Nationalité : France
Né(e) à : Neuilly-sur-Seine , le 22/12/1934
Né(e) à : Neuilly-sur-Seine , le 22/12/1934
Biographie :
Claude Delay est psychanalyste, écrivain et auteur de plusieurs biographies consacrées à Coco Chanel (dont elle fut l'amie et la confidente durant ses dernières années ), à la poétesse russe Marina Tsvetaïeva , aux frères Alberto et Diego Giacometti et à Marilyn Monroe.
Elle est la fille du professeur Jean Delay et la sœur de la romancière Florence Delay, académicienne et l'épouse de Raoul Tubiana, chirurgien
Claude Delay est psychanalyste, écrivain et auteur de plusieurs biographies consacrées à Coco Chanel (dont elle fut l'amie et la confidente durant ses dernières années ), à la poétesse russe Marina Tsvetaïeva , aux frères Alberto et Diego Giacometti et à Marilyn Monroe.
Elle est la fille du professeur Jean Delay et la sœur de la romancière Florence Delay, académicienne et l'épouse de Raoul Tubiana, chirurgien
Source : Wikipédia
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Interview avec Claude Delay.
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Comme Christophe Colomb a découvert un continent, Norma Jeane découvre son Amérique à elle : la photo. Toute sa vie, elle l'aimera d'amour et s'y consacrera, entretenant une relation intime avec tous ses photographes. Elle ne donne pas le change, elle se donne. Et ce sera son secret.
Frémissante de désir et sans aucun sentiment de péché, « Je voulais que les gens me voient nue, parce que j’avais honte des habits que je portais ». Peut-être que, dans son inconscient d’enfant, elle veut renaître. On naît nue, et elle aurait ainsi un père, comme les autres. En petite fille fascinée par la sexualité, elle se voyait aussi passer par-dessus les fidèles agenouillés, sans culotte sous sa robe… Le fantasme est d’autant plus comique que Marilyn le réalisera : elle fut la seule actrice peut-être à ne jamais porter de dessous.
La caméra est devenue son prince charmant. Pas besoin de parler, ce qui l’angoisse à cause de son bégaiement, et elle découvre son alchimie. Quelque chose se passe, au plus caché de son être, son désir secret de passer outre son dénuement, d’être identifiée, et que l’on se retourne dans la rue, son nom à la bouche
Déjà, ce qui aimante toute sa vie vibre : elle n’a pas été désirée. Elle sera donc la plus désirable. « Marilyn wanted. » Le mot anglais, encore plus inexpugnable, désigne le désir et la poursuite des criminels, le même, et l’écriteau accusant sa proie. Il signera la poursuite de son existence.
« La pauvreté n’a pas de passé » a écrit Camus. Et pourtant… Peut-être restera-t-elle, quelque part, la « souillon », souillon-souillure, quand elle s’abandonne. Jamais la femme qu’elle deviendra n’aura de vraie maison, de cocon où se réfugier. Sans décor, ses gîtes successifs resteront blancs, comme le piano de l’enfance trônant dans le désordre légendaire, qui seul lui reconstituait sa coquille, sa coquille d’itinérante.
C’est chez tante Ana que ses règles vont apparaître, abominablement douloureuses, comme si l’entrée dans la féminité devait lui faire payer son prix dans la chair. Son miroir lui prouvait la révolution, dont il lui était impossible de ne pas prendre conscience : son corps devenait voluptueux. Les garçons, maintenant, sifflaient sur son passage. Ses seins poussaient, fruits de neige aux lobes roses des mamelons.
L’inconscient, on le sait, ne connaît pas le temps. Lui seul ne prend pas de rides et nous fait rejoindre dans le rêve des souvenirs enfouis, comme s’il s’agissait de la première version, soudain brûlante dans la fraîcheur de la nuit.
Norma Jeane a été une laissée pour compte. Là, le réflexe est renversé : dans le cadrage dans le cliché, tout est pour elle, tout vient par elle.
Le génie n’est pas un don, mais la façon dont on invente dans des circonstances désespérées.
Jean-Paul Sartre.
Jean-Paul Sartre.
Le corps de Norma Jeane abrite le temple de l’amour. Rien à voir avec Betty Page, la pin-up qui rêvait d’une carrière à Hollywood, posait pour des photos fétichistes, célèbre sous le nom de la Dominatrice de l’Amérique, avec sa lourde frange, se dénudant un fouet à la main
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