Ce tome contient plusieurs histoires. Il comprend tout d'abord les 4 épisodes de la minisérie qui donne son titre au recueil, initialement parus en 1999, coécrits par Dan Jolley, Tony Harris et Ray Snyder. Harris et Snyder ont respectivement dessiné et encré les 2 premiers épisodes. Les épisodes 3 & 4 ont été dessinés par Paul Chadwick et encrés par Jimmy Palmiotti. Il comprend également une histoire parue dans Marvel Shadows & Light 1 (1997), et une dans le numéro 2, une histoire parue dans Marvel Double Shot 4, et 4 histoires parues dans The mystic hands of Doctor Strange (2010).
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- Flight of bones - Un client s'impatiente au guichet d'une banque, voulant toucher un chèque. Un autre client s'approche, le premier semble se volatiliser, le second n'a pas l'air d'avoir de peau sur le visage. Stephen Strange consulte le médecin Keith Wilmott pour ses mains qui tremblent de plus en plus. Son confrère refuse de procéder à quelque opération que ce soit, suite à un problème lors d'une intervention. Sans s'en rendre compte, Topaz (l'amie du Docteur Strange) se fait recruter contre son gré par une étrange secte, menée par Jonathan White. Dans le même temps, une étrange épidémie de possession se répand dans la ville, et Docteur Strange ne perçoit aucune émanation magique.
En 1998, les responsables éditoriaux confient une poignée de séries à Joe Quesada et Jimmy Palmiotti, regroupées sous l'appellation Marvel Knights. Le succès étant au rendez-vous, une deuxième vague apparaît dont cette minisérie Doctor Strange. La couverture attire immédiatement l'œil du lecteur car elle est réalisée par Tony Harris, le dessinateur de séries comme Starman de James Robinson, ou Ex Machina de Brian K. Vaughan. Le lecteur se félicite à l'avance d'avoir découvert cette pépite et apprécie la dimension baroque des dessins des 2 premiers épisodes. L'artiste place toujours avec élégance des aplats de noir sophistiqués qui apportent la part de ténèbres qui sied à une plongée dans l'occulte. Matt Hollingsworth joue avec des gris et des violets pour renforcer cette atmosphère nocturne habitée par des énergies invisibles par le commun des mortels, mais tentant subrepticement de dévoyer le monde des hommes. En outre, Harris prend soin de donner une apparence adulte à Stephen Strange, et aux autres personnages, de leur donner des tenues vestimentaires variées, et de es faire évoluer dans une ville concrète et réaliste.
Le scénario concocté par 3 créateurs met en scène des apparitions de créatures magiques, un meneur de secte fort habile, un mystère impensable (Strange ne perçoit aucune émanation magique lors des apparitions des créatures), et une belle jeune femme en danger, mais pas complètement sans défense. Le lecteur se laisse donc entraîner dans ce mystère en prenant plaisir à découvrir les dessins sophistiqués et en se demandant quelle est la clef du mystère. Il est un peu pris au dépourvu quand il découvre que Tony Harris a laissé la place à un autre dessinateur pour les épisodes 3 et 4. Paul Chadwick est le créateur et l'auteur de la série Concrete (par exemple l'excellent Think like a mountain). Il dessine de manière moins ornée que Tony Harris avec une influence plus évidente de Steve Ditko. Les postures des personnages sont convaincantes, mais les décors se raréfient et se simplifient de manière criante par comparaison avec les 2 premiers épisodes. Sans se sentir vraiment trahi, le lecteur se demande quand même pourquoi Tony Harris, si investi dans le scénario et la conception graphique, n'a pas terminé l'histoire, en sachant dès le départ qu'il s'agissait d'une minisérie de seulement 4 épisodes, soit un engagement à durée limitée.
La découverte de la fin du récit laisse tout aussi songeur. Les auteurs mènent à bien leur intrigue et leur intrigue secondaire, mais d'une manière très linéaire, avec une portée philosophique très basique, pour ne pas dire primaire. Les apparitions de démons et du grand démon final relèvent plus d'opposants physiques à Docteur Strange, que de défis métaphysiques ou de questionnements existentiels. Finalement la magie ici présente reste terre à terre, une sorte de superpouvoir classique, sans devenir un dispositif narratif de type métacommentaire ou métaphore. Les auteurs ont bel et bien rempli les spécifications pour une histoire Marvel Knight, mais uniquement en surface, sans réussir à nourrir des dehors élaborés, avec un fond adulte. 2 étoiles.
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- Strange reflections (12 pages, noir & blanc, scénario et dessins de Michael Golden, encrage de John Beatty & Al Milgrom) - Docteur Strange se bat contre une créature démoniaque, en même temps qu'un enfant regarde la télévision passant d'une émission à une autre.
Michael Golden choisit une narration en miroir. Stephen Strange se bat contre une créature pleine de ressource et de tentacules, contre laquelle il lance des énergies magiques, avec de brèves cellules de texte (moins de 5 mots chacune) évoquant des aspirations de l'être humain en termes de connaissance. En parallèle, le garçon est à la merci d'images d'émissions diverses et variées. La mise en parallèle n'est pas systématique avec une colonne pour chacun, mais entremêlée. Pourtant le parallèle n'est pas toujours immédiat ou rigoureux, et les dessins inventifs et pleins de mouvements deviennent parfois un peu confus du fait d'aplats de noir envahissants. 3 étoiles.
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- I am known as Dr. Strange (8 pages, noir & blanc, scénario & dessins de Jim Starlin) - Dans une dimension surnaturelle, Docteur Strange affronte successivement plusieurs démons, tout en pensant aux différents périls correspondants.
Cette histoire commence par une brève introduction dans laquelle Jim Starlin est cité disant que Ditko avait tout bon : Strange doit essayer de se racheter en se battant contre des créatures surnaturelles. C'est donc ce qu'il applique dans ces 8 pages, en se montrant plus descriptif que Michael Golden, plus concret dans les menaces générées par la dimension magique dans laquelle Strange se trouve, plus brutal dans l'affrontement physique. Le lecteur en déduit que l'enjeu est plus viscéral pour Strange, le danger métaphysique plus grand, ou en tout cas l'enjeu est plus vital. C'est effectivement ce que révèle la dernière case, avec une chute inattendue et aussi concrète visuellement que psychologique. 5 étoiles.
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- The bottle imp (11 pages, couleurs, scénario & dessins de Michael T. Gilbert) - Sur la plage deux enfants ont trouvé une bouteille de forme étrange qu'ils ont ouverte. Ils se sont retrouvés aspirés à l'intérieur sous les yeux de Docteur Strange qui n'a d'autre choix que d'entrer à son tour dans la bouteille pour les sauver.
C'est au tour de Michael T. Gilbert de montrer ce qu'il sait faire. Il adopte un ton narratif plus enfantin que Golden et Starlin, avec des dessins où les émotions sont plus exagérées et les plans plus serrés sur les visages. Le résultat est kitch et très coloré, avec un retournement de situation logique et simple, pour une histoire s'adressant à un public plus jeune, mais plaisante pour un lecteur plus âgé. 5 étoiles.
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- The cure (22 pages, noir & blanc, scénario de Kieron Gillen, dessins de Frazer Irving) - Sous les yeux de Stephen Strange, Clea se prépare pour aller cambrioler une banque, avec un bas en guise de masque. Il rompt le charme sous lequel elle se trouve et détermine que la source de la perturbation provient d'un institut d'internement sous la responsabilité du docteur Suhner. Il se fait interner de gré.
Kieron Gillen raconte une histoire avec une intrigue en bonne et due forme, semblant revenir à une narration plus premier degré où Strange doit enquêter. Son récit est servi par le noir & blanc inquiétant de Frazer Irving qui modèle chaque surface par le biais de nuances de gris et d'expressions de visage révélatrice de l'état d'esprit du personnage. Il donne ainsi une bonne présence aux personnages envers lesquels le lecteur éprouve un bon degré d'empathie. Alors qu'arrive le dernier mouvement du récit, ce dernier révèle sa dimension métaphysique, donnant ainsi un sens plus adulte aux manifestations magiques. 5 étoiles grâce aux visuels extraordinaires.
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- Melancholia (11 pages, noir & blanc, scénario de Peter Milligan, dessins de Frank Brunner) - Un individu vient quérir l'aide de Strange dans son sanctuaire. Des années auparavant, il s'était disputé avec sa femme qui était partie fâchée en voiture et avait eu un accident mortel. Il souhaite pouvoir l'oublier.
Peter Milligan a concocté une histoire bien noire qui implique un conflit psychologique chez le client de Strange, propice à être traduit sous forme de magie. Frank Brunner réalise des dessins détaillés, avec une volonté esthétique alourdie par des aplats de noir et de gris trop présents, et l'absence de l'élégance de ses compositions d'antan. 3 étoiles.
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- So this is how it feels (11 pages, noir & blanc, scénario et dessins de Ted McKeeveer) - Au coin d'une rue, Docteur Strange est confronté à un sans domicile fixe agressif doté de pouvoirs parapsychiques.
Ted McKeever se prête lui aussi à l'exercice de la métaphore du combat magique, pour montrer un enjeu psychique cette fois-ci émanant directement de l'état d'esprit du Docteur Strange. Les dessins trouvent un équilibre entre le descriptif et l'expressionnisme, avec des silhouettes déformées, des textures envahissantes, menaçant de submerger les personnages, des énergies magiques nées de l'esprit. La morale illustre une maxime de la culture populaire sur la colère, avec pertinence et de manière imagée. 5 étoiles.
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- Duel in the dark dimension (3 pages, noir & blanc, texte de Mike Carey, illustrations de Marcos Martin) - Alors jeune apprenti du Grand Ancien, Stephen Strange s'aventure dans une dimension magique où il est fait prisonnier par un chevalier en armure, serviteur de Dormammu.
Mike Carey a écrit une courte nouvelle sur le personnage. Les 2 illustrations de Marco Martin sont sympathiques, mais se contentent de donner à voir ce que décrit le texte en figeant une vision, limitant ainsi l'interprétation personnelle du lecteur. En passant du format comics / BD, au format nouvelle en prose, le lecteur constate que l'auteur s'adresse à des lecteurs jeunes adolescents, dans la forme d'un conte facile d'accès, sans être condescendant. L'auteur reprend bien le concept d'aventure de Docteur Strange comme une métaphore d'une aventure intérieure pour aboutir à une découverte sur soi, simplement l'ambition du texte n'est pas très élevée. 3 étoiles.
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Seuls,Gone, La cité des orphelins… tant de séries et d’histoires de science-fiction qui nous font croire qu’un jour les adultes seront exterminés et les enfants devront se débrouiller seuls.
Dans un autre genre on peut aussi revenir sur « sa majesté des mouches » de Golding ou « les coloriés » d’Alexandre Jardin. Apparemment le thème des enfants livrés à eux-même n’est pas prêt de s’épuiser.
Il est vrai que la capacité des enfants à créer une nouvelle société seuls est intéressante.Surtout quand leur notion de bien et de mal ne sont pas encore bien définie. On sait aussi que la cruauté enfantine peut être incroyablement violente même si les enfants ne se rendent pas compte du mal qu’ils font.
Bref c’est un thème qui permet pas mal de questionnement et donc pas mal de divagation d’écrivain.
J’ai beaucoup aimé cette adaptation d’un roman que je n’ai malheureusement pas lu. Le fait que ce soit une fille qui prends les décisions, le commandement et qui semble mieux s’en sortir que les garçons qui foncent dans le tas. Tous les questionnements qui se posent afin de gérer un groupe d’enfants de tout âges, les nourrir, les éduquer, etc..
Les dessins sont plutôt agréables, entre le style américain et européen.
Je pense la préférer à « Seuls » dont le scénario me semble un peu trop tiré par les cheveux… Le côté un peu plus réaliste et plus sérieux de la réflexion de l’auteur sans doute…mais il faudrait que je relise la série.
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Cette bande dessinée est l’adaptation d’un roman de 1975 de O.T.Nelson.
Un virus mortel sévit aux Etats-Unis. Chose curieuse, il ne touche que les plus de 12 ans. Lisa Nelson, une jeune fille débrouillarde et décidée se retrouve seule avec son petit frère, Todd, âgé de 7 ans. Ils ne se mêlent pas aux autres enfants et s’organisent de leur côté pour survivre et notamment pour manger. Mais le danger n’est jamais loin : des clans se forment et certains sont prêts à tout pour avoir de la nourriture. Il y a notamment le gang de Chidester qui pille la nourriture durement acquise par d’autres enfants vulnérables. Alors Lisa décide de créer son propre clan : elle fait appel aux forces vives afin de créer une milice (dont Craig sera le chef) pour protéger la nourriture. La guerre est déclarée entre les gangs…
L’héroïne est vraiment atypique : autant elle est hyper dynamique et courageuse, mais autant elle est un peu frimeuse sur les bords et aussi prétentieuse. Elle redouble de dureté envers son groupe mais après tout, c’est pour leur bien. Elle répartit les tâches : repas, école, hygiène, rien n’est laissé au hasard. Ils s’installent tous dans ce qu’ils vont appeler leur forteresse, leur ville (d’ailleurs ils vont utiliser des techniques de défense du Moyen-Age.)
J’ai trouvé que la BD manquait de profondeur, que l’histoire méritait qu’on s’attarde plus sur la vie quotidienne : plusieurs tomes auraient pu faire l’affaire. Certaines situations se règlent trop facilement : une bonne parole de l’héroïne suffit à calmer le caïd,…
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L'histoire ne m'a pas transcendé. Je l'ai trouvé bien, mais sans plus. Il y a beaucoup de créatures inventées et j'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à les visualiser et à me plonger dans les décors et dans l'ambiance.
Cependant, j'aime le thème des cinq éléments et de la magie.
Je ne pense pas lire le deuxième tome.
L'écriture est fluide et facile à lire. C'est très agréable.
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J'ai pas les mots tellement c'était bien, je vous le conseille enfaite.
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Ce roman est le 1er tome d'une série pour ados. Encore une. Et c'est là que la bât blesse. On a encore droit à une histoire de secte fanatique, saupoudrée d'un peu de magie et d'un monde dystopique (parallèle au notre, et c'est là la seule originalité). C'est bien écrit et cela se lit facilement, certes, mais ce type d'histoire est tellement vue et revue, jusqu'à l'écoeurement, que finalement, je n'ai jamais pu rentrer dedans et me laisser porter. Je l'ai lu sans passion, sans avoir hâte de poursuivre ma lecture pour voir ce qui allait se passer. Par ailleurs, le titre et la 4ème de couverture sont très mal travaillés puisqu'à eux deux, ils résument en trente secondes toute l'histoire de ce 1er tome. On arrive à la fin de ce tome sans n'avoir rencontré aucune surprise, tout est cousu de fil blanc ou écrit sur la couverture.
En résumé, pas de grands défauts majeurs mais aucune originalité, ce qui fait que cette lecture sera vite oubliée, voire inachevée. Inutile de perdre son temps avec.
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Un merveilleux retour dans son clan !
Je suis sûre que Plume Grise sera de nouveau heureux parmi les siens et surtout avec Millie !
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J était vraiment émue part toute la trilogie qui s achevé lire cette histoire et génial mais la voir c est un peu comme la vivre et être avec eux je suis heureuse qu il a enfin rejoint le clan mais son ami a toujours crue en lui et sue au fond de lui qu il reviendrai
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Colorée comme un un comics, les dessins sont agréables et très bien fait.
Un virus a tué tous les adultes et ados de plus de 12 ans, Lisa prend en charge la survie de son frère et la sienne. Elle n'hésite pas à prendre la voiture de ses parents pour s'éloigner dans les fermes alentour pour trouver de quoi manger. Mais c'était sans compter que des gangs de mômes affamés rôdent partout pour leur survie.
Elle et son frère se voient menacés par l'un de ces groupes et décident de former une milice dans leur quartier. Mais cela ne dire qu'un temps avant qu'un groupe reprenne le dessus et vole leurs réserves.
Lisa part à la conquête d'un nouveau territoire qui serait plus sûr et tombe sur le lycée. Avec tous les enfants qu'elle protégeait, ils vont en faire une forteresse et leur ville.
Ils sont prêts à défendre leur ville face aux assauts des ennemis. Même quand ceux-ci s'en prenne à leur cheffe, Lisa.
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