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Citations de David Swinson (6)


Je lis la mort dans les yeux ternes de mon cousin – regard figé, perdu, comme s’il avait été pris par surprise. Il porte les mêmes vêtements que la veille dans la boîte de nuit. Il a toujours sa veste. Même tee-shirt à col en V, mais d’un gris plus foncé à cause du sang. J’ai envie de poser ma main sur sa tête, de le toucher. Il ne peut pas être mort.
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Ils se regardent sans avoir besoin de parler. Avec le lien qu'ils ont forgé au fil du temps, la moindre expression ou lueur dans l'oeil peut remplacer les mots.
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J’ai aussi une étagère sur laquelle je stocke plusieurs grands sachets d’herbe, quatre boîtes de médocs aux étiquettes déchirées et contenant de l’oxycodone, de la Vicodin, du Valium et des Klonopin, médicaments dont aucun n’a été prescrit à mon intention. Sur une autre, il y a un peu plus de vingt mille dollars en rouleaux de billets solidement retenus par des élastiques ainsi qu’un sac renfermant environ une once de poudre premier choix. C’est tout ce qui me reste : une once.
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J’ai peaufiné ma technique de surveillance quand j’étais aux Stups dans le 7e district, et plus tard, comme privé. Dans la plupart de ces coins-là, on ne pourrait pas faire ce que je suis en train de fabriquer ici et en plus, les trois quarts du temps, il y aurait un ou deux équipiers en renfort.

J’ai besoin d’un coup de fouet, je sors ma boîte de médicaments de la poche gauche de mon pantalon. Elle contient cinquante gélules que j’ai remplies à ras de cocaïne. Deux gélules équivalent à une bonne ligne – ou, dans ce cas précis, une bonne pile. J’en ouvre une et verse la poudre contenue dans chaque moitié sur le dos de ma main. Après avoir regardé autour de moi, laissé passer un ou deux piétons, je sniffe la poudre, referme la gélule et répète le processus avec la deuxième. Et après, j’allume une cigarette.

Ce ne sera jamais plus comme la première fois, mais la déferlante initiale est toujours agréable. Il m’en faut aussi plus qu’avant, surtout quand je suis seul à la maison.
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Jeffrey se livrait en douce à quelques petites transactions, quart et demi-gramme, sachet de beuh, mais seulement de façon ponctuelle, et rien qui puisse attirer l’attention. Il faisait principalement affaire avec d’autres étudiants à l’extérieur de la boîte.
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...quand j’ai appris dans quel guêpier mon cousin Jeffrey Baldwin s’était fourré. Ça fait plus d’une semaine maintenant que je le surveille et lui file le train par intermittence.

La mère de Jeffrey, Linda, vit toujours dans la même petite ville, aux environs d’Akron, dans l’Ohio. La dernière fois qu’on s’est parlé, j’étais inspecteur aux Stups, mais on s’est perdus de vue quand j’ai été mis à la retraite. Je ne lui retournais pas ses appels. Ma faute, pas la sienne. Elle a persévéré longtemps.

Puis, quand elle m’a appelé la semaine dernière, j’ai répondu. Elle a parlé comme si on avait toujours gardé le contact, m’a raconté qu’elle n’avait pas eu de nouvelles de Jeffrey depuis des lustres, qu’il avait séché les cours à l’université George Washington le trimestre précédent et qu’à présent, il devait suivre les sessions de rattrapage d’été. Elle a ajouté qu’il avait traîné avec des types peu fréquentables durant sa dernière année de lycée, et qu’elle avait peur qu’il se soit trouvé une nouvelle bande de voyous risquant de l’entraîner à nouveau vers le fond. Elle pensait que j’étais toujours flic et que je pourrais l’aider. Je lui ai répondu que j’étais devenu détective privé et que oui, peut-être que je pouvais lui donner un coup de main. Gratuitement, ai-je insisté. C’était le moins que je puisse faire pour m’excuser d’avoir coupé court à toute relation, et parce qu’elle avait été là pour moi quand j’étais môme, après la mort de ma mère.
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