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Critiques de Damien Le Guay (7)
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Quand l'euthanasie sera là...

Dans l’introduction et dans les chapitres un et trois, l’auteur revient sur avril 2021 à un moment où l'Assemblée nationale avait débattu d’une proposition de loi du député rochelais divers gauche Olivier Falorni. Son examen n'avait pas pu aboutir, toutefois 240 députés (sur 577) avaient approuvé le principe d'une "assistance médicalisée active à mourir".



Une fois une loi sur l’euthanasie votée, il ne sera plus possible de revenir à une interdiction quelque soient les ampleurs des dérives que l’on constatera, pense Damien Le Guay. Les soins palliatifs seraient alors dévoyés. L’auteur pense que l’on va passer d’une euthanasie d’exception à une euthanasie banalisée. Pour lui les lois successives sur l’avortement montrent un tel phénomène de normalisation.



Il revient sur la loi Leonetti qui fixait un certain nombre de barrières, et craint que les soignants n’abusent du droit à pratiquer l’euthanasie pour la réaliser à l’insu du désir du pateint avec éventuellement une pression morale.



Dans l’avant- dernier chapitre, l’auteur propose de réfuter dix arguments présentés par ceux qui soutiennent le droit à l’euthanasie. Il réfute l’idée que l’euthanasie arrête des souffrances intolérables, permet une ultime liberté, est accueillie favorablement par la très grande majorité des Français, va dans le sens du progrès, est pratiquée par de nombreux Français dans des pays limitrophe de l’hexagone, met fin à une hypocrisie (des substances létales étant administrées à des patients en soins palliatifs), n’est pas sujette à des dérives en Belgique où elle est légale, que dans ce même pays elle est très marginalement administrés (l’auteur pense à une sous-déclaration), est le fruit d’une lutte contre l’acharnement thérapeutique, que l’opposition qu’elle rencontre n’est pas uniquement venue de personnes mues par des croyances religieuses.



Certains lecteurs regretteront ce qu’ils jugeront des excès de langage de la part de Damien Le Guay. Catholique convaincu, il aurait pu modérer dans la forme certaines charges contre les tenants d’une idéologie dite de gauche. On pourra prolonger cette lecture par l’ouvrage "L’Impasse de l’euthanasie", paru chez le même éditeur sous la plume d’Henri de Soos.



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Les Morts de notre vie

Quoiqu'on en dise, la mort, thème omniprésent en littérature, comme dans les autres arts, fait intimement partie de nos vies.

Cependant, quand il faut parler de nos disparus, de leur présence qui nous habite longtemps après leur départ, les mots nous manquent.



Quelle bonne idée donc que ce choix d'entretiens avec sept célébrités sur les morts de leur vie.



Rien de glauque, macabre ou gothique dans Les morts de notre vie. Bien au contraire !

Ce livre, original, est, selon moi, une vraie réussite, tant par son fond que sa forme.



Ses auteurs sont deux essayistes (dont l'un est président du Comité national d'éthique) et ils ont mené,  avec beaucoup d'empathie et de finesse, des échanges sur ce sujet bien difficile, voire tabou.

Leurs questions s'articulent donc autour du deuil, des rites, du souvenir, de la reconstruction.... le tout étant propre à chaque personnalité rencontrée.



C'est par la revue trimestrielle (gratuite) ALBIN MICHEL "L'homme en question" que j'ai été mise au courant de cette publication.



Le texte de ce livre n'a évidemment aucunement à pâtir d'un quelconque voyeurisme, pathos, ou que sais-je encore d'indélicat, tant du côté des questions que des réponses données par des écrivains ( Catherine Clément, Philippe Labro, Amélie Nothomb), un poète (Christian Bobin), des acteurs (Juliette Binoche, Daniel Mesguich), un philosophe  (Edgar Morin).



"La mort, en nous blessant, nous met aussi au monde", si l'on veut bien lâcher nos morts et les laisser partir.

En paix.



On découvre,  entre autres choses, le séjour chamanique initiatique en Amazonie d'Amélie Nothomb, comment le mensonge sur la mort d'un parent peut prédestiner une vocation (Edgar Morin), l'importance de "la richesse des rites de mort pour ceux qui en sont acteurs" (C.Clément), la puissance de résurrection de l'écriture pour C.Bobin, etc.....



Au-delà du travail qui s'opère en nous grâce à cette lecture à la fois facile et riche, c'est aussi l'occasion de connaître mieux ces acteurs de la vie culturelle française.  Pour ma part, mes chouchous sont Christian Bobin et Juliette Binoche, mais ce que j'ai lu pour les autres m'a tout autant touchée.



Oui,  leurs mots, sincères et intelligents, mais aussi les lectures et les musiques évoquées au cours de leurs témoignages, viennent nourrir notre curiosité et nous parlent de la Vie avec un grand V, et avec beaucoup de philosophie.






Lien : http://justelire.fr/les-mort..
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Les Morts de notre vie

Un coup de fil d'une amie au chevet de son mari mourant me rappelle ces témoignages lus en 2015 lorsque je préparais un atelier sur le deuil. L'éventail de conceptions et de perceptions de la mort est précieux face à la grande inconnue du passage dans une autre dimension. Trois questions identiques ont été posées aux sept témoins notables



- «Quelle relation avez-vous avec vos morts, avec leur présence, leur souvenir, leur dépouille, les objets qu'ils ont laissés ?

- Pensez-vous quelque fois, souvent ou de manière obsessionnelle à votre mort. Ou jamais ?

- Le jour de votre mort, comment imaginez-vous rassembler vos êtres chers, vos survivants, vos héritiers et quelle destination donnerez-vous à votre corps ?»



Les réponses entremêlent souvenirs d'enfance, émotions, pensées, dans une plongée au plus profond de l'intime. Les témoins ont tenu à être le plus au clair possible avec la soeur jumelle de la vie. Juliette Binoche raconte qu'enfant, sa « grande réjouissance » était de partager équitablement les fleurs sur les tombes. Avec sa cousine encore, elle embellissait les sépultures sommaires des bébés.

Ne dit-on pas que la capacité à se séparer de ses proches augmente si la personne a été confrontée très tôt à la mort. Plus la mort est intégrée à la vie, moins elle effraie. Souvent, nous pensons à la vie, au vivant, la société dénie la mort alors qu'en parler, c'est l'apprivoiser, ou au moins la rendre humaine. Actuellement, elle nous paraît encore abstraite, confinés que nous sommes dans une bulle protectrice. La mort est escamotée puisque l'accompagnement à la dernière demeure est limité à une dizaine. Quelle épreuve de vivre seul la perte de l'être cher ou chéri. Cette affliction extrême, cette frustration inhumaine, rendent le Co19 éminemment détestable.


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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L'empire de la télé-réalité

Tocqueville l'avait prédit : la démocratie et le désir d'égalité comporte en lui un risque de perversion du système politique vers l'autoritarisme du fait de la trop grande responsabilisation des individus à devoir décider de tout et être totalement maître de leur vie. Cette angoisse enjoint à trouver chez les autres de quoi se rassurer et à adopter, paradoxalement, des comportements grégaires. Plus tard, la mort de Dieu a placé la réalité exclusivement sur terre et réduit l'imaginaire de l'humain à l'espace matériel où il vit. Puis advint l'art de Duchamp, représentatif de la mise en valeur d'un ordinaire élevé au rang d'extraordinaire. La télévision a suivi le même chemin : présentant d'abord des événements extraordinaires (tels le mariage d'Elisabeth II et les premiers pas d'Armstrong sur la Lune), elle a perdu sa vocation pédagogique au cours des années 80 pour s'intéresser à la psychologie et aux histoires des particuliers (malgré tout pour leur défense, comme celles qui permettent de retrouver des personnes disparues). Début des années 2000, le troisième âge de la télévision écrase encore la distance entre les émissions et le réel en prétendant montrer ce dernier dans sa vérité toute nue. En réalité, il n'y a rien de plus artificiel que la télé-réalité qui sélectionne des candidats, bien que présentés comme ordinaire, divertis par des autorités extérieures qui les mettent en situation de concurrence et favorisent les relations conflictuelles. Ainsi la téléréalité prétend montrer que la quête agressive de domination, le cynisme et les situations conflictuelles sont inhérents à l'être humain quand il n'est pas "canalisé" par cette autorité extérieure. Loin d'être inoffensive, la téléréalité est donc un véritable projet politique qui vise à instaurer l'idée de la nécessité d'un pouvoir puissant pour remédier à la situation hobbesienne où l'homme est un loup pour l'homme. Banalisant les opinions primaires, le "bon sens", la spontanéité stupide, la quête illimitée d'une certaine transparence, elle favorise en outre l'énonciation d'opinions plutôt que celle de réflexions, de points de vue plutôt que de recherche intellectuelle. Enfin, en accord parfait avec les déclarations de Patrick Le Lay qui prétend en 2004 que "ce que nous [TF1] vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau disponible", la téléréalité montre que la télévision a définitivement abandonné toute velléité de pédagogie pour la promotion du second degré, qui décrédibilise le premier, et le divertissement permanent pour amollir les cerveaux. La réalité se dissout dans le flux continu du brouhaha de la télévision métamorphosée en outil promotionnel permanent et principal acteur de la perversion de la démocratie.



Le livre présente une analyse très nuancée et approfondie du phénomène de la télé-réalité, allant jusqu'à détailler les émissions les unes après les autres. Les références philosophiques présentent en outre un intérêt supplémentaire de mise en perspective du phénomène dans son ensemble même si, à mon goût, le discours se dilue un peu dans une recherche du sens de la démocratie aujourd'hui qui m'a paru déborder du cadre du sujet initial. Reste que l'analyse de l'utilisation de l'outil télévisuel par le biais de la téléréalité fournit de bons élément de compréhension de l'affaiblissement de la qualité des émissions et, en un sens, de l'omniprésence actuelle de la tendance à vouloir résoudre, dans les transmissions télévisées, tout problème par une énonciation forte, voire arrogante, de catalogue de réponses de "bon sens", qui fasse appel au "sens commun" et qu'il faudrait "enfin comprendre".
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Les Morts de notre vie

Sept personnalités se confient sur le thème le plus noir. Le résultat est vivifiant !
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
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Les Morts de notre vie

Parce que nous les y avons invités et qu’ils ont accepté notre invitation, les sept auteurs de ce livre parlent de leurs disparus de manière à ce que chacun d’entre nous puisse à son tour parler des siens. Mais comment avons-nous procédé pour les contacter et les convaincre ensuite de contribuer à un ouvrage sur leurs morts et sur la mort ? Il est des démarches plus évidentes ! La prise de contact exigeait avant toute autre chose, on peut l’imaginer, un peu de tact, de retenue, de pudeur alors même que nous sollicitions des confidences difficiles à partager. Faire le choix de ces personnalités, engager un échange avec elles sur ces thématiques nécessitait que nous soyons bien renseignés pour éviter les faux pas, les maladresses. Il eût été donc à peu près impossible de concevoir des entretiens qui mettent en partage des expériences aussi sensibles sans qu’on nous apporte une aide et des conseils précieux.



[....] Nous ne pouvons conclure sans formuler une pensée émue pour ceux que nous avons perdus, nos êtres chers. Ils nous ont évidemment inspiré l’idée de ce livre. Ils sont pour toujours nos compagnons de vie.



Damien Le Guay et Jean-Philippe de Tonnac
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Quand l'euthanasie sera là...

Le combat perdu ?

Damien Le Guay porte au cœur de son ouvrage le souci de s’élever contre la légalisation de l’euthanasie. Son point de départ est le 8 avril 2021, jour où les députés ont – en nombre conséquent – voté pour l’article premier de la loi proposée par Olivier Falorni qui propose de légaliser l’euthanasie. Ce n’est pas son point de départ idéologique mais bien sur le temps court. La loi n’a pas été finalement votée par manque de temps parlementaire. Il ajoute à cela les comparaisons souvent faites avec les pays, comme le Suisse et la Belgique, qui ont déjà légalisé ce type de mort.



L’auteur ne cherche pas à lutter contre une argumentation faussée – celle des pro-euthanasie – par un contre argumentaire. Il entre très vite dans le concret et oppose aux militants de cette mort des exemples de ce qui se passera si la loi passe. Il s’appuie pour cela sur deux sources : les exemples de nos voisins et la logique de ce que je pourrai appeler le « plus en plus ». Cette dernière théorie repose sur l’observation de lois qui ont évolué et été toujours plus permissives, par exemple PACS, PMA -> GPA,…



Quelques arguments intellectuels sont diffusés – bien entendu – mais ils sont souvent difficiles à distinguer nettement. L’ouvrage souffre un peu de cela.



Étonné par une inflexion sur l’euthanasie

Dans son propos si dithyrambique contre l’euthanasie j’ai été étonné de trouver une inflexion que ce soit vis-à-vis de l’avortement ou de l’euthanasie. Il est pour « une éthique d’aménagement des interdits ». Étonnant vu la teneur de son propos général. C’est justement ce qui était promis aux débuts des lois qui permirent l’IVG puis PACS, PMA, etc. Cette incohérence m’étonne encore alors que j’écris ces lignes.



De manière général j’ai trouvé que l’ouvrage est surtout un « voyez les conséquences d’une légalisation de l’euthanasie » plus qu’un ensemble argumentaire. Il a son intérêt dans le paysage car il pourra apporter des réponses concrètes et peut-être susciter un élan d’émotions salutaire.
Lien : https://lirechretien.fr/2022..
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