Ce livre est une des sorties littéraires de la rentrée 2013 et il est passé complètement inaperçu. Pourquoi ?
Je l'ai lu juste après Confession inachevée, et j'ai eu l'impression d'y lire les mêmes éléments, la bienveillance en moins, le sordide en plus. Rien ne nous est épargné de ce qu'a vécu Norma Jeane, de ce qu'elle a dû faire pour devenir actrice. Rien ne nous est dissimulé des abandons successifs qu'elle a enduré, de ses avortements, de ses fausses couches, de ses tentatives de suicide à répétition.
Si je devais faire court, je dirai que ce livre raconte que, toute sa vie, Norma Jean a cherché une mère et un père de substitution. Les mères furent toutes de méchantes fées, les pères n'étaient pas aptes à jouer ce rôle. Certains aimaient Marilyn, d'autres Norma Jeane. Des enfants de substitution passent dans sa vie, certains lui restèrent fidèles par delà la mort. Les chiens de sa vie ne sont pas oubliés, du tout premier, tué par un voisin, au tout dernier, offert par Sinatra, et devenu de nos jours héros d'un roman.
Ce qui distingue ce livre des autres biographies est l'apport d'éléments récents (cf : le livre de
Colin Clark) mais aussi le ton distancié, parfois ironique, comme si l'auteur prenait ses distances avec Marilyn.
Il évoque les tournages - difficiles - les rivalités, y compris avec ses partenaires masculins. Il parle de sa relation amoureuse avec la photographie, qui ne l'a jamais trahie - il suffit de regarder, aujourd'hui encore, les photos de Marilyn. Il par de sa dépendance aux médicaments, qui lui furent fournis par ses médecins. N'oublions pas les psychanalystes qui traversèrent sa vie, sans résoudre ses problèmes. Marilyn fut toujours vue comme une enfant, jamais comme une femme - bien qu'elle soit accablée de maux féminins.
La cicatrice est une biographie intéressante, mais pas indispensable.