J'estime, en ses pareils, la valeur, la prudence,
La haine des tyrans, la noble indépendance;
Mais non l'atrocité de ces tristes vertus,
Pures dans leur principe, affreuses par l'abus.
(Régulus - Acte 1 -1765)
''A propos de rêves, il faut que je vous raconte celui que j’ai fait cette nuit, je l’attribue aux idées volatiles qui m’occupent le jour. Je rêvais donc que j’étais dans un bosquet sombre, j’y pensais à bien des choses, j’y faisais des réflexions, elles m’amenèrent à souhaiter un sylphe... mais un vrai sylphe. Soudain, il m’en apparut un, il sortait d’un nuage d’or, il avait un vêtement bleu céleste et une figure... que je n’ai point oubliée. Ses regards étaient pleins de tendresse et non d’une ardeur inquiétante, le son de sa voix pénétrait jusqu’au cœur, il ne demandait rien, il ne voulait qu’aimer. Il commençait à m’entretenir des mœurs des sylphes, de la pureté de leurs feux, je crois même qu’il me disait du mal des hommes, je l’écoutais, j’avais du plaisir à l’entendre...''
Les Moineaux et le Temple
En réparant un Temple antique,
On en fit déloger des milliers de Moineaux ;
Mais, dès qu’il fut bien magnifique,
Bien réparé, voilà mes étourneaux
Qui s’en reviennent de plus belle.
Vain espoir ! les dômes sacrés
N’offrent pas à nos effarés
De quoi loger une hirondelle.
Las ! tous les trous étaient murés !
« Bon Dieu, quelle folle dépense !
S’écria l’essaim bourdonnant,
À quoi cet édifice immense
Pourra-t-il servir maintenant ? »
À MADAME DE **,
Qui avoit dit en plaisantant que je passerois la nuit avec elle.
Je n'ai pensé qu'à toi pendant la nuit entière ;
Je me suis peint le sort que tu m'avais flatté
Juge si le sommeil a fui de ma paupière !
Sans ce charmant espoir à mes vœux présenté,
J'aurais dormi du moins, et peut-être qu'un songe,
Image du bonheur, dans tes bras m'eût porté ;
J'eusse rêvé ce bien que j'ai tant regretté :
En m'enflammant pour la réalité,
Tu m'as même privé des douceurs du mensonge.
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Vous n’y entendez rien. Je ne prétends pas non plus que Madame de Syrcé vous pardonne ; je veux qu’elle soit furieuse, jalouse, désespérée, et que vous profitiez de son dépit, pour placer votre amour. Apprenez donc à tourmenter une femme, à lui troubler la vue par toutes les vapeurs de l’amour-propre, et à vous glisser sous le nuage que vous aurez formé vous-même. Dans ce pays-ci, où le tempérament est rare, et la coquetterie universelle, les femmes ne cèdent que quand elles ont des furies dans la tête… Ces furies-là sont à mes ordres.
L'amour est nu mais il n'est pas crotté