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Citations de Daisy Letourneur (30)


Il n'est pas suffisant d'être bien élevé et bienveillant pour mériter quoi que ce soit dans la vie. Vous n'êtes pas un féministe juste parce que vous traitez votre copine et votre maman à peu près correctement, pas plus que vous n'êtes un grand humaniste juste parce que vous ne donnez pas de coup de pied aux SDF dans la rue. Qu'avez-vous fait concrètement contre le patriarcat ? (...)
Quand bien même vous détruiriez le patriarcat par amour, aucune femme ne vous devra ni affection ni relation sexuelle. La séduction n'est pas une transaction. Quant à l'idée que les filles préfèreraient les bad boys qui les maltraitent, elle ne semble pas très solide quand on voit comment ceux qui pensent être des nice guys les traitent. Est-ce que beaucoup de femmes hétérosexuelles vont faire de mauvais choix amoureux ? On n'en doute pas. Est-ce qu'elles ont beaucoup de bons choix à disposition ? Ça reste à démontrer.
Le monde ne se divise pas entre gentils et mauvais garçons. Il y a des personnes qui se comportent correctement à un moment donné et d'autres pas, et, en tant qu'être humain, vous êtes toujours susceptible de faire l'un ou l'autre. Évaluez donc vos actions indépendamment de l'opinion que vous avez de vous-même et des autres, et vous éviterez de commettre tout un tas de bêtises ou de penser mériter des choses qui ne vous sont pas réellement dues.
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L'homosocialité masculine forme un cercle vicieux où plus on est viril, plus on glorifie le masculin, plus on doit être misogyne et homophobe pour dissiper la tension inhérente à l'injonction à l'hétérosexualité dans une société qui méprise les femmes. On apprend aux hommes à haïr les femmes, mais ils sont obligés de les aimer. On leur apprend à aimer les hommes, mais il leur est interdit de les désirer. Débrouillez-vous pour faire marcher ce système complètement déglingué.
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Demandez-moi mon opinion sur Batman s’il vous plaît, j’adore m’écouter parler. (p. 60)
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Un discours de sécurité fondé sur les faits devrait donc inciter les femmes à ne pas vivre avec les hommes, et les hommes à rester chez eux. Si on dit l'inverse, c'est à la fois parce que la liberté des hommes est vue comme plus importante que la sécurité des femmes et parce que notre indépendance est vue comme un danger bien plus grand pour la société qu'un féminicide un jour sur deux.
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Je ne raconte pas tout ça en prétendant que mon expérience est typiquement masculine. Je suis un cas extrême de socialisation masculine raté de bout en bout. Je peux cependant témoigner que je sais ce que ça fait d'être coupé de ses émotions : c'est nul. c'est un acte d'automutilation psychique. Je ne crois pas que l'on puisse savoir ce que c'est que le bonheur et l'amour quand on est dans cet état-là. On ne peut nouer que des relations superficielles. On ne vit qu'une demi-vie.
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Les cimetières sont remplis d’hommes arrogants.
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Que ce soit dans un projet néoviriliste ou dans une perspective qui se veut féministe, la reconstruction d’une identité masculine « positive » est toujours en contradiction avec le but d’un féminisme radical et révolutionnaire. On veut abolir le genre, pas lui donner un coup de peinture. (p. 208)
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Alors, faut-il détester les hommes ? La question, pour moi, est mal posée. C’est même un piège. Une façon de ramener le débat loin de la politique et vers l’affect si je dis que je déteste les hommes, on pourra disqualifier mes propos ; si je dis que je les aime, ça mitigera toutes mes critiques. Après tout si on aime les hommes, tout ça n’est pas si grave, on va bien trouver un moyen de vivre ensemble et puis, tant que tu es dans la cuisine, tu peux bien nous apporter des bières, bichette. Plutôt que de parler de sentiments, je peux vous parler de faits, de réalité matérielle et de luttes. Être une lesbienne radicale présumée misandre ne m’empêche pas de soutenir les hommes quand ils sont victimes du capitalisme, du racisme, de l’homophobie, de la transphobie. Je soutiens les grèves dans les usines où ils travaillent, et le comité Adama qui se bat quand des hommes noirs sont tués par la police. Ne me demandez pas en plus de vous dire que j’aime les hommes. Vous voulez parler de misandrie ? J’ai carrément supprimé un homme. Celui que j’étais et qui n’existe plus aujourd’hui. Et si j’ai fini par passer à l’acte, c’est en partie parce que plus j’étais au contact du féminisme radical et en accord avec lui, p lus je me détestais en tant que tel. Aurais-je vécu une transition plus facile si je ne m’étais pas frottée à un discours que beaucoup qualifient de misandre ? Peut-être. Ou peut-être n’aurais-je pas transitionné. (p. 207)
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Les hommes sont responsables de plus d’accidents de la route et encore plus d’accidents mortels que les femmes. (84 % des accidents routiers sont causés par des hommes selon la BAAC – Chiffres du Ministère de l’Intérieur sur les années 2005-2020). Ils commettent davantage d’actes violents et finissent beaucoup plus souvent en prison. Ils tuent plus, beaucoup plus que les femmes. (Voir le rapport Insécurité et délinquance en 2020 : bilan statistique sur le site du Ministère de l’Intérieur). Pardonnez-moi d’être vieux jeu, mais ça ne me semble pas une bonne chose. S’il ne devait y avoir qu’une statistique qui montre qu’ils n’assument pas leurs responsabilités (collectivement, en tant que classe), c’est celle-là : si leur partenaire a un cancer, il y a six fois plus de chances qu’ils la quittent que dans la situation inverse, quand ce sont eux qui sont malades. (Fred Hutchinson Cancer research center, « Men leave : separation and divorce far more common when the wife is the patient », étude, 2009.) (p. 59-60)
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Commençons par citer quelques chiffres, de la façon la plus neutre possible : 96 % des auteurs de violences conjugales sont des hommes. 98 % des violences sexuelles subies par les femmes sont commises par des hommes, de même que 75 % de celles subies par les hommes. 84 % des meurtriers sont des hommes. 86 % des vols et tentatives de vol avec violence sont commis par des hommes.
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la meilleure volonté du monde n’empêchera pas un homme de bénéficier d’un monde construit pour l’avantager dans pratiquement tous les domaines. Clairement, ça n’est pas qu’une question de volonté individuelle. (p. 204)
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La misandrie inquiète beaucoup les hommes.(…) La misogynie tue des femmes chaque jour. (…) La misandrie, elle, froisse des égos. (p. 204)
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On n’échappe pas aux positions d’homme et de femme juste par la bonne volonté. Forcément, un certain nombre d’hommes sautent sur l’opportunité qui leur est ainsi offerte de se subjectiver comme étant des hommes déconstruits. Le fait est que, bien souvent, ces hommes proféministes ou à la masculinité « alternative » souffrent ou ont souffert d’un certain modèle de masculinité hégémonique viril, violent, macho, sportif, beau gosse et qui s’est moqué d’eux au lycée. Ils ne sont pourtant pas totalement hors course. (…) La masculinité hégémonique est une position de domination, mais il n’est écrit nulle part qu’elle doit être hyper virile. Prenez l’exemple de David Bowie, icône androgyne, affichant fièrement sa bisexualité dans les années 70, ça ne l’a pas empêché à l’époque de profiter de ce statut pour coucher avec sa groupie de 15 ans, Lori Mattix. Que dire de Denis Baupin qui, alors qu’il était député, avant posé pour un photographe en arborant fièrement du rouge à lèvres pour défendre les droits des femmes. Un beau signe d’une masculinité déconstruire, loin des stéréotypes. (…) (p. 203)
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La violence masculine au sens large, même quand on en est simplement témoin, a cet effet-là : celui de nous maintenir sages, dociles, en état de vigilance permanente. (p. 194)
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La culture du viol est une culture de l’excuse. Et les hommes refusent de céder du terrain parce qu’il y a toujours ce petit risque que – horreur – ils baisent moins. Et visiblement, pour beaucoup d’entre eux, c’est inadmissible. (p. 184)
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La masculinité hégémonique ne suce pas de bites. (p. 109)
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Un jour, un homme gay m’a dit : « Il n’y a rien de plus pédé qu’un hétéro. » C’est vrai que tous ces mecs qui passent leur temps entre eux, quand même, ça fait un peu pédé, non ? Ne vous inquiétez pas, ils ont remarqué. C’est ce qu’explique Eve Kosofsky Sedgwick dans son ouvrage Between men : l’homosociabilité et l’homosexualité existent selon elle sur un continuum. (p. 102)
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L’homosocialité fait système : on commence par trouver normal d’être plutôt ami avec des garçons et on continue sans se poser de question à rester entre hommes dans les conseils d’administration ou les gouvernements. Parce que, oui, les inventeurs de la non-mixité, ce sont les hommes. Et ils la pratiquent encore très largement. (p. 99)
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Alors on fait quoi ? La première réponse évidente serait de lutter pour obtenir des congés maternité-paternité obligatoires et aussi longs pour les deux parents, quel que soit leur genre. (… ) pour les mecs qui, de toutes façons, n’en foutent pas une, ce sera juste trois mois de vacances aux frais de la princesse. Pire : on sait que les violences conjugales commencent souvent pendant la grossesse. (…) Il y a un autre effet secondaire inattendu : en Espagne, où une telle mesure a été mise en place, on s’est rendu compte que les pères qui avaient du s’occuper de leur nouveau-né révisaient ensuite à la baisse le nombre d’enfants qu’ils désiraient avoir. Eh oui, encore une fois : s’occuper d’un bébé, c’est une des tâches les plus ingrates que vous aurez à accomplir dans votre vie. Sous couvert de progressisme, certaines réformes peuvent être l’occasion d’une véritable arnaque pour les femmes : la réforme du congé parental menée en France entre 2013 et 2016 avait pour but affiché d’inciter les pères à profiter davantage du dispositif en leur offrant les mêmes droits qu’aux mères. Sauf que, au passage, on a réduit le montant des indemnisations (plafonnées à 396€ par mois, pas du tout de quoi vivre seule, donc) et la durée maximale du congé offert aux femmes, qui est passée de trois ans à deux ans. (…) Il est donc probablement plus efficace de militer pour l’extension des moyens de garde collectifs. (p. 95)
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Un homme qui pleure, c’est une transgression et, comme toute transgression, c’est un pari. Il peut être traité de femmelette, mais il peut être aussi célébré. Et s’il a par ailleurs tout un tas d’attributs masculins indéniables (il est fort en sport, il a des gros muscles, une meuf bien foutue), son pari est d’autant moins risqué. (…) Tout ça peut donner naissance à ce que j’appellerais le syndrome de la Belle et la Bête. Les femmes hétérosexuelles sont conditionnées à attendre leur Bête avec l’espoir d’en faire un prince charmant. (p. 77)
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