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Critiques de Corinna Bechko (18)
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Green Lantern - Terre-Un, tome 1

Ce tome est le premier d'une nouvelle série qui ne nécessite aucune connaissance préalable sur le personnage de Green Lantern. Il est initialement paru en 2018, sans prépublication, écrit par Gabriel Hardman & Corinna Bechko, dessiné et encré par Hardman, avec une mise en couleurs réalisée par Jordan Boyd.



Dans un futur où l'homme envoie des vaisseaux spatiaux pour aller effectuer des opérations minières dans le système solaire, Harold Jordan et Volok sont en train de sonder un astéroïde dans la ceinture entre Mars et Jupiter, pour le compte de la société Ferris. Ils reçoivent un message comme quoi un autre tandem a découvert un gros filon sur un autre astéroïde, et que par voie de conséquence leur mission est annulée. Jordan (un ex-pilote de la NASA) décide de terminer son exploration de l'astéroïde avant d'obtempérer. Il découvre un vaisseau spatial a demi enterré. Malgré les consignes, il décide de s'y introduire pour voir ce qu'il contient. Il est rejoint par Volkov. À l'intérieur, il découvrir un robot de forme humanoïde à la taille imposante, à la surface abimée par l'usure du temps. Un peu plus loin dans les entrailles du vaisseau, Volkov découvre une batterie en forme de lanterne, émettant une douce lumière verte. Jordan arrive devant un extraterrestre avec une poutrelle métallique fichée en pleine poitrine et un anneau vert au doigt.



Alors qu'ils continuent à avancer dans le vaisseau, Volkov et Jordan perçoivent un bruit de frottement : le vaisseau est en train de glisser de son perchoir. Ils parviennent à en sortir de justesse. Volkov a ramené avec lui la lanterne et l'anneau. De retour dans leur propre vaisseau, Volkov passe l'anneau au doigt et touche par mégarde la batterie. Il se produit une déflagration d'énergie verte qui occasionne une brèche dans la coque du vaisseau. Volkov est aspiré dans l'espace avec la batterie. Alors qu'il tentait de le ramener dans l'abri du vaisseau en l'agrippant par la main, Jordan se retrouve avec seulement l'anneau dans la sienne. Il est soudain enveloppé d'un halo vert. Il tente de rejoindre le vaisseau orbitant autour de l'astéroïde, mais les astronautes lui indiquent qu'ils ne peuvent l'accueillir à bord, pour des raisons de risque de contamination. Alors que Harold Jordan réfléchit à ce qu'il va pouvoir faire, il est violemment percuté dans le dos par une forme humanoïde.



Avec la collection Earth One, l'objectif de l'éditeur DC Comics est de disposer de produits dans un format plus noble que celui des comics habituels pour pouvoir les distribuer dans les librairies non spécialisées. Pour ce public, DC a demandé à quelques auteurs triés sur le volet de réaliser des histoires mettant en scène leurs personnages mais sous une forme repensée, et en repartant de zéro pour qu'ils soient accessibles à un public qui ne les connait pas. C'est ainsi que le lecteur a découvert Superman Earth One (2010) par Joe Michael Straczynski & Shane Davis, Batman Earth One (2012) par Geoff Johns & Gary Frank, Teen Titans Earth One (2014) par Jeff Lemire & Terry Dodson, et Wonder Woman Earth One (2016) par Grant Morrison & Yanick Paquette. Ces titres ont connu une ou deux suites, et DC sort les nouveautés au compte-goutte. Lorsqu'il prend connaissance du projet Green Lantern, le lecteur estime a priori qu'il est digne d'intérêt car les auteurs Corinna Bechko & Gabriel Hardman sont également les auteurs d'une série mêlant science-fiction et politique fiction de haut vol : Invisible Republic.



Réinventer un personnage aussi iconique que Green Lantern (ou les autres) tient de la gageure, car il faut en garder l'essence, tout en proposant une version moins ancrée dans des origines enfantines. Le défi pour les auteurs réside donc dans les choix qu'ils font, dans leur capacité à réaliser un récit qui tienne la route de manière autonome pour les nouveaux lecteurs, mais aussi à proposer une version susceptible de plaire au lectorat des comics de superhéros. Or ces derniers savent par avance les événements qui vont survenir dans l'histoire. Effectivement, Harold (et plus Hal, mais c'est un changement mineur) trouve un anneau vert nécessitant d'être rechargé dans une batterie ayant une forme de lanterne verte. Effectivement, il va rencontrer d'autres individus porteurs de ce même équipement. Effectivement, il a tout à apprendre. Pourtant les auteurs introduisent un décalage dès la première page, puisque le récit ne se déroule pas au temps présent, mais dans un futur indéterminé. En plus l'histoire commence dans l'espace, sans passage par la Terre.



Corinna Bechko & Gabriel Hardman jouent le jeu de proposer une variation sur la version canonique du personnage, tout en reprenant les caractéristiques principales. Le lecteur habitué des comics joue lui le jeu d'anticiper ce qu'il va retrouver des éléments habituels de la série. Il ne peut pas être surpris par l'inclusion de tel ou tel personnage, ou par la dynamique entre les porteurs d'anneaux et ceux qui les ont construits. Néanmoins les coscénaristes réussissent à faire en sorte qu'il ne puisse pas reconnaître un enchainement d'événements déjà utilisé. Du coup, le lecteur de comics découvre bel et bien une histoire nouvelle, avec plusieurs surprises qui ménagent habilement les attendus de la mythologie des Green Lanterns, et des variations qui font sens. Le lecteur novice découvre une histoire qui prend le temps d'installer son héros, de raconter la découverte de l'anneau, de montrer qu'Harold Jordan ne sait pas comment l'utiliser faute de mode d'emploi, et d'ouvrir progressivement l'horizon du récit.



Gabriel Hardman réalise des dessins descriptifs avec un bon niveau de détails, ce qui donne de la consistance à cet environnement de science-fiction. Ses traits de contours présentent quelques aspérités et quelques angles, ce qui donne l'impression d'une réalité soumise à l'usure du temps, un peu rêche et abrasive, pas forcément très accueillante pour la vie humaine. Les contours des aplats de noir présentent les mêmes caractéristiques, avec des irrégularités, et soit une surface uniformément noire, soit un remplissage plus charbonneux et irrégulier. À nouveau ces particularités participent à écrire un environnement un peu âpre. Il représente des êtres humains à la morphologie normale, bien découplé pour Harold Jordan, mais sans musculature surdéveloppée, ou même entretenue par la musculation. Sans grande surprise, les représentants des différentes races extraterrestres ont tous une morphologie anthropoïde, avec quelques petites différences quant à la couleur de peau, la forme du crâne ou le nombre de doigts.



L'artiste conçoit des combinaisons spatiales proches de celles existant dans la réalité, se tenant à l'écart des stéréotypes visuels des comics de superhéros. De la même manière, les engins spatiaux terriens restent proches des formes que l'on connaît pour les satellites et les navettes spatiales. Ceux utilisés par différents extraterrestres attestent d'une technologie plus avancée, tout en conservant des formes utilitaires et pragmatiques. Il en va de même pour les tenues vestimentaires qui restent utilitaires et qui ne reprennent pas les caractéristiques des costumes de superhéros. L'histoire emmène Harold Jordan sur d'autres planètes, mais majoritairement dans des zones naturelles, ou industrielles, Hardman n'ayant donc pas à concevoir des architectures d'autres cultures. Il réalise donc à nouveau des décors fonctionnels. S'il n'y prête pas attention, le lecteur ne se rend pas compte que la densité de décors n'est pas très élevée. C'est justifié par le nombre de séquences se déroulant dans l'espace ou dans des zones désertes. Jordan Boyd effectue un travail de mise en couleurs, le plus souvent discret (sauf lors de l'utilisation des anneaux), installant une ambiance dans une scène par le biais d'une couleur dominante, ajoutant une peu de relief aux surfaces avec des dégradés très limités. Il se lâche beaucoup plus lorsque l'énergie verte est libérée par les anneaux.



Les dessins de Gabriel Hardman ressemblent quasiment à un reportage quand il s'agit d'activités ordinaires. Le lecteur note qu'il conçoit des plans de prise de vue, avec des mouvements de caméra permettant de voir les mouvements des personnages pendant les discussions, accompagnant les échanges verbaux. L'artiste se révèle redoutable pour la mise en scène des affrontements physiques, à la fois pour les effets pyrotechniques des anneaux (bien complémentés par la mise en couleurs), à la fois pour la force de frappe des coups, avec des angles de vue qui souligne la brutalité des impacts. Il sait tout aussi bien gérer les scènes de foule, que ce soit par les vues d'ensemble, ou par la gestion du placement des figurants. Le lecteur peu familier des histoires des Green Lanterns peut un instant être décontenancé par la luminosité de la manifestation de leurs pouvoirs, mais c'est à la fois cohérent avec a version de l'univers partagé DC, et avec le principe qu'il s'agit à la base de policiers de l'espace, et qu'ils souhaitent être reconnaissables lors de leurs interventions, par les personnes à qui ils viennent en aide.



Les auteurs ont fort à faire dans ce premier tome, pour à la fois exposer la mythologie associée aux Green Lanterns à partir de zéro, pour raconter une histoire, et pour étoffer un peu leur personnage principal. Pour ce dernier, ils restent dans un schéma très classique d'individu cherchant l'aventure (il a été un pilote de la NASA), ayant vu la conquête de l'espace devenir une entreprise capitaliste comme les autres, et se faire arnaquer quand il est passé dans le secteur privé. Il s'agit donc d'un homme prêt à risquer sa vie mais un peu désabusé. Concernant l'intrigue, Bechko & Hardman doivent bien raconter comment Harold Jordan a acquis un anneau, comment il a appris à maîtriser les fonctions de base, d'où sortent ces anneaux, et s'il reste d'autres porteurs d'anneau. Ils sont donc contraints de suivre une intrigue bien balisée, et pourtant ils réussissent à jouer avec les attentes du lecteur et à le surprendre à plusieurs reprises. S'il a lu Invisible Republic, le lecteur ne pas s'empêcher d'en faire le rapprochement, et il constate que la dimension politique reste bien présente dans ce tome d'Earth One, mais moins développée. Par ailleurs, le point de vue sur différentes formes d'écosystème ne se retrouve pas dans ce tome. Il n'empêche que les auteurs font apparaître que le projet des Oans (les créateurs des lanternes) est d'ordre totalitaire, même s'il part d'un bon sentiment. Ils surprennent plus le lecteur avec la place et le rôle qu'ils réservent à Harold Jordan. Ils n'en font pas un héros tout puissant qui résout tout par la force de sa volonté. De lui-même, Jordan constate que la situation dépasse le niveau du simple individu et qu'il faut rechercher une solution collective dont il n'est pas forcément le pivot central.



Ce premier tome (en espérant qu'il y a en aura d'autres) de Green Lantern version Earth One remplit parfaitement les objectifs qui lui ont été assignés : un récit complet qui peut être proposé à des lecteurs qui ne font pas partie du public habituel des comics, une version de Green Lantern un peu différente et moins infantile dans son origine. Gabriel Hardman réalise des dessins un peu durs et sérieux, avec un savoir-faire de bon niveau, à la fois pour les séquences de science-fiction, et pour les affrontements physiques. Le scénario sait ménager les différentes obligations : exposer l'histoire des anneaux de pouvoir, donner une personnalité à Harold Jordan, et raconter une histoire qui se tient. Cette nouvelle version ne constitue pas une révélation sur le personnage, mais en constitue une bonne variation moins superhéros.
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Green Lantern - Terre-Un, tome 1

Ce tome est le premier d'une nouvelle série qui ne nécessite aucune connaissance préalable sur le personnage de Green Lantern. Il est initialement paru en 2018, sans prépublication, écrit par Gabriel Hardman & Corinna Bechko, dessiné et encré par Hardman, avec une mise en couleurs réalisée par Jordan Boyd.



Dans un futur où l'homme envoie des vaisseaux spatiaux pour aller effectuer des opérations minières dans le système solaire, Harold Jordan et Volok sont en train de sonder un astéroïde dans la ceinture entre Mars et Jupiter, pour le compte de la société Ferris. Ils reçoivent un message comme quoi un autre tandem a découvert un gros filon sur un autre astéroïde, et que par voie de conséquence leur mission est annulée. Jordan (un ex-pilote de la NASA) décide de terminer son exploration de l'astéroïde avant d'obtempérer. Il découvre un vaisseau spatial a demi enterré. Malgré les consignes, il décide de s'y introduire pour voir ce qu'il contient. Il est rejoint par Volkov. À l'intérieur, il découvrir un robot de forme humanoïde à la taille imposante, à la surface abimée par l'usure du temps. Un peu plus loin dans les entrailles du vaisseau, Volkov découvre une batterie en forme de lanterne, émettant une douce lumière verte. Jordan arrive devant un extraterrestre avec une poutrelle métallique fichée en pleine poitrine et un anneau vert au doigt.



Alors qu'ils continuent à avancer dans le vaisseau, Volkov et Jordan perçoivent un bruit de frottement : le vaisseau est en train de glisser de son perchoir. Ils parviennent à en sortir de justesse. Volkov a ramené avec lui la lanterne et l'anneau. De retour dans leur propre vaisseau, Volkov passe l'anneau au doigt et touche par mégarde la batterie. Il se produit une déflagration d'énergie verte qui occasionne une brèche dans la coque du vaisseau. Volkov est aspiré dans l'espace avec la batterie. Alors qu'il tentait de le ramener dans l'abri du vaisseau en l'agrippant par la main, Jordan se retrouve avec seulement l'anneau dans la sienne. Il est soudain enveloppé d'un halo vert. Il tente de rejoindre le vaisseau orbitant autour de l'astéroïde, mais les astronautes lui indiquent qu'ils ne peuvent l'accueillir à bord, pour des raisons de risque de contamination. Alors que Harold Jordan réfléchit à ce qu'il va pouvoir faire, il est violemment percuté dans le dos par une forme humanoïde.



Avec la collection Earth One, l'objectif de l'éditeur DC Comics est de disposer de produits dans un format plus noble que celui des comics habituels pour pouvoir les distribuer dans les librairies non spécialisées. Pour ce public, DC a demandé à quelques auteurs triés sur le volet de réaliser des histoires mettant en scène leurs personnages mais sous une forme repensée, et en repartant de zéro pour qu'ils soient accessibles à un public qui ne les connait pas. C'est ainsi que le lecteur a découvert Superman Earth One (2010) par Joe Michael Straczynski & Shane Davis, Batman Earth One (2012) par Geoff Johns & Gary Frank, Teen Titans Earth One (2014) par Jeff Lemire & Terry Dodson, et Wonder Woman Earth One (2016) par Grant Morrison & Yanick Paquette. Ces titres ont connu une ou deux suites, et DC sort les nouveautés au compte-goutte. Lorsqu'il prend connaissance du projet Green Lantern, le lecteur estime a priori qu'il est digne d'intérêt car les auteurs Corinna Bechko & Gabriel Hardman sont également les auteurs d'une série mêlant science-fiction et politique fiction de haut vol : Invisible Republic.



Réinventer un personnage aussi iconique que Green Lantern (ou les autres) tient de la gageure, car il faut en garder l'essence, tout en proposant une version moins ancrée dans des origines enfantines. Le défi pour les auteurs réside donc dans les choix qu'ils font, dans leur capacité à réaliser un récit qui tienne la route de manière autonome pour les nouveaux lecteurs, mais aussi à proposer une version susceptible de plaire au lectorat des comics de superhéros. Or ces derniers savent par avance les événements qui vont survenir dans l'histoire. Effectivement, Harold (et plus Hal, mais c'est un changement mineur) trouve un anneau vert nécessitant d'être rechargé dans une batterie ayant une forme de lanterne verte. Effectivement, il va rencontrer d'autres individus porteurs de ce même équipement. Effectivement, il a tout à apprendre. Pourtant les auteurs introduisent un décalage dès la première page, puisque le récit ne se déroule pas au temps présent, mais dans un futur indéterminé. En plus l'histoire commence dans l'espace, sans passage par la Terre.



Corinna Bechko & Gabriel Hardman jouent le jeu de proposer une variation sur la version canonique du personnage, tout en reprenant les caractéristiques principales. Le lecteur habitué des comics joue lui le jeu d'anticiper ce qu'il va retrouver des éléments habituels de la série. Il ne peut pas être surpris par l'inclusion de tel ou tel personnage, ou par la dynamique entre les porteurs d'anneaux et ceux qui les ont construits. Néanmoins les coscénaristes réussissent à faire en sorte qu'il ne puisse pas reconnaître un enchainement d'événements déjà utilisé. Du coup, le lecteur de comics découvre bel et bien une histoire nouvelle, avec plusieurs surprises qui ménagent habilement les attendus de la mythologie des Green Lanterns, et des variations qui font sens. Le lecteur novice découvre une histoire qui prend le temps d'installer son héros, de raconter la découverte de l'anneau, de montrer qu'Harold Jordan ne sait pas comment l'utiliser faute de mode d'emploi, et d'ouvrir progressivement l'horizon du récit.



Gabriel Hardman réalise des dessins descriptifs avec un bon niveau de détails, ce qui donne de la consistance à cet environnement de science-fiction. Ses traits de contours présentent quelques aspérités et quelques angles, ce qui donne l'impression d'une réalité soumise à l'usure du temps, un peu rêche et abrasive, pas forcément très accueillante pour la vie humaine. Les contours des aplats de noir présentent les mêmes caractéristiques, avec des irrégularités, et soit une surface uniformément noire, soit un remplissage plus charbonneux et irrégulier. À nouveau ces particularités participent à écrire un environnement un peu âpre. Il représente des êtres humains à la morphologie normale, bien découplé pour Harold Jordan, mais sans musculature surdéveloppée, ou même entretenue par la musculation. Sans grande surprise, les représentants des différentes races extraterrestres ont tous une morphologie anthropoïde, avec quelques petites différences quant à la couleur de peau, la forme du crâne ou le nombre de doigts.



L'artiste conçoit des combinaisons spatiales proches de celles existant dans la réalité, se tenant à l'écart des stéréotypes visuels des comics de superhéros. De la même manière, les engins spatiaux terriens restent proches des formes que l'on connaît pour les satellites et les navettes spatiales. Ceux utilisés par différents extraterrestres attestent d'une technologie plus avancée, tout en conservant des formes utilitaires et pragmatiques. Il en va de même pour les tenues vestimentaires qui restent utilitaires et qui ne reprennent pas les caractéristiques des costumes de superhéros. L'histoire emmène Harold Jordan sur d'autres planètes, mais majoritairement dans des zones naturelles, ou industrielles, Hardman n'ayant donc pas à concevoir des architectures d'autres cultures. Il réalise donc à nouveau des décors fonctionnels. S'il n'y prête pas attention, le lecteur ne se rend pas compte que la densité de décors n'est pas très élevée. C'est justifié par le nombre de séquences se déroulant dans l'espace ou dans des zones désertes. Jordan Boyd effectue un travail de mise en couleurs, le plus souvent discret (sauf lors de l'utilisation des anneaux), installant une ambiance dans une scène par le biais d'une couleur dominante, ajoutant une peu de relief aux surfaces avec des dégradés très limités. Il se lâche beaucoup plus lorsque l'énergie verte est libérée par les anneaux.



Les dessins de Gabriel Hardman ressemblent quasiment à un reportage quand il s'agit d'activités ordinaires. Le lecteur note qu'il conçoit des plans de prise de vue, avec des mouvements de caméra permettant de voir les mouvements des personnages pendant les discussions, accompagnant les échanges verbaux. L'artiste se révèle redoutable pour la mise en scène des affrontements physiques, à la fois pour les effets pyrotechniques des anneaux (bien complémentés par la mise en couleurs), à la fois pour la force de frappe des coups, avec des angles de vue qui souligne la brutalité des impacts. Il sait tout aussi bien gérer les scènes de foule, que ce soit par les vues d'ensemble, ou par la gestion du placement des figurants. Le lecteur peu familier des histoires des Green Lanterns peut un instant être décontenancé par la luminosité de la manifestation de leurs pouvoirs, mais c'est à la fois cohérent avec a version de l'univers partagé DC, et avec le principe qu'il s'agit à la base de policiers de l'espace, et qu'ils souhaitent être reconnaissables lors de leurs interventions, par les personnes à qui ils viennent en aide.



Les auteurs ont fort à faire dans ce premier tome, pour à la fois exposer la mythologie associée aux Green Lanterns à partir de zéro, pour raconter une histoire, et pour étoffer un peu leur personnage principal. Pour ce dernier, ils restent dans un schéma très classique d'individu cherchant l'aventure (il a été un pilote de la NASA), ayant vu la conquête de l'espace devenir une entreprise capitaliste comme les autres, et se faire arnaquer quand il est passé dans le secteur privé. Il s'agit donc d'un homme prêt à risquer sa vie mais un peu désabusé. Concernant l'intrigue, Bechko & Hardman doivent bien raconter comment Harold Jordan a acquis un anneau, comment il a appris à maîtriser les fonctions de base, d'où sortent ces anneaux, et s'il reste d'autres porteurs d'anneau. Ils sont donc contraints de suivre une intrigue bien balisée, et pourtant ils réussissent à jouer avec les attentes du lecteur et à le surprendre à plusieurs reprises. S'il a lu Invisible Republic, le lecteur ne pas s'empêcher d'en faire le rapprochement, et il constate que la dimension politique reste bien présente dans ce tome d'Earth One, mais moins développée. Par ailleurs, le point de vue sur différentes formes d'écosystème ne se retrouve pas dans ce tome. Il n'empêche que les auteurs font apparaître que le projet des Oans (les créateurs des lanternes) est d'ordre totalitaire, même s'il part d'un bon sentiment. Ils surprennent plus le lecteur avec la place et le rôle qu'ils réservent à Harold Jordan. Ils n'en font pas un héros tout puissant qui résout tout par la force de sa volonté. De lui-même, Jordan constate que la situation dépasse le niveau du simple individu et qu'il faut rechercher une solution collective dont il n'est pas forcément le pivot central.



Ce premier tome (en espérant qu'il y a en aura d'autres) de Green Lantern version Earth One remplit parfaitement les objectifs qui lui ont été assignés : un récit complet qui peut être proposé à des lecteurs qui ne font pas partie du public habituel des comics, une version de Green Lantern un peu différente et moins infantile dans son origine. Gabriel Hardman réalise des dessins un peu durs et sérieux, avec un savoir-faire de bon niveau, à la fois pour les séquences de science-fiction, et pour les affrontements physiques. Le scénario sait ménager les différentes obligations : exposer l'histoire des anneaux de pouvoir, donner une personnalité à Harold Jordan, et raconter une histoire qui se tient. Cette nouvelle version ne constitue pas une révélation sur le personnage, mais en constitue une bonne variation moins superhéros.
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Invisible Republic, tome 3

Ce tome fait suite à Invisible Republic, tome 2 (épisodes 6 à 10) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Dans la mesure où il s'agit d'une histoire d'un seul tenant, il faut avoir commencé par le premier tome. Celui-ci contient les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2017, coécrits par Gabriel Hardman & Corinna Bechko, dessinés et encrés par Hardman, avec une mise en couleurs réalisée par Jordan Boyd, la même équipe artistique depuis le début.



En 2844, un an après les événements du tome précédent, le journaliste Croger Babb est en tournée de présentation de son livre intitulé Invisible Republic, constitué essentiellement des journaux intimes de l'activiste politique Maria Reveron. Accompagné par son agent, il atterrit sur une petite planète où il est accueilli par Anette Jere, la maire de Terra Station Three. Devant un amphithéâtre plein, et malgré une électricité fluctuante, il explique la situation géopolitique de la lune habitée Avalon, orbitant autour de la planète Aslan, et de la deuxième lune plus petite Ken. Il évoque la situation du pouvoir et comment cette configuration a favorisé l'apparition d'un personnage politique comme Maia Reveron. Le public commence à lui poser des questions difficiles, telles que l'avis de Maia Reveron sur la publication de ses journaux intimes, ou le fait qu'elle ait fait assassiner une journaliste. Il répond sur la nécessité de communiquer d'une manière transparente afin d'éviter que des rumeurs erronées se répandent, souvent initiées par le gouvernement en place afin de discréditer l'action des opposants au régime.



Croger Babb poursuit sa présentation en lisant un passage du journal de Maia Reveron, relatif à sa situation 42 ans plutôt. Elle se trouvait alors sur la lune Aslan, vivant en couple avec Christoph dans une grande capsule spatiale reconvertie en habitation dans la jungle, éloignée de tout centre urbain. Les vivres commençant à manquer, ils décident de se lancer dans un périple pour rejoindre la ville la plus proche. En progressant sous la pluie, ils passent à proximité d'un immense Eles, l'un des animaux herbivores de la planète. En arrivant dans la ville, ils doivent s'écarter pour laisser passer un groupe de Kelphies, des animaux sauvages proches des chiens. À la fin de son intervention, Croger Babb estime qu'il est temps pour lui de retourner sur Avalon, mais un fonctionnaire l'administration de Terra Station Three lui indique que son droit de vol a été révoqué, alors qu'il se présente à la douane. 42 ans plutôt, Maia Reveron et Christoph sauvent un jeune kelphie d'un piège destiné à un humain en pleine jungle et essayent de la faire opérer par un médecin.



Le lecteur avait été emporté par les 2 premiers tomes, avec des auteurs sachant utiliser à bon escient les conventions des récits de science-fiction, et les mélanger à une aventure politique, avec un leader charismatique (Arthur McBride) ayant accédé au pouvoir après avoir renversé un despote représentant l'autorité du gouvernement terrestre, dans des conditions peu claires, remettant en cause ses principes et ses amitiés. Les dessins de Gabriel Hardman montraient un environnement bien chargé, assez consistant. Le lecteur replonge donc avec plaisir dans cette histoire mêlant SF et politique, et retrouve en fin de volume les pages de texte rédigées par Corinna Bechko, une zoologue de formation. Dans le premier texte, elle évoque la richesse de la faune d'Aslan, en particulier les Eles et les Kelphies, les 2 animaux évoqués dans l'histoire. Dans le deuxième texte, elle développe la notion d'animaux domestiqués, dans le troisième les critères de développement de vie sur une planète (en évoquant ceux de la Terre), dans le quatrième l'inéluctabilité de la modification des écosystèmes de par la présence des êtres humains. Le dernier texte vient compléter un des points de l'histoire, à savoir l'exploration de l'espace par un vaisseau peuplé de femmes, avec les installations nécessaires pour des fécondations in vitro.



En fonction de ses goûts, le lecteur peut choisir de lire ou non les textes de fin, car ils ne sont pas indispensables à la compréhension du récit. S'il le fait, les premiers viennent souligner un thème discret mais bien présent dans la première moitié de ce tome : l'écologie. Maia et Christopher ont décidé de vivre à l'écart de la population, dans une jungle épaisse, soumise à la pluie abondante qui tombe sur cette planète. Puis Maia développe un attachement particulier au jeune Kelphie dont elle a sauvé la vie. Bechko & Hardman ne sont pas les premiers à développer une fibre écologique dans un récit de science-fiction. Ils savent s'en servir avec une sensibilité juste, ni larmoyante, ni revendicatrice ou prosélyte. Le lecteur observe la luxuriance de la végétation, l'humidité omniprésente, le comportement du kelphie qui s'est attaché à un humain, au travers des dessins d'Hardman. Cela lui donne une bonne compréhension de cet écosystème et de l'impact qu'une telle vie peut avoir sur la psyché de Maia Reveron et sur son développement personnel. Cette phase de sa vie fait partie de son histoire et a contribué à forger sa personnalité.



En continuant de lire les textes en fin de volume, il découvre également celui intitulé Les femmes et les enfants d'abord. À nouveau il s'agit d'une petite aide pour se souvenir que ce récit de science-fiction a été pensé et construit de manière cohérente. L'article en lui-même évoque la composition probable d'un équipage ayant pour mission de partir pour un voyage de plusieurs décennies dans l'espace. Au cours du récit, les dessins sont assez précis et concrets pour donner à voir une technologie futuriste au lecteur, ainsi que des environnements d'anticipation qui restent fonctionnels. Gabriel Hardman ne propose pas une technologie futuriste clinquante, mais une technologie fonctionnelle et utilisée. Pour chaque planète, les installations et habitations sont adaptées au climat et reflètent le faible budget alloué à leur construction. Le lecteur peut voir la différence de conception entre les vaisseaux spatiaux, et les navettes pour se déplacer en surface. Il observe également l'équipement des militaires, des forces de l'ordre et les différentes armes à feu. Les vêtements sont assez proches de ceux qui existent aujourd'hui, à nouveau avec une approche fonctionnelle bon marché, et une variété limitée dans les régions les plus défavorisées.



Gabriel Hardman et Jordan Boyd dépeignent un monde assez noir et rugueux. Les couleurs choisies sont souvent ternes, vert de gris, évoquant un environnement pas toujours suffisamment éclairé, faute de moyen, faute d'énergie, des individus qui cherchent pas l'exposition (à la lumière), qui vivent dans une forme de semi-clandestinité. Les contours des formes présentent des aspérités, des irrégularités, comme si les personnages avaient d'autres priorité que de se pomponner pour paraître en société. Les aplats de noir pour donner de la texture aux surfaces, du relief, pour rendre compte des zones d'ombre présentent les mêmes irrégularités, avec l'utilisation d'aplats pleins, mais aussi de zones charbonneuses. Le lecteur plonge dans un monde avec des zones d'ombre, évoquant les secrets des uns et des autres, les manipulations cachées.



Les coscénaristes développent leur histoire selon les axes déjà présents dans les tomes précédents. Le lecteur en apprend plus sur la vie de Maia Reveron, sur la constitution de ses convictions, de ses méthodes. Il voit Croger Babb à nouveau soumis à des forces qu'il ne peut pas maîtriser, ballotté par différentes factions, sans réussir à reprendre le dessus. Il apprécie que les personnages se comportent en adulte, sans pour autant être dépourvus d'émotion. Bechko et Hardman mettent en scène des personnages d'âge différent, les jeunes étant plus impétueux, et les plus âgés plus réfléchis, sans être devenus amers ou cyniques. Si le lecteur ne ressent pas une forte empathie pour eux, il s'implique dans leur situation, dans leurs espoirs, leur volonté de défendre ce qui leur appartient, dans leur ténacité à réussir à faire évoluer la situation, à se battre pour une juste cause, sans avoir de certitude quant aux effets de leur action, sans avoir de certitude sur le fait qu'elles amélioreront la situation.



Comme les 2 précédents tomes, celui-ci reste à forte teneur politique. Les auteurs racontent une aventure, avec des péripéties, les affrontements dans la jungle, la découverte d'un camp de la rébellion, la course poursuite en navettes volante à la surface de la planète. Ils continuent également de sonder les convictions politiques, ou plutôt les tactiques politiques. Le lecteur découvre ainsi comment Arthur McBride a découvert que l'union fait la force, en milieu carcéral. C'est dans l'adversité qu'il a pris conscience de la force du peuple. De son côté, Maia Reveron a pu vivre dans une communauté matriarcale, avec une répartition des tâches valorisantes radicalement différente entre les femmes et les hommes, et l'accouchement comme un rite de passage vers une caste supérieure. Le lecteur observe ces convictions s'opposer dans leurs méthodes, mais aussi dans leur résultat. Il voit Maia Reveron prendre la tête d'une rébellion qui souhaite faire évoluer le gouvernement, tout en préservant les appareils politiques en place, et une faction d'individus plus jeunes souhaitant une véritable révolution.



Ce troisième tome confirme encore une fois la qualité narrative de l'artiste et du coloriste, ainsi que l'épaisseur du scénario qui combine développement des personnages, conception d'un monde de science-fiction, et réflexion politique intelligente.
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Invisible Republic, tome 2

Ce tome fait suite à Invisible Republic, tome 1 (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2015/2016, coécrits par Gabriel Hardman & Corinna Bechko, avec des dessins et un encrage de Gabriel Hardman, et une mise en couleurs de Jordan Boyd.



En 2843, sur Avalon l'un des lunes de la planète Asan, la baronne Dame Panonica de Roths est de retour après 30 ans d'absence, attendue par la presse à la descente de sa navette spatiale. Pendant ce temps-là, les journalistes Croger Babb et Woronov sont emmenés dans un véhicule pour une audience avec Maia Reveron. Ils ont les yeux bandés, et le véhicule traverse une grande étendue désertique de boue. Il y a 42 ans, Maia Reveron était encore une jeune femme qui avait décidé de suivre son cousin Arthur McBride, embringué dans une aventure politique peu claire.



Les circonstances avaient fait de McBride et Reveron, 2 fugitifs pour avoir tué des policiers faisant respecter la loi telle que définie par la tutelle du gouvernement de la Terre. Les 2 rebelles en fuite avaient trouvé refuge dans les derniers étages d'un immeuble de haut standing, avec quelques autres fuyards. L'opinion publique des natifs de Maidstone avait pris fait et cause pour les actes de rébellion d'Arthur McBride (la participation de Maia n'ayant pas été mentionnée). Au temps présent, Croger Babb se retrouve en possession du journal intime de Maia Reveron décrivant l'ascension d'Arthur McBride comme représentant du parti de libération de Maidstone. 42 ans plus tôt, le même McBride est encore un individu aux convictions politiques peu affirmées.



Le premier tome de cette série avait laissé une forte impression, à la fois pour des dessins assez sombres transcrivant des environnements peu reluisants, et une atmosphère sans beaucoup d'espoir, à la fois pour un scénario ambitieux utilisant les libertés offertes par le genre de la science-fiction pour évoquer l'engagement politique, dans ce qu'il a de plus pragmatique. Le lecteur apprécie que les auteurs aient pu réaliser la deuxième partie de leur récit, en attendant de pouvoir lire la troisième Invisible Republic Volume 3, menant ainsi à bien leur intrigue. Le lecteur prend plaisir à retrouver l'ambiance graphique très particulière de la série. Jordan Boyd effectue toujours un travail si personnel de mise en couleurs. L'ambiance reste plombée par des teintes gris-vert qui attestent d'un quotidien déprimant, et peu joyeux. Mais au lieu de rendre la lecture morose, ces teintes font d'autant plus ressortir la vie apportée par les personnages dans ces environnements. Il n'applique pas une couleur uniforme à chaque surface délimitée par les traits encrés, mais des gradations d'une même nuance, pour rendre compte de l'éclairage, et aussi pour faire ressortir certaines formes par rapport à d'autres. Il s'agit d'une véritable approche structurée et personnelle de la mise en couleurs, conçue sur mesure pour souligner le fond du récit. Dans le même ordre d'idée, les séquences du passé bénéficient d'une mise en couleurs plus variée et un peu plus vive, comme si les personnages étaient plus neufs, pas encore englués dans leurs idées arrêtées, et subissant le poids du passé.



Le lecteur retrouve également les dessins de Gabriel Hardman, dont la première caractéristique réside dans les traits de contours. L'artiste adopte une approche descriptive, détoure les formes avec des traits précis, et nets. Cependant certains contours donnent l'impression de ne pas avoir été correctement ébarbés, comme s'il subsistait des aspérités qui n'avaient pas pu être lissées. Renforçant cette impression de rugosité parfois piquante, les ombres portées le sont sous forme de zones géométriques mal définies, et totalement irrégulières. Il en découle une impression qu'il subsiste des zones de flous dans les personnages ou les décors, ou en tout cas des zones qui restent impénétrables au regard, qui conservent une part de mystère, quelle que soit la minutie et l'application avec laquelle le dessinateur a pu représenter le reste. À nouveau cette approche graphique est en phase avec un récit qui dévoile le passé petit à petit, les faits et gestes des uns et des autres, leurs relations interpersonnelles et leurs partis pris, mais avec la certitude qu'il demeure bien d'autres secrets.



Au fil des séquences, le lecteur constate que cette forme des contours qui peut sembler un peu hâtive ne l'est en rien. Pour commencer, tous les personnages sont aisément reconnaissables aux traits de leur visage, et à leur morphologie, à commencer par leur taille et leur corpulence. Ensuite, en regardant un peu les tenues vestimentaires, le lecteur constate qu'elles évoluent en fonction des époques, et qu'elles sont cohérentes entre elles dans une vision assez pragmatique du futur. Ensuite, les personnages évoluent dans des environnements variés, dans lesquels le lecteur peut se projeter grâce au bon niveau de détail. Croger Babb et Woronov sont emmenés dans une immense halle industrielle, avec structure métallique apparente, grands volumes, tuyaux divers et variés, et un sous-sol aménagé en cohérence avec l'usage du bâtiment, ce qui ne veut pas dire qu'il ne recèle pas quelques surprises (dont une de taille). Les étages supérieurs de l'immeuble où squattent la bande de rebelles disposent eux aussi de beaux volumes, mais sans comparaison possible avec ceux de la halle industrielle, ce qui atteste cette fois-ci de la richesse du propriétaire. Le lecteur en a la confirmation lorsque l'un des personnages a accès aux étages inférieures habités, avec un ameublement luxueux. Il peut également apprécier le contraste entre la tranquillité du marché de produits de luxe, et l'espace confiné de la station orbitale.



Le lecteur apprécie également la qualité de la mise en scène de l'artiste. Lors des séquences de dialogue, il lui arrive de dessiner des têtes en train de parler pendant une page, mais il s'agit plus de plan sur des bustes, avec des inclinaisons différentes, et des changements d'angle de vue pour accompagner soit le changement de prise de parole entre interlocuteurs, soit pour insister sur qui a le dessus psychologique dans la conversation. Il y a également de nombreuses conversations qui bénéficient d'une mise en scène plus sophistiquée, avec des plans plus larges pour montrer ce que font les personnages, ce qui les entoure. Gabriel Hardman réalise des séquences d'action tout en sécheresse, sans une once de romantisme de la violence, sans glorification des capacités physiques, mais pas sans force. Il prend également soin de montrer les conséquences, à commencer par les blessés, avant même les destructions matérielles.



La partie graphique fait exister un monde de science-fiction, plus désespérant que désespéré, plus résigné que débilitant, avec des personnages adultes, sans être auréolés de prestige, sans dramatisme émotionnel. Ce parti pris est parfaitement en phase avec la nature du récit. Le lecteur peut très bien apprécier ce récit au premier degré. Les coscénaristes ont établi au départ la conclusion : le régime auquel a participé Arthur McBride en héros a fini par s'effondrer. Ils entremêlent avec élégance 2 fils chronologiques qui progressent de concert, le présent permettant de maintenir une tension narrative, et le passé venant éclairer le comportement des individus au présent. Sur ce plan littéral, le récit s'avère très prenant, sous la forme d'un thriller mâtiné de politique, le lecteur se demandant bien qui finira par avoir le dessus entre les différentes forces en présence. En découvrant le passé au fur et à mesure, il prend conscience qu'il n'est pas possible de départager les factions entre Bien & Mal. Chaque faction a son propre objectif, son propre plan d'action. Qui plus est, même si chaque faction est représentée par son chef, Corinna Bechko & Gabriel Hardman montrent bien que les individus qui composent chaque groupe disposent de motivations personnelles similaires mais pas identiques à celles des chefs ou de la faction. Ils saupoudrent le tout d'une petite touche de paranoïa engendrée par la clandestinité dans laquelle le groupe de rebelles est contraint de vivre, ce qui installe une tension sous-jacente permanente.



Il est également possible de lire ce récit au second degré : la description des forces qui façonnent les personnages publics, à commencer par les hommes politiques, la manière dont ils évoluent, la distance qui sépare leur image publique de l'individu qu'ils sont dans leur vie. Les auteurs réalisent un travail fascinant en commençant par exposer la réputation d'Arthur McBride telle qu'elle s'est figée après sa mort, puis ils racontent son histoire personnelle, au travers des yeux de sa cousine Maia Reveron. Finalement, le lecteur n'a pas accès aux pensées intérieures de McBride, mais il apprend à le connaître au travers de ses actions et de ses dires. Les auteurs montrent comment l'image publique se nourrit de fait tels que constatés par les médias, mais déconnectés des motivations et des circonstances qui ont amené l'individu à se conduire ainsi. Le lecteur est aux premières loges pour voir cette déconnexion, sans pour autant que McBride ne donne l'impression d'être maître des déformations qui se produisent, des interprétations qui sont données à ses actes. À ce deuxième niveau de lecture, il s'agit d'une analyse pénétrante de la construction d'une image publique, semblant réfléchie pour le grand public, faite de tâtonnements et d'opportunité lorsqu'on la voit de l'intérieur.



Ce deuxième tome confirme l'excellente qualité de cette série qui baigne plus dans la politique fiction que dans la science-fiction. Les auteurs savent raconter un récit prenant, baignant dans un monde consistant, avec une ambiance cafardeuse, tout en se livrant à une analyse de la figure de l'homme politique et du rebelle politique aussi perspicace qu'intelligente. Remarquable. 5 étoiles. Ils se payent même le luxe de terminer avec 8 pages de texte consolidant leur parti pris de science-fiction, ou plutôt d'anticipation sur des sujets comme les ressources nutritives des algues, ou la possibilité de construire un ascenseur orbital.
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Angel, Saison 11, tome 2 : Time and Tide

Bof. La saison 11 d'Angel poursuit son exploration du passé à bord d'un vieux navire. Parmi les passagers, deux célèbres vampires qui ont la passion du sang et de la violence : Darla et Angelus. Faisons fi des paradoxes et réécrivons les évènements après tout cela n'a aucune importance tant que cela sert le récit. Mais voilà, le récit nous ennui et on a surtout hâte qu'Angel et Fred rentrent de leur périple. Une vision, des insectes qui zombifient les humains, un bijou mystérieux… peu nous importe, on aurait voulu une autre histoire. Et ce n'est pas un anecdotique abordage de pirates qui va nous émoustiller. Serait-ce le début de la fin pour le Buffyverse en comics ?
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Angel, Saison 11, tome 3 : Dark Reflections

Dernier tome de cette courte saison 11 pour Angel, il est temps de conclure ce voyage temporel à l'utilité plus que contestable. Après un petit séjour aux temps immémoriaux, une confrontation pirate avec Angelus et Darla et une visite familiale éclair en Irlande, Angel et ses amies Fred/Illyria doivent affronter les conséquences de leurs actes.



Le tome semble légèrement plus intéressant mais n'effacera en rien les lourds défauts de cette saison. Autant le développement autour de la famille de Liam, futur Angelus et Angel, lève un peu plus le voile sur les origines du vampire, autant la morale développée en conclusion ne passe pas. Maintes et maintes fois rabâchées à toutes les sauces, dans de multiples fictions, mieux aurait valu nous épargner un énième rappel : non, on ne peut pas changer le passé, il faut s'en dépatouiller comme on peut. Le plus agaçant ici, c'est l'absence totale de surprise. La prévisibilité est telle que l'on devine les évènements à venir et la conclusion.



Une saison 11 en trois tomes pour Angel, un récit passable si ce n'est médiocre dont le seul plaisir réside dans le fait de l'avoir achevé. Un seul arc, une seule aventure mais c'est déjà trop. A choisir, j'aurai préféré découvrir le "Run and Catch" consacré à Drusilla durant la saison 9, et malheureusement annulé.
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Green Lantern - Terre-Un, tome 1

Je ne connaissais pas le personnage de Green Lantern et je dois reconnaitre que l'histoire m'a captivé dès le début. On découvre l'origine de la puissance verte et l'histoire du héros, au départ une sorte de mineur galactique travaillant sous contrat.

Un peu comme dans Prometheus, la découverte d'un ancien vaisseau et son exploration vont tout changer...
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Invisible Republic, tome 2

Invisible Republic revient pour un second tome (sur les 4), avec toujours Gabriel Hardman et Corinna Bechko au scénario, Bechko également au dessin et Jordan Boyd à la couleur. Le premier tome d’une guerre de science-fiction post-apo posait de très bons éléments, avec un cliffhanger de fin de tome laissant présager une suite de qualité. Le tome 2 suit toujours le journaliste déchu Croger Babb, en chemin pour rencontrer Maïa Reveron, cousine d’Arthur McBride et auteure du journal intime (ou de bord) sur McBride. Maïa passe alors un marché avec lui, en propoant de lui raconter le passé sur le lien entre elle et son cousin. La narration continue d’explorer les méandres de la politique en l’an 2843 sur la lune d’Avalon. Le régime mis en place menace, ne respecte en rien le droit humain et ne pense qu’à sa pomme. Le récit continue de se diviser entre passé et présent, nous ramenant 42 ans plus tôt pour que l’on comprenne le cheminement de chacun sur Avalon. La vérité n’est pas gratuite de nos jours, et l’est tout autant dans ce futur de science-fiction où la population n’a pas de place pour être libre. Les dialogues sont percutant et raviront ceux qui aiment quand un récit pèse le pour et le contre d’une politique X ou Y. Dans le tome 1, je n’avais pas vraiment réussi à m’attacher à Croger Babb, le trouvant trop calculateur, et dans ce tome 2 le ressenti a été pareil. Pour moi, Maïa possède plus de nuances dans sa personnalité, ce qui la rend plus intéressante à suivre. On s’amuse à tenter de la comprendre, tandis que le rythme est toujours aussi soutenu.



Les révélations affluent, nous laissant parfois pantois. Le récit s’offre des parallèles avec la légende du Roi Arthur, tout en intégrant des thèmes tels que manipulation et espionnage. Ce qui m’avait véritablement séduit au-delà du contexte politique et post-apo, c’était les dessins de Hardman. Ce dernier livre des planches travaillées, avec un côté parfois un peu brouillon mais collant bien à l’ambiance. Les visages sont facilement reconnaissables, et la fatigue se perçoit facilement sous les yeux de certains personnages. La colorisation de Boyd contribue bien à la mise en avant des cases de Hardman. On oscille entre couleurs tristes et ternes, et des tons plus vivants voire chaleureux. Les arrière-plan sont soignés, presque floutés à certains moments, pour accentuer cette ambiance grisonnante. L’édition de HiComics est irréprochable, avec de nombreux bonus dont les écrits de Bechko. En conclusion, Invisible Republic est un comics qui mélange un genre de fiction politique, de post post-apo et de thriller de manière naturelle et efficace. Si je n’ai pas accroché à Babb, je ne désespère pas d’y parvenir avec la suite.
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Invisible Republic, tome 3

Il est frustrant de savoir qu'on ne connaîtra jamais la fin d'Invisible Republic. La série était prévue en 4 tomes et s'arrête avec celui-ci. C'est rageant car c'est un excellent récit de science fiction et de politique. Le genre d'histoire qui fait réfléchir sur l'humanité, l'évolution sociétale, la destruction de notre planète et les futures colonisation. Un récit brillamment orchestré par Corinna Bechko et illustré à merveille par Gabriel Hardman. Malheureusement on ne connaîtra jamais la conclusion et c'est bien triste… les auteurs ayant décidés d'aller vers d'autres horizons super heroic
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Miss Fury : Fugue en si mineur

Depuis ma visite à Angoulême en janvier 2017 (où j’ai vu l’expo Marvel et la French Touch) et ma lecture de América (coup de coeur) l’an dernier, j’ai une affection particulière pour une certaine frange de comics revisités… quand en plus ils sont indubitablement féministes, je suis conquise d’emblée. Dans celui-ci, nous sommes à New York en 1942. De nombreux New-yorkais ont embarqué pour l’Europe à bord de navires de guerre. La ville semble livrée à elle-même. Mais Miss Fury est là, l’alter ego de Marla Drake, dont les bureaux viennent justement de se faire cambrioler. Qui aurait intérêt à voler les plans d’un navire ? Marla Drake mène l’enquête sans se douter que la fête à laquelle l’invite sa meilleure amie, chez ses parents, verra le dénouement de toute cette machination, un dénouement encore plus invraisemblable que prévu car teinté de sorcellerie. Créée par Tarpe Mills et diffusée de 1941 à 1952, Miss fury est citée comme le premier comics féminin, voire féministe. Et j’ai aimé ça, la répartie de Miss Fury, qu’elle soit en costume ou non, son ascendant plus qu’évident sur les hommes qui l’entourent, mais également sur des monstres qui semblent sortis tout droit de l’enfer. Les dessins sont très beaux, esthétiques. Et j’aime toujours en fin d’ouvrage retrouver rassemblées les différentes couvertures imaginées par les dessinateurs, montrant leur vision très personnelle du personnage. L’histoire racontée cette fois-ci peut sembler un peu confuse et surtout complètement invraisemblable, mais je n’ai pas boudé mon plaisir, loin de là.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Angel, Saison 11, tome 1 : Out of the Past

Noooooonnn !!!! Pourquoi l'équipe créatrice a-t-elle changé depuis la saison 10 ?! Et encore, ce ne sont pas les seuls changements ! Autant dire que cette saison 11 d'Angel commence très mal.



Tout d'abord, Joss Whedon a décidé que la saison 11 ne comporterait que 12 numéros seulement. Ensuite, Faith ne fait plus partie de l'aventure. Enfin, l'intrigue générale tourne autour d'un voyage dans le temps.



Alors qu'Angel et Fred sont à Dublin pour exorciser un hôtel, le vampire torturé est pris d'une vision. Illyria qui aime bien écouter aux portes à travers le corps de son hôte, décide qu'un petit tour dans le passé d'Angel règlera le problème qui se présente. Mais c'était sans compter sur l'intervention du lourd passé de la déesse…



Pour ce premier saut dans le temps, Angel et sa partenaire Fred/Illyria sont coincés dans un temps très reculé où les dieux foulent encore la Terre. La raison de cette dérive ? La conscience d'Illyria. La déesse est hantée par une erreur de son passé qui l'a poussé à éradiquer une espèce entière de démons asservis à sa cause. La seule solution pour qu'Angel puisse à nouveau se concentrer sur son propre problème est d'aider la déesse à faire amende honorable.



Scénaristiquement, je ne suis pas convaincu. Le voyage dans le temps est toujours fascinant mais très casse-gueule. Et quand nos héros commencent à changer plein de trucs dans tous les sens, ben ça ne sent pas bon du tout ! Pourtant Fred évoque rapidement les risques de cette situation : "qui sait ce qu'il adviendra du futur si l'on écrase un insecte dans le passé". Cela n'empêche pas la scénariste Corinna Bechko de tout chambouler...certainement pour le pire !



Du côté des détails, le fait qu'Angel et Fred puissent communiquer avec les démons de cette époque m'a beaucoup dérangé. L'anglais était une langue qui n'existait certainement pas. Je veux bien qu'elle soit compréhensible dans d'autres dimensions pour diverses raisons, même implicites, mais dans un passé probablement préhistorique faut pas pousser !



Pour ce qui est des dessins, je n'ai rien contre Geraldo Borges qui a montré son talent chez DC Comics, mais je n'aime pas du tout sa manière de traiter l'univers d'Angel. Ou tout du moins des personnages et plus particulièrement d'Angel qui est tout a fait moche et méconnaissable. Je suis sûr qu'il pourrait embrocher des vampires avec ces trois pics dressés qui lui servent de frange gélifiée… Cliff Richards et Will Conrad proposaient des planches et des personnages beaucoup plus soignés. Pas cool Geraldo !



Il reste encore deux tomes pour conclure cette saison d'Angel (parce que là aussi Dark Horse n'a pas jugé judicieux de rassembler les 12 numéros en deux tomes comme pour Buffy quittent à augmenter les délais de publication) et j'espère que ça va un peu s'améliorer et ne pas finir en eau de boudin.
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Green Lantern - Terre-Un, tome 1

Nouveau titre de la collection des versions « libres » des grands héros DC, une belle aventure, très spatiale et dépressive, qui revisite de façon intéressante l'univers des Chevaliers d’émeraude.
Lien : https://www.actuabd.com/Gree..
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Green Lantern - Terre-Un, tome 1

Beaucoup de science-fiction, un peu de super-héros, un soupçon de la communauté de l'anneau, et on obtient cette bande-dessinée, noire sur fond vert translucide. Ajoutez-y un zeste de politique, d'écologie (décidément, tous les mondes courent après l'énergie), et les super-héros potentiels deviennent des êtres naïfs, qui sèment le chaos. Il y a parfois des ellipses, on sent que l'histoire aurait pu être plus développée, mais ces raccourcis n'entachent en rien la compréhension du récit.

Affaire à suivre...
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Miss Fury : Fugue en si mineur

Cette Fugue en Si mineur est donc une belle introduction pour la nouvelle héroïne de Graph Zeppelin. L’album est sympathique, prenant et je suis vraiment curieux de voir ce qu’il va advenir désormais de Marla.
Lien : http://www.emaginarock.fr/20..
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Invisible Republic, tome 3

« Invisible Republic » est un essentiel d’anticipation, comme on en lit assez rarement en bande dessinée, scénaristiquement et graphiquement très homogène, à découvrir absolument.
Lien : http://bdzoom.com/144227/com..
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Legacy - Saison II, tome 3 : Fugitive

Les personnages ont de la puissance, du charisme, ils sont assez expressifs et arrivent à donner une atmosphère particulière à cette intrigue.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Legacy - Saison II, tome 1 : Terreur sur Ca..

Youhou ! La série repars et sans Cade ( crade, pour les intimes ) qui est probablement mort d'une overdose dans une ruelle d'une pseudo-planète. Inutile de préciser que je n'étais pas une fan du précédent héro... La nouvelle est Ania Solo, descendante de Han et Leia et selon toute probabilité de Jacen ( c'est un des enfants de Han et Leia ). En tout cas, je préfère largement ce personnage à l'autre drogué de bas étages... mais je m'égare, donc nouveau personnages, nouvelle intrigue, qui se situe après celle des Legacy saison 1 : La galaxie est dirigée par un triumvirat ( compliqué à écrire comme mot) et la paix est fragile. Evidemment, un sith menace tout le monde et une fille qui n'a rien demandé se retrouve au centre de la tourmente. Classique mais pas trop mauvais. Je vous laisse découvrir.



Edwige.
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Legacy - Saison II, tome 1 : Terreur sur Ca..

Les scénaristes ont écrit, avec cette seconde saison, une excellente mis en place de nouvelles aventures au sein de l'univers étendu Star Wars. [...] J'ai aussi beaucoup apprécier le talent graphique de Gabriel Hardman. Son style apporte un peu de sang neuf à la saga.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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