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Alain Clerval (Préfacier, etc.)
EAN : 9782904227011
352 pages
Les Editions Desjonquères (01/02/1983)
4.6/5   5 notes
Résumé :
Texte intégral conforme à l'édition de 1772
Présentation de Alain Clerval

C.-J. Dorat a laissé un chef-d'œuvre : les malheurs de l'inconstance.
Ce roman qui servit de modèle aux Liaisons dangereuses, l'égale à bien des égards par l'analyse des sentiments, des stratégies amoureuses et par les rebondissements dramatiques qui en découlent.

Le Duc de ***, libertin perverti, éconduit par Madame de Syrcé, décide de se venger : ... >Voir plus
Que lire après Les Malheurs de l'inconstance ou Lettres de la Marquise de Syrcé et du Comte de MirbelleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Réédité en 1983 aux éditions Desjonquères, donc un peu plus que deux cents ans après sa parution, ce roman épistolaire mériterait au moins une réédition chez Folio Classiques ou au Livre de Poche.

Véritable précurseur des Liaisons dangereuses, le mauvais génie dans l'histoire du comte de Mirbelle et la marquise de Syrcé n'est toutefois pas une femme, mais un homme, au nom de Duc de X.
Econduit par Mme de Syrcé, il veut se venger et demande à son ami le comte de Mirbelle de faire le sale boulot. Ce dernier, sans avoir le caractère aussi dépravé qu'un Valmont, réussira dans cette affaire après moult conseils perfides du duc.

D'un très beau style raffiné et pur, typique pour le dix-huitième siècle, ce roman épistolaire se lit rapidement et se révèle être un vrai régal littéraire.

Voici ce que Georges Poisson nous en dit dans sa biographie 'Choderlos de Laclos ou l'Obstination', publiée par Grasset en 1985 :

« L'idée d'un ouvrage de fiction commençait-elle à poindre dans l'esprit De Laclos, alimentée tant par ses expériences personnelles que par ses lectures ?
Justement, on voit paraître en 1772, en pleine période de Grenoble, un des plus intéressants romans annonciateurs des Liaisons, Les Malheurs de l'inconstance, du même Dorat.
Laclos, l'a-t-il lu ? C'est vraisemblable : il connaissait l'existence de cet auteur à succès (…). S'en est-il inspiré ? C'est une autre affaire.
L'intrigue des Malheurs n'est pas sans rapport avec celle des Liaisons. le duc de X… éconduit par Mme de Syrcé, décide de se venger d'elle en la faisant séduire par le comte de Mirbelle. Ce dernier, bien que pris de l'amour secret et partagé de Lady Sidley, tente l'aventure, qui réussit au-delà de tout espoir : Mme de Syrcé se prend de passion pour lui, et le conflit entre les deux femmes se traduit par la mort de l'une, et l'entrée de l'autre au couvent. Mirbelle tue le duc, et s'exile. »

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"Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire..."

Dorat, auteur hédoniste, avait du talent : peu l'ont reconnu à son époque et nul ne s'en souvient plus aujourd'hui. Une cabale fomentée par Voltaire, Grimm et leurs (très) nombreux amis a suffi pour plonger irrémédiablement le charmant ludion dans les limbes de l'oubli...

Un écrivain pour happy few ? Quel dommage!

"Les malheurs de l'inconstance", rédigé dix ans avant le chef d'oeuvre absolu du roman épistolaire (voire du roman tout court) "Les liaisons dangereuses", n'est en rien indigne de son vénéneux successeur.

C'est haletant et avec une certaine délectation morbide que l'on y suit la correspondance rouge et ros(s)e d'un quatuor d'aristocrates en pleine "love affair".

Le comte de Mirbelle coule des jours heureux auprès de Ladi (sic) Sidley, une jeune anglaise, adepte du Brexit, qui a quitté patrie et famille pour n'aimer que lui. Le duc de *** (astéronyme cachant une âme bien noire) veut se venger de la froideur qu'oppose à toutes ses tentatives de séduction la charmante marquise de Syrcé. Pour cela ce suppôt du dieu Dolos, aux sombres desseins, va brouiller les cartes du Tendre de ce petit monde et pousser les uns à la faute, les autres au désespoir.

(Je ne règne pas, je divise,
Et pour toute pollution
Cherchant l'ombre, j'ai pour devise :
Stérilité, discrétion) *

Quel roman! Dorat est assuré d'avoir une place de choix dans mon panthéon personnel. Chacune des 53 lettres échangées par nos héros et leurs proches est ciselée, le fond et la forme s'y répondent et le récit va crescendo dans l'émotion. le style en est irréprochable et les personnages d'un réalisme assez peu courant au XVIIIe s.

J'ai adoré ce roman libertin (plutôt moral) et ne saurais que trop le conseiller...

* Éros Vanné, Maurice Donnay
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On connaît "les liaisons dangereuses" De Laclos. On connaît moins ce roman, qui lui est pourtant antérieur, oeuvre d' un écrivain limougeaud,remarquablement écrit,dans le style épistolaire qui faisait fureur a cette époque. A redécouvrir !
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Ce roman qui a inspiré les Liaisons Dangereuses est très agréable à lire. L'écriture est très belle, l'échange de lettres rend l'histoire captivante. Vraiment à découvrir.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
''A propos de rêves, il faut que je vous raconte celui que j’ai fait cette nuit, je l’attribue aux idées volatiles qui m’occupent le jour. Je rêvais donc que j’étais dans un bosquet sombre, j’y pensais à bien des choses, j’y faisais des réflexions, elles m’amenèrent à souhaiter un sylphe... mais un vrai sylphe. Soudain, il m’en apparut un, il sortait d’un nuage d’or, il avait un vêtement bleu céleste et une figure... que je n’ai point oubliée. Ses regards étaient pleins de tendresse et non d’une ardeur inquiétante, le son de sa voix pénétrait jusqu’au cœur, il ne demandait rien, il ne voulait qu’aimer. Il commençait à m’entretenir des mœurs des sylphes, de la pureté de leurs feux, je crois même qu’il me disait du mal des hommes, je l’écoutais, j’avais du plaisir à l’entendre...''
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Vous n’y entendez rien. Je ne prétends pas non plus que Madame de Syrcé vous pardonne ; je veux qu’elle soit furieuse, jalouse, désespérée, et que vous profitiez de son dépit, pour placer votre amour. Apprenez donc à tourmenter une femme, à lui troubler la vue par toutes les vapeurs de l’amour-propre, et à vous glisser sous le nuage que vous aurez formé vous-même. Dans ce pays-ci, où le tempérament est rare, et la coquetterie universelle, les femmes ne cèdent que quand elles ont des furies dans la tête… Ces furies-là sont à mes ordres.
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