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3/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Ménerbes (Vaucluse) , le 3/11/1851
Mort(e) à : Paris , le 11/6/1907
Biographie :

Clovis Hugues est un poète, romancier et homme politique français. Il fut l'époux de Jeanne Royannez.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Clovis Hugues
Eh ! parlons-en de ce petit grand homme. Si toutes les victimes qu'il a faites en formaient le socle, sa tête irait toucher le ciel ! (sur un projet de statue à l'effigie d'Adolphe Thiers).
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LES LARMES DES AUTRES

XIV - HEGESIPPE


Oh ! pour qu’un doux rayon flotte sous sa paupière ;
Pour que la mort le berce en son dur lit de pierre
Dans un rêve meilleur ;
Pour que la brume autour de son front se dissipe,
Je veux à mon tour faire à ce pauvre Hégésippe
L’aumône d’une fleur.

Hélas ! il a souffert la souffrance infinie !
Le malheur ici-bas est l'âme du génie
Incliné sous l’affront ;
Et plus les cœurs sont hauts, plus les têtes divines,
Plus on voit s’effiler la pointe des épines
Qui les déchireront.

Le monde, hostile à ceux qui tonnent en prophètes,
N’a donné trop souvent qu’un grabat aux poètes
Prompts à se résigner :
Nourrir dans sa pensée un idéal suprême,
C'est du bonheur commun se proscrire soi-même,
C’est rêver pour saigner ;

C’est préférer la nuit au ciel où l’aube brille ;
C’est dire aux seuils bénis ouverts sur la famille :
« Je ne m’arrête pas ! »
C’est se construire un nid isolé sur les cimes
Pour y faire porter par le vent des abîmes
Toute l'ombre d’en bas !

N’avait-il pas assez de son propre Calvaire,
Ce poète, forçat de l’idéal sévère,
Qui trouvant les jours longs,
Torturé par son cœur, par lui mis à la chaîne,
Traînait son rêve, hélas ! comme un criminel traîne
Le crime à ses talons ?

N’avait-il pas assez de la plaie incurable
Qu’élargissait en lui la Muse impitoyable ?
N'avait-il pas assez
De son sang lui livrant une sourde bataille,
Sans que notre égoïsme, implacable tenaille,
Tordît ses reins brisés ?

p.94-95
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Pour du pain


Si les vertus avaient des grades
Dans l’étiquette des salons,
Cet homme né pour les parades
Serait couvert de galons.

Le dimanche, il entend deux messes ;
Il jeûne, aisément il s’aigrit ;
Et l’on voit ses lèvres épaisses
Baiser les pieds de Jésus-Christ.

Or, comme en fouillant les problèmes
Des nouvelles sociétés,
Je lui parlais des enfants blêmes,
Mal vêtus et mal habillés ;

Comme je lui montrais la honte,
Hélas ! croissant ou décroissant
Selon que le mercure monte
Dans le thermomètre ou descend :

Songeant, comme l’on songe aux roses,
À la pauvreté qui s’accroît,
Aux prostitutions écloses
Sous l’horrible baiser du froid,

L’œil chargé d’impudiques flammes,
Il me dit d’un ton doux et lent :
— Cet hiver, nous aurons dix femmes
Pour quelques morceaux de pain blanc.
          Prison de Tours, Juillet 1873

p.86-87
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LES LARMES DES AUTRES

XIV - HEGESIPPE


Sans qu’un histrion vil, à cheval sur la phrase,
Crevât comme un cerceau les nimbes que l’Extase
Déployait devant lui ?
Sans que l’Envie, au bord de son sentier assise,
Étouffât sa parole ainsi qu’une main brise
Un luth dans son étui ?

Que n’avait-il vécu, laissant sa poésie
Se mirer dans les eaux de sa chère Voulzie !
Que n'avait-il cherché
Parmi les verts buissons arrondis en chapelle
Les songes fugitifs, ces beaux oiseaux dont l’aile
Un jour l’avait touché !

Insouciant, les doigts rouges du sang des mûres,
Que n’avait-il sans cesse écouté les murmures
Du vent dans les ravins !
Frère des papillons, conseillé par l’abeille,
Que n’avait-il toujours cueilli dans sa corbeille
Les roses de Provins !

Alors il n’eût jamais senti dans sa poitrine
La Douleur enfoncer sa profonde racine
Qui déchire le cœur ;
Et le frais souvenir de la terre natale
Ne l’eût pas poursuivi dans la foule banale
Avec un cri moqueur....

p.96

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LES LARMES DES AUTRES

XIV - HEGESIPPE


Sans chef et sans drapeau, sans consigne et sans règle,
Il ne se serait pas heurté dans son vol d’aigle
Au silence obstiné
De ces pauvres nains, durs au grand siècle où nous sommes,
Dont un seul de ses chants aurait fait de grands hommes,
S’il le leur eût donné ;

Qui, n’ayant plus dans l’âme une goutte de sève,
Le raillaient d’avoir fait se lever dans son rêve
L’orgueil des lauriers verts ;
Et qui tous auraient pu se coudre au dos une aile
Des plumes qu’arrachait la tempête éternelle
À l’aile de ses vers !

Prison do Tours, octobre 1874.

p.97
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