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4.03/5 (sur 17 notes)

Né(e) à : Territoire de Belfort , le 5-06-1953
Biographie :

Née dans le Territoire de Belfort (France) le 5 juin 1953, Claudine Jacques arrive en Nouvelle-Calédonie à l'aube de son âge adulte et s'y enracine profondément. Jusqu'en 1994, elle dirige un centre de formation professionnelle, puis attirée par le monde du livre, elle fonde une société d'édition et se consacre presque exclusivement à l'écriture.

En 1997, elle crée avec d'autres auteurs l'Association des Écrivains de la Nouvelle Calédonie. Très attentive à la jeunesse, elle « marraine » différents projets scolaires et anime des ateliers d'écriture.
Sa résidence en brousse sur sa station de Bouraké (Commune de Boulouparis, au nord de Nouméa), est source d'une authentique immersion au cœur d'un pays qu'elle appréhende ainsi de l'intérieur et qui nourrit profondément son écriture :
« Les "histoires calédoniennes" de Claudine Jacques, note Dominique Jouve (enseignante-chercheuse à l'Université de la Nouvelle-Calédonie), concernent aussi bien les îles Loyauté que la Grande Terre, les Calédoniens d'origine européenne que les Wallisiens vivant en Nouvelle-Calédonie. Elles nous montrent une Océanie moderne et mélangée, une Calédonie multiculturelle, un pays en transition.
Du point de vue formel, ces nouvelles pratiquent un mixage entre un genre établi au cours du XIXe siècle européen et des traits d'oralité marqués par le mélange des langues : le français est la langue dominante, langue véhiculaire, langue de communication entre les "ethnies" autochtones, d'où l'appartenance de ces nouvelles à l'espace francophone. »
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Source : http://www.lehman.cuny.edu
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Bibliographie de Claudine Jacques   (14)Voir plus

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il les entend frémir, gémir et hurler les grands niaoulis qui craquent et s'embrasent en foyers d'étincelles bleues et vertes, en flambées brusques, infernales, dans un ciel sombre de poussières grises, de fumées brunes.

Trop tard, songe-t-il, en tremblant de rage contre lui, contre les autres, trop tard!

Parce qu'il sait la souffrance intime des arbres, leur peur immémoriale du feu, il endure dans sa chair sa propre impuissance à les secourir...
Page 7
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Pourquoi l’avoir ramené ici (le père alcoolique)…

Où trouverait-elle tout ce courage?
Dans la prière, lui dirait sa mère.
Elle soupira bruyamment.
Elle avait aimé cet homme, il fallait seulement qu'elle s'en souvienne.
Page 46-47
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- Tu sais bien que le texte écrit ne nous appartient plus. Qu'il appartient au lecteur. Que chaque lecteur le considérera selon son propre prisme.
Page 110
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P11
...C'est tellement simple une vie quand on est jeune!
Les vieux sont encore là pour montrer le chemin, avec les frères et les cousins.
Le travail sur la station remplit les jours.
On apprend à être heureux sans le savoir, de l'aube fraîche à l'odeur du soir. On ajoute les petits bonheurs les uns aux autres, on les empile sur un côté du coeur, bien rangés sur des étagères bordées de frises en papier journal, ribanbelles de souvenirs dorés.

Puis un jour,parce que c'est comme ça, on se demande que faire de toute cette place vide, de cette moitié de coeur qu'il reste encore à combler...
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P.9
Octobre joue de sa lumière blanche au travers des vieux arbres et des lianes languissantes. De l'herbe mouillée monte l'odeur sure des fruits tombés au vent, les relents âcres et sucrés-capricieux et subtils-des feuilles mortes ramassées en tas çà et là où moisissent les calices impurs des frangipaniers, la chair molle des alamandas.
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Octobre joue de sa lumière blanche au travers des vieux arbres et des lianes languissantes. De l’herbe mouillée monte l’odeur sure des fruits tombés au vent, les relents âcres et sucrés – capricieux et subtils – des feuilles mortes ramassées en tas çà et là où moisissent les calices impurs des frangi-paniers, la chair molle des alamandas. Il a plu cette nuit, une averse drue, bruyante, quelques gouttes glissent encore, rondes, sur les larges feuilles rousses des bouraos. Une brise de mer, si légère, berce sur l’eau une plate en alu près du débarcadère. Il fera beau pour la journée « portes ouvertes ». On a prié pour ça toute la semaine. Déjà, dans un coin, on installe une sono près d’un camion Coca-Cola qui lève ses vantaux. Une longue sœur pâle passe dans une robe bleue.
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Une jeune fille entre dans la pénombre d’une salle vide du musée de Nouméa. Il y a juste un rai de lumière. Elle cherche l’interrupteur. Dehors, on entend des bruits divers, un brouhaha. C’est une manifestation. Elle trouve l’interrupteur, allume, se retourne et aperçoit un socle recouvert d’un manou. Elle s’approche. Par curiosité, elle enlève le manou. Elle hurle en voyant le masque sur le socle et se colle au mur.

MOI : Qu’est-ce que c’est ? Un monstre ! Une gar¬gouille… Non, une tête. Une drôle de tête sur un socle. Cette tête est d’une laideur effrayante. Comment peuvent-ils exposer de telles horreurs ? À moins qu’ils ne tentent de la cacher dans cette salle vide. C’est répugnant !

Ce n’est qu’un masque. Bon sang, quelle frayeur !

Le masque semble se réveiller.

ATAÏ (aparté) : Un souffle dans mes narines, sur mes yeux, sur mon front. Un souffle de vie.

MOI : Une tête au milieu de rien. Des yeux morts qui m’épient.

ATAÏ (aparté) : Mes paupières frémissent et se lèvent. Ah ! la lumière !

MOI : Un genre de spectre à l’allure meurtrière.

ATAÏ (aparté) : J’étais dans la forêt d’oubli, dans la nuit des banians.

MOI : C’était peut-être un arbre. Quelque chose de grand…

ATAÏ (aparté) : Le sang danse à mes tempes le pilou des naissances.

MOI : … un colosse qui s’essaye…

ATAÏ (aparté) : Je suis sans résistance ;

MOI : … à devenir un homme…

ATAÏ (aparté) : Ma pensée se réveille ;

MOI : … tiré de son sommeil…

ATAÏ (aparté) : Je sens comme une odeur d’effroi ;

MOI : … on dirait bien un ogre, prêt à manger sa proie.

ATAÏ (aparté) : J’ai faim.

La jeune fille s’adresse à Ataï de façon familière :

MOI : Dire que tu m’as fait peur ! Toi !

ATAÏ : Ah ! Tu me tutoies.

MOI : Quoi ?

ATAÏ : C’est à moi que tu parles ?

MOI : Il me parle, le masque me parle. Ah…

Elle s’évanouit
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Qu'est qui fait qu'on paraît d'ici ou d'ailleurs?
Quels sont les signes extérieurs?
Un vêtement, une expression,une façon d'être, un halo insolite posé au dessus de sa tête comme une étiquette? page 67
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La cité de Tindu, Ruddy n’y était jamais allé, et lorsqu’il vit des groupes d’hommes et de femmes éparpillés sur la place, il crut à un bingo ou à un barbecue, un de ces événements destinés à aider une famille nécessiteuse, mais Miguel avait l’œil et le flair.
Il sentit immédiatement que quelque chose n’allait pas. Et la présence de deux fourgons de police, pourtant habilement dissimulés entre les immeubles, corroborait cette intuition.
– Les flics, grommela-t-il en les désignant du menton. Ça craint.
Trop tard pour reculer.
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La rade d’Aix était calme en ce 11 août 1873.
La Virginie immobile et lascive.
L’aviso La Comète reprenait la mer pour Saint-Martin-de-Ré.

Victoire, accompagnée de sœur Marie de la Visitation et de sœur Célestin, attendait sur le pont de la frégate, le visage défait, les yeux brûlants de fièvre, la chair frémissante. Son arrivée à bord n’était pas passée inaperçue, tout en elle était parfait, l’allure, le maintien, un corps à damner, un visage d’ange auréolé de cheveux blonds, des yeux d’un bleu profond. Le commandant Launay s’était incliné devant elle avec admiration, célébrant ainsi sa beauté.
— Quel âge avez-vous, jolie demoiselle ? s’était-il écrié.
— Bientôt dix-sept ans, avait répondu Victoire avec grâce.
— Et qu’allez-vous chercher sur ces îles lointaines ?
— Mon amoureux, monsieur.
Elle avait rougi et précisé :
— Qui est aussi mon mari.
— Cet homme est bienheureux, avait-il ajouté sans sourire.
Il s’était alors tourné vers les sœurs de Saint-Joseph.
— Je dois, pour sa protection, encager cette enfant avec les condamnées, leur avait-il murmuré en aparté. Sa beauté est telle qu’elle provoquera autant de désirs que de jalousies. Notre voyage est long. Je ne veux pas de sottises.
Sœur Marie avait couvert Victoire de ses yeux transparents. Elle avait déjà choisi de la protéger. Sœur Célestin, ahurie, s’était tournée vers elle : la grosse sœur n’avait rien vu de cette beauté dont on lui parlait, et, suant sang et eau sous sa cornette, elle bougonna :
— La beauté est intérieure, mon fils.
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