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Citations de Claude Hériard (14)


Pourquoi faut-il que les romans se finissent bien, que les histoires se terminent toujours par l'amour ?
Depuis que je me suis installée dans mon petit appartement, loin du cocon familial, je vis seule. Non pas seule au monde, sur une île déserte, dans un désert perdu ou dans la jungle, Non !Seule au milieu d'une ville qui compte douze millions d'habitants, seule parce que dehors, je croise d'autres solitudes et que rien ne m'invite n les rompre. Seule, parce que celui qui aurait pu emplir ma vie ne s'est pas présenté à ma porte, n'a pas fait le siège de mon coeur, n'a pas tenté l'histoire. Seule parce que ma vie était ailleurs. Seule parce que rien, ni personne, ne peut communier à ce que je vis. Bien sûr, il m'arrive de rêver que le monde serait autre, que celui qui m'écoutera, un jour, me comprendra, que l'homme en quête d'amour reconnaîtra en moi celle qu'il n'espère plus. Mais aujourd'hui, il me semble que tout cela n'est qu'un rêve. Que si je m'y accroche, je risque de perdre, ce qui en moi, me fait encore vivre...
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La voile hissée et le foc étarqué, le navire avait franchi la passe et soudain porté par le vent sur bâbord, il avait bondi, tel un cheval qui se cabre, avant de filer, presque couché sur l’eau, vers la pointe nord. Tout en serrant dans ses mains, encore gelées, l’écoute du foc, Loïc avait penché la tête, laissant le vent l’envahir, le purifier des odeurs du port, le saisir et l’emporter dans sa course folle… Il s’était alors tourné vers son père. L’homme d’âge mur, les épaules larges et le visage brûlé par le soleil, était assis bien droit, le dos calé contre le bois de la coque, la main ferme sur la barre et le regard déjà perdu au loin, alors que les embruns laissaient sur son visage quelques gouttes salées… Cette image, Loïc la grava, en lui. Un temps, un lieu, un bonheur qu’il croyait éternel, alors qu’il n’était que fugace…
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"La piste montait sur la dune, sentier fragile au milieu des herbes éparses. Le vent soufflait encore dru. Force 7. La mer était aussi sombre que le ciel. La tempête de la nuit avait déchaîné la mer. La houle était hachée, violente et dans les rouleaux qui se succédaient et se chevauchaient parfois, l'écume blanche régnait sur la grève. Quand le vent forcissait, la lame se dressait, folle, comme la crinière d'un cheval au galop. Des fils d'argent couronnaient chaque vague et dans un lourd fracas, la plage se couvrait soudain d'un manteau immaculé, à perte de vue"
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Encore deux ou trois semaines, au plus, avait dit le médecin en signant son hospitalisation !
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Dehors, le brouillard avait envahi la côte. On entendait, sur la
pointe nord, le roulement sourd des déferlantes, éclatant tour à tour sur les rochers et la jetée. Entre-deux, dans les rares silences, résonnaient le cri d’une mouette ou l’appel plus grave d’un cormoran.
Descendant plus bas, Loïc perçut soudain les premiers bruits du port : les bateaux de pêche qui tiraient sur leurs amarres comme s’ils suppliaient qu’on les libère de leurs jougs de chanvres, les grincements et les frottements auxquels s’ajoutait le léger clapot sur les coques fatiguées. Souvent, quand le vent venant d’ouest soufflait sans obstacle sur le port, on entendait les drisses qui claquaient le long des mâts de bois…
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Il venait de s’étendre sur la natte et ses yeux s’alourdissaient déjà de sommeil quand le sol a vibré.
Était-ce dans son rêve ? Le bruit et les cris lui confirmèrent que non. La terre tremblait à nouveau… Il se redressa et bondit hors de la maison. Enfin, si l’on pouvait appeler comme cela les deux tôles ondulées maintenues par des pieux, à peine enfoncés dans le sol.
Dans la nuit, le bidonville ressemblait à un amas de ferraille où son peuple se serrait les coudes. Pourtant, ce soir-là, l’horreur régnait à nouveau. Chacun tentait de fuir, se poussant et criant, comme si le salut était ailleurs, alors que le sol se dérobait sous leurs pas. Il se mit alors à courir, mais où aller ? Plusieurs foyers s’étaient allumés autour de lui. Des objets étaient tombés sur des feux mal éteints et le vent avait attisé ces braises. Une odeur suffocante avait envahi la cuvette où plusieurs milliers d’âmes cherchaient à survivre. L’odeur était âcre. Les émanations de plastiques calcinés envahissaient ses bronches. Il se mit à tousser, cherchant à rejoindre les hauteurs. Que pouvait-il faire ?
Soudain, ses pensées se tournèrent vers Léa, celle qui hantait ses nuits depuis deux mois. Qu’était devenue la jeune Française ? Elle habitait dans la grande bâtisse blanche qui bordait l’église
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À travers les buissons, nous perçûmes alors un étrange cortège. Des enfants, portant des habits de la ville et tous marqués d’une tache jaune qui ressemblaient à une étoile, descendirent en silence des camions,. Ce qui nous surprit le plus, ce fut l’absence de cri de ces enfants. Au lieu des rires joyeux, on sentait qu’un drame pesait sur eux, et les oppressait. Dans les bras d’une
jeune fille, un bébé pleurait
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Imaginez une plaine
verdoyante, entourée de collines boisées et traversée par une
rivière dont les bras capricieux noient une terre noire et grasse,
veinée de multiples cours d’eau. Quand l’hiver, après la fonte
des neiges, les eaux ruissellent en silence des collines alentour,
l’Avre sort de son lit et s’étend dans les combes, envahit les
fossés et noient l’humus fertile, lui apportant un complément
de limon récolté des bois et des prairies qui la bordent.
Sur cette terre d’une étonnante richesse, mon oncle avait
installé un immense potager, lui permettant de fournir en
produits maraîchers les marchés de Tillières, de Nonancourt et
même de Verneuil.
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Il y a des jours où André n’en pouvait plus. Il ruminait et
s’agitait en tentant d’oublier ce mal qui le rongeait. Parfois, il
s’enfuyait vers d’autres sensations, à la recherche d’un plaisir
éphémère qui, en définitive, ne lui apportait rien, si ce n’est un
pis-aller, un ersatz de satisfaction. Il laissait de côté ses tâches les
plus urgentes et « s’offrait » un cinéma ou se réfugiait dans un
roman. Après la joie ressentie de l’oubli, venait à nouveau le
processus lent qui le reconduisait au bord de la falaise, jusqu’à ce
que, devant ses pieds, le gouffre réapparaisse.
Comment en était-il arrivé là ?
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Deux heures plus tard, le vent n’avait pas faibli, mais la mer s’était retirée doucement des abords est de l’île et il allait pouvoir laisser son bateau. Il entendait, sur la pointe nord, les rouleaux heurter les rochers qui bravaient des fonds plus à pic. De temps en temps, un grondement sourd annonçait le fracas d’une lame de plusieurs pieds de haut sur la falaise. Quelques mouettes criaient autour de lui. Il les ignora. Debout sur la barque, il s’éloigna de son bateau, s’aidant d’une longue gaffe pour se faufiler entre les rochers. Il voulut s’approcher d’une courtine et relever un filet, puis jugea que la mer était trop imprévisible. Il se contenta de s’approcher de la falaise.
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Il se dressa sur son lit. Encore engourdi par le sommeil, il se demanda si cela pouvait être un rêve. Il scruta les bruits. Plus rien. Il plaça deux grosses branches sur le feu et souffla pour attiser la flamme... Soudain le cri revint, aussi proche et puissant que la première fois... Il tendit l'oreille. Deux, trois loups ? A moins de trois cent pieds de la grotte, leurs plaintes mêlées résonnaient longtemps, dans l'écho de la vallée... C'est alors qu'il entendit un autre cri, différent, plus plaintif. Un homme ? D'un bond il se redressa, cherchant ses sabots à la lueur de la flamme. Puis il se ravisa. Il avait encore peur de la peste. Qu'est-ce qui pouvait lui garantir que ce visiteur n'allait pas lui apporter encore le malheur. Il s'allongea de nouveau, guettant le moindre bruit. Dans le silence de la vallée, les sons portaient loin. Il s'imaginait la scène. En contrebas de la grotte, la vieille route longeait l'Avre. A cet endroit, elle traversait un bois, à une trentaine de pieds en surplomb de la rivière. C'est là que le voyageur avait dû se faire surprendre. Avait-il campé plus loin, dans la petite clairière d'où l'on apercevait le vieux moulin abandonné ? Les loups nombreux qui rodaient sur les hauteurs avaient dû repérer le campement, et attendre patiemment que la flamme qui les faisait fuir ait disparu... Il espéra que l'homme ait le temps de raviver ce feu et d'éloigner ces visiteurs inopportuns. Un instant, il envisagea à nouveau de lui venir en aide. Pourtant la peur lui tenaillait le ventre. Il ne voulait pas risquer sa peau... Un troisième hurlement se fit entendre et il perçut encore une voix, plus faible. Un enfant ? Le son était clair et semblait si fragile...
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Son dernier regard fut pour le toit de chaume de la longère, cette maison qu'elle n'avait jamais quittée depuis sa naissance et dans laquelle elle avait passé plus de cinquante années aux côtés de Marc.
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La brume envahissait la vallée et le froid gelait nos mains encore fragiles. La terre était collante et lourde. Sur la colline, de l’autre côté de la route qui, venant de Tillières, bordait la forêt, nous apercevions le givre qui semblait avoir figé les branches fragiles des arbres dans un carcan argenté.
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Le vent du nord, amorti par la colline, ne révélait pas sa puissance dans le village. En approchant du port, elle s’aperçut néanmoins, à la hauteur des gerbes d’écume qui éclataient sur la jetée, que la tempête faisait rage. L’eau recouvrait par moment les rochers et entourait le petit phare, dressé à sa pointe, de masses argentées. Elle n’osa pas s’avancer, de peur d’être emportée par les flots.
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