Je reste un long moment à regarder le vide derrière la fenêtre. C'est vraiment con, la vie...
Avant de mettre le pied dans cet avion, je ne savais même pas où se situait précisément l'Indonésie, et encore moins Jakarta ! Ce nom n'était associé pour moi qu'au mot "émeutes", certainement une vieille réminiscence de l'actualité télévisée. Quant à l'Indonésie, j'avais tout juste l'idée d'un chapelet d'îles quelque part dans l'eau salée. J'ai consulté le magazine de bord pour reconstituer tout ce petit monde sur le globe.
Elle est superbe. La photographie c'est bien, mais dans certains cas, c'est totalement insuffisant. Une voix légèrement plus grave que je ne l'imaginais. Des yeux à faire quoi ? Fondre un iceberg ? Arrêtons les clichés bateau ("Titanic", devrais-je dire). Arrêtons tout. Fermons le bouquin. Des yeux comme ceux-ci ne se racontent pas, ils se vivent. Je vis. Je suis là, devant elle, muet, incapable de la moindre réaction, bouche bée, un rien couillon, quoi.
Nous nous quittâmes dans le même état que la fois précédente : indiciblement soulagés, mais tout aussi tourmentés par ce nouveau déchirement. Et nous continuâmes ainsi, tels les protagonistes d'un duel à l'arme blanche, à nous approcher assez pour nous égratigner, puis à nous retirer pour récupérer. Un duel d'amour et d'orgueil, un besoin absolu de dominer l'autre tout en étant conscients de notre propre dépendance.
Que signifie la phrase de Sénèque « Post mortem nihil est ipsaque mors nihil » ?
Il me faut un moment pour digérer ce que je viens d'apprendre. Comment le simple fait de ramasser un truc dans une poubelle peut-il mener à mettre ainsi sa vie en danger ?