haïti, mais dans un livre. Pierre et Philippe méritent une sépulture plus belle que les gourbis qu'ils habitaient de leur vivant, plus accueillante que le marbre de l'hôpital d'où le premier s'est jeté, que la mer qui a englouti le second.
Euphorisé par mon retour à la vie , je remonte le cours de la leur dans la leur dans l'espoir de comprendre ce qui a cloché. Je libère leurs cadavres du sable dont je les avais recouverts, pour contrer les effets radioactifs de leur décès. (p. 145)