Dans cette courte vidéo, l'ex-agent de la CIA David McCloskey nous explique quels sont les indispensables du roman d'espionnage, en parallèle de la parution de son roman 'Mission Damas' (Seuil, label Verso).
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Le chaos était encore embryonnaire, certes, mais il était bien là. Il observait tout cela de près, il en suivait les tendances pour comprendre s’il réussirait à survivre. Layla et lui avaient discuté des choix possibles, comme tout le monde : partir, rester et soutenir le président, rejoindre les manifestants, se soumettre.
C’étaient toutes de mauvaises options.
Pourtant, le choix avait été simple. Si Ali s’enfuyait, ils n’avaient pas les moyens d’emmener leur famille élargie avec eux. De plus, compte tenu de son rôle au sein du régime, selon la destination retenue, il pourrait être arrêté pour crimes de guerre. Quitter la Syrie serait une condamnation à mort pour de nombreux membres de la famille, et potentiellement pour lui. Pour sa famille, faire défection et entrer dans l’opposition serait encore pire. Le gouvernement les arrêterait, confisquerait leurs biens, les torturerait et tuerait quelques-uns d’entre eux pour faire bonne mesure.
— Que penses-tu d’Assad ? lui avait demandé Layla après son troisième verre de vin. Soutiens-tu le gouvernement ?
Elle n’avait jamais posé la question auparavant, et il ne lui avait jamais donné son avis.
Ali avait décidé de lui dire la vérité, sachant que ce serait la dernière fois.
— Pour s’en sortir, Assad va tuer à tour de bras, avec nous tous enchaînés à son trône. Il va nous dérober nos âmes.
Cette réponse suffisait, car elle ne laissait qu’une seule option. Rester sur place, baisser la tête. Il s’était senti lâche.
Assad était grand et mince, mais son apparence avait quelque chose de très gênant, comme s’il était composé de parties de corps aléatoires qui n’allaient pas ensemble. Certains graffitis des rebelles, Ali le savait d’après les rapports des services de renseignement, appelaient Assad « la Girafe ». Il avait un long cou qui s’étirait en une mâchoire fuyante, surmontée d’une légère moustache de jeune homme. Ali avait toujours trouvé que ses oreilles ressemblaient plus à celles d’un elfe qu’à celles d’un humain. Mais toutes ses faiblesses – son apparence, son zézaiement, sa formation médicale (il avait suivi des études d’ophtalmologie à Londres) – jouaient en sa faveur. En effet, elles conduisaient tous les observateurs et tous ses ennemis à le sous-estimer. C’était toujours une erreur coûteuse. Le président, comme eux tous, était un meurtrier.
Pour cette visioconférence sécurisée, Artémis Aphrodite Procter portait un survêtement de velours couleur citron vert. Sam et Shipley étaient à la station de Paris, Bradley à Langley, Procter à Damas. Le télégramme de Sam sur l'affaire Mariam, transmis tard dans la nuit, avait fait réagir une liste de protagonistes si nombreuse - Rapports Syrie, renseignements armements et contre-proliferation, Centre d'évaluation médicale et psychologique - que Bradley avait organisé cette brève réunion pour parler opérations avec les seuls interlocuteurs qui comptaient.
Quand j’étais jeune, je ne comprenais pas comment on pouvait soutenir le gouvernement. Je détestais ceux qui le soutenaient. Je ne leur adressais pas la parole. Mais en vieillissant, je me suis rendu compte que nous naissons dans un monde, une famille, et qu’il existe des contraintes. Il existe un système. Certains… les Français, les Américains… sont nés dans des mondes qui offrent une immense liberté. Mais ce n’est pas notre cas. Nous sommes syriens. Nous sommes en cage dès la naissance, pour des raisons qui remontent loin dans l’histoire. Je ne vous déteste pas, même si vous venez de menacer ma mère. Vous faites ce qu’il faut pour assurer la sécurité de votre famille, pour vous offrir de belles choses, pour bien manger. Mais ne vous y trompez pas, vous avez encore le choix. C’est juste un choix difficile.
La CIA avait la capacité de repérer et d'éliminer un individu au fin fond de l'Hindou Kouch, mais elle était incapable de dénicher une agrafeuse en état de marche dans tout Langley.
Mariam eut la sensation vertigineuse d'observer son corps de l'extérieur. Le coup à la porte. Les Syriens le connaissaient, ce coup à la porte. Les yeux de Daoud et de Razan le lui confirmèrent. Mariam pensa à l'ordinateur de Bouthaina. Je n'aurai pas tenu bien longtemps. Une très courte carrière, même pour une espionne. Elle se souvient bêtement d'avoir demandé à Sam combien de temps durait la mission d'un espion.
« Cela dépend, avait-il répondu. » « De quoi ? »
She fell asleep splayed out above the sheets to escape the sticky heat. But he lay awake until dawn broke outside, watching her stomach move up and down as she breathed. He felt gratitude once more for her barren womb. That no children would spring from their love to live through this hell.