Garion se rapprocha de sa tante et commença à écouter attentivement le chant de l'oiseau. Au début, ce n'était qu'un bruit, agréable mais dépourvu de signification. Puis, peu à peu, il commença à saisir des bribes de sens – quelques idées par-ci par-là. Le piaillement de l'oiseau évoquait des nids, de petits œufs tachetés, des levers de soleil et la joie incommensurable de prendre son essor. Puis, comme si tout à coup ses oreilles se débouchaient, Garion se mit à comprendre. Les alouettes parlaient de planer et de chanter ; les moineaux pépiaient des histoires de graines cachées dans de petits sacs. Un faucon, planant haut au-dessus de leur tête, lança un chant solitaire où il était question de la solitude du vol et de la joie féroce de tuer.