Ces 11 nouvelles ressemblent à la chronique des "Chiens écrasés" d'un journal auxquels le journaliste attitré aurait décidé de donner voix au chapitre.
Chacune de ces nouvelles nous présente un personnage, son vécu et en même temps une caractéristique de la situation vécue par les aborigènes de la Nouvelle-Calédonie ou Kanaks. Cette situation découlant de leur domination par une autre race.
Si l'on considère cet aspect, ce recueil de nouvelles à saveur locale devient universel parce que la situation vécue par les Kanaks ressemblent étrangement à celle vécue par tous les peuples dominés par un autre.
Ce n'est pas un recueil de nouvelles légères, surtout les premières alors que les principaux personnages sont complètement découragés. Même si elle est difficile à percevoir, j'ai remarqué que les situations devenaient de moins en moins dramatiques pour en arriver à la nouvelle intitulée "Le fauteuil", la femme de ménage se sent très à l'aise dans l'entreprise au point où son patron raconte à qui veut l'entendre "qu'Augustine m'a embauché comme patron".
Vous remarquerez que je n'ai pas analysé les caractéristiques des peuples dominés, comme le fait par exemple pour les Kanaks d'être déchirés entre leur héritage ancestral et le fait de devoir s'intégrer dans une société moderne et occidentale.
Vous pourrez découvrir ces caractéristiques par vous-même en lisant ces 11 nouvelles.
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écriture forte pour des visages de femmes et d'hommes courageux
en Nouvelle Calédonie.
merci à ma bibliothécaire préférée l: excellent choix
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Il les entend frémir, gémir et hurler les grands niaoulis qui craquent et s'embrasent en foyers d'étincelles bleues et vertes, en flambées brusques, infernales, dans un ciel sombre de poussières grises, de fumées brunes.
Trop tard, songe-t-il, en tremblant de rage contre lui, contre les autres, trop tard!
Parce qu'il sait la souffrance intime des arbres, leur peur immémoriale du feu, il endure dans sa chair sa propre impuissance à les secourir...
Page 7
Pourquoi l’avoir ramené ici (le père alcoolique)…
Où trouverait-elle tout ce courage?
Dans la prière, lui dirait sa mère.
Elle soupira bruyamment.
Elle avait aimé cet homme, il fallait seulement qu'elle s'en souvienne.
Page 46-47
- Tu sais bien que le texte écrit ne nous appartient plus. Qu'il appartient au lecteur. Que chaque lecteur le considérera selon son propre prisme.
Page 110
Qu'est qui fait qu'on paraît d'ici ou d'ailleurs?
Quels sont les signes extérieurs?
Un vêtement, une expression,une façon d'être, un halo insolite posé au dessus de sa tête comme une étiquette? page 67
De silencieux, il était devenu taciturne, arpentait les chemins de la commune , tête basse comme pour s'en rappeler chaque gravier, yeux aux ciels de toutes les saisons comme pour les graver dans sa mémoire. page 31