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Citations de Daniel Béresniak (16)


" Un 'cherchant' entreprit un voyage en quête d'un lieu éclairé où le dernier mot de la sagesse lui serait enseigné. Il en trouve un qui convenait à sa nature. Il s'y arrêta, suivit l'enseignement des maîtres, se plia avec confiance à une rude discipline, et cela pendant de longues années. Devenu vieux, il décida de retourner dans sa maison pour transmettre son enseignement aux siens. Il prit congé de ses maîtres et leur demanda de lui offrir un texte où serait consigné l'essentiel, même de manière voilée, afin de pouvoir, à tout moment, se ressourcer et vivifier sa mémoire. Sa demande fut agréée et il partit satisfait. En chemin, il découvrit que rien n'était écrit sur le rouleau précieux qui lui avait été offert. Il retourna chez les maîtres, manifesta son étonnement et s'étendit répondre:"Nous croyions que tu étais plus avancé. Voici un texte avec des signes. Nous en avons beaucoup, mais les donnons généralement aux débutants".
Le livre ultime est toujours à écrire. Quiconque se réalise, et ainsi vit vraiment, a besoin de feuilles blanches pour produire du sens au lieu d'en reproduire. Les livres sont à lire pour vivifier une conversation. L'écoute est stérile quand elle n'enfante pas une parole neuve."
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" Les francs-maçons n'ont pas de secrets, ni de secret au singulier. Les lecteurs qui voudront tout savoir sur tous les rites et tous les rituels le pourront car tout est publié et accessible, aussi bien en librairie que dans toutes les grandes bibliothèques du monde. Pourtant, si, après les avoir mémorisés, ils tentent de se présenter comme francs-maçons, ces derniers, au moins ceux qui ont de l'ancienneté, repéreront rapidement le mensonge. Comme cela ? Imaginez un érudit en œnologie qui a tout lu sur le vin sans l'avoir jamais goûté et qui voudrait en imposer à des amateurs éclairés.
Cela nous renvoie à l'adage d'Aristote : " Ne pas apprendre, mais éprouver". "
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" les trois grandes lumières.
Ce sont "le volume de la loi sacrée, l'équerre et le compas". Le livre de la loi sacrée peut être la Bible ouverte au Livre des rois ou bien l’Évangile de saint Jean ouvert à la première page avec ces mots: " Au commencement était le verbe". Il peut être aussi un livre reconnu comme de haute portée spirituelle. Il peut être encore un livre blanc ou bien le livre des Constitutions. [...] Cette diversité est rassurante. En effet, une bibliothèque est sans cesse à enrichir et le dernier livre est toujours à écrire. Et si n'avoir aucun livre est peu recommandable, il y a pire: n'avoir qu'un seul livre et l'ériger en référence absolue."
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L'intégrisme religieux s'inscrit dans un ensemble plus vaste, la nébuleuse des dérives sectaires. Il répond à un mal être. En outre il est manipulé par des personnes et des groupes qui veulent le pouvoir. Dans les milieux matériellement défavorisés, l'humiliation, l'exclusion et l'acculturation créent une demande identitaire soutenue par une vision du monde qui procure une légitimité au sentiment d'appartenir au groupe des Elus face aux réprouvés. Dans d'autres milieux, plus favorisés, voire privilégiés, la demande identitaire se love dans une vision du monde qui justifie l'inégalité des droits et des devoirs. Certains, dans tous les milieux sociaux, tirent profit de cette demande pour obtenir du pouvoir. C'est pourquoi le phénomène nommé intégrisme interpelle toutes les disciplines. Qui combat l'intégrisme et toutes les dérives sectaires non seulement heurte certaines convictions mais gêne aussi des lobbies politiques, industriels et financiers qui tirent profit de la violence. Le mot désigne de nos jours, les gens qui possèdent les réponses dernières et qui, solidement installés dans leurs certitudes, méprisent, plaignent et condamnent ceux qui ne les partagent pas".
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L'éducation laïque est celle du devenir.Elle s'oppose aux dogmatismes parce que les dogmes procèdent d'une vision fixiste du monde.Les dogmatiques disent que les choses ont toujours été ce qu'elles sont et qu'elles ne changeront pas.Page 91
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Le trésor caché représente la vie intérieure , les monstres ou dragons qui gardent ce trésor ne sont en définitive que les images de nos désirs et de nos passions qui nous empêchent d'y accéder.
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Les kabbalistes établissent un rapport entre la relation consonne-voyelle, créatrice du sens, et la relation masculin-féminin, créatrice de vie. Le mot « masculin » se dit Zakhar. Les trois consonnes qui forment la racine de ce mot, Zaïn-Kahf-Resch, combinent les significations suivantes : souvenir, mémoire, mémorial, masculin, mâle. Les consonnes sont « masculines » parce que, limitées et définies une fois pour toutes, elles procurent les structures fondamentales, la mémoire, donc « les bases » du sens général. Le mot « féminin » se dit nekev, nekeva. La racine est constituée par les trois consonnes Noun-Kof-Beith qui associent les significations « trou, forer, percer, fixer, femelle ». Les voyelles sont « féminines » parce qu’elles autorisent, à partir du sens, la création de significations précises et nouvelles, à l’infini. La plénitude du sens est la semence qui recevra une forme précise. La consonne-mâle représente ce qui est et la voyelle-femelle représente ce qui est à être. La première est associée à la tradition, à la structure existante, la seconde au progrès, à l’infinitude du possible. L’une et l’autre ne peuvent exister séparément parce que l’acte de transmettre et celui de créer sont indissociables. Rien ne vient de rien. Pour les Kabbalistes, les lettres précèdent l’univers. Selon le Zohar, elles ont été pour le Créateur la matière première de son œuvre. (p. 32)
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Daniel Béresniak
Le prêt-à-penser, comme le prêt-à-porter, a une double fonction : celle de protéger, réchauffer, cacher la nudité et aussi celle de signifier une appartenance et une identité. Le seul fait de porter tel vêtement ouvre des portes et en interdit d'autres.
C'est la même chose pour le prêt-à-penser [...] Au moment où le modèle s'épuise, où les pratiques se dissocient, on a besoin de libres penseurs de l'épistémologie, de la santé et de l'humain pour tenter une réconciliation entre savoir médical et culture.

Daniel Béresniak
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6. « Dans les hôpitaux psychiatriques classiques, les malades ne guérissent pas ou guérissent mal parce qu'ils savent que le monde leur est hostile. Ils ne sont pas aimés. Ils sont traités comme des êtres inférieurs. Ils subissent des traitements de choc. On leur donne à manger "pour se nourrir", on les lave "pour qu'ils soient propres", et on ne tient pas compte de l'aspiration légitime d'un être humain : goûter le plaisir. Il n'est pas étonnant, alors, que le malade ne désire pas sortir de son univers intérieur et devienne le conservateur de sa propre maladie. » (pp. 238-239)
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Un curieux traité anonyme du XVI° siècle décrit une étrange cosmogonie : "Le ciel, dit l'auteur, est fait de 8 cercles concentriques. Le 5ème est un dragon rond fermé, servi par des anges. Il est identifié au Christ. La queue représente le Diable et le Christ la dévore : "La tête hait le corps et le tue en commençant à le manger avec ses dents, à partir de la queue, jusqu'à ce que le corps tout entier entre dans la tête et y demeure éternellement". Le Christ intègre ainsi Satan à sa propre lumière...
p. 45
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"C'est une grande merveille et une ruse étrange que de faire du dragon la médecine suprême" En effet, cet Ouroboros s'"auto-avalant" illustre le mouvement éternel du cycle de la mort et de la vie, qui exprime l'unité fondamentale de l'esprit et de la matière, selon l'idée que toute création part de Dieu pour revenir à Dieu, s'engendre et se consomme elle-même en un voyage circulaire sans fin. C'est l'image du "Tout est Un" et de "Tout est dans tout".
p. 41
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5. « Que nous soyons pour ou contre la psychanalyse (ou autre chose), nous le sommes pour des raisons profondément personnelles, pour protéger et entretenir des images qui nous sont chères. Mais l'avantage de la psychanalyse en particulier et de la psychologie en général consiste en ceci : elle nous enseigne :
que nous mentons à nous-mêmes et aux autres ;
que nous négocions ainsi notre relation avec le réel ;
que cela est normal et que, le sachant, on peut éventuellement se sentir mieux en mentant moins. » (p. 203)
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4. « Il s'agit de ne pas recevoir d'information susceptible de remettre en cause sa propre valeur.
L'inconscient devient alors la "poubelle" ou la "prison" qui permet au conscient de se débarrasser (refouler) de ce qui le gêne. Il est intéressant à ce propos de remarquer que la société fonctionne comme le cerveau : elle refoule les éléments gênants. […] Ses égouts et ses prisons correspondent à l'inconscient et ont la même fonction. La névrose et la psychose relèvent du même mécanisme de non-adaptation à la réalité. » (p. 174)
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3. « La compréhension de l'homme se nourrit nécessairement d'une analyse critique du système social. Cette analyse critique remet nécessairement en question les "valeurs" qui permettent à un système social de perdurer.
Freud sera conduit, par ses propres recherches, à s'occuper de sociologie et de mythologie. La psychanalyse, en évoluant, devra prendre en compte une réflexion globale sur l'action réciproque des mythes et des comportements. C'est la raison pour laquelle la psychanalyse sera violemment combattue par les personnes qui refusent de critiquer la société. […] Mais c'est aussi, probablement, un moyen utile parmi d'autres de construire une organisation sociale plus éclairée et plus fraternelle. Freud […] n'osera pas formuler les conséquences extrêmes de ses découvertes. Lui-même, assez conservateur et respectueux de l'ordre établi, sera gêné par ce qu'il verra, comme il a été le premier "choqué" par la découverte de la sexualité infantile. » (p. 106)
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2. « La ressemblance entre l'oubli des impressions reçues en état d'hypnose et l'oubli causé, dans la vie courante, par des faiblesses de la conscience est une observation à partir de laquelle il [Freud] va plus loin. Il expliquera, et il sera le premier à le faire, pourquoi se produisent ces moments de faiblesse de la conscience. Il expliquera ce qui se produit lorsque les souvenirs oubliés reviennent en surface. Il créera une méthode plus élaborée que celle de Breuer. Le refoulement, le transfert, le contre-transfert, le sur-moi, la censure, le complexe deviendront, grâce à ses recherches, des notions plus précises, assez précises pour être intégrées dans une action thérapeutique efficace... et aussi dans une manière de voir le monde. » (p. 94)
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1. « Être à la fois sujet et objet. L'invitation de l'oracle : "Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l'univers et les dieux" signifie que la connaissance objective doit passer par la connaissance subjective. On comprend qu'elle développe la formule de Protagoras : "L'homme est la mesure de toute chose". Mais elle dépasse le niveau d'une affirmation péremptoire qui ne débouche sur rien, si ce n'est un constat d'impuissance ou la perspective d'une impasse.
Elle dépasse ce niveau parce qu'elle propose une méthode, un programme. Elle dit ce qu'il faut faire pour avancer. La connaissance de soi est, chez Socrate, posée comme féconde. Elle se dépasse elle-même, elle est communicable, elle donne accès à des vérités supérieures. » (p. 30)
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