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Citations de Constantin Marafet (22)


Il était revenu avec le désir de lutter contre tous ceux qui violaient de manière flagrante les droits de l’homme, le même désir qu’à son départ, mais à présent raffermi, renforcé. Était-ce le succès qui lui donnait cette immense confiance ou était-ce simplement le regard autour de lui qui suffisait à le motiver ?
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Aussi petits que des allumettes, les gens foisonnaient, sur la place et dans les rues, comme dans une fourmilière mal construite. Ils semblaient être un troupeau sans maître, à la dérive. « Tout le pays est ainsi : un iceberg mis en isolement et qui se dégrade progressivement, lentement mais sûrement. Le temps s’est déréglé et n’a plus l’odeur de l’Histoire ». Il secoua la tête comme pris de convulsions : « Heureusement que j’ai fait ce qu’il fallait… » . Il avait l’impression de retourner directement d’un mariage royal à l’enterrement collectif d’une tribu médiévale suicidaire ».

(p. 14)
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des saints sans le sou font la manche en marge du pays
devant 1'obscurité,
derrière l'obscurité,
la lumière ne pousse qu'à la verticale.
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promenades diffuses

je promène ouvertement mon sang dans les couloirs
de l’hôpital nommé Roumanie.
les médecins fuient, terrifiés par la fureur des pierres contenues
dans les larmes,
celles qui s’effondrent dans l’enfer
en comptant jusqu’à la première audition.
elles reviennent ensuite avec des soldes d’automne,
en sifflant les feuilles par la douleur du monde démolies.
quelle avalanche de douleur recouvre la nuit,
mais aussi le jour où les fleurs fleurissent à Floreasca !
la poésie a été transportée ici, à l’hôpital,
par le premier poète oublié,
qui avait une immense nostalgie à la place du cœur.
les médecins n’ont pas réussi à l’extirper
et il est resté mi-triste mi-ébahi.
mon sang l’a rencontré —
ils se sont statufiés ensemble
dans la salle ambulatoire fraîchement repeinte.
le bonheur n’est pas à la portée de n’importe qui.
des saints sans le sou font la manche en marge du pays —
devant l’obscurité,
derrière l’obscurité,
la lumière ne pousse qu’à la verticale.
sur mon ordonnance,
le docteur Plugaru Gheorghe a écrit :
reste collé à elle,
c’est elle l’opération qui dépasse l’éclair.
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Pour ce roman, je n’ai guère eu besoin de faire des recherches. J’ai tissé l’ombre du personnage principal durant un quart de siècle. Il était aussi réel que cette lune qui semble emballer les nuits blanches pour les offrir comme cadeaux le jour de la libération. Seules les jeunes fées et la peur des papillons disposent d’une totale liberté. L’arbre vit la tête dans les nuages et apporte la pluie. L’eau des puits s’agite par peur de la sécheresse, l’homme compte les trahisons sur un échiquier et rit : Que Dieu nous préserve de pire encore !
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"l'instant est la plus haute passion.

les étoiles ne peuvent être vendues sans lumière,
elles ne peuvent même pas être comptées
il y a trop de ténèbres autour d'elles,
c'est peut-être pour cela qu'elles sont si précieuses."

(Extrait du poème "de nouveau, un jour")
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"dans le sable sous les océans
des rêves tu as ourdis et juré de me rendre heureux.
je frissonne, sur le ciel je compte chaque nostalgie,
je frissonne, je frissonne, les automnes bruissent sous les nuages.
chaque départ est un mystère, un secret
seul notre visage, au loin, est une histoire.

(Extrait du poème "des rêves tu as ourdis")
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Je vivais dans un somnambulisme où le cauchemar était le bonheur suprême.
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nostalgie affamée

le rêve se glisse dans le matin,
la rosée lui arrive à la cheville,
il oublie tour à tour chaque baiser de la nuit vieillissante,
éloignée et cousue par les feuilles du ciel.

l'âme s'emplit de solitude
près des statues froides et entourées d'étoiles orphelines
devenant plus lourdes que la terre.

nous faisons s'échapper quelque soupir dans la rosée,
toi un soupir, moi un autre, tour à tour, comme une infinie nostalgie.
jusqu'où, jusqu'à quand confectionnerons-nous des jouets de cette nostalgie affamée ?
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à propos d’une coupure de courant, pendant le régime de Ceaușescu :

– […] J’en ai marre ! On dirait que ce pays est maudit. Même en Russie cela n’arrive pas. C’est inadmissible.

(p. 29)
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NOSTALGIE AFFAMÉE

le rêve se glisse dans le matin,
la rosée lui arrive à la cheville,
il oublie tour à tour chaque baiser de la nuit vieillissante,
éloignée et cousue par les feuilles du ciel.

l'âme s'emplit de solitude
près des statues froides et entourées d'étoiles orphelines
devenant plus lourde que la terre.

nous laissons s'échapper quelque soupir dans la rosée,
toi un soupir, moi un autre, tour à tour, comme une infinie nostalgie.
jusqu'où, jusqu'à quand confectionnerons-nous des jouets de cette nostalgie affamée?
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accouchée seconde

la solitude dispose des plus belles chambres.
en carrosse de couronnes, nous seuls y promenons les rêves
et y faisons l'amour avec tous les souvenirs en même temps -
sur nos corps la seconde s'apparente à une parturiente,
elle est comme une neige promise ou comme une paupière close.
dehors plus personne n'a besoin d'amour.
il a été mis en gage contre une indifférence totale,
contre une illusion sans pétales,
contre le Grand Rien du grand Ennui.

des eaux, les arbres se hissent sur les berges pour rencontrer
leur ombre,
puis les fruits tombent dans le vortex, dans l’œil myope,
nourriture pour mon soupir,
l'entends-tu t'appeler ?

notre solitude - l'équilibre de l'univers,
c'est pourquoi nous habitons dans l'embrasure de notre fenêtre,
pour entendre les tambours battre dans notre cœur ;
le seul à soutenir tel Atlas
l'univers d'amour
est notre cœur,
personne n'applaudit -
depuis la mise en gage l'oubli
se déverse dans la rue,
sur le fil de l'eau les arbres en cadence fleurissent.
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l'instant est la plus haute passion
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la solitude de la nuit n’est qu’un prétexte pour que tu viennes —
les fleurs de l’amour y poussent.
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je ne peux retourner mon amour
mon ciel n'est ouvert que vers toi.
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"dans toute cette paix
la douleur est la plus grande des illusions -
ton baiser est ma vie
jetée comme une pierre
depuis l'éternité.

ma nostalgie est égale à la hauteur de l'amour, de la douleur, de l'éloignement,
qui se rassemblent dans le répit du dernier soupir."

(Extrait du poème "la douleur est la plus grande des illusions")
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(...)
l'aventure est fatiguée de tracer la voie
que nous devons suivre
avant de terribles éparpillements.

(le vent, la pensée)
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fiançailles de soirée
je me suis fiancé avec la solitude
tandis qu'avec le silence je partage les pleurs,
il me reste encore du souffle jusqu'au printemps
et un soupir pour trancher la rosée,
ensuite, je diviserai la mort en deux.
(....)
je prends appui sur une passion,
glorieux je me tiens
je ne te comprends plus,
j'allume la torche dans un brin d'herbe qui sort de la neige
blanche, dense et douce comme des fiançailles,
comme un autel à l'ombre d'une étoile.

ne t'arrête pas de pleurer ! tu me l'as dit,
les océans du monde ont besoin d'apprendre à jouer du violon.
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laisse-moi

laisse-moi t’embrasser, ma belle !
chasser les papillons promenant les nuages autour de tes
paupières
ouvertes,
te construire une maison au sommet d’un brin d’herbe,
pour y cacher nos bras, le réconfort
et les insultes du monde.
ma belle, laisse-moi t’embrasser !
que tes yeux prennent la couleur des papillons du mois de mai,
la couronne et le voile de la mariée.
pourquoi ne me laisses-tu pas ?
laisse-moi,
je suis bien installé ici dans un coin de la pleine lune,
ici j’ai une place gratuite pour le cimetière des étoiles flottantes
et je peux allaiter les papillons avec les nuages, avec la pluie et
l’étonnement.
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Constantin Marafet
nous ne partons pas.
nous construisons des ruines, des gouffres, du chaos et des fleurs,
nous avançons vers nulle part,
les souvenirs brûlent dans la journée d'hier
l'oubli se tient toujours au portail
nous n'avons plus de frissons,
dans le vide, entre le ciel et le cœur, nous nous effondrons.
(...)

(nous nous retournons, murmurant)
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