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Citations de Daniel Raichvarg (12)


"Mardi dernier nous avons inoculé tous les moutons, les vaccinés et les non vaccinés, par le charbon très virulent. Or la dépêche annonce que, quand nous arriverons aujourd'hui à deux heures tous les non vaccinés seront morts. Quant aux vaccinés, tous sont debout. La dépêche se termine par les mots : succès épatant.
La joie est au laboratoire et à la maison.
Réjouissez-vous mes chers enfants."

Louis Pasteur, 2 juin 1881.
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Comme Louis XVI, Bonaparte eut le goût de chercher dans la physique des éléments permettant d'augmenter le faste de son couronnement. C'est la grande vogue des ballons, et le plus célèbre des aérostiers des fêtes publiques était Jacques Garnerin. On le sollicita pour mettre en place, le 16 décembre 1804, un "ballon perdu", un ballon sans guide, chargé d'aller porter, au gré des vents, la bonne nouvelle, celle du couronnement de Napoléon 1er. Pour ce faire, le ballon devait importer dans les airs, au milieu de trois mille verres de couleur et une inscription: "Paris, 25 frimaire ans XIII, couronnement de Napoléon Ier par S. S. Pie VII." L'opération se déroula comme prévu. Mieux même: par le fait de vents étonnamment favorables, le ballon alla jusqu'à... Rome, signe évident du destin, puisque, au même moment, Pie VII était à Paris et que, quelques années plus tard, Napoléon devait recevoir la couronne de roi d'Italie. Hélas, pour Garnerin, dans la banlieue de Rome, le ballon, perdant de l'altitude, s'accrocha au tombeau de... Néron. Comme le note l'aéronaute et spécialiste de l'histoire de l'aérostation Dupuis-Delcourt,, "les journaux italiens, qui n'étaient pas soumis à une censure aussi rigoureuse que les feuille françaises, racontèrent, innocemment la chose; [mais] certains y ajoutèrent des réflexions désobligeantes pour l'empereur". Ces réflexions vinrent aux oreilles impériales, et Garnerin fut remplacé, comme aérostier officiel, par Mme Blanchard. Éole vengea cependant Garnerin de se disgrâce: le ballon perdu lancé par Mme Blanchard pur célébrer la naissance du prince, le 20 mars 1811, s'arrêta avant Reims...
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En 1889, "La Lutte pour la vie", pièce de théâtre d'Alphonse Daudet construite autour d'un assassinat au nom du darwinisme, veut faire réfléchir à la place de la science dans la société.
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Procédé de vulgarisation le plus utilisé par Jules Verne, l'"effet fenêtre" consiste à introduire au milieu de 'intrigue un exposé descriptif scientifique. A travers le hublot du Nautilus de Vingt Mille Lieues sous les mers, et grâce aux explications du capitaine Nemo, le lecteur découvre la faune sous-marine selon la classification du naturaliste Georges Cuvier, revue par le zoologiste de l'époque Milne Edwards. De la même manière, dans Voyage au centre de la Terre, le professeur Aronnax procède à un exposé complet de géologie au cours d'une étape du voyage. Les Voyages extraordinaires font en effet s'alterner épisodes narratifs et leçons didactiques. Si Verne, sous la contrainte du feuilleton, utilise beaucoup ces "effets fenêtre" au début de sa carrière, il accordera par la suite plus d'importance à l'intrigue elle-même.
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L'effervescence qui accompagne la diffusion de la loi de l'attraction universelle témoigne également du rôle des salons et cabinets dans l'enracinement des sciences dans la société. En France, la théorie newtonienne est diffusée par un couple qui défraye la chronique: M. de Voltaire et Mme du Châtelet. SI Madame se charge de la première traduction en français de l'oeuvre de Newton, c'est Monsieur qui donne des conférences sur l'attraction universelle aux visiteurs du "laboratoire" du château de Cirey-sur-Blaise. Certes, les discussions sont peu précises sur le plan de la mathématique céleste. Mais quand les connaissances scientifiques sont d'une telle importance, rien ne vaut quelques controverses mondaines dans les salons ou les journaux pour rapidement acculturer le public aux nouvelles données, même si celles-ci ne sont pas complètement comprises. Car ces débats publics préparent une mise en place plus pédagogique de la diffusion des connaissances vers les des cercles plus larges de la société. Après Newton, ce phénomène se reproduira dans des conditions différentes avec Pasteur ou Einstein.
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...le partage du savoir est un but valant la peine d'être poursuivi. Un postulat qui n'est d'ailleurs pas évident pour tout le monde ,puisque certains sont prêts à défendre le droit à la propriété de leur savoir,tout comme celle de leur pouvoir;sans parler de ceux qui pensent qu'il y a vraiment mieux à faire que de parler de science à une majorité qui la dédaigne ou la craint.
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Proposer, en quelques lignes, une analyse de la science dans les Expositions universelles de Paris - et dans leurs très nombreuses filles provinciales - n'est pas simple, bien qu'il n'y en ait eu que que six: leur étalement dans le temps (1855, 1867, 1878, 1889, 1900, 1937) limite les propos comparatifs. Elles sont, en particulier, souvent légitimées dans leur importance sociale par des événements relevant de l'histoire en général. L'Exposition de 1867 est surtout réalisée pour la gloire de l'empereur Napoléon III; celle de 1878 est l'exposition du renouveau après la défaite de 1870; celle de 1889 cherche à masquer le centenaire de la Révolution; celle de 1900 se veut la synthèse de tout un siècle et celle de 1937 est surtout l’œuvre du Front Populaire. Nous devons cependant remarquer qu'elles sont véritablement filles du XIXè siècle, "sujet de délire du XIXè siècle", écrit Flaubert dans son "Dictionnaire des idées reçues".
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Dans les "Trois minutes d'astronomie" [images animées] , du directeur de l'observatoire de Donville Lucien Rudaux (1934), qui provoquent l'enthousiasme du critique Pierre Ogouz, les mouvements des planètes et de la Lune sont figurés à l'écran 86400 fois plus rapides que dans la réalité. A l'origine du développement de cette technique, un homme, Etienne Lallier, un événement, les théories d'Einstein, et une volonté, celle de vulgariser ces théories. Lallier vient en effet au cinéma en 1920 pour étudier "la synchronisation en vue des commentaires des films muets de l'époque". Il adapte alors, après quelques essais, les théories d'Einstein avec un film qui passe sur les Grands Boulevards pendant un mois - "à peu près tout Paris vient voir ce film dont des savants comme Langevin et Picard". Le Dr Gradewitz, dans "Sciences et Voyages" (Octobre 1922), explique pourquoi et comment (avec des dessins animés) a été tourné un film sur la "Théorie de la relativité"". "On va essayer de vulgariser la théorie d'Einstein à l'aide d'un film" - c'est le titre en pleine page -, puis, plus loin: "La théorie d'Einstein a fait l'objet de beaucoup d'articles, des livres on été publiés pour l'expliquer, il a semblé qu'un film aiderait beaucoup à la compréhension de cette théorie"... Cette technique d'animation ne sera cependant opérationnelle qu'on partir de 1927 - pour l'Exposition coloniale - et surtout avec les "Trois minutes", après que Lallier fut passé par le cinéma "pur" ("La Valse de Méphisto", avec le peintre Fernand Léger).
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Dès 1923, dans un article écrit pour "L'Illustration" (3 mars), puis, trois ans plus tard, dans son "Initiation à la TSF", le bon vulgarisateur Baudry de Saunier estime que "les moeurs subiront des modifications considérables" grâce à la "sans-fil", cette "informatrice insaisissable qui pénètre aussi vite dans les taudis que dans les palais". De la même manière que "les meilleurs artistes de l'Opéra ou de l'Opéra-Comique seront aux ordres" de tous le monde, "le rôle que peut jouer la TSF dans l'instruction populaire est véritablement énorme... on conçoit fort bien des cours généraux sur la physique, la chimie, l'électricité ou toute autre matière".
Si "les modalités de cet enseignement par correspondance n'importent pas ici" pour Baudry de Saunier - car il tient "seulement à indiquer le grand bienfait social que représente la TSF" -, il ne faudra effectivement guère attendre pour retrouver la vulgarisation des sciences à travers les ondes. "Vulgarisation" plus que véritable "cours" radiodiffusé: le premier à se lancer dans l'expérience est Georges Colomb, comme il avait été le premier à vulgariser la découverte des frères Lumières dans "Le Petit Français illustré", en 1896. Malgré son passé - il avait d'abord enseigné les sciences naturelles au lycée Condorcet, à Paris, puis à la Sorbonne -, c'est plus en vulgarisateur scientifique qu'en professeur que Colomb aborde la radio, à l'âge de soixante-huit ans: le sera le principal conférencier scientifique de Radio-Paris de 1924 à 1939. Colomb alias Christophe fut même proclamé, en 1933, "prince du micro", tant ses causeries hebdomadaires sur l'actualité scientifique emportaient l'enthousiasme des auditeurs.
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(...) "M. Curieux dit Pourquoi" (A. Wacquez-Lalo, 1867), "Les Pourquoi et les Parce que ou la Physique popularisée" (D. Lévi-Alvarès, 1837, vingt-cinquième édition en 1885) ou "La Clef de la science, explication des phénomènes de tous les jours", de l'Anglais Brewer, traduit par l'abbé Moigno (1889). Ces ouvrages se présentent comme de long catalogues de plusieurs centaines de questions courtes et de réponses... plus ou moins longues. Comme l'indique le critique du "Bulletin de la société Franklin" (1er juin 1874), à propos de "La Clef de la science":
' Jusqu'à ce jour, la science avait ses chaires, mais elle n'avait pas encore son catéchisme. Or le catéchisme, c'est comme dans toutes les communions, on le sait, le résumé de la doctrine appropriées aux intelligences qui doivent l'accepter et la pratiquer... C'est donc un catéchisme scientifique par demandes et réponses, absolument comme celui que nous avons appris et récité, vous savez comment, et cette publication est, je vous l'assure, un signe des temps, le catéchisme de la science.'
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Après Auguste Compte et François Arago, Camille Flammarion publie la plus célèbre de toutes les astronomies populaires en 1880. Ayant débuté comme apprenti-graveur, il avait fait des études complémentaires grâce aux cours gratuits de l'Association Polytechnique. Assurant lui-même des cours dans le cadre de cette association, il écrira avoir là "une dette de reconnaissance à payer". Il est chroniqueur scientifique au Magasin pittoresque, collabore à Cosmos et au quotidien Le Siècle, fonde, avec Jean Macé, la Ligue de l'Enseignement en 1865. "Son style coloré et sa réelle compétence" dont recette. Observateur averti, il utilise pour ses conférences et ses ouvrages les clichés que la photographie astronomique produit. On lui demande de diriger un pavillon d'astronomie lors de l'Exposition Universelle de 1889 pour lequel il sollicitera Vincent van Gogh. Ce dernier répondra à cette demande avec Nuit étoilée, en utilisant les premières photographies de galaxies spirales.
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